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7. DISCUSSION GÉNÉRALE

7.1 Développement de l’AAO en L2 au cours du PEE d’un semestre

7.1.3 Conclusion de section

En conclusion, de manière quantitative, les résultats de la présente étude ne peuvent pas suggérer que la durée d’un PEE d’un semestre semble être suffisante pour observer une forte amélioration du degré d’AAO chez les apprenants français de

l’anglais en L2. En effet ils ne montrent pas que les participants ont développé leur degré d’AAO en anglais L2, et présentent au contraire une diminution des résultats pour chaque mesure de l’AAO pour les 7 mesures utilisée dans le contexte, spécifiquement le DP, la LME et la PTP. Cependant, de manière qualitative, les données thématiques de notre étude, nous ont permis de formuler une explication concernant cette disparité liée à nos résultats quantitatifs. Elles nous ont permis de constater que les résultats de notre étude ne contredisent pas les résultats des autres études mentionnées seulement de manière quantitative, notre analyse qualitative des données thématiques récoltées et notre comparaison de résultats avec les autres études soulignant que nos participants ont eu plusieurs expériences linguistiques à long terme antérieures à celle présentée dans notre étude. Cela en soi peut expliquer qu’ils ont déjà eu des acquis lors de ces autres immersions au point qu’un semestre de plus ne change pas énormément le développement de leur AAO.

Ces résultats montrent l’importance de pouvoir compléter des données quantitatives, seulement basées sur des faits, avec des données qualitatives, ouverte à l’opinion et au jugement subjectif du chercheur, les unes pouvant expliquer les résultats des autres.

7.2 Utilisation de la L2 par les étudiants en dehors de la classe

La deuxième question de recherche proposée dans la présente étude était une question en deux parties. La première partie cherchait à déterminer quel était le degré d’utilisation de l’anglais en L2 par les étudiants en dehors de la classe au cours de leur participation. La deuxième partie tentait de déterminer si un lien existait entre le degré d’utilisation de la L2 par les étudiants en dehors de la classe et leur type d’orientation motivationnelle, qu’elle soit intégrative ou instrumentale. Afin de couvrir l’ensemble de nos résultats, nous répondrons à la deuxième question de recherche en deux parties, en nous intéressant tout d’abord aux données descriptives collectées au travers des questionnaires de contact avec la langue partie remplis par

les apprenants à la fin de chaque semaine au cours du semestre. Par la suite, nous prendrons part à la réponse à la seconde partie de la question en mettant en lien les données récoltées au travers des questionnaires de contact avec la langue et les données tirées des sous-échelles motivationnelles du questionnaire sur les participants, prescrites au début (T1) et à la fin (T3) du PEE.

7.2.1 Calcul du degré d’utilisation de la L2 par les étudiants en dehors de la classe

Pour déterminer le degré d’utilisation de la L2 par étudiants en dehors de la classe pendant le PEE, il est important de rappeler que les profils, ou questionnaires, de contact avec la langue étaient composés de 10 items, expliquant chacun une des raisons amenant les participants à parler en dehors de la classe. Ces items étaient rangées par ordre d’importance (v. tableau 23), le plus élevé étant « parler anglais avec les natifs ou les locuteurs parlant l’anglais couramment », item 1 à une moyenne de 17.99 heures par semaine, et le moins élevé étant « lire des magazines en anglais », item, à une moyenne de 0.73 heures par semaine. La somme de ces items représentait le nombre d’heures par semaine durant lesquelles les étudiants participaient à des activités orales, de lecture, et d’écriture en anglais en dehors de la classe. Les réponses des étudiants sur les profils de contact ont présenté des scores allant de 17 à 129.44 heures par semaines (selon le tableau 22), la moyenne (M) étant de 63.95 heures par semaine et l’écart-type (ET) étant de 12.44 heures par semaine.

Comme présenté dans le tableau 23, les trois items les plus élevés sur le profil de contact étaient « Parler anglais avec les natifs ou des locuteurs parlant l’anglais couramment » (Item 1; M = 17.99, ET = 8.95), « Écouter de la musique en anglais » (Item 8; M= 10.50, ET = 3,73), « Écrire des courriels, Écrire sur les réseaux sociaux, et écrire des messages par téléphone en anglais » (Item 10; M = 8.67, ET = 5.38). Les trois items les moins élevés étaient « Regarder la télévision (TV Internet/Youtube/Huu/HBO/Netflix) et Écouter la radio (Radio internet inclus) en

anglais » (Item 6 ; M = 2.56, ET = 1.98), « Lire des journaux en anglais » (Item 2 ; M = 0.83, ET = 0,72), « Lire des magazines en anglais » (Item 4 ; M = 0.73, ET= 0.28).

