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Consid´erons dans un temps une hypoth`ese de sous-additivit´e, c’est-`a-dire que les agents honnˆetes vont pr´ef´erer la coalition C `a la coalition C ∪{aj} lorsque l’agent ajqu’ils ne connaissent pas rejoint le jeu. Cela repr´esente une forme de m´efiance.

Hypoth`ese 5.1.1 - Pr´ef´erences sous-additives : Un agent ai ∈ N a un profil de pr´ef´erence sous-additif vis-`a-vis d’un ensemble d’agents U qu’il ne connaˆıt pas si, dans le jeu HG0 = hN ∪ U, 0i, 0a

i est d´efini tel que : ∀C1,C2 ⊆ CaN

i telles que C1 ai C2,∀C3 ⊆ U : C10a

i C1∪ C3 0a

i C2

Ceci nous permet de d´efinir le profil de pr´ef´erence des agents honnˆetes. Exemple 5.1.1 - Consid´erons le jeu h´edonique HG = hN,  ,Pi o`u :

N = {a1,a2,a3,am}

a1= {a1,a2} a1 {a1,a3,am} a1 {a1,a3} a1 {a1,a2,am} a1 {a1,a2,a3,am} a1 {a1} Consid´erons une manipulation M mise en œuvre par amutilisant un agent Sybil s. Soit HGM = hNM, M ,Pi le jeu r´esultant de la manipulation M sur HG. Par les hypoth`eses d’ind´ependance des alternatives non-pertinentes et de sous-additivit´e, nous avons :

M1 = {a1,a2} Ma 1 {a1,a2,s} Ma1 {a1,a3,am} Ma 1 {a1,a3,am,s} Ma 1 {a1,a3} Ma 1 {a1,a3,s} Ma1 {a1,a2,am} Ma 1 {a1,a2,am,s} Ma 1 {a1,a2,a3,am} Ma 1 {a1,a2,a3,am,s} Ma1 {a1} Ma 1 {a1,s} ´

Etudions dans un premier temps l’influence de cette hypoth`ese sur la manipulation construc-tive. De mani`ere g´en´erale, elle restreint les conditions n´ecessaires `a la stabilit´e d’une structure de coalitions.

5.1. Remise en cause du b´en´efice du doute Propri´et´e 5.1.1 : Soit HG = hN,  ,Pi un jeu h´edonique et HGMC = hNMC, MC ,Pi le jeu r´esultant de la mise en œuvre de la manipulation constructive par am∈ N sur HG. Pour toute Π ∈ PN, si ∃C0 ∈ Π telle que |C0| = 1 alors la structure de coalitions Π0 = f (Π,s,C0) n’est pas stable au sens de Nash dans HGMC.

D´emonstration : Fixons un jeu h´edonique HG = hN,  ,Pi, une structure de coalitions Π ∈ PN et une coalition C0∈ Π telle que C0 = {ai}. Soit la structure Π0 = f (Π,s,C0).

Supposons dans un premier temps que ai = am. Par d´efinition du profil de pr´ef´erence de am

dans la manipulation constructive, {am} MC

am {am,s}. Par construction de Π0, nous avons donc {am,s} ∈ Π0 et, par cons´equent, la structure de coalitions Π0 n’est pas stable au sens de Nash dans HGMC.

Supposons maintenant que ai ∈ N \ {am}. Par les hypoth`eses d’ind´ependance des alternatives non-pertinentes et de sous-additivit´e, nous avons {ai} MC

ai {ai,s}. Or, par construction de Π0, CaΠi0 = {ai,s}. Par cons´equent, il existe une coalition C ∈ Π0∪ {∅} telle que C ∪ {ai} MC

ai CaΠi0. La structure de coalitions Π0 n’est donc pas stable au sens de Nash dans lHGMC.

Ainsi, pour toute structure de coalitions Π et toute coalition C0 ∈ Π telle que |C0| = 1, la structure de coalitions Π0 = f (Π,s,C) n’est pas stable au sens de Nash dans HGMC. 

Intuitivement, sous l’hypoth`ese de sous-additivit´e, si l’agent Sybil d´esire rejoindre un agent honnˆete isol´e, ce dernier pr´ef`ere former sa coalition singleton, rendant la structure de coalitions non stable au sens de Nash. Ainsi, l’hypoth`ese de sous-additivit´e rend caduques les propri´ e-t´es 4.1.1 et 4.1.3. Ces deux propri´et´es doivent alors se r´e´ecrire :

Propri´et´e 5.1.2 : Soit HG = hN,  ,Pi un jeu h´edonique et HGMC = hNMC, MC ,Pi le jeu r´esultant de la mise en œuvre de la manipulation constructive par am ∈ N sur HG. Soit Π ∈ N SHG une structure de coalitions stable au sens de Nash de HG. Sous l’hypoth`ese de sous-additivit´e, la structure de coalitions Π0 = f (Π,s,C0) de HGMC est stable au sens de Nash si et seulement si les trois conditions suivantes sont satisfaites :

1. C0 6= CΠ am;

2. ∀C ∈ (Π \ {CaΠm}) ∪ {∅} : C0∪ {am} am C ∪ {am} ; 3. |C0| 6= 1.

