3. Trois Chablais, un territoire
3.2. Contexte physique
3.2.5. Géomorphologie : processus glaciaires et associés
Le relief du Chablais est fortement inluencé par sa géologie (roches sédimentaires,
structure en plis complexes), son réseau hydrographique (Rhône et Dranses)
et son histoire glaciaire (érosion et dépôts). Le but de ce chapitre n’est pas de
passer en revue l’ensemble des processus géomorphologiques impliqués dans
la morphogenèse du Chablais mais de mentionner les principaux agents ayant
modelé le relief durant le Quaternaire et de recenser les formes glaciaires - et
associées - observées dans la zone d’étude.
La structure géologique du Chablais est celle d’un relief plissé assez complexe,
affecté de failles (Lugeon & Gagnebin, 1941). En bordure NW, on observe des
empilements de nappes. Ces structures sont profondément entaillées par le
réseau hydrographique, accentué par différentes phases d’érosion glaciaire,
principalement celui du Rhône et des trois Dranses, mais également d’innombrables
cours d’eau de versants. Ces cours d’eau transportent de grandes quantités de
matériaux en direction du Léman. Les processus glaciaires ont été actifs dans la
région durant tout le Quaternaire en alternance avec des phases interstadiaires
et interglaciaires durant lesquelles l’action luviatile redevenait prépondérante. Ils
ont contribué à l’approfondissement des vallées tout en abandonnant d’épaisses
masses de sédiments. Il subsiste de nombreux témoins des mouvements glaciaires
qui ont affecté le Chablais. Actuellement, ce sont surtout les processus luviatiles
et gravitaires qui modiient le modelé du relief.
Fig. 3.11 : Carte des moyennes annuelles des précipitations (en mm) en Haute Savoie
(Bravard et al., 1991).
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-Géopatrimoines des trois Chablais
Morphologie glaciaire
Les formes d’érosion en relation directe avec le glacier (formes glaciaires) sont
(Tab.3.1) :
• Les cirques glaciaires (Fig. 3.12) se situent à l’amont d’une vallée ou sur
ses versants. En période de péjoration climatique, l’accumulation neigeuse
(névé) s’y transforme en glace et peut donner naissance à un appareil
glaciaire. La morphologie des cirques résulte du surcreusement exercé par
le glacier (Château d’Oche, Creux de Champs). Cette forme est souvent
accentuée par l’érosion différentielle entre le fond du cirque et un verrou
plus résistant à l’aval (Salanfe, Arvouin).
• Le glacier peut être freiné dans son écoulement par un obstacle, par
exemple une barre rocheuse résistante. Il se forme alors un verrou (Fig.
3.12) qui reste en saillie dans le paysage. La dynamique glaciaire implique
un surcreusement à l’aval du verrou : l’ombilic (Fig. 3.12). Les ombilics
peuvent abriter un lac (Tavaneuse, Lioson) qui se comblera d’alluvions (les
Plagnes, la Barme). Les verrous sont souvent entaillés par les cours d’eau
sous-glaciaires (gorges du Pont du Diable) et/ou postérieurement par les
cours d’eau postglaciaires (Saint-Maurice).
type de témoins
géomor-phologiques érosion accumulation
glaciaire cirque till de fond, d’ablation, subaquatique
verrou - ombilic cordon morainique frontal, latéral, latéro-frontal
vallée en auge amphithéâtre morainique
gradin de conluence bloc erratique
roches moutonnées drumlin
stries
cannelures
luvioglaciaire marmite épandage
chenal sandur
gorge de raccordement kame
gorge sous-glaciaire
glaciolacustre dépôts ins laminés
lac de barrage morainique
lac de verrou - ombilic
gravitaire niche d’arrachement glissement de terrain
éboulement
écroulement
éboulement supraglaciaire
périglaciaire glacier rocheux
protalus rampart
moraine de poussée
kettle
luviatile conglomérat des Danses
organogène marais - tourbière
Tab. 3.1 : Formations d’origine glaciaire et associées présentes sur le terrain d’étude, classées
en formes d’érosion et formes d’accumulation. Les couleurs correspondent à la légende
géomorphologique de l’UNIL (Schoeneich, 1993).
