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dos au mur faCe au peloton d’exéCution

Dans le document UNE FRAUDE PRESQUE PARFAITE (Page 156-163)

Wall avait besoin d’une couverture politique pour appuyer son ordre d’appliquer une politique d’apaisement envers Keating. Pour essayer d’en obtenir une, il s’est servi d’un comité récemment créé, l’Enforcement Review Committee (ERC – Comité d’examen de l’action répressive). C’était une tactique logique, mais elle s’est retournée contre lui et lui a infligé une nouvelle humiliation, ainsi qu’à ses lieutenants. D’abord, Dochow a fait une dernière

keating : « je pensais Que personne ne me Croirait. » steWart : « je l’ai Cru. »

La réunion s’est soldée, ainsi que celle de l’ERC qui l’a suivie, par une nouvelle humiliation pour Wall et son équipe. (J’ai été aussi exclu de la réunion de l’ERC, où Keating et ses conseillers ont fait un exposé de cinq heures. La FHLBSF n’a eu droit qu’à un seul représentant, accepté en tant qu’observateur. L’ERC l’a empê-ché de poser la moindre question ou de répondre aux propos de Keating.) Keating nous a à nouveau accusés, Gray et moi, de mener une vendetta contre lui. Il en donnait pour preuve l’histoire sui-vante (dont nous avons appris les détails environ un an plus tard, lorsque ses avocats ont pris la déposition de Stewart et le mien, celle de Keating). Lors d’une convention de la Ligue à Hawaï, il aurait remarqué que Gray le regardait. Un homme serait ensuite venu dire à Keating qu’il avait saisi au vol des propos que Gray tenait auprès d’autres responsables du Bank Board. Gray, selon cet homme, aurait montré du doigt Keating et dit : « Celui-là, c’est Charles Keating, je vais l’avoir, cet enfoiré. » Stewart a dit dans sa déposition : « Je l’ai cru » (elle a cru Keating quand il a raconté cette anecdote). Cette histoire vient confirmer la thèse de la vendetta de Gray contre Keating. Stewart l’a trouvée si choquante, et l’a crue si totalement qu’elle a été conduite – à une date où Lincoln Savings avait enfin été mise sous tutelle et où l’on avait prouvé sans l’om-bre d’un doute qu’elle était la pire caisse fraudeuse du pays – à témoigner sous serment que Gray « menait une vendetta » contre Keating (U.S. House Banking Committee 1989, 5, p. 19).

Stewart et Dochow ont dirigé la délégation du Bank Board qui a rencontré Keating. Ni l’un ni l’autre ne lui ont posé la moindre ques-tion sur cette anecdote. C’est pourquoi Keating devait m’exclure de la réunion. En 1989, Keating m’a visé par une plainte Bivens pour 400 millions de dollars. Ce type de procès autorise à poursuivre un agent fédéral à titre individuel. Le seul aspect positif de cette affaire est que nous avons enfin pu prendre sous serment la déposition de Keating. Mon avocat et moi-même avons pu élaborer une série Nous avons ensuite discuté de la réunion prévue avec Keating.

(C’était celle dont parlait Dochow dans le témoignage cité plus haut où il s’attribuait un rôle d’« arbitre » entre Keating et la FHLBSF.) Dochow nous a dit que Keating exigeait que j’en sois exclu, et que, si c’était ce que voulait Keating, je devais l’être. Une fois encore, tout cela était sans précédent. Cirona a répondu à Dochow que cette situation était inacceptable : j’étais son directeur juridique, il avait confiance dans mon intégrité, et si Keating voulait que je ne participe pas à la réunion, c’était justement en raison de mes compétences et de mes connaissances. Aucune autorité de régle-mentation et de contrôle ne pouvait fonctionner si les réglemen-tés s’octroyaient le droit d’exclure les contrôleurs les plus efficaces.

Cirona a ajouté que, puisque Keating menaçait la FHLBSF et le Bank Board de poursuites judiciaires, il ne pouvait se dispenser de son directeur juridique pour cette réunion. Dochow restait inflexible.