Propri´et´e 5.1.3 : Soit HG = hN,  ,Pi un jeu h´edonique et HGMC = hNMC, MC ,Pi le jeu r´esultant de la mise en œuvre de la manipulation constructive par am∈ N sur HG. Soit Π une structure de coalitions dont l’agent malhonnˆete am est l’unique responsable de la non-stabilit´e. Sous l’hypoth`ese de sous-additivit´e, la structure de coalitions Π0 = f (Π,s,C0) est stable pour le jeu HGMC si et seulement si :

1. ∀C1 ∈ Π ∪ {∅} : C0∪ {am} am C1∪ {am} ; 2. |C0| 6= 1.

Chapitre 5. Forces et faiblesses des autres jeux

Propri´et´e 5.1.4 : Sous l’hypoth`ese de sous-additivit´e, la propri´et´e 4.1.2 reste vraie.

Intuitivement, cette propri´et´e est toujours vraie, car sous l’hypoth`ese de sous-additivit´e, un agent honnˆete pr´ef´erant changer de coalition dans une structure de coalitions pr´ef`ere toujours en changer ind´ependamment de la coalition C0 que rejoint l’agent Sybil.

Ainsi, l’hypoth`ese de sous-additivit´e n’a pas d’influence directe sur les conditions de la k-rationalit´e de la manipulation constructive, mais influe sur les valeurs de cardMC(|HG).

Corollaire 5.1.1 : Soit HG = hN,  ,Pi un jeu h´edonique et HGMC = hNMC, MC ,Pi le jeu r´esultant de la mise en œuvre de la manipulation constructive par am ∈ N sur HG. Pour toute structure de coalitions Π ∈ N SHG, nous avons :

cardMC(Π|HG) = |{C0 ∈ Π|∀C ∈ (Π \ {CaΠm}) ∪ {∅},C0∪ {am} am C ∪ {am} ∧ |C0| 6= 1}| Pour toute structure de coalitions Π 6∈ N SHG∪ U RHG

am, nous avons : cardMC(Π|HG) = 0

Pour toute structure de coalitions Π ∈ U RHGam, nous avons :

cardMC(Π|HG) = |{C0 ∈ Π|∀C ∈ Π ∪ {∅},C0∪ {am} amC ∪ {am} ∧ |C0| 6= 1}|

De mani`ere int´eressante, la sous-additivit´e permet de caract´eriser trivialement certaines si-tuations o`u la manipulation constructive n’est pas k-rationnelle.

Propri´et´e 5.1.5 : Soit HG = hN,  ,Pi un jeu h´edonique et am ∈ N un agent malhonnˆete ayant le profil de pr´ef´erence Cam,1am . . . am Cam,2n−1. Sous l’hypoth`ese de sous-additivit´e, si |Cam,k| = 2 alors la manipulation constructive n’est pas k-rationnelle.

´

Etudions dans un second temps l’influence de l’hypoth`ese de sous-additivit´e sur la manipu-lation destructive.

Propri´et´e 5.1.6 : Les conditions n´ecessaires `a la k-rationalit´e de la manipulation destructive sur un jeu HG sont les mˆemes sous l’hypoth`ese de sous-additivit´e que sous l’hypoth`ese de b´en´efice du doute.

Pour rappel, la propri´et´e 4.2.6 est d´eduite des propri´et´es 4.2.1, 4.2.2 et 4.2.3.

D´emonstration : Fixons un jeu h´edonique HG = hN,  ,Pi et am ∈ N ayant le profil de pr´ef´erence Cam,1am . . . am Cam,2n−1. Fixons HGMD = hNMD, MD ,Pi le jeu r´esultant de la mise en œuvre de la manipulation destructive par am ∈ N sur HG.

