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un état de l’art interactionniste

Exemple 13 (Exemple fictif) viens que je te peigne

Exemple 14 (Exemple fictif)

?va dormir que tu en as besoin

Ces différences, liées à la langue ainsi qu’aux aspects socio-culturels, évoqués précédemment, pourraient impliquer des différences entre les dyades francophones et italophones.

4.2 Hypothèses

Nous allons expliciter ici les hypothèses qui guideront le volet quantitatif de notre recherche. Ce volet quantitatif sera accompagné d’analyses plus qualitatives.

Bien que d’autres variables (comme le statut socio-économique de la dyade ou le niveau de formation de la mère) pourraient être des indicateurs pertinents, nous avons choisi (pour des raisons pratiques) d’évaluer l’influence de six variables indépendantes : l’activité, le type de locuteur, l’âge des enfants, les type d’enfants, les groupes de mères et la langue dans laquelle se déroule l’interaction. Toutefois, nous nous attendons à ce que les variations engendrées par ces variables ne

soient pas monolithiques mais plutôt dynamiques, c’est-à-dire que nous nous attendons également à des variations intragroupes assez importantes.

Nous faisons l’hypothèse que le fonctionnement des interactions des dyades italophones, comme celui des dyades francophones pour lesquelles certains résultats sont déjà disponibles (cf. Da Silva et al., 2012 ; Salazar Orvig & de Weck, 2010 ; Rezzonico et al., 2012 ; Rapports des projets FNS N° n° 111938 et n° 124744), sera principalement influencé par l’activité en cours et par le type de locuteur. Nous faisons ainsi l’hypothèse que les mères seront le garant de l’activité (Wood et al., 1976 ; Bruner, 1983,1987), en affichant en particulier un taux de participation plus élevé que celui de leur enfant et en produisant davantage que ces derniers des assertions et des questions. Nous faisons également l’hypothèse que les enfants temoigneront une participation plus élevée dans l’activité de jeu symbolique que dans l’activité de lecture conjointe.

En ce qui concerne plus particulièrement les conduites explicatives et justificatives nous faisons les hypothèses suivantes :

L’activité de production : compte tenu des résultats de plusieurs

recherches et adoptant un point de vue propre à l’interactionnisme socio- discursif nous supposons que cette variable aura un impact central et déterminant sur le type d’explications et de justifications produites. Ce qui nous amène à proposer deux activités différentes à nos participants (une lecture conjointe d’un livre sans texte et un jeu symbolique). Nous faisons l’hypothèse que les participants produiront plus d’explications et de justifications dans l’activité de lecture que dans le jeu symbolique. Cela est lié à la nature de ces deux situations : si nous nous attendons à observer dans l’activité de jeu symbolique davantage de négociations, de requêtes et d’oppositions (éléments potentiellement importants pour la co-construction de l’activité) que dans la lecture conjointe, les CEJ pourraient être une composante fondamentale pour l’accomplissement de la LC, la compréhension des liens entre les événements étant nécessaire pour la compréhension de l’histoire.

Le type de locuteur18 : en fonction de l’asymétrie des compétences linguistiques et encyclopédiques à l’intérieur de la dyade, nous faisons l’hypothèse que nous observerons des différences dans la gestion des explications et des justifications entre les mères et les enfants. Nous nous attendons à ce que les mères prennent davantage en charge l’activité en cours et que par conséquent elles expliquent davantage que leurs enfants.

L’âge : comme nous l’avons vu au chapitre 3.5, les enfants acquièrent progressivement les capacités d’explication et de justification entre 22 mois et 10-11 ans. Par conséquent, nous pensons trouver plus d’explications et de justifications chez les enfants plus âgés mais aussi une gestion plus autonome de ces conduites.