Cirona poursuivit en lui expliquant que, si le Bank Board accordait à Keating un droit de veto sur les participants de la FHLBSF, aucun de ses membres ne viendrait le rencontrer. Dochow répondit qu’il avait espéré que Cirona ne prendrait pas cette position, car celle-ci le pousserait à recommander que la réunion avec Keating ait lieu sans représentant de la FHLBSF. Cirona a demandé le droit de ren-contrer les membres du Bank Board au sujet du dossier remis par Keating à Martin et de son exigence de m’exclure de la réunion.

Nous avons téléphoné au siège central, c’est là que nous avons constaté que White était le seul membre du Board prêt à nous ren-contrer. L’assistante spéciale de Martin était également présente à cette réunion. White a expliqué à Dochow qu’il devait nous remet-tre le « dossier secret », comme on l’appelait désormais, et que recon-naître à Keating une sorte de droit de veto risquait d’établir un précédent fâcheux. Les membres du Bank Board devaient se réunir pour décider s’ils acceptaient la demande de Keating. Rassurés par la réaction de White, nous avons choisi de rentrer à San Francisco et d’attendre la décision du Bank Board au sujet de la réunion.

L’adjointe spéciale de Martin l’a contacté. Celui-ci lui a immédia-tement ordonné de récupérer l’exemplaire du dossier secret qu’avait Dochow pour nous empêcher d’y accéder. Il a prévenu Wall dans la fou-lée de la position de Cirona sur la réunion et lui a dit que nous étions rentrés chez nous pour attendre la décision du Bank Board. Wall et Martin ont décidé de tenir la réunion sans représentant de la FHLBSF.

anecdote. Mais Rosemary Stewart avait bien des raisons de nous détester, Gray, Patriarca et moi. Nous pensions qu’il fallait la rem-placer par quelqu’un de plus énergique. Patriarca et moi avions même cherché à la mettre au placard en créant un nouveau bureau, avec un titre prestigieux et aucune responsabilité réelle, dont elle aurait pu prendre la tête. Stewart était persuadée que Gray, Cirona, Patriarca, Selby et moi étions trop offensifs. Keating critiquait des gens qu’elle n’appréciait pas, elle était donc disposée à le croire, et elle a décidé de le croire sans faire preuve du moindre esprit criti-que. Luke, bien sûr, n’avait pas cette excuse. On aurait pu attendre du chef du service juridique de l’autorité de réglementation qu’il vérifie les dires de Keating, mais il ne l’a pas fait.

Là encore, le cas Dochow est plus difficile à expliquer. Il y a un pro-blème bien connu des criminologues qui étudient la fraude : le fait que nous avons du mal à croire que des gens respectables peuvent nous mentir effrontément. Dochow était un homme minutieux, spé-cialiste des systèmes, pas des escrocs. Or, Keating portait des vête-ments de grandes marques, il ressemblait à un ancien champion de natation (qu’il était) et à un homme d’affaires très honorable (qu’il n’était pas). Dochow était à l’aise avec lui, car comme il l’avait expli-qué à l’ERC : « Il me regarde droit dans les yeux » (U.S. House Banking Committee 1989, 2, p. 974). Il est courant, bien sûr, pour les patrons-escrocs de mentir tout en regardant quelqu’un droit dans les yeux et en jurant simultanément sur un texte sacré et sur l’honneur de leur mère. Le comportement de Dochow venait du fait que Wall lui avait donné des ordres et qu’il les exécutait. Wall ne tolérait pas la dissidence et il pouvait destituer Dochow quand il voulait. Keating a dupé Dochow, mais celui-ci lui a facilité la tâche en désactivant son esprit critique.

Nous avons ensuite demandé officiellement copie du dossier secret et une possibilité d’y répondre. Martin a d’abord répondu qu’il ne pouvait pas nous communiquer le dossier sans la permission de Keating (U.S. House Banking Committee 1989, 2, p. 979-981). Il s’est avéré que Martin avait reçu ce dossier à sa demande. Dans l’un de ses nombreux entretiens avec les membres du Bank Board (nous avons été exclus de tous), Keating s’était lancé dans l’une de ses multiples attaques personnelles contre les hauts responsables de la FHLBSF et contre Gray. Au cours de cette attaque, il avait évoqué un dossier.

