• Aucun résultat trouvé

3.3 Conclusion

4.1.2 Conditions de rationalit´ e

Chapitre 4. Stabilit´e au sens de Nash : un concept de solution robuste

est k-rationnelle si ces nouvelles structures de coalitions appartiennent au concept d’acceptation de profondeur k.

Exemple 4.1.6 - Prenons le jeu HG = hN,  ,Pi suivant : N = {a1,a2,a3,am}

a1= {a1,a2,a3} a1 {a1,a2,a3,am} a1 {a1,a2} a1 {a1} a2= {a1,a2,a3} a2 {a1,a2,a3,am} a2 {a1,a2} a2 {a2} a3= {a1,a2,a3} ∼a3 {a3,am} a3 {a1,a2,a3,am} a3 {a3} am= {a3,am} am {a1,a2,a3,am} am {am}

Parmi les 15 structures de coalitions possibles, seulement 2 d’entre elles sont stables {{a1,a2},{a3,am}} et { {a1,a2,a3,am}}. Ainsi, les probabilit´es de satisfaction de l’agent malhonnˆete sont :

P(am,1|HG) = 1/2 ∀i ∈ [2,8] : P(am,i|HG) = 1

Comme l’agent malhonnˆete am est l’unique responsable de la non-stabilit´e de la structure de coalitions { {a1,a2,a3},{am} }, nous avons :

N SHGMC = { { {a1,a2},{a3,am},{s} },{ {a1,a2,a3,am},{s} },{ {a1,a2,a3,s},{am} } } Ainsi, les probabilit´es de satisfaction du jeu HGMC sont :

P(am,1|HGMC) = 1/3 ∀i ∈ [2,8] : P(am,i|HGMC) = 1

La manipulation constructive mise en œuvre par am r´eduit ainsi la probabilit´e de satisfaction de degr´e 1 et n’est donc pas rationnelle.

Cet exemple nous montre qu’effectuer une manipulation constructive n’est pas toujours ra-tionnel. L’agent malhonnˆete doit calculer si la manipulation est rationnelle avant sa mise en œuvre. Dans la suite de cette section, nous montrons quelles sont les conditions minimales n´ e-cessaires `a la k-rationalit´e de la manipulation constructive. Par les corollaires 4.1.1, 4.1.2 et 4.1.3, nous avons :

∀Π ∈ N SHG,cardMC(Π|HG) ≥ 1 ∀Π ∈ U RHGam,cardMC(Π|HG) ≥ 1 ∀Π 6∈ N SHG∪ U RHGam,cardMC(Π|HG) = 0 Par extension aux ensembles de structures de coalitions, nous avons donc :

cardMC(N SHG|HG) = X Π∈N SHG cardMC(Π|HG) ≥ |N SHG| cardMC(U RHGam |HG) = X Π∈U RHG am cardMC(Π|HG) ≥ |U RHGam|

Ces in´egalit´es nous permettent de d´eduire le nombre de structures de coalitions stables dans le jeu HGMC `a partir de la connaissance des structures de coalitions stables dans HG et des structures de coalitions dont l’agent malhonnˆete est l’unique responsable de la non-stabilit´e. 70

4.1. Manipulation constructive Propri´et´e 4.1.4 : Soit HG = hN,  ,Pi un jeu h´edonique et HGMC = hNMC, MC ,Pi le jeu r´esultant de la mise en œuvre de la manipulation constructive par am ∈ N sur HG. Le nombre de structures de coalitions stables au sens de Nash dans HGMC est :

|N SHGMC| = cardMC(N SHG|HG) + cardMC(U RHGam |HG) ≥ |N SHG| + |U RHGa

m| `

A partir des propri´et´es 4.1.1, 4.1.2, 4.1.3 et 4.1.4, nous pouvons d´eduire les conditions n´ eces-saires `a la rationalit´e de la manipulation constructive. Rappelons que, de par la d´efinition 3.2.5, la manipulation constructive est k-rationnelle si elle permet d’am´eliorer la probabilit´e de l’agent malhonnˆete d’ˆetre dans la coalition Cam,k sans diminuer pour autant la probabilit´e d’ˆetre dans toutes les coalitions Cam,i pr´ef´er´ees `a Cam,k. De mani`ere g´en´erique, nous avons la propri´et´e suivante.

Propri´et´e 4.1.5 : Soit HG = hN,  ,Pi un jeu h´edonique tel que N SHG 6= ∅ et am∈ N un agent malhonnˆete ayant le profil de pr´ef´erence am= Cam,1 am Cam,2 am . . . am Cam,2n−1. La manipulation constructive mise en œuvre par am est k-rationnelle seulement si :

∀i ∈ [1,k[,|{Π ∈ N SHG|C Π amam Cam,i}| |N SHG| = (1)i+ (2)i (3) et |{Π ∈ N SHG|C Π amam Cam,k}| |N SHG| < (1)k+ (2)k (3) o`u : – (1)k= cardMC({Π ∈ N SHG|CΠ amam Cam,k}|HG) ; – (2)k= cardMC({Π ∈ U RHGam|∃C0∈ Π ∪ {∅} : (2.1)k∧ (2.2)}|HG) ; – (2.1)k= C0∪ {am} ∼am Cam,k; – (2.2) = ∀C ∈ Π,C0∪ {am} amC ∪ {am} ; – (3) = cardMC(N SHG|HG) + cardMC(U RaHGm |HG).

