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Des actes recopiés ou recollés assez variés : folio 152 à 194

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II. La constitution des registres

2.1.8. Des actes recopiés ou recollés assez variés : folio 152 à 194

Le souci qui prédomine des folios 152 à 194 est d’être fidèle à l’ordre chronologique. Deux mains identifiables alternent pour recopier des actes variés sur un papier présentant un filigrane en forme de « H ». Quelques marques apparaissent : « H » au fol. 156, « I » au fol.176, « K » au fol.188. Sur cet ensemble tranchent les folios 167 et 168 qui y ont été insérés. 109 XXXII, p. 247. 110 XXXII, p.260. 111 XXXII, p.249. 112 XXXII, p.249-251. 113 XXXII, p.251-252. 114 XXXII, p.252-254. 115 XXXII, p.254-255. 116 XXXII, p.255-256. 117 XXXII, p.256-257. 118 XXXII, p.257. 119 XXXII, p.257-258. 120 XXXII, p.258-259. 121 XXXII, p.259-260. 122

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2.1.8.1. Des actes très disparates (fol. 152-167 et fol. 172-194)

Le corpus se signale par sa diversité :

- Deux témoignages reçus le 23 juin 1365 : le premier en catalan de Francesc Julia,

lancer barcelonais123, le second en latin d’un Castillan, Rodericus de Guitaria124

. Leur place est ambiguë. On pourrait croire qu’ils ont été reçus à Majorque. En effet, le folio 152 r débute par l’annonce de témoignages reçus de Majorque dans un cahier clos dont les sceaux ont été brisés par Francesc Formosa. Nous pensons toutefois que ce paragraphe constitue une « désannonce » qui concerne les dépositions précédentes. En effet, le premier témoin, neuf jours auparavant, était au Col de la Perche et vient auprès de la reine quasiment de la part de Bernich de Coharans, tandis que le second n’est pas du tout interrogé selon la méthode et la grille de chapitres utilisées dans le cahier précédent.

- Deux lettres envoyées à Éléonore, l’une par Francesc de Perellós le 26 septembre 1364 d’Avignon (au sujet de ce que lui a dit l’abbé de Fécamp, rapporté dans un style très direct)125 ; l’autre par Juan Ramírez d’Arellano le 22 mai 1365 (au sujet de la menace d’un débarquement du comte d’Osona en Catalogne)126

et versées en présence de Ferrarius Sayolli, secrétaire de la Reine à la requête de Pere Çacosta le 14 juillet 1365127.

- Le 19 juillet 1365, une déposition de Berenguer Dolius, damoiseau à la demande de la vicomtesse d’Illa, avec une lettre de celle-ci128. Elle transmet une correspondance envoyée par son mari le 15 avril. Nous lisons ensuite la déposition rédigée en latin de Martinus Aris de Savedra, un Castillan129 ;

- Le 28 juillet 1365, des pièces remises encore par Pere Çacosta : une lettre du 17 juillet 1365 des jurés de Valence et du lieutenant du vice-gouverneur de Valence relatant que le comte d’Osona, est devenu amiral d’une flotte castillane130

; deux lettres de Pierre IV datées des 17 et 18 juillet131 alors qu’il est au siège de Murviedro ; il craint un débarquement du comte d’Osona à Blanes ;

123 XXXII, p. 260-261. 124 XXXII, p. 261-262. 125 XXXII, p. 263-266. 126 XXXII, p. 266-267. 127 XXXII, p.263. 128 XXXII, p. 267-271. 129 XXXII, p.271. 130 XXXII, p.271-273. 131 XXXII, p. 274-277.

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- Une série de dépositions de l’automne 1365 de Pere Perdigo de Barcelone, trompeta, le 15 septembre132, de Jacme Julia de Barcelone133, barbier et Rodrigo Darica, Gascon du comté de Foix134 le 1er octobre, Jacme Rossell de Sancta de Vinyols le 21 octobre 1365135 recueillies

sobre les coses demunt dites et sobre les altres dejus scrites a ell demanadores, mais on ne

sait où ni par qui. Les faits concernent le commandement d’une estol confié à Bernat de Cabrera fils et son rôle dans la bataille navale du 2 juillet (1364) contre l’amiral Francesc d’Averso ;

