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Dissolution d'un être humain

Dans le document persona, impuresa i sistema de castes avui (Page 190-199)

Chapitre 3. La fabrique de l'humain

3.3. Dissolution d'un être humain

Un homme, ou une femme, est gravement malade. Les membres de sa famille veulent qu'il (ou elle) se rétablisse. Ils entreprennent alors de tout donner à celui qui acceptera ces dons: vaisselle, draps, vêtements, sacs de nourriture. Ils se défont de tous leurs biens, dans le but de sauver leur proche, car on dit que “Baghwân rend heureux celui qui a tout donné”. Ces biens sont offerts “au nom de la vie de la personne malade”. Seule une vache est gardée. Au poignet du mourant, l'extrêmité d'un fil rouge

553 Pujari: sacerdote, chargé de réaliser la puja pour un dieu.

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(dori) est nouée, puis l'on déroule ce fil jusqu'à l'étable, et l'on noue l'autre extrêmité à la queue de la vache. On dit que les vaches savent où est le Seigneur Baghwân, qu'elles peuvent “mener les vies”...

L'homme (ou la femme), ne s'est pas rétabli(e). Son dernier souffle est proche.

On l'a déposé(e) à même le plancher de bois (ou le sol de ciment), juste isolé(e) du froid par une couverture. On glisse sous son corps quelques poignées de terre, car c'est à même la terre qu'il faut, dans l'idéal, décéder. Un membre de sa famille verse quelques gouttes d'eau de la rivière, du lait et du ghee dans sa bouche, s'il s'agit d'une famille de basse caste. Les Brahman, Rajput et Kumhar, quant à eux, insèrent dans la bouche de leurs mourants une pincée de pânchratan, ce mélange précieux et sacré composé d'or, d'argent, de cuivre, de musc et d'autres éléments considérés purs. L'eau additionnée de lait et de ghee (chez les basses castes), ou le pânchratan (chez les hautes castes), remplissent ici la même fonction: empêcher l'âme d'errer, de s'affoler, et en conséquence éviter que le défunt ne devienne un bhût, un de ces esprits malveillants. Si par hasard une personne vient à décéder seule, dans son potager par exemple, et n'a pas pu en conséquence recevoir l'eau ou le pânchratan juste avant de rendre son dernier souffle, il faudra que la famille se rende sur le lieu du décès et y lise un passage de la Bhagavâd Gita: l'âme ainsi pacifiée, tranquille, attendra patiemment que les rites funéraires soient accomplis, et ne deviendra pas un bhût.

L'homme, ou la femme, vient d'expirer. La famille observe un long moment de silence: il ne faut ni parler, ni pleurer, ni surtout prononcer devant lui sa mort, sous peine qu'il ou elle essaie de revenir. Car le défunt ne sait pas qu'il est décédé.

Après cette veille silencieuse, on procède à l’apprêt du cadavre pour la crémation. Ce sont les hommes qui préparent un défunt mâle, et les femmes qui préparent une défunte, bien que dans ce cas certains hommes, s'ils étaient très proches, peuvent demander à y participer. Le corps est sorti dehors, la tête la première. En passant on s'arrête sur le seuil, et on dépose la nuque du défunt sur le pas de la porte554. À cet endroit, le pandit coupe en deux une première prét-pinda, boulette de farine et d'eau, le début d'un repas que l'on offrira régulièrement au défunt pendant les onze prochains jours, et qui a pour but de le tranquiliser, de l'apaiser. Jonathan Parry affirme qu’à Bénarès ces boulettes sont offertes aux démons et esprits malveillants qui rôdent autour du défunt, pour

554 Rappelons-nous l’importance de la porte, ouverture principale de la maison, un des orifices de la famille, comme nous l’avons évoqué dans la section 3.2.1.4. « Corps fermés, corps ouverts ». Voir aussi le dwârpal devta, au chapitre 6 « Rapports au cosmos ».