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-Trois Chablais
Fig. 3.12 : Formes d’érosion glaciaire et luvioglaciaire chablaisiennes : A. Cirque glaciaire
de Creux de Champs (VD) ; B. Vallée en auge de Montriond (HS) ; C. Ombilic et verrou
glaciaire dans le cirque de Lioson (VD) ; D. Chenal luvioglaciaire de Bons en Chablais (HS) ;
E. Stries glaciaires à Massongex (VS) ; F. Gorges sous-glaciaires du Pont du Diable (HS). Les
morphologies sont soulignées à l’aide de la légende géomorphologique de l’UNIL, sauf sur
l’image F. Photos : A, D, E, F, A. Berger. B et C, A. Perret.
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-Géopatrimoines des trois Chablais
• Ainsi, le proil caractéristique d’une vallée glaciaire comprend
des contrepentes, ce qui serait impossible pour une vallée d’origine
exclusivement luviatile. Une autre caractéristique des vallées glaciaires est
l’existence de vallées latérales perchées. Les vallées latérales ne sont souvent
pas raccordées à la vallée principale à une même altitude comme dans le
cas de vallées luviatiles. Cette différence est due aux puissances d’érosion
plus faibles des petits glaciers latéraux, par rapport aux grands glaciers de
vallée. Un gradin de conluence est donc observable, d’une importance
inversement proportionnelle à la taille du glacier afluent. Une gorge de
raccordement est parfois entaillée dans le gradin de conluence (gorges du
Trient, voir plus bas) ; si ce n’est pas le cas, il peut se former une cascade
(Pissevache). La vallée glaciaire présente en outre une morphologie dite en
« u » ou en « auge » (Fig. 3.12), imprimée par l’érosion glaciaire latérale.
En comparaison, la vallée luviatile présente généralement un proil latéral
en « v », dû à l’incision verticale du cours d’eau. Sur le terrain, on rencontre
divers entre-deux entre proil en « auge » et proil en « v ». Le plus souvent
les grandes vallées glaciaires sont comblées de sédiments et il est impossible
de reconnaitre leur proil vertical ou horizontal à moins d’avoir recours à des
mesures géophysiques (par exemple, la plaine du Rhône et sa conluence
avec la vallée de la Grande Eau) (Schoeneich, 1998a).
• Par l’intermédiaire des matériaux intégrés à la glace (sables, graviers,
blocs), le glacier provoque un polissage sur le lit rocheux dont résultent des
roches moutonnées (Massongex). Les mouvements du glacier se repèrent
également grâce aux stries (Fig. 3.12) imprimées par les mêmes matériaux
sur le substrat rocheux. Elles indiquent en outre la direction des lux de
glace. Les galets contenus dans la masse glaciaire peuvent aussi présenter
des stries. Ils sont reconnaissables à leur forme en fer à repasser qu’ils
acquièrent lors de leur transport sous la glace, à l’interface avec le bedrock.
D’autres formes d’érosion sont caractéristiques de l’action glaciaire, comme
les cannelures qui sont de larges rigoles d’érosion formées par l’eau
sous-glaciaire sous pression.
Formes d’érosion en relation indirecte avec le glacier (luvio-glaciaires) :
• Les marmites glaciaires sont une forme de surcreusement circulaire,
parfois profondes de plusieurs dizaines de mètres. Elles sont occasionnées
par les écoulements sous-glaciaires, souvent sous pression, chargés de
gravats et rendus ainsi abrasifs (Les Caillettes).
• Les torrents juxta- ou proglaciaires peuvent éroder des chenaux (Fig.
3.12) dans la moraine de fond ou dans le substratum, chenaux qui sont
rapidement comblés par des sédiments luvioglaciaires. Ils peuvent être
encore visibles dans le paysage (Draillant) ou sont reconnus par sondage et
prospection géophysique.
