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s lexicales et propositions : les deux de l'information

2.4.1.3. Le facteur temps

La célérité avec laquelle les apprenants vont reconnaître et relever les mots est déterminante dans une tâche de compréhension. Le temps nécessaire pour reconnaître un mot dépend principalement de quatre éléments:

- la fréquence d’occurrence des mots : busy, plus fréquent que son synonyme lively, sera reconnu plus rapidement ; N. Ellis (2002) avance que les effets de fréquence sont pris en

compte par les auditeurs qui se construisent peu à peu une connaissance statistique quant au comportement des items lexicaux dans leur L123.

- l’ex

te : un reportage sur la violence urbaine va aussitôt activer un certain nombre de elon le principe de l’anticipation qui assiste la reconnaissance.

2.4.1

sens, ceux qui contien

n de ce temps pour réfléchir à ce que dit le locuteur. La notion d’unité de souffle est importante pour comprendre comment on traite l’information en temps réel. En situation d’écoute, il semble que nous "divisions" le discours en groupes qui n’ont pas de frontières lexicales distinctes. Ainsi nous entendons des unités signifiantes de langage, plutôt qu’une série de mots individuels. Lors du traitement de l’information, l’auditeur construit le istence de mots concurrents : hobbies et bobbies peuvent entrer en concurrence et affecter la performance de l’auditeur ; (cf. infra, pp. 250-1)

- la proximité temporelle de la dernière occurrence d’un item pour un sujet, appelé "recency" (N. Ellis, 2002), le rendra plus ou moins facile à reconnaître ;

- le contex

mots rattachés au thème s

.4. Proéminence et groupes de souffle

Selon Rost (1994 : 22), la compréhension s’appuie sur les unités les plus proéminentes dans chacun des groupes de souffle. En anglais, les mots porteurs de

nent la plus grande valeur informative comme illustré par la figure 2.7, sont accentués, ce qui assiste utilement le repérage de ces mots. Il n’y a habituellement qu’un seul mot porteur dans chaque groupe de souffle qui constitue le "point de proéminence" de l’énoncé.

Pour l’anglais de conversation, les unités entre deux souffles (pause units) ont une durée moyenne de 2 à 3 secondes et comportent environ 6 mots. Nous sommes habitués à évoluer d’une idée à une autre (d’un concept à un autre concept) à un rythme d’un concept toutes les deux secondes. Un auditeur est capable de suivre un discours à un rythme plus élevé mais il a besoi

23

"Language comprehension is determined by the listeners’ vast amount of statistical information about the behaviour of lexical items in their language".

sens à

pour organiser, autour de celles-ci,

l’identi r la

premiè ués,

l’audite st :

2002 :

2.4.1

e l’identification de mots individuels, une masse énorme de st activée. Un auditeur ne peut pas activer toutes ses connaissances sur les

dont l’éq

partir des unités les plus saillantes (ou les plus audibles) de l’unité de souffle tandis que les informations manquantes sont automatiquement fournies.

En anglais, on identifie les syllabes accentuées

fication lexicale. Puisque 90% des mots pleins ont leur accent tonique en anglais su re syllabe et puisque les mots grammaticaux ne sont généralement pas accent

ur peut utiliser l’accent tonique comme l’indicateur du début d’un nouveau mot (Ro 21).

.5. L'activation

Plusieurs auteurs (Cornaire, 1998 : 159) recommandent de préparer la compréhension en montrant les images sans le son. En effet, une connaissance activée se place en mémoire de travail où elle peut être utilisée pour assister la compréhension du message.

Lors de l’écoute et d connaissance sémantique e

mots entendus, mais seulement les relations qui lui paraissent pertinentes pour comprendre le locuteur. Selon Caron (1989 : 106), les mots sont stockés en mémoire sous deux formes : soit sous la forme d’un ensemble de relations que ce mot entretient avec d’autres mots (synonymes, homonymes, antonymes…), soit sous la forme d’une liste de propriétés enregistrées avec le mot. Il en résulte que l’activation se fait selon deux sortes d’association :

- l’association syntagmatique : city, synonyme de town, différent de village,

uivalent espagnol est ciudad…

- l’association paradigmatique : a city < any large town or populous place …

Ces deux formes d’activation sont essentielles pour un auditeur performant mais il semble que la seconde soit la plus utile. D’autre part, les locutions lexicalisées comme "around the clock" sont stockées dans la mémoire à long terme.

