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Chapitre 1 Constructions du genre dans la planification urbaine et dans les politiques de

1.6 Femmes, genre et logement

Le logement et son environnement sont, en général, les composantes du milieu urbain que les femmes contrôlent et s’approprient le mieux (Saborido, 1999 : 16). Peu importe leur statut dans le ménage, presque partout dans le monde les femmes sont, en tant que mères et épouses, les principales usagères du logement (Chant, 1996 : 53 ; Massolo, 1993 : 17 ; Moser, 1987 : 17) et, par conséquent, les premières responsables des soins nécessaires au bon fonctionnement de la

maisonnée. D’après Spain (1992 : 235-236), la relation que les femmes établissent avec le logement est enracinée et répond en grande partie à un cadre social qui s’adresse à elles comme « femme de ménage et nourrice familiale ». Dans le contexte des pays développés tels que les États-Unis et la Grande Bretagne, Gardiner (1992 : 62), entre autres, remarque que ce culte de la domesticité26, dont l’apogée survient après la Seconde Guerre mondiale, a relégué les femmes au cœur du foyer et des relations qui s’y développent. En fait, d’après cette auteure ladite domesticité a renvoyé les femmes à la maison en naturalisant leur rôle social de reproduction (sphère du privé) tout en les isolant de l’économie formelle et du pouvoir politique (sphère du public). Cette même association a entretenu jusqu’à nos jours non seulement une préoccupation plus ciblée et un sentiment plus marqué des femmes envers leur logis, mais également, une identification et des attentes plus vives des femmes vis-à-vis de l’habitation que celles que peuvent développer les hommes. En terme de recherche, cet habitus demeure encore un sujet à approfondir.

La littérature sur les femmes et le logement a eu tendance à négliger ce type de discussion et à se centrer simplement sur les femmes en tant que catégorie ou variable d’analyse ad-hoc. Plus souvent qu’autrement cela a mené à des études qui, au mieux, ne faisaient ressortir que les rapports particuliers entretenus avec le logement par certains types des femmes, tel qu’en fait étalage l’abondante littérature à propos des « femmes chefs de ménages », qui ne traite dans les faits que de la monoparentalité féminine (Birch, 1985 ; Moser et Peake, 1987 ; Varley, 2000). Il est d’ailleurs symptomatique que les professionnels évoluant dans le domaine de l’urbain continuent à décoder les femmes monoparentales comme une « anomalie » (Varley, 2000) au lieu de les voir à la lumière de la diversité de processus pouvant mener à ce type de statut (Chant, 2002 : 548). À ce sujet, les auteurs sont désormais de plus en plus nombreux à mettre en garde contre le danger d’une approche trop ciblée qui, voulant peut-être bien faire à ses débuts en légitimant ce type d’arrangement familial, a fini par rendre invisible la pluralité des catégories de femmes et le rapport spécifique que chacune d’entre elles peut entretenir au sein du ménage vis-à-vis le logement. Tout récemment cependant, commencent à paraître des analyses plus fines

26 Avec son corollaire physique de suburbanisation et sa typologie de maison unifamiliale mais aussi les messages

soulignant l’immense hétérogénéité des structures autour desquelles les dites femmes chefs de ménage seraient également soutenues et regroupées27.

Un plus large éventail d’aspirations, de pratiques et de besoins féminins en regard du logis commence donc à être mieux connu aux chercheurs. Un exemple de cela étant le cas des femmes qui partagent leur logis avec un homme et les négociations/conflits internes que vit ce type de ménage quant aux patrons de dépenses ou aux décisions d’investissement dans le domaine de l’habitation. D’aucuns diraient cependant que la majorité des femmes est demeurée exclues des analyses dans le domaine du logement : les femmes vivant seules ou qui ne sont pas

monoparentales, les femmes conjointes, les femmes âgées, etc. (Datta, 2006 : 3 ; Varley, 2000 : 1).

