• Aucun résultat trouvé

EVOLUTION DANS LE TEMPS

Saison des pluies

EVOLUTION DANS LE TEMPS

ments. Les modalités d'application de ce pro-gramme varient suivant la sévérité de la malnu-trition. Une fois réhabilités, les sujets sont ren-voyés dans leur environnement où ils doivent être assurés de trouver les éléments nécessaires au maintien de leur état nutritionnel, soit au moyen des ressources alimentaires disponibles dans l'environnement, soit par le biais de l'assis-tance alimentaire quand les ressources spécifi-ques sont insuffisantes ou absentes.

En termes de planification, il est donc essentiel de faire en sorte qu'un programme de réhabilita-tion nutriréhabilita-tionnelle repose sur un programme ali-mentaire de base, faute de quoi les victimes sont entraînées dans la spirale du cercle vicieux décrit précédemment.

b) Les services de santé institutionnalisés

Leur gamme va du dispensaire de brousse à l'uni-té chirurgicale. Les situations d'urgence sont ca-ractérisées par une demande curative particuliè-rement importante, rendant le processus de plani-fication difficile.

Par exemple, l'évolution des besoins chirurgi-caux en cas de conflits aigus est aléatoire et l'ac-tivité des unités chirurgicales sera faite d'à-coups successifs entrecoupés de périodes de calme.

Dans les situations de guérilla, on assiste plus volontiers à une pérennisation des besoins néces-sitant la mise en place de structures chirurgicales de moyenne importance pendant des périodes as-sez longues.

Dans le même ordre d'idée, l'évolution des be-soins médicaux d'une population déplacée va dé-pendre essentiellement de l'impact des mesures préventives qui devront avoir été prises en même temps que les mesures curatives. Normalement, on doit assister à une rapide diminution de la demande médicale réelle.

Une activité curative sans le support de la pré-vention a une efficacité limitée tant à court terme qu'à long terme. Par exemple, une équipe médi-cale ne faisant que des consultations médimédi-cales dans un camp de réfugiés sans aucune possibilité d'intervention sur les plans nutritionnel et sani-taire, a une efficacité très réduite pour ne pas dire nulle. Toutefois, l'efficacité technique n'est pas le seul critère de jugement; il faut également tenir compte de l'effet protecteur qu'a la simple psence de cette équipe au sein de la population ré-fugiée (protection passive) dont il est difficile d'évaluer l'impact.

En fin de compte, si l'efficacité technique de-meure la règle de base pour l'assistance maté-rielle, il faut cependant savoir la relativiser et évaluer une intervention sur son impact global:

assistance + protection.

2.2. Tenir compte de ce qui existe

Pendant la phase d'urgence, l'assistance va devoir s'établir dans le créneau créé par le déséquilibre: be-soins/systèmes. Prenons l'exemple du système médi-cal, plusieurs types de situations peuvent se présenter.

a) Le système de santé du pays peut plus ou moins tenir le coup et l'assistance va se limiter au sou-tien des structures locales. Par exemple, du maté-riel chirurgical aux hôpitaux pour faire face aux besoins créés par l'afflux de blessés de guerre.

b) Ailleurs, c'est tout un pan du système de santé qui est hors service. Par exemple, il arrive fré-quemment que les dispensaires et les program-mes de lutte contre les grandes endémies soient paralysés par l'insécurité qui règne dans le pays, ce qui entraîne la disparition du personnel et l'abandon progressif des structures médicales.

L'assistance devra devoir prendre en charge l'en-semble du programme déficient qui va cependant rester intégré dans ce qui reste du système de santé local.

c) Enfin, il peut arriver qu'il n'y ait aucune structure médicale là où sont les victimes (cas fréquent des populations de réfugiés). L'assistance doit alors mettre en place une structure parallèle complète comprenant tous les éléments essentiels d'un sys-tème de santé. Toutefois, chacune des composan-tes de ce système peut très bien être prise en charge par des agences humanitaires différentes;

un effort de coordination sera dès lors nécessaire pour éviter la duplication des programmes. Le plus souvent, il faut avoir recours simultanément à plusieurs stratégies d'intervention.