La type d’enfant : compte tenu des informations dont nous disposons concernant les enfants avec TDL que nous avons vues au chapitre 3, nous faisons l’hypothèse que les enfants avec TDL auront plus de difficultés que les enfants TYP dans la gestion des conduites d’explication et de justification, et cela notamment en fonction du niveau linguistico-discursif (l’utilisation des connecteurs et la gestion des énoncés syntaxiquement complexes, Donaldson, 2007 ; Skarakis-Doyle & Mentis, 1991). Comme il a été mis en évidence par Donalson et collaborateurs (2007), les enfants avec TDL pourraient également présenter des difficultés de l’ordre du contenu sémantique des explications et des justifications. Cependant l’un des objectifs de cette étude est également de pouvoir mettre en évidence les ressources dont disposent les enfants avec TDL pour gérer ces conduites et mieux comprendre si ces ressources leur sont spécifiques. En effet, nous faisons l’hypothèse, suite à la recherche de Le Normand et al. (2011), que le support des mères aux enfants pourrait être particulièrement important pour ces enfants.

18 Afin d’alléger la lecture nous allons parler de « type de locuteur » en référence à la variable mère vs. enfant

et de « type d’enfant » en référence aux trois groupes d’enfants : typiques 4 ans (TYP 4 ans), typiques 5-7 ans (TYP 5-7 ans) et avec TDL (TDL 5-7 ans). Nous allons également parler de « groupes de mères » en référence au fait que celles-ci sont en interaction avec un enfant TYP 4 ans, TYP 5-7 ans ou TDL.

Le groupe de mère : Puisque les mères des enfants avec TDL pourraient

supposer que leurs enfants ont besoin davantage de médiation pour comprendre l’histoire (De Temple 2001), elles pourraient présenter des spécificités liées aux taux et aux caractéristiques des explications et des justifications par rapport aux mères des enfants typiques de 5-7 ans.

 La langue : en tenant compte que a) l’acquisition du langage dans une perspective interactionniste se fait par sociogenèse, c’est-à-dire en interaction avec l’environnement humain, et que les aspects sociaux et culturels dont on reconnaît l’importance sont variables, et que b) la pertinence des explications et des justifications dépend de la communauté de pratiques dans laquelle elles sont produites, nous faisons l’hypothèse qu’il sera possible d’observer des patterns comparables entre dyades communiquant en français et en italien mais également des variations en fonction de la langue dans la gestion des conduites explicatives et justificatives par les locuteurs. Néanmoins, les dyades italophones et les dyades francophones partageant une culture qu’on nomme communément «occidentale », nous nous attendons plutôt à ne trouver que des différences locales. En particulier, nous faisons l’hypothèse que nous observerons des différences quant à l’utilisation d’un connecteur dues à des différences typologiques entre les deux langues (cf. plus haut).

Les interactions et les interconnexions entre les variables : nous faisons l’hypothèse que les spécificités attendues seront particulièrement sensibles aux interactions entre les variables. Nous supposons que les variables dépendantes pourront varier en fonction de plusieurs facteurs interconnectés de manière parfois hiérarchique.

Ainsi, nous nous attendons à un impact central de l’activité par rapport aux autres variables considérées. Compte tenu des observations faites dans le cadre du projet du Fond National Suisse de la recherche scientifique « Interactions mère- enfant en situation logopédique » (de Weck & Salazar Orvig, 2010 ; Rezzonico et

al., 2012), nous faisons l’hypothèse que les différences entre mère et enfant dans

la gestion des conduites explicatives et justificatives (cf. plus haut) seront davantage observables dans l’activité de lecture conjointe, cette dernière étant davantage prise en charge par la mère que le jeu symbolique, activité dans laquelle les enfants (y compris les enfants avec TDL) semblent présenter globalement un comportement plus autonome. Cependant comme les deux activités que nous allons prendre en compte pourraient être interprétées de manière culturellement différente, la langue pourrait être un bon candidat pour avoir une influence très importante sur la gestion des explications et des justifications. Tout de même, comme nous l’avons déjà signalé plus haut, nous nous attendons plutôt des différences locales.

Comme nous l’avons déjà dit, nous nous attendons à des différences entre les

mères et les enfants mais nous nous attendons à ce que les résultats des

enfants typiques plus âgés soient davantage similaires à ceux des mères que ceux des enfants avec TDL et des enfants plus jeunes.

Partie II.