• Les vallées secondaires suspendues sont parfois entaillées par le cours d’eau
proglaciaire. Une gorge de raccordement (gorges du Trient) se forme par
érosion régressive, le cours d’eau tendant à retrouver son proil d’équilibre.
Lorsque l’eau n’a pas sufisamment entaillé le gradin de conluence, elle
rejoint la vallée principale en formant une cascade (Pissevache).
• Les glaciers tempérés sont accompagnés d’écoulements sous-glaciaires,
issus de la fusion d’une partie de leur masse de glace, sous l’effet de la
pression exercée par leur propre poids ou iniltrées depuis la surface au
moyen de moulins glaciaires. Ces eaux peuvent être chargées en sédiments
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-Trois Chablais
charriés par la glace, ce qui les rend très abrasives et capables de creuser
des gorges sous-glaciaires (gorges du Pont du Diable) (Fig. 3.12).
Fig. 3.13 : Formes d’accumulation glaciaire, luvioglaciaire et périglaciaire chablaisiennes :
A. Bloc erratique, alpage du Sciard (HS) ; B. Cordons morainiques, cirque de Soi (VS) ;
C. Glacier suspendu, glacier régénéré, amphithéâtre morainique et sandur, Glacier Noir,
Salanfe (VS) ; D. Amphithéâtre morainique, Chalets de Pertuis (HS) ; E. Cordon morainique
et terrasse de kame, Vacheresse (HS) ; F. Sandur, Cirque d’Antème (VS) ; G. Glacier rocheux
fossile, lac Darbon (HS) ; Protalus rampart, Bises (HS). Photos : A, D et E, A. Berger ;
B,C,F,G,H, A. Perret.
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-Géopatrimoines des trois Chablais
Formes d’accumulation en relation directe avec le glacier (glaciaires) :
• Le till de fond (Fig. 3.14) est omniprésent, répandu en accumulation
informe, couvrant le substrat rocheux ou des dépôts préexistants et
tapissant les versants. Il se met en place à la base du glacier lors de sa
progression. Il est composé de matériaux de nature et de taille variables,
emballés dans une matrice ine. Les galets sont généralement striés et
présentent un proil en fer à repasser avec des angles émoussés. Ces
matériaux proviennent des parois rocheuses – ils tombent sur l’appareil
glaciaire et sont intégrés à la masse de glace au fur et à mesure du luage –
et de l’arrachement sur le substratum rocheux. Cette formation est souvent
appelée « argile à blocaux » et présente une couleur gris bleu dans la
région d’Evian. Le passage du glacier et la pression de la glace ont imposé
au till de fond une surconsolidation. Le till de fond, accumulé parfois sur
quelques dizaines voire quelques centaines de mètres, peut, dans certains
cas subir une érosion particulière, par de petits systèmes de ravins. L’eau
emporte les matériaux les plus ins alors que les gros blocs protègent le
sédiment immédiatement sous-jacent. Il se forme alors des cheminées de
fées (Pont de la Douceur).
• Le till d’ablation est déposé lors du retrait glaciaire. Sa fraction ine est
plus restreinte que dans le till de fond car il est entrainé par les eaux de
fonte. Les galets y sont plus anguleux que dans le till de fond car ils ont été
transportés sur ou dans la glace.
• Les moraines frontales et latérales (Fig. 3.13) résultent de l’accumulation
des matériaux à l’avant et sur les rebords du glacier. Lorsque le glacier
stationne sufisamment longtemps à un même endroit (situation de bilan
de masse nul, soit, d’équilibre entre l’accumulation neigeuse et l’ablation
glaciaire), il se forme des cordons dont la taille peut atteindre plusieurs
centaines de mètres. Le matériel de ces moraines est constitué de sables,
graviers, galets et blocs.
• Les blocs erratiques (Fig. 13 A) sont transportés à la surface ou dans la
masse du glacier. Ils sont déposés lors de la fusion. Ils sont reconnaissables
par leur lithologie – différente de celle du substratum – et leur position – sur
les versants, hors de portée des écoulements luviatiles – qui supposent un
transport glaciaire. Tant les cordons morainiques que les blocs erratiques
sont très répandus dans le Chablais (plateau Gavot, Bas-Chablais, moraine
de Monthey, la majorité des vallées latérales).