Martin lui en avait demandé copie. Il l’avait ensuite fait circuler de questions sur cette fameuse anecdote 13. Voici mon souvenir des

réponses faites par Keating :

Question : Qui vous a dit que Gray a fait ces déclarations ? Réponse : Je ne sais pas.

Question : Quand vous a-t-il dit que Gray a fait ces déclarations ? Réponse : Je ne sais pas.

Question : Quelle année vous l’a-t-il dit ? Réponse : Je ne sais pas.

Question : Où étiez-vous quand il vous l’a dit ? Réponse : Je ne sais pas.

Question : Étiez-vous à Hawaï quand il vous l’a dit ? Réponse : Je ne sais pas.

Question : Avez-vous cherché à vérifier l’exactitude de ce qu’il vous a dit ? Réponse : Oui.

Question : Qu’est-ce que vous avez fait ?

Réponse : J’ai parlé à d’anciens membres de l’équipe de Gray qui étaient avec lui à table à Hawaï.

Question : Qu’ont-ils dit ?

Réponse : Ils ont dit que Gray n’avait fait aucune remarque de ce genre.

Question : Pourquoi n’avez-vous pas inclus cette prétendue déclaration de Gray dans la requête que vous avez déposée pour le récuser sur la base d’une partialité à votre encontre ?

Réponse : (l’air penaud) Étant donné ce que nous venions de traverser, je pen-sais que personne ne me croirait.

Je n’étais pas à Hawaï, mais je peux attester que Gray n’a jamais fait aucune déclaration de ce genre sur qui que ce soit en ma pré-sence ou à ma connaissance. Il était aussi notoire qu’il n’utilisait pas ce vocabulaire grossier.

Stewart dirigeait le service de l’application de la loi. Par forma-tion, expérience et personnalité, on aurait pu penser qu’elle allait sûrement poser des questions précises à Keating, celles par exemple qui me sont immédiatement venues à l’esprit quand j’ai appris cette

13. Il serait trop long d’expliquer la série d’obstacles que le Bank Board a créés pour m’empêcher de disposer d’un avocat, ce qui m’a conduit pour un temps à devoir me représenter moi-même. Je suis reconnaissant, comme toujours, envers Cirona et la FHLBSF d’avoir agi loyalement et empêché une farce.

Quatrièmement, et c’est le plus important, le fait même que Martin se soit emparé d’un ensemble d’articles qui ne comportait aucune information négative sur Cirona et sur moi et y ait vu la preuve que nous nous livrions à des actes répréhensibles démontre le degré d’animosité personnelle qu’il ressentait à notre égard.

Nous avons eu par la suite confirmation de l’intensité et de la per-sistance de sa haine. Des années plus tard, le Bank Board a pu voir les travaux effectués par le conseil extérieur de Lincoln Savings. Un mémoire indique sur quelles bases la caisse pourrait déposer une plainte Bivens contre moi 14. Il comporte un long passage où il est question de Martin. Michael Binstein, un journaliste qui travaillait pour le chroniqueur multititre Jack Anderson, avait écrit des articles au sujet de la réunion du Bank Board du 10 février 1987 avec le spea-ker Wright et de celle du 9 avril 1987 avec les Cinq de Keating. Les deux textes critiquaient les élus. Le mémoire du cabinet d’avocats soutient que je suis nécessairement la source de ces deux articles parce que je suis la seule personne à avoir assisté aux deux réunions.

La conclusion était fallacieuse sur le double plan de la logique et des faits : je n’étais la source de Binstein pour aucun des deux articles.