- Une autre série, apportée par Jacme dez Puig, petitionarius du roi136 à Francesc Formose, notaire de ce procès, le 4 novembre 1365, rédigée en latin rapporte les réponses de Castillans à un questionnaire certes élaboré, mais non point toujours respecté strictement. L’algutzir de la reine Ramon de Planella et Francischus de Alda, licencié en droit, ont interrogé Ahim Coffen, juif de Cuenca137, Pere Gómez de Moya138, Lupus Ferrandi de Castro García139 et confronté les réponses du premier et du second les 20 et 21 octobre140 ;

- Le 5 novembre 1365, Pere Çacosta verse au dossier une lettre de Berenguer Morey, prisonnier aux mains des Castillans, lettre rédigée à l’intention de sa famille le 24 mai 1365 et dont un extrait ici recopié concerne le comte d’Osona141

.

- Après une interruption de deux folios, l’écriture reprend pour rapporter les témoignages en latin de Johannes Imperialis, citoyen génois le 15 novembre 1365142, en catalan du franciscain García Lorens143, et de Pere dez Coll de Vilajoyosa144 le 21 novembre 1365. On ignore les lieux et les officiers qui ont rapporté leurs paroles.

- Le 1er décembre 1365, Pere Çacosta dépose deux lettres, la première de Bernat de Cabrera envoyée au roi le 23 mars 1364 depuis Uncastillo145, la seconde de Charles de Navarre à Garcia López de Sesse le 19 mars 1364 écrite à Olite146.

132 XXXII, p.277-278. 133 XXXII, p.278-281. 134 XXXII, p.281-283. 135 XXXII, p.283-284. 136 XXXII, p. 284. 137 XXXII, p.285-288. 138 XXXII, p.289-292. 139 XXXII, p.292-293. 140 XXXII, p.293-295. 141 XXXII, p.295. 142 XXXII, p.301-302. 143 XXXII, p.303-304. 144 XXXII, p.304-305. 145 XXXII, p.305-306. 146 XXXII, p.306-307.

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- Le 8 décembre 1365, Marti Galego, d’Ayora dans le Royaume de Valence témoigne mais on ne sait où ni devant qui147.

- Le 14 décembre 1365, Ferrarius Sayolli, secrétaire de la Reine, reçoit la déposition de Gil de Moneçma de Barcelone, fils de Maria de Barcelone148, interrogé par Francescus Rome chevalier, chancelierdu roi en présence de Ramon de Villanova, trésorier, Berenguer de Relat et Pere Çacosta. L’interrogatoire est « dense », la mort d’Artal de Luna est « expliquée ».

- Le 17 avril 1366, est reçue la déposition du Castillan Diego Yevinge de Mendoça, déposition recueillie par Berenguer d’Abella et Ombert de Fonollet, algutzir du duc de Gérone à Barcelone149, en présence de Guillem de Solario , clerc de la cour du viguier de Barcelone (scriptor curie vicarii Barchinone). Nous sommes donc à Barcelone. Elle est rédigée en catalan. Le témoin réfugié depuis longtemps en Aragon puis en France, dit à un moment de sa déclaration avoir dû préciser qu’il est castillan. On peut donc penser qu’il maîtrise le catalan et que c’est dans cette langue qu’il dépose.

- À la suite, nous lisons une série de dépositions sobre les coses damunt dites et dejus

scrites150 : celles, le 27 février 1366 de l’onrat A. de Blanes151, damoiseau; le 13 mars 1366, celle de Johan Polo152, verguer du royaume de Valence; Roger Bernard de Foix153, vicomte de Castelbon et seigneur de Navailles, témoigne le 11 avril 1366 ; le noble Francesc de Sant Clement154, chevalier est interrogé le même jour sur trois articles contenus dans la déclaration de Pere Çacosta du 2 juillet 1364.

