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Entretiens avec le groupe faisant « explicitement » de la prévention

Synthèse de la première partie

CHAPITRE 6 : L’activité déclarée des professionnels en matière de prévention

III. Une activité à la fois « explicite » et « implicite »

1. Entretiens avec le groupe faisant « explicitement » de la prévention

a. Entretien E1/ACC1

Dans cet entretien, l’enseignant établit un lien avec l’action éducative de l’enseignant en général (« moi je le voyais comme un…comment dire ? Une des

fonctions éducatives du métier de prof »). La prévention du tabagisme en fait partie de « façon indirecte ». Elle est située en-dehors de la discipline enseignée

(« c’est vrai que ça n’a rien à voir avec la discipline »), et revêt une position à la marge : « c’était sortir un peu de la discipline, c’est tout ce qui est parallèle à la

discipline », « ce qui se passe dans les « à côté » des cours ». L’activité habituelle devient un prétexte pour agir en conservant le contact avec les élèves sans leçon de morale (« Mon rôle du moins sans être en permanence à aller sur leur dos

parce que je suis pas là principalement pour ça, c’est quand même de rester assez proche d’eux et de voir quand il y a des changements de comportement »). Les spécificités de l’âge sont soulignées : « c’est une période un petit peu charnière

entre le collégien et le futur étudiant ».

La matière qu’il enseigne (génie mécanique) s’organise sur un plan pédagogique en un travail par petits groupes, par binômes voire individuel (« Ils sont souvent

par équipe de deux, ou en individuel, on passe pas mal de temps avec eux »).

d’échanges « informels » (« Il peut y avoir des petits moments informels qui

sortent un petit peu de la discipline qu’on enseigne et on parle d’autre chose »),

contrairement aux cours magistraux (« ce qui fait qu’on n’a pas la même relation

que certains professeurs d’enseignement plus classique qui sont en classe entière »). La prévention du tabagisme est décrite comme devant privilégier les relations (« on a donc un contact assez proche avec les élèves »).

Elle est définie comme un accompagnement du développement des compétences personnelles (attitudes et capacités) des élèves (« c’est l’aider à passer … le plus

sereinement possible sa présence dans l’établissement mais aussi l’aider à vivre le mieux possible son adolescence »). Il ne déclare pas établir de planification de l’intervention (« ce sera pas calculé, formalisé »), mais plutôt se saisir du moment judicieux. Cependant, cette posture est difficile à tenir (« À l’aise non justement,

puisque justement comme tout est informel, c’est au cas par cas ») et il qualifie son intervention de « bricolage » (« je dirais que c’est un peu du bricolage »). Les actions conduites à l’échelle de l’établissement permettent de trouver quelques ressources pour intervenir, malgré l’absence de formations spécifiques (« j’en

découvre tous les jours », « on n’a pas de formation spécifique »). Toutefois, ces actions sont jugées ponctuelles par cet enseignant qui renvoie plutôt la prévention à des pratiques « au jour le jour ». Il regrette que cela reste sur un registre

« d’initiative personnelle, individuelle » qui limite l’ampleur du dispositif. Il souligne alors l’influence du soutien du chef d’établissement d’une part (« selon

sa volonté beaucoup de choses peuvent être différentes ») et d’autre part la nécessité d’un projet d’établissement qui prenne en compte la prévention des conduites addictives (« C’est peut-être au niveau du projet d’établissement, c'est-

à-dire que … qu’il y ait un mouvement global »). Le besoin d’une prescription supplémentaire est exprimé ici. En effet, la valeur individuelle des initiatives ne semble pas évoluer vers une prise en compte collective tabagisme (« Il faudrait

mais pour l’instant, je ne pense pas que ce soit clairement établi », « il peut y avoir les agents qui sont impliqués comme tout le monde ») même si au niveau du CESC (Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté) les personnes, par leur présence, se montrent impliquées. L’action collective, par l’agrégation d’actions individuelles, est avancée comme un levier pertinent (« Je prends l’image de la

rame, si tout le monde a une petite rame… chacun en mettant un coup, ça avancera plus vite que… tout seul dans son coin. »). Le frein principal exprimé est le temps : « il faut y consacrer du temps, il faut convaincre et donc passer dans

les classes ».