Pour mieux saisir la richesse et la complexité de la relation envers le logement des femmes en général et des certains sous-groupes spécifiques en particulier, il faut élaborer un cadre théorique qui intégrerait le genre dans le domaine du logement pour répondre au critère de scientificité et professionnalisme. Un tel cadre devrait non seulement tenir compte de la diversité des situations des femmes et des hommes en ce qui concerne le logement, mais aussi s’attaquer de front aux causes structurelles de la perpétuation des relations d’inégalité entre les genres en général et les divers sous-groupes de femmes et d’hommes en particulier. Ce cadre devrait nuancer une certaine tendance aux homogénéisations grossières en suscitant l’élaboration de politiques publiques de logement mieux adaptées à la diversité de ménages qui se manifestent actuellement dans la société.

D’après Rude et Thompson (2001 : 9), les femmes ne peuvent se sentir chez elles sans un logement décent. En fait, le logement se profile dans un premier temps comme besoin pratique de genre car il s’agit de l’espace physique nécessaire pour remplir les obligations sociales assignées aux femmes (Moser, 1987 : 29-30). Donc, pour les femmes, et ce en tant que genre, l’endroit qu’elles peuvent appeler leur « chez soi » est particulièrement important, voire central, car c’est à

27 Voir Chant (2002 : 548, traduction libre) et sa classification du cas latino-américain qui comprend 8 types de

ménages : unité avec mère-seule, unité étendue avec femme chef de ménage, unité femme-seule, unité unisexe célibataire, unité lesbienne, unité à prédominance féminine, unité avec grand-mère chef de famille et unité enracinée féminine. Bien que la fréquence puisse changer selon le contexte, la plupart de ces types de femmes chefs de ménage peuvent sans aucun doute être transposés aux contextes des autres pays en développement.

elles qu’incombe encore la plupart des responsabilités liées aux soins du foyer et de la famille (Malos et Hague, 1997 : 398). C’est que les normes, valeurs et idées traditionnelles vis-à-vis des rôles des sexes ont été très prégnantes et continuent encore à interagir au sein d’un contrat de genre bien précis. À la base, pour que les femmes puissent remplir adéquatement leur rôle de reproduction, il leur faut nécessairement pouvoir disposer aussi d’un toit adéquat au-dessus de leur tête.

D’après Taylor (1999b : 7), les aménagistes dans le domaine du développement international qui se servent de la planification selon le genre s’attardent en général seulement aux besoins pratiques des femmes, sans les relier aux besoins stratégiques, alors que s’avère toujours nécessaire une approche jumelée identifiant les liens entre les besoins pratiques et stratégiques de genre et proposant des politiques et des cadres de planification les intégrant au niveau institutionnel. Les besoins pratiques relatifs au logement constituent souvent une plaque tournante pour des besoins d’ordre plus stratégique. Ainsi, comme le signale Moser (1987 : 30-31), ces deux types de besoins évoluent et peuvent interagir de multiples façons dans le domaine concret du logement. Wieringa (1994 : 834) va plus loin en répliquant à Moser que la distinction entre les besoins pratiques et stratégiques ne devrait pas impliquer que les uns soient plus importants que les autres, car il s’agit souvent de distinctions théoriques internes à un processus dans lequel différents intérêts s’expriment à différents moments et cela sans nécessiter d’une relation hiérarchique intrinsèque28. Ainsi, lorsque l’espace de vie qu’est le logement passe par des considérations pratico-fonctionnelles (par exemple, celles reliées aux stratégies de survie), mais en allant au-delà, il est en mesure de favoriser des processus de (re)négociation des contrats de genre tout embryonnaires et peu conscients qu’ils soient. À titre d’exemple, nous disposons de très peu de connaissances sur le niveau de débrouillardise et les processus d’habilitation mis en œuvre par les conjointes qui font les démarches d’accès au logement. Tout de même, à divers degrés et selon le contexte des divers sous-groupes de femmes qui sont concernés, ces processus

