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Des questionnaires à peine ébauchés (fol.156-157)

Conclusion provisoire au sujet du registre 24

2.2. Le volume 25 : deux ensembles homogènes et des « notes »

2.2.4. Des questionnaires à peine ébauchés (fol.156-157)

Sur un papier de mauvaise qualité, sur des feuilles plus étroites, d’une écriture bien typée, plus penchée où les ‘s’ sont dédoublés, ont été rédigées deux séries de questions, qui pourraient être des brouillons, à poser, pour la première à Bernardi de Cabrera291, pour la seconde au seigneur de Palafolls292. Ces documents doivent dater de l’été 1372 dans la mesure où, l’un comme l’autre, apparaissent dans le registre précédent, le premier le 4 août et le second, indirectement, le 7 août de l’année 1372. Au verso du folio 156, à l’envers est écrite une liste de sept noms :

Micer Francesc Roma Micer Bertran Desvalls Micer Pere Tere

290XXXIII, p. 399-421.

291 XXXIII, p. 421-422.

292

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Micer ---arçs ---- Gerau de Palau

Micer Ramon Ramon Cerveia Micer Bernat Dezpount

Au verso du fol.157 est inscrit : Sien interrogats los testimonis

Il est possible que les questions n’aient rien à voir avec la liste de noms et que la feuille soit simplement remployée, mais nous ne pouvons écarter l’idée que ces sept personnes étaient liées au règlement de l’affaire de Bernardi de Cabrera. Plus tard dans le registre, nous rencontrons une autre liste de ce genre293 ; nous y reviendrons.

2.2.5. Des récapitulatifs des faits reprochés à Bernat de Cabrera et au comte d’Osona (fol.158-189) datant de juin 1366.

Le troisième ensemble achève le registre du folio 158 au folio 189. Il est rédigé par une main à l’écriture alerte, petite et serrée, à l’encre sépia et complétée par de rares ajouts faits d’une encre noire et d’une écriture à peine différente, aux « tildes » plus arrondis294

. Les ratures ne sont pas rares et les autocorrections fort nombreuses, que ce soit sous forme de biffures ou d’ajouts interlinéaires. Il n’y a aucune rupture de foliotation, mais on observe parfois des interruptions et des blancs. Nous avons identifié trois parties selon les contenus.

2.2.5.1. Des folios 158 à 181 : à destination du roi, pourquoi le comte

d’Osona est transfuge

295.

Cela débute par « Senyor, transfuga es appelat en dret… » 296, puis l’exposé est rythmé par des mentions sans ambiguïté comme « E per tal, Senyor,… »297. Est-ce un écrit destiné à être présenté oralement ? Est-ce un mémoire destiné au roi ? La présentation peu soignée, avec parfois une écriture plus rapide et bien moins facilement lisible, suggère la première hypothèse.

On y décèle trois parties. La première veut démontrer que l’accusé s’est laissé capturer. Elle se clôt au folio 167 par un paragraphe annonciateur des presumpcions e indicis jamais développés. Dans la marge de ces folios, sont marqués par une encre très semblable à celle du corps du texte, des chiffres romains compris entre 3 à 34, dont il manque le 6, 10, le