b. Entretien E1/ACC2

Prévenir le tabagisme va de soi, selon cette enseignante documentaliste, avec les missions enseignantes : « C’est inhérent quand même à notre fonction, à nos

missions […] même si c’est pas clairement explicité ». Même si la prévention des consommations de psychotropes « n’apparaît pas dans les textes », cela constitue une obligation d’agir, un « devoir ». Cela commence par la participation au CESC : elle parle d’« essayer » d’organiser des « petites choses » dans ce cadre, en lien étroit avec l’infirmière scolaire. Sont évoqués le rôle de « relais

d’information » « entre collègues » pour échanger sur certaines situations d’élèves en difficulté, mais aussi celui auprès des élèves par la diffusion de brochures d’information. C’est le public élève qui est ici à la base de la définition des contours de la prévention du tabagisme au lycée. Elle est décrite comme devant s’appuyer sur l’information mais aussi sur le développement des attitudes et des compétences personnelles (« Sans vouloir jouer les moralisateurs […] et puis

montrer qu’on est là pour qu’ils prennent soin d’eux, parce que c’est très important … »).

Le soutien de la direction lui a permis de suivre des actions de formation grâce à un partenaire associatif en éducation à la sexualité (« des actions de formation par

le CADIS-CRIPS70, des choses comme ça, c’est un réel besoin qu’on a ressenti »)

et ainsi l’aider à répondre aux attentes du public (« les élèves tentent des

expériences à cet âge là »). Cette formation a ensuite sécurisé son intervention sur le sujet du cannabis, pour une co-animation de débats avec les élèves en partenariat avec l’infirmière (« c’est mieux de faire ça à deux »). Le soutien de la direction est décrit à nouveau comme essentiel pour ce qui est de la mise en place des « journées banalisées » qui permettent d’offrir du temps formalisé et susciter

70 Un CRIPS (appellation remplaçant CADIS-CRIPS) est un Centre Régional d'Information et de Prévention

l’aide de « bonnes volontés ». Dans le même sens, le projet d’établissement est cité comme levier d’action (« Inscrire les projets santé dans le cadre du projet

d’établissement ») pour améliorer l’implication de l’équipe éducative.

c. Entretien croisé E2/ACC1 et ACC2

La confrontation entre ces deux enseignants au modèle de prévention du tabagisme en milieu scolaire montre globalement leur adhésion à ce modèle

(« tout le monde vise à acquérir ce qui est marqué là, avoir une vie personnelle épanouie, avoir le sentiment de pouvoir agir, …» [L018-E2/ACC1]). Ils indiquent être en plein accord avec ces items (« oui, il n’y a pas de choses… où je ne me

retrouve pas dedans » …» [L018-E2/ACC2]. Le CPE met en lien sa fonction avec le besoin d’une prise en compte de la dimension communautaire de l’établissement (« organiser une vie pour l’élève au sein de l’établissement …cela

va peut être plutôt, je ne sais pas moi, plutôt du côté des CPE ou de … » [L018- E2/ACC1] « de la communauté » [L018-E2/ACC2]).

Si ACC1 déclare agir en tant que personne plus qu’en tant qu’enseignant

(« Personnellement, c’est plus l’aspect citoyen que l’aspect prof qui rentre là dedans »), ACC2 estime ne pas avoir le même rapport (registre informel) que ACC1 avec ses élèves. Mais elle déclare à nouveau agir pour informer (en tant que documentaliste), et rajoute (cela n’apparaissait pas dans la phase individuelle d’entretien) agir pour développer l’esprit critique sur « des questions politique,

social, de santé, etc. » lors du module ECJS (Education Civique Juridique et Sociale). ACC2 pense même envisageable de travailler d’autres axes (attitudes, compétences, connaissances) dans l’ECJS. Ces deux enseignants partagent l’avis qu’agir pour prévenir le tabagisme est lié à la fonction mais aussi à une « touche » personnelle, nous pouvons parler de style personnel (« si t’as un tempérament à

t’investir dans les choses comme ça » [L018-E2/ACC2]).