28 Pour Moser il y a une hiérarchie où les besoins stratégiques sont considérés féministes mais pas les besoins

pratiques. Les premiers demandent une certaine conscience de base des conditions de subordination. Cette hiérarchie est cependant moins applicable dans le cas du féminisme populaire des établissements précaires des pays en développement. Les mouvements sociaux urbains des femmes se déploient avant tout sur des tâtonnements intuitifs par rapport à la maternité et à des codes de socialisation féminine autour de la subsistance du ménage. En cours de route ils rendent non seulement possible l’avancement des femmes dans d’autres contextes plus globaux, mais atténuent, petit à petit le contrôle masculin d’une ressource aussi importante que l’habitation (Tinker, 1993 : 63).

témoignent d’un vent d’indépendance et d’autonomie, transformant ces espaces de vie en marqueurs essentiels du niveau d’atteinte des besoins stratégiques de genre plus globaux29 dans

l’ensemble du système de logement.

En effet, le logement avec ses multiples usages n’est pas simplement le centre des opérations de la reproduction sociale, c’est également un espace pouvant faciliter certaines activités de production, reliées notamment au travail autonome à domicile (Moser, 1998 : 11 ; Oberhauser, 1997 ; Panda et Agarwal, 2005 : 825). Le logement peut aussi constituer un levier financier permettant de démarrer des microentreprises urbaines, ou encore un moyen d’accumuler à long terme un capital intéressant (CNUEH, 1989), en lieu d’une rente de retraite par exemple. Ainsi, le logement incarne à la fois une source d’amélioration de l’avenir proche et futur et un point d’ancrage pour le présent ; il peut être le moyen éveillant l’intérêt d’entreprendre peut-être un jour quelque activité économique.

De surcroît, l’accès au logement est à présent reconnu comme un droit humain fondamental, et l’existence des sans-abris ne constitue qu’une démonstration du besoin de renforcer et d’accélérer la mise en œuvre dudit droit (CNUEH, 2001a : 195). En fait, pour que ce droit soit effectif, surtout pour les femmes, il doit d’après Farha (2002 : 1) incorporer globalement une égalité réelle substantielle et une non-discrimination dans l’accès au logement. Ce qui implique, d’une part, de rendre ce droit au logement plus sensible aux expériences des divers groupes de femmes et d’autre part, que les gouvernements soient plus réceptifs à la problématique particulière de la sexospécificité. Toutefois, la capacité de soutenir un accès indépendant et sans contraintes au logement, incluant un contrôle matériel et une capacité à disposer du plein usufruit de la propriété ou de la location du logement, est encore loin de la réalité quotidienne de larges groupes de femmes, mais aussi des perspectives des urbanistes, autant dans les pays développés (Watson, 1988 ; Wekerle, 1997) qu’en développement (Larsson, 2000 ; Massolo, 1993 ; Moser et Peake, 1987).

29 L’amélioration et la croissance des droits au sol et à la propriété des femmes, ou encore l’accès aux crédits ou la

participation à la prise de décision dans les politiques de logement (Chant, 1996 : 43) sont autant d’exemples en ce sens.

Malheureusement, ni les décideurs politiques ni les urbanistes préoccupés par les questions d’habitation n’ont jusqu’à présent saisis l’énorme potentiel de mutation des rapports de genre au sein du ménage que représenterait pour les femmes la possession du logement à titre individuel, autant dans les pays développés que dans ceux en développement. Au niveau gouvernemental, cette possession équivaudrait à gravir un échelon hautement symbolique dans la légitimation des niveaux d’égalité de genre socio-institutionnelle. Certains auteurs (Agarwal et Panda, 2003 : 9 ; Datta, 2006 : 3) vont jusqu’à déclarer que le droit à la propriété en milieu urbain en pays en développement reste négligé en tant que sujet de recherche alors que la maison joue un rôle fondamental dans les stratégies de survie des femmes pauvres et de leur ménage. Ces mêmes auteurs soulignent aussi que la propriété « à soi » de la maison contient pour les femmes le germe d’une (re)négociation des identités et rôles ainsi que d’une plus grande autonomie, autant à l’intérieur du micro espace du ménage que des structures méso et macro de l’État. Remarquons cependant que dans le cas des pays développés dotés d’un système compensatoire30 beaucoup plus élaboré, le besoin de possession individuelle ne se pose pas avec autant d’acuité car le modèle des coopératives d’habitation par exemple peut appuyer adéquatement tous les processus susmentionnés (Wekerle, 1993).