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empêcher qu’ils ne le mangent. Dans la vallée du Jalori au contraire, ces boulettes sont offertes directement au défunt, afin qu’il n’éprouve pas la faim, et laisse ses parents procéder aux rites funéraires sans les tourmenter. Pinda signifie boulette, petite masse ronde, tandis que prét désigne le fantôme. Il ne s’agit pourtant pas ici d’offrir des boulettes aux fantômes rôdant autour du cadavre, mais bien au cadavre lui-même assimilé à un fantôme555.

Une fois dehors, des paravents sont montés afin de cacher le cadavre aux regards extérieurs. Celui-ci est dénudé, un tissu laissé sur son sexe. À l'aide d'eau tiède (et de gônch (urine de vache) si c'est une personne de haute caste), son corps est lavé, séché et habillé de vêtements propres (rouges dans le cas d'une femme mariée) puis chaussé. Les bijoux d'une femme mariée sont laissés, et on les retirera au dernier moment, avant d'allumer le bûcher, ne lui laissant qu'un petit bijou au nez. Un premier linceul est alors cousu autour du cadavre, puis un deuxième l'enroule. Les vêtements et le premier linceul brûleront avec lui, tandis que le deuxième linceul ne sert qu'à transporter le cadavre jusqu'au champ de crémation: il sera retiré avant d'allumer le bûcher, et réutilisé lors de prochaines funérailles.

Dès l'annonce du décès, tous les parents proches et les « parents de village » (grahi-ka-rishtedar) évitent de manger, et cesseront leur jeûne une fois la crémation terminée, après s'être lavés. L’impureté n’est pas évoquée pour justifier ce jeûne, mais c’est plutôt une question de respect du défunt: on parle de son “nyâm” (dévotion).

Les femmes de la famille retirent tous leurs bijoux, et ne les porteront à nouveau que seize jours après la crémation.

La veuve est dépouillée de ses bijoux556, ses bracelets sont brisés, ses cheveux défaits.

Elle devra porter un voile blanc pendant une dizaine de jours, gardera ses cheveux lâchés pendant trois ans, et ne portera de bijoux que si elle se marie à nouveau.

Les fils et petits-fils du défunt (que celui-ci soit un homme ou une femme) se rasent le crâne, en signe de respect, de dévotion (nyâm). Pendant la crémation, ils se couvriront la tête d'un bandeau blanc.

555 Bien qu’on affirme, dans la région, que le défunt devient dès le moment de sa mort un ancêtre. Il faut d’ailleurs distinguer ici entre deux types de « fantômes », les prét et les bhût. Si le défunt est assimilé à un prét pendant quelques jours, il n’est cependant en aucun cas un bhût (sauf dans les cas où sa famille n’a pu mener ses rites funéraires).

556 Selon Mines, la veuve perd, à la mort de son mari, une partie de son corps grossier, ce qui est symbolisé par le retrait des bijoux qu'elle porte habituellement. Diane Paull Mines, 1989, « Hindu periods of death 'impurity' », Contributions to Indian Sociology (n.s.) 23, 1, p.121

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S'il est trop tard pour commencer la crémation le jour-même (on considère que l'on peut commencer la crémation jusqu'à 16h, pas au-delà), on la reporte jusqu'au lendemain matin. Dans ce cas, les plus proches se réuniront autour du cadavre et le veilleront toute la nuit, sans parler ni manger.

Pendant que les femmes se réunissent dans la maison du défunt, les hommes (parents et amis de différentes castes) portent le corps, habillé et enveloppé d'un linceul blanc, ainsi que le bois nécessaire à la crémation. Il faut, en plus des parents proches ou lointains, au moins un homme par famille appartenant au même grahi557. On dit que porter le bois de la crémation est “dharmique”: c'est une bonne action, un acte accompli dans le bon ordre des choses, et qui a en conséquence un poids positif sur le karma de chacun.

Après avoir monté le bûcher, les parents retirent le premier linceul. Les proches tournent alors autour du défunt, dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, offrant leur côté gauche au cadavre, et lui touchent les pieds à chaque tour, en signe de respect.