293 Reg. 26, fol 184v. 294 Folio 184v, 185r et 185v. 295 XXXIII, p. 423-503. 296 XXXIII, p. 423. 297 XXXIII, p. 441.

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11 et le 12. La lecture ne révèle toutefois pas de folios manquants ; le sens de ces nombres nous échappe, peut-être font-il référence à un document de travail de l’auteur ? La seconde partie veut démontrer qu’alors qu’il aurait pu fuir, Bernat d’Osona ne l’a pas tenté et que, plus grave, il a non seulement conseillé Pierre I mais a voulu faire venir femme et enfants pour mieux lui inspirer confiance. Le folio 177r est marqué par un espace vide, le verso est en partie vierge. Cette sous-partie paraît inachevée. Il en est de même pour la troisième partie constituée de quatre folios pour quatre idées maîtresses: le comte d’Osona a voulu aider Pierre I à partir de mai 1366 (fol. 178) ; il a comploté avec lui la mort de l’infant Ferdinand et a dit du mal de Pierre IV (fol. 179) ; il a reçu des dons du roi de Castille durant les négociations de paix (fol.180 r) ; enfin, sur la fin, son attitude à Séville est clairement opposée aux intérêts aragonais (fol.180v). Les faits reprochés ne respectent donc pas la chronologie : l’ordonnance se veut thématique. L’auteur a examiné les témoignages avec soin et relevé – références à l’appui – ce qu’ils apportent. Il a recopié des extraits intéressants, tels quels, sans transposer parfois le style direct en style indirect. Nous reviendrons plus en détail sur la méthode utilisée dans la partie concernant la procédure.

Une indication chronologique est donnée : le témoignage de A. de Blanes est cité comme de febrer prop passat 298 ; il date du 27 février 1365. Par ailleurs, le travail utilise les témoignages et lettres des deux procès jusqu’au mois de juin 1366. Le second Procès a donc été lu jusqu’au folio 218 compris (Berthomeu Picho). Ce dossier a dû être composé dans l’été 1366.

Un fait est à noter : le rédacteur reprend deux folios d’une alia summa aux folios 179 et 180. Il s’agit d’arguments extraits de témoignages du Premier Procès et qui ont trait aux relations de Bernat de Cabrera et de son fils avec Pierre I. Tous les extraits sont donc antérieurs à juillet 1364 sauf les deux derniers, celui de Ramon de Vilanova, qui appartient toutefois au Premier Procès, et celui de Pere Eximenez de Lombiera, qui a disparu lors d’un toilettage299. Nous ne pouvons écarter l’hypothèse que ces deux folios seraient repris d’un récapitulatif –relacio- semblable réalisé pour le procès de Bernat de Cabrera en juillet 1364, dossier que nous n’avons pas dans notre dossier documentaire. Dans ce cas, soit l’auteur de ce travail l’a recopié et enrichi, soit il a repris son propre travail. La première hypothèse ne peut être écartée, dans la mesure où ces deux folios sont encore repris en janvier 1367 et rédigés par une main différente300. Dans la deuxième hypothèse, cela signifie que la personne chargée

298 XXXIII, p.463 ou fol.170r.

299 XXXIII, p. 493-498.

300

93

de la relacio en 1364 a reçu la mission de travailler à nouveau sur le dossier en été 1366. En tous les cas, les personnes chargées de ces récapitulatifs ont accès à ceux qui ont été réalisés préalablement. Ils doivent faire partie du dossier, puis de l’Archive royale.

2.2.5.2. Des folios 182 à 185 : Un récapitulatif en partie plus synthétique.

Sur un ton beaucoup plus neutre, l’objectif est de démontrer que le comte d’Osona est transfuge pour trois raisons clairement affirmées. Ainsi, Que la preso del comte d’Osona

laqual fo feta a Medes per le Rey qui fo de Castella sia stada voluntaria ço es que lo dit comte voluntariament se lexas pendre par que sien los indicis seguents probats per la inquisicio segons que deval se conte. Quinze indicis le confirment ; ici l’argument est privilégié, et les

témoignages sont parfois à peine cités. Par ailleurs, alors qu’il aurait pu fuir, il ne l’a pas fait (folio 184v). Enfin, il participait aux conseils du roi de Castille et dans les négociations, travaillait contre les intérêts du roi d’Aragon (fol 185). Il aidait donc Pierre I. À partir du verso du folio 184, les blancs apparaissent et une autre main assez semblable, d’une encre plus noire, apporte des compléments. Le ton est impersonnel, mais les documents utilisés pour ce récapitulatif, s’ils sont moins nombreux, ne sont pas différents de la partie précédente.

Il s’agit d’un travail contemporain du mémoire adressé à Pierre IV et nous pensons qu’il en synthétise le contenu.

2.2.5.3. Des folios 186 à 189 : Dels mals tractaments que En Bernat de