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6. RÉSULTATS ET DISCUSSION

6.1.2 Développement de l’AAO en L2 de Raphael à travers le PEE d’une durée d’un

Tableau 11

Données thématiques tirées de la première entrevue du participant Raphael au T1

Le tableau 11 représente les thèmes et les sous-thèmes recueillis au cours de la première entrevue semi-structurée menée avec Raphael, notre second participant. Raphael, était un étudiant de 19 ans en première année de licence d’études internationales. Avant de participer au PEE, Raphael avait déjà un historique unique de contact avec la langue. Concernant son expérience de la culture anglophone, il a toujours été intéressé par les cultures anglophones comme celles d’Angleterre, d’Ecosse, et d’Irlande. Il a également voyagé à Oxford et Malte lors d’échanges linguistiques pendant les étés. D’autres expériences liées à l’anglais qu’il a vécu avant de participer au programme incluent l’écoute de musique anglophone en général et le visionnage de films provenant de pays anglophones. Avant de prendre part à l’étude, Raphael avait déjà vécu pendant un semestre dans le contexte de PEE de l’Université Bishop’s.

Il est à noter que le fait que Raphael avait déjà fait un semestre à l’Université Bishop’s avant de participer à notre étude, ainsi que ses voyages d’été à Oxford et Malte et son année passée en CEGEP québécois, ajoutent une nouvelle variable à notre étude puisque une expérience antérieure des PEE si importante peut avoir des conséquences sur les résultats de notre étude. L’impact de cette expérience antérieure à l’étude est discuté au cours de la partie Discussion de notre mémoire.

Durant l’entrevue au T1, il nous a expliqué apprécier la musique anglaise, en écoutant la plupart du temps. Il a présenté un intérêt tout particulier pour les accents anglophones de toutes sortes et ce, au travers de toutes sortes de musique. Vis-à-vis des films, il aimait tout particulièrement regarder les documentaires anglophones basés sur la politique internationale, ce qui était directement lié à son sujet de licence.

Concernant les raisons qui l’ont poussé à participer au programme, plusieurs sujets ont été soulevés. Tout d’abord, il nous a expliqué avoir appris l’existence des PEE par l’intermédiaire d’une amie de la famille qui connaissait quelqu’un ayant fait ses études à l’Université Bishop’s. Son frère avait lui-même pris part à un PEE au

Canada en 2005 et s’y était installé après ses études. Raphael était donc plus que familier avec le contexte québécois, ayant lui-même étudié au CEGEP de Sherbrooke pendant deux ans. Il était intéressé à venir à l’Université Bishop’s à cause du contexte d’immersion en langue anglaise que l’université offre, ainsi que par son architecture unique. Selon lui, l’Université Bishop’s est une petite université, permettant d’étudier l’anglais en L2 dans des classes plus petites. De plus, la motivation majeure l’ayant décidé à participer au PEE a été le fait qu’étudier et à la fois pratiquer l’anglais avec des locuteurs natifs est une expérience très enrichissante. Par la même occasion, être avec des locuteurs natifs partageant son sujet d’études lui permettait de parler de politique de manière authentique, la politique mondiale étant majoritairement influencée par la langue anglaise.

Concernant ses attentes personnelles vis-à-vis du programme, Raphael a pu décrire ses buts, les détails concernant sa motivation première à participer au PEE et les qualités personnelles qui lui sont propres pouvant l’aider à réussir. Vis-à-vis des buts voici ce qu’il a expliqué.

Extrait 4 : Raphael, première entrevue (le 9 février, 2016)

Raphael (R): My goal it’s, firstly it’s, honestly, it’s for my future, because I

would work, why not in a international organisation, like the United Nations, or in Europe, in European, and it’s an important point to learn English

Ici, il explique qu’il aimerait pouvoir apprendre l’anglais de manière à obtenir un emploi au sein d’une organisation internationale, telle que l’Organisation des Nations Unies. L’apprentissage de l’anglais est donc primordial pour arriver à atteindre ce but. Il a également exprimé l’envie de vivre dans un pays anglophone pour permettre à ses futurs enfants d’avoir l’opportunité d’apprendre l’anglais très tôt. Sa participation à ce PEE a été un choix personnel (choix interne). Selon lui, sa plus grande qualité pouvant l’aider à atteindre les buts qu’il s’est fixé a été son ambition.

Concernant ses connaissances sur le Canada avant de venir y étudier, il a avoué avoir entretenu certaines idées préconçues. Par exemple, il pensait que les canadiens et les français étaient très similaires à cause de la langue française qu’ils ont en commun, et que le Canada et les États Unis étaient également très similaires. Cependant, à son arrivée, Raphael a découvert certaines réalités qui s’opposaient à certaines de ses croyances sur le Québec, à savoir, la population ne vivait pas dans la forêt comme il le croyait précédemment.