Le fils aîné du défunt est chargé de mener, sur les indications du pandit, les rites funéraires, appelés Sanskar. Il allûme le bûcher558, que l'on referme ensuite à l'aide de planches de bois, après que le pandit y ait jeté des herbes sacrées et du lait. Tout cela se déroule dans le plus grand silence: ni pleurs, ni prières, ni discours. Si c'est une femme qui est brûlée, son fils porte, en signe de respect, un tissu blanc sur la tête. Mais le mari de celle-ci n'a pas à en faire de même. Il pourra d'ailleurs se remarier dès le lendemain de la crémation.

Le fils prend en main cinq prét-pinda, ces boulettes de farine destinées à nourrir le défunt, et les lance dans la rivière.

Les hommes se retirent ensuite, pour se laver à l'air libre avant de rentrer chez eux.

Seuls deux ou trois hommes, dont le fils ayant allumé le bûcher, restent sur le champ crématoire (appelé Shamshan), entretenant le feu, rajoutant des bûches toute la nuit s'il le faut, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres.

557 Membres de même caste de quelques villages, formant un réseau de solidarité mis en action lors des mariages, funérailles, etc. Voir Chapitre 5 « Réseaux sociaux ».

558 La crémation en Inde a amplement été interprétée comme un sacrifice, et Veena Das suggère en outre que dans ce cas, c’est le sacrificateur lui-même qui se sacrifie. Cf entre autres Veena Das, 1983, « Language of Sacrifice », Man (n.s.), vol.18 nº3 (sep.1983), p.455; Das 1976: 254 ; Jonathan Parry, 1985, « Death and Digestion : The Symbolism of Food and Eating in North Indian Mortuary Rites », Man (n.s.), vol.20 nº4 (déc. 1985), p.615.

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Dès la crémation terminée, le fils aîné prélève des cendres (hastu) à l'endroit de la tête, des épaules et des pieds du mort, et les garde dans un petit pot en terre. Ce pot, qui ne peut entrer dans la maison, passe la nuit dehors, dans un arbre. Au petit matin, la famille proche embarque dans un taxi, emmenant les cendres jusqu'à Haridwar, à une journée de route de la vallée, pour les disperser dans le Gange. En chemin, ils lanceront régulièrement dans la rivière quelques prét-pindas, ces boulettes de farine et d’eau, au nom du défunt, pour le nourrir et lui montrer qu'on ne l'oublie pas, afin qu'il attende patiemment qu'on lui offre enfin tout le matériel et nourriture nécessaires à sa survie, lors du sundâ, un rituel que l'on célèbrera au bout de onze ou douze jours.

On raconte que pendant les onze jours qui suivent le décès, le défunt ne part pas très loin. Il va, il vient, il reste. Il rôde près de sa famille559. Il faut donc s'en occuper, le nourrir, l'apaiser. Le fils lance chaque jour, pour l'alimenter, une boulette de farine (prét-pinda) dans la rivière. Pendant ce temps, la famille et les proches amassent un lit, un matelas, des draps, une couverture, des vêtements neufs, de la vaisselle, un naréli (pipe à eau) et du tabac si le défunt est un homme, et environ 25 kilogrammes de nourriture (riz, sucre, farine). Ces présents, destinés au défunt, sont entassés dans un coin de la maison, et l'on allume la nuit, juste devant le tas de présents, une lampe à huile (diva), dont la lumière signalera au destinataire qu'on ne l'oublie pas, qu'on s'affaire à collecter pour lui tout ce dont il a besoin.

Onze ou douze jours après le décès (douze nuits complètes, afin d’assurer une bonne renaissance de l’âme du défunt), arrive le moment de clôturer la première phase du deuil, en offrant au mort tout le nécessaire pour vivre sa vie d'ancêtre. C'est le rituel du sundâ. Après avoir purifié la maison à l'eau et à la bouse de vache, les habitants de la maison endeuillée purifient leurs corps: à l'aide de gônch (urine de vache) dans les familles de basses castes, ou de pajarb chez les hautes castes, un mélange de bouse de vache et de sang de bouc sacrifié: ce mélange est préparé à l'avance, lors de sacrifices, et toujours gardé en cas de besoin dans un coin de la cuisine. Le jour du sundâ, ils prélèvent chacun un petit morceau de pajarb et le diluent dans un verre d'eau, qu'ils