• Les moraines subaquatiques (cordon de Laconnex) se déposent au
front du glacier dans un lac proglaciaire et comprennent donc une forte
proportion de limons (Moscariello et al., 1998).
• Les drumlins sont des collines allongées dans la direction du glacier dont
l’altitude et la largeur décroissent d’amont en aval. Elles sont composées de
matériaux morainiques et peuvent avoir un cœur rocheux. Ces formations
sont parfois organisées en groupes ou «champs de drumlins» (environs de
Messery).
Formes d’accumulation en relation indirecte avec le glacier
(luvioglaciaires, glaciolacustres, gravitaires):
Ces accumulations prennent place à proximité d’un appareil glaciaire. Leur
composante glaciaire est indiquée par des éléments de taille démesurée, souvent
striés, dans les sédiments. Dans cette catégorie, il est encore possible de distinguer
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-Trois Chablais
des formes synsédimentaires, contemporaines de la présence des glaciers et des
formes résultant de leur remaniement ou de l’évolution des versants. Ces dernières
sont en relation étroite avec la crise paraglaciaire consécutive à la déglaciation
(Scapozza, 2013) et qui affecte encore actuellement les versants alpins et préalpins.
• Les épandages luvioglaciaires ont lieu soit au front du glacier, soit sur
sa bordure et forment des surfaces d’accumulation appelées sandurs
(Fig. 3.13) (Salanfe, Antème). Ce sont des matériaux apportés par les
glaciers et repris en charge par les eaux de fonte. Ils présentent les mêmes
caractéristiques que les dépôts luviatiles, grossièrement granoclassés et
stratiiés et sont composés de sables, galets et graviers. On les rencontre
également en remplissage des chenaux glaciaires.
• Les dépôts de kame (Fig. 3.14) sont un cas particulier de sédimentation
dans un lac de barrage juxtaglaciaire (sur les côtés du glacier). Ils mêlent
les apports du glacier et parfois des moraines latérales aux apports
luvioglaciaires, luviatiles et torrentiels sous forme de delta. Après le retrait
du glacier, ces dépôts subissent des déformations dues au réajustement
morphologique du versant (failles normales). Au fur et à mesure du retrait,
ils s’organisent en terrasses. La surface des terrasses de kame est parfois
criblée de dépressions, les kettles (voir plus bas). Ces creux résultent de la
fonte de noyaux de glace morte délaissés par le glacier.
• Les torrents glaciaires peuvent alimenter des lacs de la marge proglaciaire
dans lesquels se déposent des sédiments en systèmes de delta : matériel
grossier en stratiication oblique sur le front du delta (foreset beds) et
matériaux ins et laminés sur le fond (bottomset beds). Une fois le plan
d’eau comblé, la sédimentation glaciolacustre (Fig. 3.14) devient
luvioglaciaire puis luviatile. La formation d’un lac au débouché d’une
vallée secondaire peut-être occasionnée par une langue glaciaire principale
(situation de barrage). Dans ce cas, l’alimentation peut-être luvioglaciaire
(l’origine est l’émissaire d’un glacier encore présent dans la vallée) ou
luviatile, voire torrentielle, si l’alimentation provient du cours d’eau d’une
vallée déglacée.
• Les lacs de montagne ont souvent une origine glaciaire. Ils peuvent être
barrés par un cordon morainique ou s’installer dans la dépression d’un
ombilic glaciaire, retenus par un verrou rocheux (Fig. 3.12).
• Les terrains argileux, typiquement s’ils résultent de l’accumulation de dépôts
ins laminées dans les lacs proglaciaires et s’ils sont mis en porte-à-faux par
l’érosion, sont sujets à glisser. Dans les vallées des Dranses, ils provoquent
de vastes et destructeurs glissements de terrain (Vailly, Ecotex).
• Les versants des vallées subissent une décompression suite au retrait
des glaciers dont la masse de glace exerçait une pression latérale. Des
éboulements, voire des écroulements se produisent alors
(Chessel-Noville).
