Facteurs favorisant la mise en œuvre d’un questionnement dans une perspective de changement

Cette sous-catégorie recense les facteurs pouvant initier un questionnement sur les pratiques, elles peuvent être de deux ordres, les formations par la découverte de nouvelles connaissances, les discussions entre confrères considérées comme des électrochocs positifs. Les accidents ou incidents seront vécus comme des électrochocs négatifs.

4.1.1. Circonstances positives

 Les échanges, les rencontres, les petits groupes sont des éléments moteurs de

formation, ils sont plus rassurants car basés sur la confiance, et assurent un meilleur impact des formations (4, 5, 6,9, 12)

Les activités de formation, les rencontres et les échanges informels sont des événements favorisant une remise en cause, un questionnement sur l’exercice. Ils permettent de se situer, de sortir de l’isolement de l’exercice.

 Le regard extérieur, vu comme un compagnonnage est un facteur important dans la

formation continue (5) « Pour moi la méthode des study group est une méthode

performante est efficace. C’est à dire le fait de participer à un groupe sans que pour cela porte sur une thématique comme on fait nos formations, le fait de constituer un groupe avec des rencontres autour de thématiques régulières et des cas concrets, La discussion est une méthode efficace pour se situer, et en même temps évaluer sa pratique grâce aux questionnements soulevés par la discussion ».

 En dehors de toute formation officielle, les groupes d’échanges sont des éléments moteurs (6) « Ce sont des choses qui fonctionnent sur des relations amicales. Ce sont des

amis qui ont décidé de se réunir, qui ont décidé de bouger ensemble, qui cherchaient l’excellence. Ils se sont mis à travailler ensemble pour apprendre des uns des autres. Ces groupes se sont créés, pour beaucoup, pour fonctionner quand il n’y avait pas la spécialité et donc il n’y avait pas de formation ».

 Cet accompagnement de proximité est impossible en amphithéâtre (9) « En amphi ça ne peut pas marcher. En cours magistral, ça ne peut pas marcher et c’est ce qu’on

retrouve avec les étudiants. Ils sont trop nombreux pour qu’on puisse faire cet accompagnement individuel ».

 Les échanges sortent de l’isolement de l’exercice et stimulent le besoin de formation (4) « j’ai été assistante, puis attachée. J’ai abandonné la fac pendant quelques temps . Je

suis revenue au bout de quelques années et je me suis rendu compte de l’étendue de mon ignorance dans les cinq ou six années où je n’étais plus la fac. En effet ici, c’est un peu le brainstorming même si on ne décide pas de faire des réunions, de parler véritablement de quelque chose, il y a toujours des échanges. C’est un échange qui est très positif. Donc là je me suis remise à me mettre à niveau, tant niveau théorique et pratique ».

 Les formations sous forme de petits groupes sont plus rassurantes (9) « En plus dès qu’il y en a qui présentent, ils se rendent compte tous qu’ils ont à peu près le même souci, et que le regard des autres, au contraire, permet de se rassurer voir qu’on n’est pas les seuls. L’avantage des petits groupes c’est que l’échange est direct et que c’est de l’échange que nait la formation, mais aussi la réflexion voire même une autre dimension du questionnement. Sur un petit groupe il y a toujours une volonté d’échanger c’est vraiment ce qu’ils viennent chercher. Je pense que, la transparence sur les objectifs du groupe, sur la manière dont ça va être fait, fait que les gens ont confiance. ». Le participants sont plus actifs (9) « Après comme ils viennent chercher quelque chose, c’est vrai qu’ils sont peut-être plus interactifs, plus exigeants, parce qu’ils ont réussi à bien identifier aussi leurs besoins ». Elles auraient un meilleur impact (5) « Il me semble que ces méthodes auront un impact plus efficace, et il faudrait pouvoir monter des DU qui permettent ce genre de rencontre. Ce sera sûrement difficile à évaluer, mais quand tu es suivi dans un groupe plus restreint qu’un amphi de 500 personnes, évidemment tu individualises un peu plus le suivi. Tu peux répondre plus facilement à des questionnements »

 La formation continue sous forme de discussion autour de cas cliniques permet une

réflexion (12) « dans les groupes de discussion autour de cas, cliniques on fait

intuitivement une démarche de questionnement, à la différence des formations théoriques qui ont pour but de perfectionner les connaissances »

 La formation, les rencontres, les échanges constituent des électrochocs positifs (6) « Après ça peut être une rencontre, c’est l’électrochoc positif, sur quelque chose qui te semble nettement mieux, chose qui peut apporter des solutions sur les problèmes récurrents que tu rencontres, si tu as l’impression d’avoir la clé un problème latent, tu

vas peut-être creuser là-dessus. Ça peut être la rencontre avec un autre individu, une association, l’environnement professionnel, c’est à dire quand tu changes d’associé, il a d’autres habitudes, si ça te plaît … je pense que c’est ça, C’est le choc enfin, d’un conférencier, d’un article. Cela a l’air bien, c’est logique. Cette démarche sous-tend quand même, d’être toujours en train d’essayer d’acquérir de nouvelles connaissances, de se former pour que le choc puisse être déclenché. C’est la FMC. »

 Les formations sont des éléments déclencheurs d’un questionnement dans une perspective de changement, même si le changement n’est pas automatique « Nous

avons en réalité un exercice solitaire et c’est le regard de nos patients qui nous conforte dans nos pratiques. Le seul moment de remise en question éventuel, ce sont les formations. Cela peut être un déclencheur mais si tout va bien, il va être difficile de passer à une autre pratique quand on maîtrise bien les siennes »(12).

4.1.2. Circonstances négatives

L’échec est un élément déclencheur d’une réflexion sur le changement (1, 6,9) : « je

pense qu’ils n’ont pas plus d’échecs retentissant que les autres, ce sont des praticiens qui ne doutent pas, je pense qu’il y en a un bon nombre » (6)