Pour des raisons de lisibilit´e, la d´emonstration de cette propri´et´e peut ˆetre trouv´ee en annexe B. Intuitivement, ces conditions correspondent au fait que l’ajout de l’agent s cr´e´e un plus grand nombre de structures de coalitions contenant la coalition Cam,k que de structures de coalitions ne la contenant pas. Dans cette propri´et´e,

– (1)k est le nombre de structures de coalitions de N SHGMC contenant Cam,k construites `a partir des coalitions de N SHG;

– (2)k est le nombre de structures de coalitions de N SHGMC contenant (Cam,k\ {am}) ∪ {s} construites `a partir des coalitions de U RHGam ;

– (3) est la cardinalit´e de l’ensemble N SHGMC.

Cette propri´et´e caract´erise les conditions n´ecessaires `a la k-rationalit´e d’une manipulation constructive dans le cas o`u N SHG6= ∅. Si N SHG= ∅ ces conditions changent. En effet, lorsque N SHG= ∅, |{Π∈N SHG|CΠ

am∼amCam,k}|

Chapitre 4. Stabilit´e au sens de Nash : un concept de solution robuste constructive mise en œuvre par am est k-rationnelle si :

∀i ∈ [1,k[: ∀Π ∈ U RHG

am,Cam,i\ {am} 6∈ Π ∃Π ∈ U RHG

am : Cam,k\ {am} ∈ Π

Intuitivement, en l’absence de structures de coalitions stables pour HG, la manipulation est k-rationnelle s’il existe une structure de coalitions dont l’agent malhonnˆete est l’unique responsable de la non-stabilit´e, car il d´esire rejoindre la coalition Cam,k\ {am}.

D´emonstration : Fixons un jeu h´edonique HG = hN,  ,Pi tel que N SHG = ∅ et un agent malhonnˆete am ayant le profil de pr´ef´erence Cam,1 am . . . am Cam,2n−1. Soit x ∈]k,2n−1] tel que Cam,x = {am}. Nous supposons ,k < x car, dans le cas contraire, l’agent malhonnˆete n’a pas d’int´erˆet `a manipuler le jeu. Par l’hypoth`ese de rationalit´e minimale (hypoth`ese 3.1.1), la solution du jeu HGMC est la structure de coalitions { {a1}, . . . ,{an−1},{am} }. Nous avons donc ∀i ∈ [1,x[,P(am,i|HGMC) = 0.

Prouvons la premi`ere condition. Par d´efinition de la k-rationalit´e (d´efinition 3.2.5), la manipu-lation constructive est k-rationnelle si ∀i : 1 ≤ i < k,P(am,i|HG) = P(am,i|HGMC) = 0. Or, comme la solution du jeu est suppos´ee tir´ee al´eatoirement uniform´ement parmi l’ensemble des structures de coalitions stables, P(am,i|HGMC) = 0 si et seulement si 6 ∃Π0 ∈ N SHGMC telle que CaΠm0am Cam,k ou (CsΠ0 \ {s}) ∪ {am} ∼am Cam,k. Comme N SHG = ∅, par la pro-pri´et´e 4.1.3, nous avons f−10) ∈ U RHGam pour toute structure de coalitions Π0 ∈ N SHGMC. Par cons´equent, ∀Π ∈ U RHGam,Cam,i\ {am} 6∈ Π et donc 6 ∃Π0 ∈ N SHGMC telle que CaΠm0am Cam,k ou (CΠ0

s \ {s}) ∪ {am} ∼am Cam,k.

Prouvons la seconde condition. Pour qu’il existe une structure de coalitions Π0 ∈ N SHGMC afin que l’in´egalit´e P(am,k|HGMC) > 0 soit satisfaite, il est n´ecessaire que ∃Π ∈ U RaHGm : Cam,k\ {am} ∈ Π. 

Exemple 4.1.7 - Soit le jeu h´edonique HG = hN,  ,Pi avec : N = {a1,a2,am}

a1= {a1,a2} a1 {a1,am} a1 {a1} a2= {a1,a2} a2 {a2,am} a2 {a2} am= {a1,a2,am} am {a1,am} am {am}

Ce jeu ne dispose pas de structure de coalitions stable. Par contre, U RHGam = { {{a1,a2},{am}} }. Ainsi, l’agent malhonnˆete am peut mettre en œuvre la manipulation constructive MC en ´etant sˆur que cette derni`ere est 1-rationnelle. En effet, comme nous avons N SHG = ∅ et N SHGMC = { {{a1,a2,s},{am}} }, les probabilit´es de satisfaction de am`a une profondeur 1 dans HG et dans HGMC sont respectivement :

P(am,1|HG) = 0 P(am,1|HGMC) = 1

4.2. Manipulation destructive