559 Il faut souligner que le défunt devient, dès le moment même de sa mort, un ancêtre. Cette

information, confirmée par les différentes castes de la vallée, contraste avec la représentation hindoue des plaines, dans laquelle le défunt est progressivement transformé, incorporé aux ancêtres, pendant les onze jours qui suivent le décès, grâce aux rituels funéraires, notamment le sapindîkarana, qui a pour but de transformer le preta (fantôme) en pitr (ancêtre) (Das 1976 : 256 et Parry 1985 : 614)

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avalent ensuite. Les végétariens, ne pouvant consommer le sang de bouc, versent le contenu du verre par dessus leur tête. Les basses castes diluent l'urine de vache (gônch) dans un verre d'eau et en boivent un peu, puis versent le reste par dessus chaque épaule.

Ils confectionnent également une boulette d'avoine et de lait, et y mettent le feu, dans lequel ils jettent de l’asafoetida et du ghee. Puis chaque membre de la famille passe ses mains sur la fumée avant de se les passer sur la tête.

Ainsi purifiés, ils préparent un repas pour le défunt, avec notamment les plats préférés de celui-ci. Le pandit est invité, et officie en tant que représentant du mort: il mangera à sa place les mets préparés pour ce dernier. Dans plusieurs cas enregistrés, le plat préféré était à base de viande de chèvre, et bien que le pandit fût végétarien, il mangea tout de même la viande à la place du défunt.

Sur ce point, Parry560 affirme que, en ce qui concerne Bénàrès en tout cas, non seulement le pandit mange “à la place” du défunt, mais qu'il mange en même temps celui-ci: le repas qui lui est offert occupe une double fonction, celle de nourrir le mort d'une part, et celle de le représenter d'autre part. Le pandit avalerait donc le défunt sous forme de repas, afin de le digérer, ce qui a pour conséquence, nous l'avons vu, la séparation de l'essence pure des restes impurs.

La famille offre ensuite au mort, ou pour mieux préciser, au nom de celui-ci, tous les cadeaux amassés pendant onze jours, et qui sont destinés à subvenir à ses besoins d'ancêtre: une somme d'argent, une vache, un lit, une couverture, un ensemble de vêtements, une paire de chaussures, un thali (assiette), un verre, une pipe à eau et du tabac, et plusieurs kilos de farine, de riz, de sucre et d'huile. Tout cela est offert au nom du défunt, “pour qu'il les retrouve plus tard”. Les vieilles générations expliquent que de leur temps, on donnait les affaires usées du décédé, bien lavées; mais qu'actuellement, les pandit exigent que tout soit neuf. Ces présents, offerts au nom du défunt, sont ensuite emportés par le pandit en question, qui les usera ou les revendra à sa guise.

Gloria Goodwin Raheja561 a montré que ces dons absorbent le nâshubbh de la mort562, qui est alors transféré au pandit par le don, libérant de la sorte la famille endeuillée.

Cette explication, si convainquante soit-elle, est probablement valide pour d'autres régions de l'Inde, tandis que dans la vallée du Jalori, où ce rite a dû apparaître avec l'hindouisation, elle s'est sans doute métamorphosée en don destiné au défunt, pour le

560 Parry 1985: 619.

561 Gloria Goodwin Raheja, 1989, « Centrality, mutuality and hierarchy : shifting aspects of inter-caste relationships in north India », Contributions to Indian Sociology (n.s.) 23, 1, p.86.

562 Nâshubbh: funeste, de mauvaise augure, non propice. Voir Chapitre 6 “Rapports au cosmos”.

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bien-être de celui-ci. Bien que ces deux objectifs ne soient pas incompatibles, dans la vallée du Jalori, les villageois insistent uniquement sur le don fait au défunt, et non sur le don absorbant le nâshubbh.

L'objectif du rituel sundâ est de s'assurer la satisfaction du défunt. Le deuxième objectif fréquemment mis en avant est le besoin de stopper rapidement la période de deuil: ce rituel a pour fonction de signifier à tous les parents proches qu'ils doivent cesser d'être tristes et cesser de pleurer. On raconte même que les pleurs des parents endeuillés mouillent le défunt, qui déteste cela.