C'est par le terme "exemplar" que de nombreux psycholinguistes réfèrent à ces locutions lexicalisées, une notion qui connaît un intérêt croissant depuis quelques années. N. Ellis présente ainsi cette notion dans un article de 2002 :

"Language learning is exemplar based. (…) The knowledge underlying fluent use

collection of memories of previously experienced utterances. These exemplars

s of utterances".

is abstraites". Toujours pour cet auteur, "apprendre revient alors à accroître le

structurelle), et leur organisation progressive dans des systèm

of language is not grammar in the sense of abstract rules or structure but a huge

are linked, with like kinds being related in such a way that they resonate as abstract linguistic categories, schema, and prototypes. Linguistic regularities emerge as central tendencies in the conspiracy of database of memorie

Ainsi, selon N. Ellis, l'apprentissage de la langue dépendrait en grande partie de la mise en place d'une collection d' "assemblages lexicaux" qui assurent une compréhension fluide du message. Cela nous conduit tout naturellement à la notion de proposition.

2.4.2. La proposition 2.4.2.1. Définition

Dans les sciences cognitives, "la proposition est une configuration sémantique fondamentale" (Gineste et Le Ny : 2002 : 118). La proposition constitue, pour Bialystok (1990) une représentation des connaissances "sous la forme d'un ensemble de descriptions structurées ma

nombre de ces propositions (connaissance croissante), leur formalisation (connaissance es (connaissance abstraite). La performance reflète la nature des opérations mentales appliquées à ces représentations".

La proposition est constituée d’un prédicat et des arguments. Ainsi, selon Piolat (2001 : 19), le compreneur effectue "un traitement sémantique qui permet à partir du verbe (l'action) de traiter la relation thématique entre les prédicats (verbe, adjectif qualificatif, etc.) et les arguments (substantif, etc.)". Piolat (ibid., p. 22) décrit l’activité du "compreneur [qui] découpe des segments du message (une ou deux phrases) qu’il convertit automatiquement en

unités de sens (ou propositions sémantiques) proches de la littéralité du texte. Celles-ci contiennent un ou deux arguments ainsi qu'un prédicat dont la fonction est de qualifier ces argume

e parenthèse à remplir, ou, si l’on veut, la connaissance que "violent" ne peut suffire

: le pont entre deux propositions

ent chacune des inférences comme "un petit morcea

passerelles" permettant de relier des informations anciennes, déjà stockées en mémoire, à des informations nouvelles. Ces inférences sont nécessaires pour ajouter de la cohérence au discours perçu en raccordant les propositions éparses à des liens manquants en vue de nts. Dès que le compreneur a isolé trois ou quatre propositions qu'il maintient en mémoire de travail, il tâche de les relier entre elles".

Dans l’énoncé "[Nottigham is] one of Britain’s most violent cities", on désignera le prédicat suivant "violent" ( ) ; la parenthèse vide indique une place dans laquelle peut être inséré un élément approprié, qu’on appelle "argument" du prédicat. Ici, par exemple, l’argument (city), une fois inséré au prédicat, forme une proposition : a violent city.

L’idée de "place vide dans un prédicat" peut être interprétée ainsi : la signification du mot "violent", sa représentation sémantique en mémoire à long terme, contient l’équivalent mental d’un

seule à véhiculer du sens. Cette représentation en mémoire "attend", en quelque sorte, d’être appliquée à quelque chose, ce qui renforce notre cadre théorique qui pose la compréhension comme une "construction du sens", ou un "assemblage" de représentations. L'énoncé "This city is violent" peut être compris parce que l’esprit du compreneur assemble les deux représentations en vertu de leur configuration. Il ne pourrait pas comprendre *"This

city is fright".

2.4.2.2. L'inférence

Gineste et Le Ny (2002 : 134) définiss

u de raisonnement, qui conduit le système cognitif du compreneur à franchir un "pas" d’une information à une autre, plus spécifiquement d’une proposition à une autre". La même idée de progression se retrouve chez Caron (1989 : 196-7) qui parle, lui, d’ "inférences

construire un modèle mental enrichi qui intègre l’information nouvelle à celle déjà en possession du compreneur (Rost, 1994 : 58-59).

Les "inférences pragmatiques" sont, selon Costermans (2001 : 166), tirées de la mémoire sémantique du compreneur et lui permettent de tirer des conclusions vraisemblables. Si on entend, par exemple, l’énoncé : "They arrested the delinquents.", les connaissances

s de police. Ces in

aintenir une représentation cohérente du texte tout au

sémantiques nous permettent d’inférer que le pronom "they" recouvre les force

férences dites "naturelles" peuvent toutefois conduire à des erreurs. De son côté, Ripoll (1998 : 397) rappelle que le terme d'inférence est générique et qu’il désigne "l’opération mentale permettant de conclure un raisonnement à partir d’informations préalables". Cet auteur propose de distinguer la déduction, l’induction, la généralisation et l’analogie.

Rost (2002 : 66) tente de lister les différents usages des inférences parmi lesquels on distinguera l’évaluation des références ambiguës, la provision de liens manquants, l’utilisation du contexte et des genres textuels pour générer des hypothèses. En tout état de cause, les inférences permettent de mettre à jour la représentation cognitive d’un énoncé et, selon un principe d’économie24 rendu nécessaire par le faible empan de la mémoire de travail, seules les inférences "utiles" seront construites pour m

long de son écoute.