2.3. Penser au recyclage de l'assistance d'urgence Combien de fois n'a-t-on pas reproché à l'assistance effectuée pendant les situations d'urgence d'être stérile et de ne contribuer à aucun progrès vers le dévelop-pement, mais bien au contraire de transformer des victimes en populations assistées.

Cela peut s'expliquer par plusieurs raisons. Tout d'abord, les conflits auxquels on est actuellement confronté (guérilla) sont caractérisés par la succession de phases aiguës entrecoupées de rémissions plus ou moins longues. Dans un tel contexte où règne l'insécu-rité, il est pratiquement impossible de planifier une intervention d'assistance au-delà de la phase intermé-diaire, laquelle, si elle contribue à apporter un certain mieux-être aux victimes du fait de son impact sur l'environnement, ne réunit cependant pas toutes les conditions pour entreprendre un véritable programme de développement.

En second lieu, un conflit ne se résume pas à la simple opposition armée entre plusieurs factions rivales. Il faut aussi considérer les causes profondes du conflit.

Nombre de ceux-ci ne sont en fait que l'émergence d'inégalités sociales et économiques, de

discrimina-tions raciales et culturelles, de violadiscrimina-tions répétées des Droits de l'Homme, etc., de sorte que l'évolution de l'assistance d'urgence vers le développement corres-pond en fait à un changement fondamental d'objectifs.

En effet, si l'assistance d'urgence s'attaque aux consé-quences d'un conflit, le développement, lui, veut s'at-taquer à ses causes profondes.

Bien qu'assistance et développement soient deux concepts distincts, il existe cependant des liens entre les deux par l'intermédiaire desquels les ressources de l'assistance peuvent être recyclées à des fins de déve-loppement.

Ainsi, l'utilisation de technologies, appropriées aux besoins de l'urgence, peuvent être vulgarisées et em-ployées à des fins de développement (énergie solaire, par exemple). Dans d'autres situations, l'assistance d'urgence a pu être l'occasion de mettre en place une politique de santé respectant un juste équilibre entre les activités curatives et préventives, qui peut servir de modèle pour une politique de santé à l'échelon local.

Les structures nouvelles construites pour l'urgence:

centres de réhabilitation nutritionnelle, dispensaires, hôpitaux, centres de réhabilitation orthopédique, doi-vent pouvoir être réinsérés dans les structures norma-les du pays. Cela suppose que norma-les choix concernant:

- les emplacements;

- les méthodes de travail;

- le matériel utilisé;

- le coût de la maintenance,

soient en conformité avec les standard locaux et ne contribuent pas à créer une dépendance qui, par es-sence même, est antagoniste de tout processus de développement.

Assistance et développement sont deux concepts à la fois distincts et complémentaires.

D. EXEMPLES DE PROGRAMMES D'INTER-VENTION

1. Protection des victimes de conflits armés non internationaux

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), institution indépendante, suisse, privée et neutre, dont le siège est à Genève, est spécialement mandaté pour faire appliquer et diffuser le droit international huma-nitaire (DIH).

Deux séries de documents fondamentaux régissent le DIH, ce sont:

- les quatre Conventions de Genève;

- les deux protocoles additionnels aux Conventions de Genève.

En ce qui concerne les conflits armés non internatio-naux, ce sont plus précisément l'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève et le deuxième proto-cole (P2) additionnel qui sont applicables; ils

permet-tent de protéger les victimes du conflit et leur envi-ronnement.

1.1. Protection des victimes a) Protection de l'individu

Les droits fondamentaux des individus sont pro-tégés, entre autres:

- le droit au respect de la personne humaine, de son honneur, de ses convictions politiques et religieuses (P2, Art. 4, al. 1);

- le droit à la vie, à la santé, au bien-être phy-sique et mental; sont interdits le meurtre, la torture, les atteintes à la dignité de la per-sonne (viols, traitements humiliants et dégra-dants) (P2, Art. 4, al.2).

b) Protection de la famille

Toutes les mesures seront prises pour assurer les regroupements familiaux (P2, Art. 4, al. 3).

c) Protection des groupes vulnérables

Les enfants: ils sont protégés par l'article 4, ali-néa 3 du deuxième protocole:

"Les enfants recevront les soins et l'aide dont ils ont besoin, notamment: l'éducation, l'évacuation temporaire vers des lieux sûrs chaque fois que ce sera possible, avec le consentement de leurs pa-rents. Les enfants de moins de 15 ans seront pro-tégés contre l'enrôlement dans les groupes ar-més."

d) Protection des personnes privées de liberté Elles sont protégées par l'article 5; sont notam-ment reconnus:

- le droit à l'assistance (vivres, eau potable, lo-gement) (P2, Art. 5, al. 1 b, c);

- le droit de pratiquer leur religion (P2, Art. 5, al. 1 d);

- le droit aux mêmes garanties sociales si elles sont soumises au travail obligatoire (P2, Art.

5, al. e);

- le droit aux soins médicaux (P2, Art. 5, al. 2 - le droit à la sécurité, pendant leur interne-d);

ment (P2, Art. 5, al. 2 c), et à leur libération (P2, Art. 5, al. 4).

e) Protection des personnes poursuivies pour in-fractions pénales en relation avec le conflit armé - le droit à une justice indépendante et

impar-tiale (P2, Art. 6, al. 2);

- le droit de recours (P2, Art. 6, al. 3).

f) Protection des blessés, malades, naufragés

- le droit à la sécurité et aux soins médicaux (P2, Art. 7, al. 1, 2 et PII, Art. 8).

g) Protection de la population civile dans son en-semble

La population civile définie comme une entité au

sens large bénéficie d'une protection générale (P2, Art. 13, al. 1, 2, 3); les déplacements forcés sont interdits (P2, Art. 17, al. 1, 2); sont égale-ment protégés les droits à l'assistance médicale (P2, Art. 18, al. 1) et alimentaire (P2, Art. 18, al.

2).

1.2. Protection de l'environnement

a) Protection de l'environnement médical - le personnel médical et sanitaire est protégé

par les articles 9 et 10 du deuxième proto-cole;

- les unités et moyens de transport sanitaires le sont par l'article 11, al. 1, 2.

b) Protection de l'environnement culturel et reli-gieux

- protection du personnel religieux (P2, Art. 9);

- protection des lieux de culte et des biens culturels (P2, Art. 16).

c) Protection de l'environnement économique Article 14: "Il est interdit d'utiliser la famine comme méthode de combat. Il est par conséquent interdit d'attaquer, de détruire, d'enlever ou de mettre hors d'usage à cette fin des biens indis-pensables à la survie de la population civile, tels que les denrées alimentaires et les zones agrico-les qui agrico-les produisent, agrico-les récoltes, le bétail, agrico-les installations et réserves d'eau potable et les ou-vrages d'irrigation."

2. Protection des réfugiés

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) a la responsabilité de la protection des populations réfugiées. Pour exercer son mandat, cette organisation s'appuie sur plusieurs actes juridi-ques, dont on note parmi les plus importants.

2.1. La Déclaration universelle des Droits de l'Homme

Dans son article 14, elle stipule : "Chacun a le droit de chercher asile dans un autre pays que le sien."

Le principe de non-refoulement Il s'appuie sur :

- la déclaration sur l'asile territorial;

- l'acte final de la conférence des Nations Unies sur les personnes sans Etat;

- l'article 33 de la Convention des Nations Unies (1951): "Aucun Etat signataire ne peut refouler un réfugié cherchant asile sur son territoire."

2.2. La Convention sur les droits civils et politiques Dans son article 2, alinéa 1, elle stipule:

"Chaque Etat signataire de cette Convention s'engage à respecter et à assurer à chaque personne présente sur son territoire et sous sa juridiction les droits reconnus par cette Convention sans distinction d'aucune sorte:

race, couleur, sexe, langage, religion, politique, origi-nes sociales, ethniques et nationales."

2.3. La Convention relative au statut de réfugié adoptée le 28 juillet 1951

Les droits des réfugiés(fig. 7.2)

La reconnaissance des droits des réfugiés sera large-ment conditionnée par l'attitude des gouvernelarge-ments et des populations locales. Le rôle des agences humani-taires, et notamment du Haut-Commissariat des Na-tions Unies pour les Réfugiés, est de faire en sorte que les populations réfugiées soient accueillies suivant des normes internationalement reconnues et dans les limi-tes autorisées par les lois du pays d'asile.