Concernant les influences qui lui permettraient d’évoluer au sein d’un milieu anglophone, Raphael a exprimé l’importance de certains lieux lui permettant de se concentrer d’avantage sur son usage de la langue. Il a dit apprécier parler en anglais à la bibliothèque de l’université. Raphael a également expliqué que certaines personnes étaient plus importantes que d’autres dans son évolution orale, tels que parler avec des locuteurs non natifs de l’anglais de manière à perfectionner son anglais sans pour autant être jugé par des locuteurs ayant parlé l’anglais toutes leurs vies. Enfin, selon lui, le sujet qui l’influençait le plus à parler anglais était la politique.

Tableau 12

Données thématiques tirées de la deuxième entrevue du participant Raphael au T2

Le tableau 12 représente les thèmes et les sous-thèmes recueillis au cours de la seconde entrevue semi-structurée menée avec Raphael. Lors de cette deuxième entrevue, Raphael nous a parlé en détails des changements ayant eu lieu depuis notre dernière rencontre. Il a dit qu’il écoutait toujours de la musique anglophone dans des lieux fréquentés par des anglophones, ceci lui permettant d’être instantanément dans l’état d’esprit de parler en anglais pour parler avec ces amis anglophones sans avoir à traduire ce qu’il désirait leur dire du français à l’anglais. Ses expériences avec les films anglophones avaient également évoluées, puisqu’il avait commencé à ne regarder des films qu’en anglais.

Concernant les changements ayant eu lieu pendant le programme, il a mis une grande emphase sur les points fondamentaux étant ressortis du programme afin d’atteindre ses buts, expliquant que le vocabulaire en politique en anglais et en français est très similaire, ce qui lui donnait une longueur d’avance sur les autres concernant ces acquis sur le sujet. De plus, certaines classes à l’université sont plus petites et sont composées de moins d’étudiants, aidant ainsi à la pratique de la langue. Durant le dernier semestre, il avait peur de ne pas pouvoir prononcer correctement les mots qu’il désirait exprimer. Au moment de l’entrevue, il se sentait beaucoup plus confortable concernant son aisance à l’oral. Cependant, il avait également souligné la présence de certaines points négatifs ayant pris place durant le PEE. Un de ces points a été le fait que certaines classes à l’université comptaient trop d’étudiants, ce qui posait problème pour pratiquer la L2 à l’oral.

Après avoir passé plus de temps en contexte de PEE, Raphael s’est également rendu compte de certaines différences entre lui et les autres étudiants étrangers. Principalement, la différence qu’il a pu noter a été la différence entre les dialectes de l’anglais que différents étudiants étrangers ont appris. Beaucoup d’étudiants canadiens ont, selon lui, appris un anglais beaucoup plus proche de l’anglais des États-Unis, alors que les étudiants venant des pays d’Europe, ont appris un anglais plus proche de celui existant en Angleterre.

Raphael a également découvert qu’il avait subi un changement d’état d’esprit en étant en contact avec une culture anglophone de façon authentique. Il expliquait qu’avant de participer au programme, il pensait que les cultures québécoise et française étaient similaires. Mais au moment de la seconde entrevue, il a commencé à penser que la langue française était très différente entre les deux pays, et leurs valeurs étaient également différentes. Une nouvelle rencontre a considérablement changé la façon dont il communiquait en L2 avec d’autres locuteurs de la langue. Raphael nous a révélé avoir rencontré une étudiante venant de Colombie qui étudiait également pour obtenir une licence en études internationales. Parler avec elle lui a permis de passer un jour par semaine à parler exclusivement en anglais.

Concernant ses gains personnels à la participation au programme, il exprimait avoir appris plus de vocabulaire lié à sa discipline au travers de la lecture et avoir profité d’opportunités de conversations avec d’autres étudiants en politique.

Extrait 5 : Raphael, deuxième entrevue (le 11 mars, 2016)

Raphael (R): So for me, for the first semester, it was the best to learn English

and to learn more words, to have a better vocabulary, firstly because it’s a

book, so you know it has the correct vocabulary, it’s not the words you use when you speak with someone.

Il disait s’investir activement de façon personnelle, mais il a également laissé d’autres étudiants le guider pour s’améliorer en anglais. Raphael connaissait les ressources qui étaient à sa disposition et les utilisaient de façon stratégique et réfléchie. Ces ressources incluaient un traducteur universel et son ordinateur, qu’il utilisait lorsqu’il rencontrait des mots inconnus. Il a également expliqué aimer parler avec des locuteurs non natifs de l’anglais se sentant plus proches d’eux. Parlant des qualités lui permettant d’évoluer, il expliquait aimer s’investir dans l’apprentissage de la langue et aimer parler anglais même avec des étudiants français.