ACC1 considère que la modélisation proposée de la prévention du tabagisme au lycée est présentée comme le contenu d’une discipline (« j’avais l’impression de

retrouver dans le programme d’une discipline, savoir, savoir-faire, savoir- être… »). Elle ne prend pas place facilement dans son activité professionnelle. Sa spécialisation de documentaliste est vue comme « parallèle », une « allée

transversale ». ACC1 voit néanmoins un support pertinent pour aller vers des temps formalisés d’enseignement permettant de sortir de la situation informelle décrite antérieurement. L’idée d’une planification du travail des différentes notions du modèle proposé est avancée, et montre une forme d’appropriation de ce modèle. Cela reste « ponctuel selon les situations », car ACC1 ne dispose « pas

de cadre clair » pour agir et ne se juge pas assez compétent. Ce sentiment de faible efficacité appelle les questions de formation pour « mutualiser » [L018-

E2/ACC1], pour développer ses connaissances sur les drogues et toxicomanies, leur prise en charge et les attitudes d’accompagnement (« on n’est pas formé du

tout … » [L018-E2/ACC2]). Il s’agit de sortir de « l’intuitif » ([L018- E2/ACC1]) par l’échange de pratiques et le partage de ressources pédagogiques.

d. Entretiens E1 & E2/VACC1

Lors de la première phase d’entretien, cet agent d’entretien propose davantage un état des lieux d’exercice professionnel plutôt qu’une mise en lien de son travail avec la prévention du tabagisme qu’il trouve pour autant utile. Il parle des relations avec ses collègues fumeurs qui n’ont pas conscience de leur rôle de modèle (« Ils ne donnent pas le bon exemple ») expliquant qu’il est difficile d’en parler avec eux (« On n’est pas toujours bien placé malgré ce qu’on en

pense... »). Il parle de son rapport assez distant avec les élèves, situation qu’il regrette (« Mais les élèves, on les voit peu parce que les bâtiments lorsque nous y

travaillons ils sont fermés, ils n’y ont pas accès. »), en considérant que le milieu scolaire est « un terrain propice » même s’il n’est pas le mieux placé pour agir (« Disons que, à mon niveau… »). Il hésite donc à intervenir (« Non je ne suis

pas intervenu dans ce cadre là »).

La deuxième phase d’entretien montre un regard assez distancié sur l’Ecole en rappelant la place importante des familles (« Anticiper c’est déjà, quand ils sont

en âge de consommer, un problème familial »).

S’il déclare ne pas agir véritablement en prévention du tabagisme, il met néanmoins en avant une « démarche personnelle » de réflexion qui le conduit à proposer des pistes variées d’intervention pouvant prendre place dans son cadre professionnel. Ces pistes (souvent exprimées avec prudence sous la forme de

questions) portent sur l’apport de connaissances et le développement de savoir- être ou de savoir-faire auprès des élèves :

- sur les consommations de psychotropes (« C’est leur faire prendre

conscience de ces choses là parce qu’il y a de plus en plus de dégâts liés à ces consommations là. ») ;

- sur la pression du groupe (« « Si tu le fais pas t’es pas un mec » « faut

essayer au moins une fois »… est ce que cet esprit là n’amène pas à poursuivre la consommation ? ») ;

- sur l’initiation en développant la capacité à exercer un contrôle personnel

(« Est ce que l’individu réagit en fonction en disant que c’est mal. Est-ce que ce ne sera pas quelque chose de contrôlé avec le temps ?») ;

- sur le phénomène de dépendance (« La dépendance, oui c’est quelque

chose qui m’interpelle, ouvrir le dialogue avec les élèves ») ;

- sur la pression des médias (« On nous a assez bassiné à la télé avec

ça ») ;

- sur une inversion du processus en valorisant la sortie de la consommation

(« Est-ce que c’est le déclic pour eux pour ressortir du groupe finalement, de se sentir revalorisé alors que c’est pas le cas ?»).