Au mieux, ce que nous avons pu constater fut un intérêt partiel à intégrer les femmes en tant que catégorie pour souligner des écarts par rapport à la population générale. Il s’agit donc d’efforts de l’ordre du correctif et non, comme le soulignent Munro et Smith (1989 : 4) au plan des rapports de genre, d’une « préoccupation normale » des études sur le logement au sujet des femmes et de leurs inégalités structurelles. Il y a aussi, au niveau de la recherche dans les pays développés sur le secteur du logement palliatif ou compensatoire, une tendance de longue date à se concentrer de manière excessive sur les femmes monoparentales défavorisées chefs de ménage (Clapham et al., 1990 ; Novac, 1990 ; Wasoff, 1998 ; Wekerle, 1997). Bien que ce type d’analyse centrée sur les femmes consommatrices de logement à bas revenu s’adresse à un problème réel voire dramatique, cette préoccupation aurait eu pour conséquence de laisser dans l’ombre les situations

30 C’est-à-dire le logement social ou du secteur public destiné aux individus ne pouvant pas se payer un logement au

coût du marché. Nous l’avons déjà énoncé dans l’introduction, voir note 6, la notion de logement social est bien différente dans les pays en développement où elle signifie des mécanismes d’accès à la propriété à des prix modiques.

pouvant être vécues par d’autres groupes de femmes qui auraient, si elles avaient été articulées, mis en lumière la complexité des contrats et idéologies de genre sous-jacents au système de logement. Prenons par exemple le cas des femmes avec conjoint pour qui l’accès au logement, avec ou sans copropriété, reste encore très influencé par la relation avec un partenaire domestique. Certains auteurs iront jusqu’à dire que ces femmes ne jouissent des fruits des avantages de la propriété et de la vie en commune que « sous tutelle » et qu’elles sont loin d’en jouir et profiter à titre personnel (Gilroy, 1994 : 35-36 ; Novac, 1995 : 54-57 ; Sayne, 1992 : 98). À quelques rares exceptions analytiques (McClain et Doyle, 1984 ; Munro et Smith, 1989), la littérature persiste à ne pas reconnaître les femmes des pays développés en général et leurs divers sous-groupes en particulier en tant que consommatrices de logements. Par conséquent, leurs divers types de demandes continuent à ne pas être satisfaits par des gouvernements31 qui y sont aveugles, se noyant avant tout dans ceux d’une unité familiale standard de type conventionnel. En effet, puisqu’elles sont quasi absentes du marché privé de l’habitation de leur plein droit, elles n’ont aucune emprise ni sur la production ni sur l’offre des unités de logement32. Il y aurait aussi un manque flagrant d’études sur le rôle du genre dans les entraves directes et indirectes aux démarches de financement hypothécaire33. Par ailleurs, selon Madigan et al. (1990 : 633) très peu d’études ont été faites dans les économies de marché au niveau de la question des droits d’échange dont chaque sexe dispose dans le cas d’une maison familiale. Il s’agit des gains en capital, des droits de vente et de la capacité d’épargner à travers l’augmentation de la valeur de la maison (Madigan et al., 1990 : 634).

31 La SCHL (2000 : 2) reconnaît explicitement que sa politique de logement n’a pas évolué et qu’elle reste aveugle à

la sexospécificité. D’après Wekerle (1997 : 177), les femmes soutiens de ménage restent sous-représentées dans le marché de l’habitation privée au Canada.

