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Mod` ele ` a modes multiples de l’´ EDQ en circuit

3.3 R´ egime dispersif multimode

proportionnelle `a √

ωm et o`u on d´efinit les ´el´ements de matrice du dipˆole selon njk = hj|nˆ|ki=i| hj|nˆ|ki | .

On peut appr´ecier la richesse du contenu de l’hamiltonien de Rabi multimode par le nombre d’approximations n´ecessaires pour obtenir l’hamiltonien Jaynes-Cummings `a un mode [17,79]

HJC =~ωraa+~ωa

2 σz+~g(aσ++), (3.42)

souvent employ´e pour caract´eriser les r´ealisations exp´erimentales. Pour y arriver, on doit d’abord tronquer l’espace de Hilbert du r´esonateur `a un seul mode. Il faut ensuite prendre la limite grandes longueurs d’ondes pour le couplage de sorte que Cg,m →C−,0. Finalement, on arrive `a la forme ´Eq. (3.42) apr`es avoir fait l’approximation s´eculaire qui n´eglige les termes en (aσ++).

La bonne question qui doit ˆetre pos´ee `a ce stade-ci est la suivante : A quel point le` mod`ele de Jaynes-Cummings `a un mode s’´eloigne-t-il du mod`ele exact pour les param`etres exp´erimentaux pertinents ? Formellement, le calcul analytique des ´etats propres de cet hamiltonien serait n´ecessaire pour faire une ´etude exacte de l’impact des harmoniques sup´erieures, mais ce dernier d´eborde malheureusement du cadre de cette th`ese2.

Toutefois, dans la limite dispersive pertinente pour la plupart des exp´eriences dans le domaine et o`u le d´esaccord de fr´equence respecte |ωaωm| gm, une th´eorie de perturbation constitue une bonne avenue pour comprendre la physique du syst`eme o`u les harmoniques sup´erieures sont inclues. La r´eponse `a cette question sera alors contenue dans le calcul des quantit´es dispersives de ce mod`ele. La prochaine section s’attarde `a la description multimode du r´egime dispersif.

3.3 R´ egime dispersif multimode

Il serait tentant d’invoquer maintenant l’approximation s´eculaire pour r´eduire l’hamil-tonien de l’´Eq. (3.34) `a une forme Jaynes-Cummings. Cette approximation n’est pas ad´ e-quate dans l’approche multimode puisque pour les modes de fr´equence ´elev´eeωm ωa, les termes non-s´eculaires et s´eculaires oscillent `a des fr´equences comparables alors que ωm+ωaωmωa. L’approche perturbative doit inclure l’effet des termes non-s´eculaires

2. La solution analytique exacte du mod`ele de Rabi standard n’a ´et´e obtenue que r´ecemment par Daniel Braak [80] suite aux d´eveloppements entourant le couplage ultrafort dans les circuits supracon-ducteurs qui seront discut´es au chapitre§5 de cette th`ese

du couplage lumi`ere-mati`ere en plus des harmoniques sup´erieures du r´esonateur.

3.3.1 Syst` eme ` a un qubit

Dans le r´egime dispersif o`u|ωaωm| gm, l’´echange d’´energie entre le qubit et le r´ e-sonateur est fortement inhib´e. L’hamiltonien de Rabi est diagonalis´e approximativement par une transformation unitaire en utilisant une approche perturbative similaire `a ce qui est fait pour l’hamiltonien de Jaynes-Cummings `a un mode [14]. On d´efinit la matrice de transformation unitaire U

U =exp

( X

m

mamσ++βmamσ−c.h.]