Mais le mémoire poursuivait :

La preuve la plus nette que Black est la source de Binstein peut être l’enquête effectuée par Roger Martin. Martin a dit à Jim Grogan qu’il n’avait aucun doute : l’individu qui a transmis des informations confidentielles sur Lincoln à Binstein et à d’autres journalistes est Black. La conclusion de Martin se fondait sur une enquête qu’il avait menée à propos d’une lettre anonyme reçue peu après le début des discussions sur un règlement entre Lincoln et le FHLBB. Cette lettre anonyme, selon Martin, visait à lui « remonter les bretelles » parce qu’il aidait Keating. Elle disait que Keating était en fait son ennemi. Martin avait dit à Grogan qu’il était certain que cette lettre ano-nyme venait de Black. Après l’avoir reçue, il avait autorisé une enquête pour

14. Un mémoire du 26 septembre 1986 de Sidley & Austin suggère un plan où de nombreuses caisses d’épargne auraient porté des dizaines de plaintes Bivens en tant qu’armes « offensives » pour paralyser le Bank Board. Un mémoire de Pierson, Ball & Dowd daté du 19 octobre 1987 signale le recours à un cabinet de détective privé pour faire une enquête sur un « sujet » soigneusement non identifié, qui, selon Grogan dans son témoignage, était moi. Keating consacrait des dizaines de millions de dollars par an aux avocats : il les mettait délibérément en concurrence pour voir quel cabinet était prêt à se montrer le plus agressif. C’est Kaye et Scholer qui a gagné ce concours.

parmi les hauts responsables du Bank Board sans nous informer de son existence. Quand nous avons exigé de le voir, Martin a ras-semblé tous les exemplaires qui circulaient au Bank Board et les a retournés à Keating. Cela à seule fin de nous empêcher de répondre aux accusations.

Dochow, soutenu par d’autres membres du personnel, et Martin ont donné deux versions contradictoires du contenu du dossier secret. Dochow a dit qu’il ne contenait que de vieilles coupures de presse, des articles critiquant Keating et Lincoln Savings, mais aucune information sur Cirona ni sur moi. Luke et Stewart ont dit qu’il contenait deux documents : la requête de Lincoln Savings pour récuser Gray (qui ne contenait aucune preuve de sa partialité et ne parlait ni de moi ni de Cirona) et un mémoire du directeur juridi-que de Keating sur des « points à rendre publics », qui, selon les res-ponsables du Bank Board, ne contenait « rien de neuf » (U.S. House Banking Committee 1989, 2, p. 912-913).

Cependant, un jour, Martin a abordé Cirona dans une réception et lui a dit qu’à son avis le Bank Board allait devoir donner à Keating ce qu’il voulait. Cirona lui a demandé pourquoi. Martin lui a expliqué que Keating menaçait de poursuivre l’autorité de réglementation en justice. Cirona a répondu que les menaces de procès, et les procès eux-mêmes, étaient monnaie courante aux États-Unis. Ce n’était pas une raison d’arrêter de faire ce qu’il fallait. Martin a répliqué que la situation était plus complexe que cela : il avait vu un dossier de Lincoln Savings, qui contenait des choses assez embarrassantes et qu’il serait plus prudent de régler cela à l’amiable.

Je crois à la version de Dochow. Quand le Bank Board a fini par prendre le contrôle de Lincoln Savings, il y a eu beaucoup de pro-cès, des centaines de dépositions, des dizaines de milliers de docu-ments produits. Si Keating avait eu des cochonneries à nous mettre sur le dos, il n’aurait pas hésité à s’en servir. Mais il n’y en avait pas. Les déclarations de Keating sur une vendetta relevaient de la pure fiction. Cette affaire du dossier secret restait importante pour quatre raisons. D’abord, prétendre qu’il contenait des informations embarrassantes sur nous était une façon répréhensible pour Wall, Martin et Dochow de traiter leur personnel. Deuxièmement, l’af-faire nous a mis en rage et a fait du dossier Lincoln une afl’af-faire per-sonnelle. Troisièmement, il était crucial de ne pas nous remettre ce dossier, car notre réponse dévastatrice aurait laissé une trace écrite.

quand il a été prouvé que celui-ci était le pire patron-escroc de caisse d’épargne. Lorsque Patriarca a quitté le service public pour entrer à la Wells Fargo Bank, un journal de San Francisco a écrit l’article tradi-tionnel qui signale une nouvelle recrue, mais qui rappelait aussi tous ses efforts pour persuader le Bank Board de fermer Lincoln Savings.

