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4. REVUE DES ÉCRITS

4.2 Études portant sur les effets du contexte d’apprentissage dans le

4.2.2 Étude portant sur les effets d’un apprentissage langagier en immersion dans

apprenants en L2

Martinsen et al. (2011) ont tenté d’examiner si les apprenants vivants en maisons de langue étrangère font plus usage de la L2, et s’ils font preuve d’un développement langagier plus important que ceux que les apprenants étudiant exclusivement en contexte formel de classe de langue font. Pour ce faire, Martinsen et al. ont fait usage d’un échantillon de 78 apprenants, la moitié vivant en hébergement en maison de langue étrangère, l’autre moitié apprenant seulement par l’intermédiaire d’enseignement formel. Les instruments de collecte de données utilisés ont été : un pré-test ACTFL (American Council on the Teaching of Foreign Languages) de compétence linguistique ; une entrevue OPI (Oral Proficiency Interview) au premier mois, et sept mois après lors de l’année scolaire, faites par téléphone par des interrogateurs certifiés par ACTFL et corrigées par d’autres correcteurs. Les données résultant de ces outils suggèrent que les apprenants en hébergements linguistiques parlent plus leur L2 que les autres.

En conclusion, l’étude de Martinsen et al. (2011) indique que vivre en hébergement linguistique peut amener à des gains linguistiques plus importants que ceux apportés par l’enseignement formel. Les apprenants en hébergement semblent également avoir acquis une plus grande confiance en eux dans l’usage de la L2. Tous types d’étudiants ont bénéficié de leur temps en hébergement en langue étrangère, et ont apprécié l’opportunité d’utiliser la L2 dans différents contextes et situations avec des locuteurs

natifs et non-natifs. De plus, ces contextes sont également une alternative budgétaire non négligeable au cout élevé des programmes à l’étranger.

Concernant notre étude, les recherches de Martinsen et al. (2011) expriment l’idée que nos participants prenant part à un PEE pourront avoir des opportunités de pratique à l’oral en L2, non seulement dans le contexte officiel de leur programme d’études à l’étranger, pendant les cours données à l’université anglophone à laquelle ils sont inscrits, mais également lors d’échanges oraux avec leur compagnons de chambrés ou colocataires, pouvant être qualifiés de plus banales et simplistes dans le contexte de leur propre lieu d’hébergement. Ces échanges seront d’ailleurs d’une grande importance dans le développement de leur AAO, puisqu’ils constituent des occasions de pratique mettant les participants dans un climat de confiance et situées dans un milieu familier, leur habitat.

Ces occasions de pratiquer en L2 dépendront cependant des situations d’hébergement spécifiques à chaque participant et de leur investissement dans l’optique de profiter de ces opportunités pour améliorer leurs compétences linguistiques. De plus, l’étude de Martinsen et al (2011), souligne un facteur motivationnel jusqu’alors non mentionné par les autres études, à savoir l’importance de la variable monétaire, le prix variable des activités, opportunités de pratique, voyages et mêmes des études, qui pourrait grandement influencer la production et le développement des apprenants en PEE, ainsi que leurs interactions avec la communauté de la L2 choisie.

4.2.3 Étude portant sur les effets d’un PEE sur le développement de la compétence orale en L2 des participants

Au travers de son étude, Du (2012) a tenté d’acquérir une plus grande compréhension du développement du langage oral lors de programmes d’études. Du a donc recruté 29 participants inscrits à un programme à l’étranger. Tous les participants ont été soumis aux mêmes instruments et ont signé un contrat de respect de la langue, les

faisant promettre d’utiliser la langue étudiée en tout temps pendant le programme. Ils ont rempli un questionnaire avant et après le programme à l’étranger et un test de lecture par ordinateur pour recueillir plus d’informations sur leur niveau dans la langue ciblée, classant les élèves en termes des lignes directrices de l’ACTFL, de novice bas, à supérieur.

Enfin, l’outil le plus important était un ensemble de quatre sessions d’entrevues de 25 minutes avec chaque étudiant, une fois par mois uniquement en chinois, soit la L2 dans cette étude. Du a constaté l’augmentation significative de trois mesures de l’aisance (le nombre de caractères représentant les syllabes parlées par les étudiants pendant une durée de deux minutes dans chaque enregistrement; le nombre total de caractères parlés par les étudiants par minute après avoir effacé les réponses de l’interlocuteur; et le cycle de parole le plus long dans un segment de 2 minutes) entre la première et la quatrième entrevue. Cela indique que les études à l’étranger ont aidé à développer l’aisance orale en langue étrangère. De plus, les statistiques ont montré que les participants ayant respecté le contrat de respect de la langue ont été ceux ayant fait les plus grands progrès en aisance.

En conclusion, l ‘étude de Du (2012) a souligné qu’un contrat de respect de la langue a été un outil de qualité pour encourager, et parfois même, obliger les apprenants à utiliser la L2 le plus efficacement possible. Cependant la variable « time on task » semble être la plus propice pour faire une différence dans le développement l’aisance des apprenants. La participation à un PEE semble indiquer l’intérêt des participants à apprendre la langue et pourrait provenir d’un besoin de préserver un sentiment sécuritaire ou préserver leur propre identité culturelle.

Concernant notre étude, les recherches de Du (2012) soulignent un nouvel élément qu’il est important de prendre en considération dans l’analyse des données concernant nos participants : l’importance de la variable « time on task », ou le temps passé sur la tâche. Ce principe consiste en l’importance de parler dans la L2 en continuité lors

d’une interaction, ou d’une activité avec des locuteurs natifs de la L2 ou non, pour créer un sens d’habitude dans l’usage de la langue et acquérir une aisance plus prononcée dans le L2. Plus les apprenants respecterons le « time on task », plus ils seront à même de développer leur AAO, misant ici sur la qualité des interactions avec des locuteurs natifs au lieu de la quantité. De plus, l’étude de Du (2012) met en évidence la possibilité que les apprenants sentant leur identité culturelle personnelle menacée par une autre langue, décident de participer à un PEE dans le but d’obtenir un certain contrôle sur la langue spécifique en l’apprenant et ainsi sécurisant leur propre identité en maitrisant la langue qu’ils ressentaient comme une menace.

4.3 Études portant sur les liens entre la motivation et le