)

, (3.43)

qui est une fonction des op´erateurs d’´echelle du qubit et du r´esonateur similaire `a l’hamil-tonien d’interaction du syst`eme. En utilisant la formule de Campbell-Baker-Haussdorff, l’hamiltonien dispersifHD =U HSU est d´ecrit par une s´erie de commutateurs. Jusqu’au deuxi`eme ordre des petits param`etres Λm etβm, l’hamiltonien dispersif HD s’´ecrit

HD =eAˆHSeAˆ =HS+hA, Hˆ Si+1 2

hA,ˆ hA, Hˆ Sii+· · · . (3.44) A l’annexe` §D, je montre que cette transformation unitaire diagonalise l’hamiltonienHS au deuxi`eme ordre en Λm, βm avec

Λmgm

m, βmgm

Σm, (3.45)

o`u ∆mωaωm etΣmωa+ωm. Comme il a ´et´e discut´e au premier chapitre, il en r´esulte un hamiltonien dispersif similaire `a l’´Eq. (1.4)

HDX

m

~ωmamam+ ~

2(ωa+δrz+X

m

~χmamamσz, (3.46) mais qui comprend tous les modes du r´esonateur ainsi que leur influence sur le d´ecalage de Lamb δr et l’effet Stark χm. Suite `a la transformation, les op´erateurs d’´echelles du

§3.3. R´egime dispersif multimode 75 syst`eme sont des combinaisons lin´eaires d’op´erateurs du qubit et du r´esonateur

U amUam+λmσ++βmσ, (3.47)

U σ+Uσ++X

m

λmamβmam. (3.48)

Dans cette bas´ee habill´ee, les transitions virtuelles avec les modes du r´esonateur renor-malisent la fr´equence du qubit ωa par un d´ecalage de Lamb δr

alors que la pr´esence de photons dans le r´esonateur produit un d´ecalage de Stark χm

χm =gm2

La contribution en gm2m est le d´ecalage de Bloch-Siegert [81] et provient de l’effet dispersif des termes non-s´eculaires et n’est d´etectable exp´erimentalement que lorsque le couplage gm n’est plus n´egligeable devant ωa+ωm [54]. Par cette contribution, les termes non-s´eculaires procurent une d´ependance en1/ωmadditionnelle `a la s´erie deδr par rapport `a l’extension multimode simplisteδr=Pmgm2/∆m de ´Eq. (1.8) faite au premier chapitre. Avec un couplage dipolaire ´electrique gm ∝ √

ωm tel qu’obtenu `a l’´Eq. (3.41), la s´erie du d´ecalage de Lamb devientδrPmω−1m et diverge tout de mˆeme de mani`ere logarithmique.

3.3.2 Syst` eme ` a deux qubits

En pr´esence d’un ou plusieurs autres qubits dans le syst`eme l’approximation dispersive doit ˆetre effectu´ee pour chacun d’eux. L’hamiltonien `a plusieurs qubits d’indice j ´etant de la forme il peut ˆetre approximativement diagonalis´e dans le r´egime dispersif suivant la mˆeme m´ethode qu’`a un qubit [79]. Encore ici, on g´en´eralise l’approche en incluant les termes contre-rotatifs et les harmoniques sup´erieures du r´esonateur. `A partir de la matrice

uni-taire U `a plusieurs qubits suivant les ´Eqs. (3.49) et (3.50), les fluctuations du champ du r´esonateur procurent une interaction d’´echange effective qubit-qubit d’amplitudeJ par l’entremise de l’´emission et de la r´eabsorption de photons virtuels dans le r´esonateur. D´ecrit par la formule

J =X

l’´echange virtuel est optimal lorsque les deux qubits sont en r´esonance ωa(1) =ωa(2). Contrairement au d´ecalage de Lamb, les termes non-s´eculaires de l’hamiltonien de Rabi ont une contribution dispersive qui s’oppose aux termes s´eculaires et ne changent pas la d´ependance en ωm de la s´erie. Tout comme la formulation multimode simpliste propos´ee au premier chapitre `a l’´Eq. (1.9), l’expression `a l’´Eq. (3.54) de l’´echange virtuel diverge en JPm(−1)m `a cause de la d´ependance de gmωm1/2.

3.3.3 Effets dispersifs de l’interaction avec le bain

Pour tenir compte des effets dispersifs des bains sur le syst`eme, la transformation unitaire doit ˆetre appliqu´ee ´egalement aux termes d’interaction syst`eme-bain de l’hamil-tonien total.