Il propose d’organiser des débats entre consommateurs et non consommateurs

(« Est-ce qu’il faut des gens adéquats pour en discuter, avoir des réunions des confrontations entre ceux qui font et ceux qui font pas ? »), de développer l’esprit critique (« Pas se jeter à tête baissée et faire comme son copain. Essayer de

réfléchir à ce qu’il faut faire »), et de montrer d’autres alternatives de choix (« Le

fait d’être soi-même déjà, on a moins envie d’additifs pour se créer un monde rose, il faudrait qu’ils décident par eux-mêmes ce qui va leur plaire dans la vie »).

Conscient des limites de la prévention, il appelle à établir un dialogue adultes / élèves et entre adultes. Ce dernier point renvoie selon lui à la nécessité d’échanger entre catégories de personnels pour améliorer la gestion de l’établissement, pour partager et réfléchir collectivement (« Je suis dans les internats et je trouve

personnellement qu’il n’ y a pas assez de surveillance en général, par rapport à l’entrée, parce que je pense que ça arrive à l’entrée, de l’introduction de boissons alcoolisées dans l’enceinte de l’établissement. »). Peut-être y a-t-il derrière cette

réflexion une envie de rompre un sentiment d’isolement professionnel que l’on peut mettre en lien avec l’expression d’un questionnement personnel sur la légitimité à intervenir en étant agent d’entretien.

Malgré une conscience des limites de la prévention (« On intervient ici mais ça se

pratique quand même. »), il y a bien une envie réelle d’agir (« On peut pas rester

insensible ») qui est à nouveau fortement réaffirmée en fin d’entretien.

e. Entretien E1/VACC2

L’entretien souligne le rôle pivot de Conseillère Principale d’éducation dans un lycée. Cette fonction est décrite comme une mise en lien régulière avec l’infirmière, l’assistante sociale, l’élève, l’enseignant, les parents («On travaille

jamais seul »), c’est un travail « en collaboration ». Les questions de tabagisme s’insèrent dans les missions de cette CPE (« On a un secteur qui est réservé, on va

dire à l’animation éducative donc où on peut faire des actions d’animation au foyer, en organisant des sorties pour les élèves voilà, des choses comme ça. » ).

Ce travail collaboratif est nécessaire car elle ne pense pas pouvoir agir seule, mais avec des personnes ressources (« Le faire seul, c’est pas évident », « les bonnes

personnes ») ayant un rôle facilitateur (« Quand on a quelqu’un avec qui avec qui

travailler et ben, c’est d’autant plus facile »).

Bien que nouvelle venue dans le lycée, elle suit les propositions d’action de l’infirmière et souhaite poursuivre l’année prochaine. La difficulté pour dégager du temps d’intervention est exprimée et contextualisée au fait qu’elle se sait limitée par le manque de créneaux horaires, pour ne « pas trop déranger » (les enseignants donnant leur accord pour libérer quelques heures s’ils sont prévenus à l’avance). Elle ne se dit pas convaincue d’une réelle prise de conscience collective de la prévention du tabagisme par ses collègues enseignants (« Je ne suis pas

convaincue que pour tout le monde, ça soit des actions importantes »). Elle regrette leur faible participation au CESC (« Ils ne nous mettent pas de barrières

pour organiser mais ils s’impliquent pas »), considérant que des prolongements peuvent être possibles dans les disciplines (« ça pourrait déboucher sur un travail

en français ») même si cela est difficile à mettre en œuvre (« C’est pas évident,

donc voilà, c’est pas simple non plus de tout gérer », « si on veut vraiment toucher les élèves, faut faire pendant le temps scolaire »).

Elle dit bénéficier de l’aide du chef d’établissement pour faciliter, sur un plan institutionnel, le dégagement d’heures de prévention (« ça dépend des

établissements, mais le chef d’établissement nous met pas non plus d’obstacles à ce genre d’actions de prévention, bien au contraire », « Je suis justement en train de réfléchir, sur comment on pourrait organiser des choses mais c’est vrai que c’est le temps vraiment qui est une grosse contrainte »). Dans l’exercice de sa fonction, elle estime avoir plus de temps que dans son poste précédent dans un gros collège où il y avait « une grosse gestion au quotidien, pas les mêmes soucis,

pas la même approche, pas la même relation ». De ce fait, elle a de nouveaux espaces de liberté : « ça nous permet aussi justement de se dégager du temps pour

organiser ces actions-là ».