• La surface des matériaux glaciaires peut-être irrégulière et présenter des
dépressions thermokarstiques, causées par la fonte tardive de blocs de
glace à l’intérieur des sédiments glaciaires (le Lyaud). Les kettles sont des
dépressions thermokarstiques situées à la surface de terrasses de kame, des
cordons morainiques ou des sandurs (de tout dépôt glaciaire ou associé).
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-Géopatrimoines des trois Chablais
Formes périglaciaires
Les formes périglaciaires se développement dans des conditions climatiques
froides. Elles sont déterminées par la présence de sol gelé (pérenne ou temporaire),
de phases de gel-dégel et de neige (Reynard, 1997). Dans le Chablais, elles sont le
plus souvent fossiles, sauf dans les zones d’altitude (massif des Diablerets, massif
des Dent de Morcles). Ces formes ne sont pas directement liées à la présence de
Fig. 3.14 : Accumulations glaciaires et luvioglaciaires chablaisiennes : A. Galet calcaire
strié dans une matrice de till de fond, Pont de la Douceur (HS) ; B. Till de fond ou argile
à blocaux, Pont de la Douceur (HS) ; C. Till, Vacheresse, (HS) ; D. Argiles glaciolacustres,
Ecotex (HS) ; E. Terrasses luvioglaciaires, Thonon (HS) ; F. Conglomérat des Dranses, Pont
de l’Eglise (HS). Photos : A. Perret.
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-Trois Chablais
glaciers. A la suite de Ph. Schoeneich (1998a), nous les prenons en compte en tant
qu’indicateurs de climat froids passés.
• Sur les terrains délaissés par les glaciers mais parfois à proximité et
simultanément, les processus périglaciaires modèlent les dépôts grossiers,
soit du till, soit des éboulis. Se forment alors des glaciers rocheux (Fig.
3.13) qui luent sous l’effet de la glace de permafrost qu’ils contiennent.
Les glaciers rocheux embryonnaires sont appelés protalus ramparts (Fig.
3.13).Ils se forment la plupart du temps au pied des éboulis et peuvent
rester à l’état d’embryon. Le Chablais compte des glaciers rocheux actifs
(Entre la Reille, Martinets) et des glaciers rocheux fossiles (Darbon, le
Larzey). Les protalus ramparts chablaisiens sont pour la plupart fossiles
(Bises, Lovenex).
• Les moraines de poussée (Paneirosse) sont provoquées par l’action d’une
crue glaciaire sur des sédiments meubles gelés, souvent du till d’ablation
laissé par le même glacier lors d’un retrait préalable. Leur morphologie est
reconnaissable à leurs crêtes émoussées, divisées en plusieurs bourrelets.
Elles peuvent être latérales, frontales ou latérofrontales.
Formations non glaciaires en relation avec la chronologie des phases
glaciaires (organogène, luviatile, lacustre)
• Les dépôts organiques (Roseire d’Aval, Maravant) ont la particularité
d’offrir des indices sur les conditions environnementales qui prévalent lors
de leur mise en place. L’étude des pollens offre des repères chronologiques
relatifs (biozones). Les matières organiques peuvent parfois être « datées »
par la méthode du Carbone 14 et offrent alors des repères numériques qui
approchent la datation absolue. Ces dépôts peuvent être des paléosols, des
tourbières, des lignites, des sédiments lacustres, etc. Ils marquent l’existence
d’interstades voire d’interglaciaires. Des troncs d’arbres peuvent également
être piégés dans les sédiments (Duzillet). Grâce à la dendrochronologie, ils
offrent des repères chronologiques absolus.
• Les dépôts luviatiles (Fig. 3.14) renseignent sur les périodes interglaciaires
(Conglomérat des Dranses).
• Les terrasses lacustres présentent des caractéristiques différentes des
terrasses glaciolacustres et indiquent que le lac n’était plus sous inluence
glaciaire (terrasses lémaniques).
Dans le document
Géopatrimoine des trois Chablais : identification et valorisation des témoins glaciaires
(Page 75-83)