- Le 2 juin, dépose March de Sant Agosti, damoiseau de la Illa155. Il est allé voir le vicomte d’Illa à Séville et a échangé avec le comte d’Osona. Il rapporte des lettres ici reproduites. - Nous lisons ensuite une très longue série de témoignages d’hommes faits prisonniers

en Castille et libérés sans doute depuis qu’Henri de Trastamare, ayant vaincu Pierre I en mars 1366 gagne des territoires. Ces hommes ont aperçu le comte. Il s’agit de Barcelonais: Francesc Tintorer, marin, le 3 juin 1366156, Anthoni Perets, marin lui

147 XXXII, p. 307-308. 148 XXXII, p. 308-312. 149 XXXII, p. 312-315 150 XXXII, p. 316.

151 XXXII, p. 315-316, sans précision sur le prénom.

152 XXXII, p. 316-318. 153 XXXII, p. 319-321. 154 XXXII, p. 321-323. 155 XXXII, p. 323-329. 156 XXXII, p. 329-331.

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aussi157 et Lorenç Aulet, calfat158. Deux jours plus tard, c’est le tour de Jacme Julia, barbier159. Les paroles de Francesc Tintorer et de Jacme Julia incitent Jacme de Vallsicca, envoyé par le chancelier et le conseil du duc à obtenir des précisions le 4 juillet en présence de Guillermus Jordanus, procureur fiscal du conseil du duc, pour le premier, et de Pere Çacosta pour le second. Ces compléments sont rapportés, peut-être par la même main mais en plus petits caractères, de manière à entrer dans l’espace laissé avant la déposition suivante.

- Enfin, cet ensemble disparate s’interrompt par l’insertion le 5 juin d’une lettre de Pierre IV à son fils : elle s’accompagne d’un cahier scellé de témoignages de Calatayud et lui enjoint d’enquêter sur les fets del comte d’Osona per los quals

daquests dies vos manam que occupassets son comtat160. Il semble que depuis le printemps 1366, c’est au duc de Gérone de « gérer » l’affaire avec le conseil de personnes insoupçonnables161. Cette lettre précède le cahier scellé de Calatayud.

2.1.8.2. Les témoignages insérés de Tortosa (fol. 168 et 169)

Les folios 167 et 168 tranchent nettement. Ils sont d’un papier d’une qualité très médiocre, dont la largeur est inférieure d’un centimètre environ à celle du reste du volume. Ils présentent les dépositions reçues sur ordre du roi par Andreas de Viyes, à Tortosa le 15 janvier 1365, des Portugais Martinus Valacii, seigneur de Goys et de son fils Egidius162. Les faits concernent la conduite de Bernat de Cabrera et de Ramon Alemany de Cervelló lors des négociations de Murviedro aux mois de mai et juin 1362. On en vient à se demander si n’est pas un original de la déposition – rédigée en latin mais dont les dialogues sont restitués en aragonais163 – qui a été inséré dans le volume, en respectant non pas la date des témoignages mais la date de leur arrivée dans le dossier, date non précisée (mais en novembre 1365 vraisemblablement).

Cette quarantaine de feuilles qui couvre une année de procédure et de témoignages présente donc, à l’exception des folios 167 et 168, une cohérence du point de vue des mains qui ont recopié les actes dans l’ordre, semble-t-il, de leur arrivée et de leur enregistrement.

157 XXXII, p. 331-333. 158 XXXII, p. 333-335. 159 XXXII, p. 335-343. 160 XXXII, p. 343.

161 « E axi volem eus manam que façats per aquells savis qui en aço han cabut e qui no sien suspitosos… » XXXII, p. 343-344.

162 XXXII, p.296-301.

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Néanmoins, l’ensemble est fort hétéroclite, les lieux des dépositions ne sont pas toujours précisés. Serait-ce Barcelone, et on ne prendrait pas la peine de le préciser ? Serait-ce que le dossier grossissant, l’affaire lasse, l’attention s’érode et il serait moins bien rigoureusement tenu ? On perçoit des périodes plus intenses que d’autres : moments liés à la guerre des deux Pierre, aux batailles navales de juillet 1365 et moments liés au retour des prisonniers catalans. Les témoignages sont engrangés, Pere Çacosta y veille ; ils sont même parfois recoupés.

Néanmoins, derrière l’unité scripturale affichée, deux changements s’opèrent. Si Pere Çacosta reste omniprésent, le notaire en charge du procès depuis juin 1365 est désormais Francesc Formose ; ensuite, depuis le mois d’avril 1366, apparaît un personnel attaché au duc de Gérone.

2.1.9. Le quatrième cahier scellé provient de Calatayud: le « petit cahier »