§3.3. R´egime dispersif multimode 77 Ainsi, suivant l’´Eq. (3.47) toute interaction r´esonateur-bain HrB de la forme

HrB =X

m,ν

λm,ν(amam)(bνbν), (3.55)

procure une interaction dispersive du qubit avec le bain U HrBUHrB+X

ν

ν+σ)(bνbν), (3.56) o`u l’amplitude d’interaction Γν est donn´ee par

ΓνX

m

λm,νmβm). (3.57)

Suivant la th´eorie quantique de la dissipation et l’´equation maˆıtresse de Born-Markov

`

a la Section §2.2.3, les fluctuations du vide du r´esonateur participent au processus de relaxation du qubit au taux γκ tel que

γκ = 2πX

ν

ν|2[δ(ωνωa) +δ(ων +ωa)]. (3.58) De mani`ere r´eciproque, tout processus de d´ecoh´erence affectant le qubit se trouve

`

a affecter l’´etat du r´esonateur de mani`ere dispersive. Depuis l’hamiltonien d’interaction qubit-bain HqB,

HqB =X

ν

ξν+σ)(bνbν), (3.59)

une interaction r´esonateur-bain survient dans le r´egime dispersif U HqBUHqB+X

ν,m

~ξm,ν0 (amam)(bνbν), (3.60) avec l’amplitude ξm,ν0 = ξνm +βm). Tout comme pr´ec´edemment, les fluctuations de l’´etat du qubit procurent un taux de relaxation κγ,m du mode m du r´esonateur selon

κγ,m = 2πX

ν

ν,m|2[δ(ωνωm) +δ(ων +ωm)]. (3.61) Comme je m’int´eresse `a d´eterminer l’effet de l’environnement ´electromagn´etique sur le qubit, je vais me concentrer sur l’effet des ports d’entr´ee et de sortie du r´esonateur sur

le temps de relaxation du qubit.

3.3.4 L’effet Purcell

A la section pr´` ec´edente, j’ai montr´e que l’interaction d’un bain avec le r´esonateur affecte indirectement le qubit dans l’approximation dispersive. Pour l’interaction du r´ e-sonateur avec les lignes d’entr´ee et de sortie de signal, on rappelle que le couplage λ(α)m,ν avec le portα =e,s s’´ecrit [´Eq. (2.104)]

Le taux de relaxation radiatif γκ est alors γκ = 2

Dans ce mod`ele de bruit, les lignes d’entr´ee/sortie sont des imp´edances complexe Z[ω]

`

a l’´equilibre thermique procurant une densit´e spectrale de bruit de potentiel SVˆVˆ(ω) = 2~ω(nth(ω) + 1)<{Z[ω]}. `A l’´Eq. (3.63) on voit que chaque mode du r´esonateur filtre le bruit de l’environnement avec une fonction fm(α)

fm(α)(ω) = gmCα

2CΣ um(xα)qCR,mωmm

ω2ωm2 . (3.64)

Piqu´ee en ω=±ωm, la fonction filtre att´enue fortement le bruit aux fr´equences loin des r´esonances de sorte `a diminuer le taux d’´emission spontan´ee du qubit, correspondant ainsi

`

a l’effet Purcell [13]. Par la forme multimode deγκ `a l’´Eq. (3.63), l’effet Purcell r´esulte de l’interf´erence des multiples canaux de d´ecoh´erence que constituent les diff´erents modes du r´esonateur.

En comparant avec l’expression simple `a un mode γκ = κ g2/∆2 mentionn´ee en au premier chapitre `a l’´Eq. (1.6), l’expression multimode de l’´Eq. (3.63) est plus compl`ete alors qu’elle inclut le d´etail de la g´eom´etrie et des conditions fronti`eres du circuit, ainsi que les sp´ecificit´es du mod`ele de bruit de l’environnement ´electromagn´etique. Cependant, la s´erie de l’effet Purcell obtenue `a l’´Eq. (3.63) en1/ωm en d´epit du fait qu’elle comprend le comportement en um(xα) ∝ 1/ωm du champ du r´esonateur aux fronti`eres dans les hautes fr´equences (voir§2.4.2).