Enfin, concernant les influences l’aidant à développer son aisance à l’oral, il a exprimé que les lieux où il se sentait le plus apte à parler la langue étaient à la bibliothèque, ainsi que dans son appartement. Les personnes l’influençant le plus à parler en L2 étaient ses professeurs d’origine anglaise et ses amis internationaux, et le sujet qui l’influençait le plus était l’entreprenariat, sujet directement lié à sa licence.

Tableau 13

Données thématiques tirées de la troisième entrevue du participant Raphael au T3

Le tableau 13 représente les thèmes et les sous-thèmes recueillis au cours de la troisième entrevue semi-structurée menée avec Raphael. Lors de notre troisième entrevue, Raphael nous a parlé des changements ayant eu lieu pour lui après ce semestre en PEE. Concernant son historique de contact avec la langue, il a expliqué avoir fait de grands progrès dans sa compréhension des paroles provenant des chansons anglaises qu’il écoutait, et aimait s’exercer à traduire les paroles en français pour être sûr de savoir ce qu’elles signifiaient. Écouter de la musique en anglais lui permettait de penser automatiquement en anglais. Son expérience en lien avec les films avait cependant changé, puisqu’il n’avait plus le temps d’en visionner, passant la plupart de son temps à réviser pour les examens de fin d’année. Malgré cela, il a tenté de garder un peu de temps pour se distraire et a participé à une course de moto des neiges.

Concernant les changements ayant eu lieu pendant le programme, il nous a expliqué qu’il avait atteint une plus grande ouverture d’esprit concernant les différences existant entre les cultures. De plus, il s’est rendu compte qu’il avait une plus grande confiance en lui-même et en son potentiel linguistique à parler en anglais en face d’une audience. Il s’est également exposé à plus d’opportunités d’interaction par l’intermédiaire des travaux de groupes, des lecteurs et des cours, tous offerts en anglais. Son investissement de plus en plus important, lui a permis d’adopter un regard critique sur les autres étudiants étrangers. Selon lui, certains étudiants avaient un meilleur anglais oral que lui, comme par exemple son amie colombienne. Selon lui, les étudiants européens connaissaient plus de choses sur la culture générale que les étudiants anglophones. Cependant, Raphael ne voyait pas de grandes différences entre les étudiants étrangers. Il pensait au contraire qu’ils étaient tous un peu pareil même si provenant de pays et cultures différentes.

Raphael a subi une nouvelle évolution de son état d’esprit concernant le Canada. A son arrivée, il pensait que le Canada était formé de deux cultures différentes, une anglaise et une française. Mais au moment de notre troisième entrevue, il s’est rendu

compte, de par l’avènement du nouveau premier ministre, Justin Trudeau, que le Canada était en fait un pays bilingue, construit non pas par deux cultures différentes, mais par une culture bilingue.

Concernant ses gains personnels à la participation au programme, il exprimait avoir gagné une plus grande facilité de compréhension concernant les nouveaux mots rencontrés. Selon lui, ce qu’il lisait était plus logique, l’ordre des mots différent du français à l’anglais lui ayant posé problème au début du programme.

Extrait 6 : Raphael, troisième entrevue (le 26 avril, 2016)

Raphael (R): Now, I know that when I’m reading something I understand

more. It’s easier, because I have more vocabulary and now it’s more logical to

see and to read an English sentence you know the difference between the

orders of the words is not the same between French and English sometimes

when I’m reading an English sentence, that’s logical that the order is like that.

Il a également déclaré s’investir seul dans la plupart des activités qu’il entreprenait. Cependant, lors de notre dernière entrevue, il a lui aussi, comme Gabriel avant lui, exprimé l’importance de pouvoir effectivement s’investir personnellement dans l’expérience du PEE, mais qu’il était également important de laisser les autres l’influencer à s’améliorer. Parlant des qualités lui ayant permis d’évoluer tout au long du programme, il expliquait qu’être ouvert d’esprit lui avait été très utile, et son intérêt pour la découverte des gens et des cultures différentes, la amené à entreprendre des conversations avec des gens qu’il ne connaissait pas

Concernant les nouvelles connaissances qu’il avait acquises sur la culture canadienne il a avoué qu’avant le programme, il était plus intéressé dans l’idée d’un Québec complètement français. Mais depuis qu’il avait participé au PEE, il s’est mis à réaliser

que le fait de ne pas avoir deux langues dans la culture canadienne pourrait être un détriment à la riche culture du Québec.

Enfin, concernant les influences l’aidant à développer son aisance à l’oral, il a exprimé qu’il se sentait confortable pour parler en anglais partout. Les personnes l’influençant le plus à parler en L2 étaient des personnes qui n’étaient pas des natifs de l’anglais, et les sujets qui l’influençaient le plus étaient la politique, l’histoire et la géographie, sujets directement liés à sa licence.

6.1.3 Développement de l’AAO en L2 de Hagiel à travers le PEE d’une durée