Le jour du sundâ, le pandit, ayant examiné son almanach, annonce le jour (généralement le seizième jour après le décès) et l'heure exacte du repas collectif que la famille proche offrira aux parents lointains, amis et familles du même grahi (réseau de solidarité)563.

Ce seizième jour, la famille purifiera à nouveau la maison à l'aide d'eau et de bouse de vache, puis préparera un repas pour les invités. Ceux-ci participeront aux frais des funérailles en versant une petite somme d'argent (51 à 101 roupies en général, jusqu'à 401 roupies si c'est un parent proche), qui sera soigneusement notée dans un carnet afin de pouvoir rendre pareille somme aux funérailles des uns et des autres.

Cette première phase de deuil est aussi l'occasion, pour les proches parents, de vénérer le défunt en bannissant de leur alimentation certains produits pendant seize jours: anciennement l'ail, l'oignon et le sel étaient évités, et l'on mangeait en conséquence des plats “insipides”, puisque ces trois condiments sont indispensables à la majorité des repas dans le Jalori. Quelques personnes justifient cette éviction par le fait que « l'oignon et l'ail poussent sous terre”, intrigue que je n’ai pas pu dénouer564.

De nos jours, la dévotion consiste plutôt à bannir la viande, le poisson et les oeufs. Non pas que ces aliments soient consommés fréquemment et que leur éviction soit donc vécue comme une sorte de “sacrifice”, mais plutôt, me semble-t-il, par une association

563 Voir chapitre 5 « Réseaux sociaux ».

564 Selon Saglio-Yatzimirski, l’ail, les oignons, les poireaux et les champignons sont considérés comme étant des aliments impurs dans les Lois de Manu (traduction de 1991 : 5-5), tandis que pour les membres de certains mouvements dévotionnels (Harale), ce sont les aubergines, l’ail et l’oignon qui sont impurs, ce qui correspond justement à la base de l’alimentation des intouchables. Enfin, selon Mines, le sel « unit » les saveurs d’un plat, et manger sans sel revient donc à s’alimenter d’une

nourriture « non-unificatrice », symbole de l’état d’incohérence dans lequel les proches (unis justement par les corps et la nourriture) se trouvent. Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, « Le corps stigmate. Le cas des travailleurs du cuir hindous au Maharashtra », dans Bouillier et Tarabout 2002 : 412 ; Mines 1989 : 121.

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symbolique, une similarité de nature pourrait-on dire, entre le corps du défunt et les produits animaux. Cette association se retrouve dans le deuil de la mère, pour laquelle les fils et les filles cesseront toute consommation de lait (de vache) pendant au moins six mois. Soulignons bien qu'il n'est pas question ici d'impureté, mais de dévotion, de nyâm.

Quant au fils ayant allumé le bûcher, en contrition il ne mangera rien pendant plusieurs jours, à part un peu de lait s'il ne s'agit pas de la crémation de sa mère. Ensuite, il ne fera qu'un seul repas par jour, pendant dix jours ; jeûne que l'on appelle le daskarm (das signifiant dix, karm désignant l'action et ses fruits, mais aussi le rituel religieux et le sacrifice).

Ce fils est maintenu à l'écart, avec interdiction de dormir près des autres deuilleurs ou de s'asseoir près d'eux lorsqu'ils consomment leur maigre repas. Il s'agit cette fois-ci d'une question d'impureté, car il est extrêmement jhûtha565 pour les autres. Cette impureté s'explique probablement par le contact étroit entre ce fils et le défunt pendant la période de deuil: le fils semble porter avec lui une part du défunt, comme le montre

Ce fils est maintenu à l'écart, avec interdiction de dormir près des autres deuilleurs ou de s'asseoir près d'eux lorsqu'ils consomment leur maigre repas. Il s'agit cette fois-ci d'une question d'impureté, car il est extrêmement jhûtha565 pour les autres. Cette impureté s'explique probablement par le contact étroit entre ce fils et le défunt pendant la période de deuil: le fils semble porter avec lui une part du défunt, comme le montre

Dans le document persona, impuresa i sistema de castes avui (Page 190-199)