Montrons dans un premier temps que la propri´et´e 4.2.1 est vraie : une structure de coalitions Π0 ∈ PNMD n’est pas stable au sens de Nash si CaΠm0 = Cam,k ou CsΠ0 = {s} ne sont pas v´erifi´ees. Consid´erons une structure de coalitions Π0 ∈ PNMD. Supposons que CaΠm0 6= Cam,k. Par d´efinition des profils de pr´ef´erence de am et de s, soit CΠ0

am = CΠ0 s et donc {am} MD am CΠ0 am, soit CΠ0 am 6= CΠ0 s et donc CaΠm0 ∪ {s} MD

s CsΠ0. Dans les deux cas, la structure de coalitions Π0 n’est pas stable. Supposons maintenant que CaΠm0 = Cam,k et que CsΠ0 6= {s}. Par d´efinition du profil de pr´ef´erence de s, nous avons CaΠm0 ∪ {s} MD

s CsΠ0 et donc Π0 n’est pas stable au sens de Nash. Ainsi, la 88

5.1. Remise en cause du b´en´efice du doute propri´et´e 4.2.1 est vraie sous hypoth`ese de sous-additivit´e.

Montrons dans un second temps que la propri´et´e 4.2.2 est vraie : ∀Π 6∈ N SHG, ∀C0 ∈ Π ∪ {∅}, la structure de coalitions Π0 = f (Π,s,C0) n’est pas stable. Consid´erons une structure de coalitions Π 6∈ N SHG. Par la propri´et´e 4.2.1, ∀C0 ∈ Π, nous avons Π0 = f (Π,s,C0) 6∈ N SHGMD. En effet, par construction de Π0, nous avons CsΠ0 6= {s} et donc Π0 n’est pas stable. Consid´erons maintenant la structure de coalitions Π0 = f (Π,s,∅) et supposons que Π0 ∈ N SHGMD. Par d´efinition de la stabilit´e (d´efinition 2.1.9), nous avons ∀ai∈ NMD, 6 ∃C ∈ Π0∪ {∅},C ∪ {ai} MD ai

CaΠi0. Comme CsΠ0 = {s}, nous avons ∀ai ∈ N ,CΠ0

ai = CaΠi. Par d´efinition du profil de pr´ef´erence de am, si 6 ∃C ∈ Π0∪ {∅} telle que C ∪ {am} MD

am CaΠm0 alors 6 ∃C ∈ Π ∪ {∅},C ∪ {am} am CaΠm. De mˆeme, par les hypoth`eses de sous-additivit´e et de b´en´efice du doute si ∀ai∈ N \ {am}, 6 ∃C ∈ Π0∪ {∅},C ∪ {ai} MD

ai CaΠi0 alors ∀ai ∈ N \ {am}, 6 ∃C ∈ Π ∪ {∅},C ∪ {ai} ai CaΠi. Ainsi, si Π0 ∈ N SHGMD alors Π ∈ N S, ce qui est en contradiction avec Π 6∈ N SHG. La propri´et´e 4.2.2 est donc vraie sous hypoth`ese de sous-additivit´e.

Montrons enfin que la propri´et´e 4.2.3 est vraie : ∀Π ∈ N SHGtelle que Cam,k∈ Π (respectivement Cam,k6∈ Π), la structure de coalitions Π0 = f (Π,s,∅) est stable (respectivement non stable) pour le HGMD. Consid´erons une structure de coalitions Π ∈ N SHG. Par construction de Π0, ∀ai ∈ N , ∀ai ∈ N ,CΠ0

ai = CaΠi. Supposons que Cam,k 6∈ Π. Par la propri´et´e 4.2.1, comme CaΠm0 6= Cam,k, la structure de coalitions Π0n’est pas stable. Supposons enfin que Cam,k ∈ Π. Par d´efinition du profil de pr´ef´erence de s, comme CaΠm0 = Cam,k, nous avons 6 ∃C ∈ Π0∪{∅} : C ∪{s} sMD{s}. Comme Π ∈ N SHG. Par d´efinition des profils de pr´ef´erence de am, nous avons ´egalement 6 ∃C ∈ Π0∪ {∅} : C ∪ {am} MD

am CaΠm0. Par l’hypoth`ese de sous-additivit´e, pour tout agent ai ∈ N \ {am}, nous avons CaΠi0 MD

am {ai,s}. Comme Π ∈ N SHG, nous avons donc ∀ai ∈ N \ {am}, 6 ∃C ∈ Π0∪ {∅} : C ∪ {ai} MD

ai CaΠi0. Ainsi, si CaΠm0 = Cam,k alors la structure de coalitions Π0 est stable. Par cons´equent, la propri´et´e 4.2.3 est vraie sous hypoth`ese de sous-additivit´e. 

Ainsi, la relaxation de l’hypoth`ese de b´en´efice du doute par l’hypoth`ese de sous-additivit´e renforce la robustesse des jeux h´edoniques face `a la manipulation constructive mais pas face `a la manipulation destructive.