Martin a écrit une lettre au journaliste, le 24 février 1992, à charge contre Patriarca. Le premier paragraphe montrait que ses compéten-ces en logique et sa conception de la preuve restaient inchangées :

J’ai lu avec intérêt votre article flatteur de [sic] Michael Patriarca. Peut-être l’avez-vous écrit parce qu’il vous a fait bénéficier de fuites 15.

Le processus ERC a continué à créer de nouveaux problèmes au sein du Bank Board. Barclay se faisait accompagner par Selby à toutes les réunions de l’ERC jusqu’au jour où Selby a approuvé l’argumentation de la FHLBSF contre le retrait de sa juridiction sur Lincoln Savings.

Après cette prise de position, Selby devait déclarer plus tard dans son témoignage que Barclay l’avait « désinvité » de toutes les réunions sui-vantes de l’ERC (U.S. House Banking Committee 1989, 2, p. 1048). Puis la SEC a informé le Bank Board que son enquête corroborait les criti-ques de la FHLBSF à l’encontre de Lincoln Savings. Le département de la Justice a ouvert une enquête criminelle contre le bourrage massif de dossiers et la fabrication de documents et de signatures dont cette caisse s’était rendue coupable (ibid., 5, p. 676-677).

De son côté, l’ERC a pris prétexte d’une nouvelle fuite sur Lincoln Savings pour retirer cette caisse à la juridiction de la FHLBSF. Malheureusement pour ce projet, il s’est avéré que cette fuite venait d’un document assez récent auquel la FHLBSF n’avait jamais eu accès (et Gray non plus). Elle ne pouvait donc provenir que du Bank Board, ou encore bien plus probablement du Congrès

15. Le reste de la lettre est aussi amusant. Martin a dirigé une tentative, voulue par Wall, de sous-estimer considérablement le coût du règlement de la débâcle des caisses d’épargne. Le Bank Board a ordonné aux services de terrain d’utiliser une méthodologie qui allait sérieusement sous-évaluer les pertes.

(Jim Barth leur avait indiqué cinq façons possibles de procéder. Wall avait retenu celle qui donnait l’estimation la plus basse.) La FHLBSF a fourni le chiffre issu de la méthodologie qu’on lui imposait, mais en expliquant qu’il sous-évaluait gravement les pertes réelles. Le Bank Board nous a durement critiqués pour cet aspect de notre réponse. Et voici que Martin citait notre estimation absurdement faible des pertes – que Wall et lui nous avaient ordonnée – comme preuve de l’incompétence de Patriarca.

déterminer si le cachet de la poste sur l’enveloppe pouvait être associé aux déplacements de plusieurs membres du personnel du 11e district. Martin avait découvert que la lettre avait été postée d’une ville où Black et l’un de ses adjoints s’étaient rendus pour des raisons professionnelles le jour de son envoi (Kaye 1998, p. 4-5).

La présentation du rôle de Martin par Kaye et Scholer est ines-timable. Souvenons-nous du contexte. Lincoln Savings menaçait constamment de poursuivre en justice le Bank Board car celui-ci aurait organisé des fuites d’informations confidentielles par pur esprit de vengeance. Martin, plus encore que Wall, estimait que cette menace de procès (plus la pression politique) imposait la capi-tulation du Bank Board devant Keating. C’est dans ces circonstan-ces qu’il aurait dit à Grogan qu’il était certain qu’un responsable du Bank Board avait violé la loi et nui à Lincoln Savings. Autant dire que Martin aurait été le témoin vedette de Keating au procès.

Il aurait admis que l’autorité de réglementation était coupable des charges qui pesaient contre elle.

Si Martin pensait réellement avoir la preuve que j’avais organisé des fuites de documents pour nuire à Keating, son devoir était clair.

Si Martin pensait réellement avoir la preuve que j’avais organisé des fuites de documents pour nuire à Keating, son devoir était clair.

Dans le document UNE FRAUDE PRESQUE PARFAITE (Page 156-163)