Elle rapproche santé et citoyenneté (« dans le cadre de l’éducation des jeunes, au

niveau de la citoyenneté »), dans un « travail au quotidien », « au jour le jour » de suivi des élèves en lien avec l’infirmerie et en identifiant deux registres distincts d’intervention : les actions spécifiques de prévention d’une part, et d’autre part, le suivi des élèves grâce à sa fonction privilégiée au plus proche du public. Une gestion plus attentive des élèves de l’internat (du fait de soucis antérieurs de consommation d’alcool) est jugée nécessaire avec un accompagnement en ayant conscience des moments propices de consommation (« la veille de vacances »). La prévention par l’apport d’informations sur les méfaits est estimée comme ayant un impact assez faible sur les élèves, mais ayant un impact tout de même (« Je ne

pense pas qu’ils retiennent tout, mais voilà il y a des petites choses comme ça qui marquent et on se dit c’est déjà çà »). La prévention au travers de plusieurs journées banalisées permettrait néanmoins de toucher un public le plus large possible (« Banaliser des moments où on pourrait faire des actions vraiment pour

toutes les classes »).

Elle pose le problème de sa compétence pour certains sujets spécifiques (« y a des

thèmes effectivement j’suis, j’suis pas… assez compétente »). Elle considère qu’une formation sur l’animation de groupe serait un soutien intéressant pour elle, ne se sentant pas encore capable d’organiser une action de prévention seule (« Je

ne pourrais pas faire une action de prévention, je m’en sentirais pas capable »).

Elle se saisit des éléments qui peuvent être aidant dans son intervention (« J’ai

participé à la conférence sur le tabac et c’est vrai que j’ai appris énormément de choses qui, après voilà, nous servent dans, dans le quotidien », « J’assiste comme ça aux conférences »). La complexité des consommations de psychotropes nécessite des formations complémentaires (« ça serait bien effectivement, si on

pouvait être formé sur des thèmes ») pour améliorer le sentiment de compétence. 2. Entretiens avec le groupe faisant « implicitement » de la prévention Les entretiens conduits auprès des personnels techniques et ouvriers de service (IC1 et IC2) et auprès de la gestionnaire (IC3) montrent une très large dominante de discours centrée sur les spécificités de leur fonction dans le lycée. Cette fonction rend leurs relations complexes avec les élèves, du fait du peu de contacts qu’ils peuvent établir avec eux (« je les vois tellement brièvement » [L018-

E1/IC2]). Ils mettent en avant de manière sous-entendue les difficultés relationnelles entre enseignants et agents (« la relation souvent entre… profs et

agents n’est pas toujours… il n’y a pas tellement de contacts vraiment… » [L018- E2/IC2]).

La fonction des agents est restreinte à des tâches fonctionnelles. La prévention du tabagisme ne prend pas véritablement place dans leurs missions (« Ce n’est pas

réellement notre rôle » [L018-E1/IC1]), et ils n’identifient pas le lien possible avec leur rôle éducatif (« C’est vrai qu’on a un rôle qui devrait être éducatif mais

c’est vrai que je pense qu’il y a très peu d’entre nous qui le faisons quoi » [L018- E1/IC2]). Agents ou gestionnaire renvoient tantôt la balle à la vie scolaire (« Je

pense que les surveillants et les CPE sont là pour faire ce rôle » [L018-E1/IC1],

« il n’y a pas assez de sévérité de la part des surveillants en général sur le lycée » [L018-E1/IC1], « Derrière l’internat il y a des élèves qui fument […] C’est

signalé tout de suite à la vie scolaire. […] Je ne fais que signaler » [L018- E1/IC3]), aux enseignants (« Les profs qui les voient plus souvent que nous »

[L018-E2/IC1]), ou aux parents (« c’est vrai que c’est pas non plus notre rôle

principal disons de faire de la prévention… ils ont aussi des parents qui sont peut- être là aussi pour ça » [L018-E1/IC2]). Le discours sur la prévention du

tabagisme au lycée est argumenté en situant cette prévention par rapport à l’exercice de leur rôle dans l’établissement. (« J’ai essayé de lui dire « soyez un

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