32 Cela dit, dans une société moins restrictive comme le Canada, les femmes ont notamment pu accéder à la propriété

lors du veuvage et depuis une quinzaine d’années les femmes seules sont de plus en plus présentes sur le marché des nouveaux acheteurs. Par contre, l’existence des barrières et des problèmes de succession empêchent beaucoup de femmes des pays en développement de jouir de la sûreté et de la sécurité individuelle du logement. D’après des indicateurs de l’Urban Observatory, le pourcentage de femmes aux prises avec des problèmes pour hériter de la terre ou du logement sont par région: 70 % Afrique, 29 % États Arabes, 24 % Asie-Pacifique, 24 % Amérique Latine, 9 % pays en transition, 0 % les pays dits industrialisés, grand total pour le monde 24% (ONU-Habitat, 2001b : 35).

33 Watson (1988), dans le livre Accommodating Inequality, est dans le cas de l’Australie l’exception qui confirme la

Du fait de l’esprit marchand prédominant, l’accessibilité et le droit de propriété deviennent des enjeux majeurs pour toutes les femmes et leurs divers types des ménages. En effet, la propriété représente non seulement une forme d’épargne qui peut s’apprécier avec le temps, mais également un capital que circule et sur lequel il est possible de réaliser des profits mobilisables lors de certaines situations de crise (Watson, 1988 : 25). Sur ce point nous rejoignons Datta (2006 : 6) qui note que le fait de posséder une maison réduit la sensibilité et augmente progressivement le niveau de résilience socioéconomique des femmes des établissement humains précaires des pays en développement, surtout lorsqu’elles deviennent veuves ou sont abandonnées par leur époux. Bien plus, d’après Panda et Agarwal (2005 : 825) - un des rares textes qui abordent ce sujet - la propriété du logement réduit la tolérance des femmes face à la violence conjugale. En effet, cette situation leur donne la force de mettre un terme à un mariage abusif étant donné qu’elles conserveront un toit à soi sous lequel pouvoir se mettre à l’abri34 tout en envisageant de pouvoir y reprendre leur vie. Ce dernier point illustre éloquemment le rôle du logement en tant que tremplin vers la satisfaction de besoins d’ordre plus stratégiques. Rappelons que la sécurité d’occupation du logement ne signifie pas tout à fait la même chose en pays développés et en développement. Si dans les premiers l’importance de la possession à titre individuel est pondérée par des mesures compensatoires qui donnent accès à divers types de tenure, dont certains offrent aussi la sécurité d’occupation, en pays en développement le système de logement moins bien structuré fait en sorte que l’accès à la propriété est en lui-même un enjeu majeur des processus d’habilitation des femmes les plus démunies.

En fait, signalons que si dans les pays en développement l’accès au logement pour les femmes est plus préoccupant, c’est non seulement parce que les filets de sécurité sociale ont de grandes mailles, quand ils en ont, mais aussi parce que cette accessibilité pourrait dans bien des cas leur permettre de contrôler leur susceptibilité - ainsi que celle de leur ménage - aux aléas cycliques d’un marché du travail urbain formel et, surtout, informel (Moser, 1998 : 10) très instable35.

34 En fait, au même titre que Kalabamu (2003 : 2), nous croyons que ceux qui n'ont pas beaucoup de pouvoir n'en

sont pas pour autant des victimes. Ils doivent faire des choix difficiles concernant leur vie, dans les limites que leurs imposent leurs contraintes et possibilités, et à ce niveau le logement peut améliorer leur capacité de rebondir.

35 Selon Desai (2005 : 92) les changements dans le marché du travail et les crises dans les milieux de vie urbains ont

fait en sorte que les femmes économiquement démunies en arrivent à se questionner sur ce qu’elles sont et ce qu’elles peuvent réussir à obtenir.

Chant (1996 : 47) affirme même que l’investissement dans le logement sensible aux enjeux de genre est en mesure de constituer une voie de sortie de la pauvreté.

Si dans les pays développés les femmes qui militent dans le domaine du logement préconisent que, dans la lutte des femmes pour atteindre l’équité économique et sociale, le logement doit répondre à leurs besoins et à leurs réalités particulières (Stern, 2001 : 34), dans les pays en développement l’accès au logement nominatif rend les femmes moins vulnérables à la pauvreté, à la précarité et à leurs conséquences sur les plans social, économique, physique et émotionnel