Les droits économiques

Les réfugiés ont le droit de recevoir une assistance en provenance, soit de leur famille, soit d'organismes humanitaires. En accord avec les lois en vigueur dans le pays d'asile, ils ont également le droit de recevoir un salaire en contrepartie d'un travail.

Les droits sociaux

Le droit au maintien de l'entité familiale est fonda-mental. Au besoin, il faut mettre en place un pro-gramme de recherche de personnes disparues et ainsi faciliter les réunifications des familles. Concrètement, il s'agit d'obtenir toutes les autorisations nécessaires auprès des responsables administratifs pour qu'une personne ou un groupe de personnes puissent rejoin-dre sa famille.

Il faut inciter la communauté réfugiée à prendre elle-même en charge ses groupes sociaux défavorisés (en-fants, orphelins, vieillards, personnes isolées).

On doit veiller à ce que la population réfugiée vive dans des conditions satisfaisantes: accès aux soins médicaux, logement, nourriture, habillement, eau potable...

Les droits culturels Ce sont essentiellement:

- le droit de pratiquer le culte religieux;

- le droit de s'exprimer dans sa langue d'origine;

- le droit à l'éducation.

3. Assistance nutritionnelle

Si, dans de nombreux cas, les populations civiles se trouvent dans l'impossibilité de trouver de la nourri-ture dans leur environnement immédiat, encore faut-il penser que le manque de nourriture ne représente pas la seule cause de malnutrition. Il faut y ajouter d'autres facteurs.

FIGURE 7.2 : Principe de non refoulement et respect du droit d’asile

A droite sur ce diagramme, des mesures préventives insuffisantes au niveau de la population se traduisent par un nombre important de malades pour lesquels on devra mettre en place un programme de médecine curative important. Au contraire, à gauche, des mesures préventives efficaces permettent de maintenir l’état de santé de la population à un niveau raisonnable et donc de réduire le nombre de malades avec pour corollaire un programme de médecine curative restreint.

a) Les contraintes politiques interdisent l'accès aux vivres, alors que ceux-ci sont disponibles dans l'environnement immédiat (il n'est pas rare de voir des populations civiles mourir de faim dans un environnement luxuriant, parce qu'il leur est impossible d'y exercer des activités agricoles normales à cause d'une situation conflictuelle).

b) L'insalubrité de l'environnement (eau polluée, surpeuplement...) occasionne l'accroissement de la morbidité (diarrhées, infections intercurrentes) qui, elle-même, entraîne une augmentation des pertes nutritionnelles individuelles.

c) Un habitat précaire n'assurant pas une protection efficace contre les intempéries augmente égale-ment les besoins énergétiques de l'individu, et tout particulièrement ceux de l'enfant.

Avant de se lancer dans un programme d'assistance nutritionnelle, il convient donc de déterminer avec précision si ce type de programme est bien adapté à la réalité de la situation. Cette réserve étant faite, nous allons étudier la mise en place d'un programme

ali-mentaire classique, spécifique des situations d'ur-gence. L'assistance va comprendre trois volets:

- le programme alimentaire de base;

- le programme d'alimentation supplémentaire;

- le programme d'alimentation thérapeutique.

3.1. Le programme alimentaire de base

Les besoins nutritionnels de base correspondent aux besoins énergétiques et protéiniques minimaux d'un adulte de poids moyen (60-70 kg), qui sont de 2 200 kcal et 50 g de protéines par jour.

Il faut considérer deux types de situations:

- les victimes n'ont accès à aucune source de nourri-ture, c'est le cas des populations réfugiées;

- les victimes ont encore accès à des sources de nourriture, mais celles-ci sont insuffisantes pour couvrir les besoins nutritionnels de base.

Dans le premier cas, il va falloir distribuer des rations alimentaires à l'ensemble de la population pour assurer la couverture de ses besoins nutritionnels de base.

NON REFOULEMENT:

-Déclaration universelle des Droits de l’Homme -Déclaration sur l’asile territorial

-Acte final de la Conférence des Nations Unies sur les apatrides

-Convention des Nations Unies