Les résultats observés pour les questionnaires de contact avec la langue remplis toutes les semaines au cours du PEE indiquent que les participants ont pris part à ces activités 63.95 heures par semaine en moyenne (M= 63.95, ET=12.44). Ces résultats montrent que la plupart des participants ont profité de leur participation au PEE d’un semestre pour parler en anglais en dehors de la classe et interagir avec la culture de la L2. Le fait que l’item le plus élevé sur le questionnaire de contact était l’item « Parler anglais avec les natifs ou des locuteurs parlant l’anglais couramment » suggère que les apprenants ont investi une grande partie de leur temps à communiquer avec des locuteurs natifs de l’anglais. Les réponses des apprenants concernant l’item 1 allaient de 0 à 40 heures par semaine. Ce résultat suggère que, même si les étudiants étaient très concentrés sur l’utilisation de la langue au travers de conversations, il y avait certaines semaines durant lesquelles les participants non pas pris avantage de l’opportunité d’être en PEE pour prendre part au type d’interactions permettant le développement de l’AAO.

Ces résultats appuient directement l’étude d’Hernandez (2010) qui a observé le degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe pour 20 apprenants américains étudiant l’espagnol en L2 au cours de PEE d’un semestre en Espagne. De façon spécifique, cette étude a démontré que les apprenants prenant part aux items tels que l’item 1 « Parler dans la L2 avec les natifs ou des locuteurs parlant la langue couramment » seront plus à même de participer au type d’interaction qui permet le développement de la compétence orale. Son étude présentant une moyenne d’heures par semaine de 60.98 heures et des scores pour l’item 1 de 3.5 heures à 42 heures par semaine et une moyenne d’item de 16.80 heures par semaine.

Comme nous l’avons souligné, le degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe pour nos trois participants à une moyenne de 63.95 heures par semaine avec un

minimum de 17 heures en moyenne et un maximum de 129.5 heures en moyennes par semaine (v. tableau 20). Toutefois, bien que notre étude confirme les résultats de celle d’Hernandez (2010) présentant les items tels que « Parler anglais avec les natifs ou des locuteurs parlant l’anglais couramment » comme étant de grande qualité dans le développement de l’AAO en PEE, il est important de se rappeler que le fait d’avoir des opportunités à disposition et participer à un PEE ne font pas tous, et que le degré de développement atteint par un apprenant dépendra de son propre investissement.

7.2.2 Lien entre le type d’orientation motivationnelle (intégrative ou instrumentale) et le degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe

Afin de répondre à la deuxième partie de la question, maintenant que nous avons défini le degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe, il nous fallait définir le type d’orientation motivationnelles des apprenants, soit intégrative, soit instrumentale. Pour ce faire nous avons fait usage du questionnaire sur l’apprenant, dont la deuxième partie était un questionnaire composé de 13 items, mesurés au travers de deux sous échelles motivationnelles, une intégrative, de 9 items, et une instrumentale, de 4 items. Ce questionnaire a été administré aux apprenants au début du PEE (T1) et à la fin du PEE (T2) de manière à évaluer les changements d’orientation motivationnelle prenant place au cours du PEE. Lorsque les scores sur les sous échelles ont été calculés, les scores des étudiants sur la sous-échelle de motivation intégrative, comme présentés dans le tableau 24 (score maximum = 27), allaient de 20 à 27 au T1, et de 22 à 27 au T3. Les scores des étudiants sur la sous- échelle de motivation instrumentale, comme présentés dans le tableau 24 (score maximum = 12), allaient de 8 à 12 au T1, et de 6 à 12 au T3.

Les statistiques descriptives décrites précédemment ont confirmé que les participants au PEE ont étudié l’anglais en L2 pour des raisons à la fois intégratives et instrumentales. Les étudiants ont reporté avoir un « Désir d’utiliser l’anglais lors de voyages dans des pays anglophone » (Item 1), un «Désir de pouvoir utiliser l’anglais

avec ses amis et connaissances anglophones » (Item 5), un « Désir de pouvoir parler plus de langues que seulement l’anglais » (Item 6), ils « Pensent que l’apprentissage de l’anglais fait partie d’une éducation complète » (Item 9) et montre un «Désir de pouvoir communiquer avec des locuteurs anglophones natifs » (Item 12). Ces 5 items de motivation intégrative ont été présentés comme étant les 5 raisons les plus importantes concernant l’apprentissage de l’anglais en L2 au T1.

Par la suite, concernant le T3, les étudiants ont reporté avoir un « Désir d’utiliser l’anglais lors de voyages dans des pays anglophone » (Item 1), « Pensé que l’anglais sera utile dans sa carrière future » (Item 4), avoir un « Désir de pouvoir parler plus de langues que seulement l’anglais » (Item 6), un « Désir d’apprendre des autres cultures pour pouvoir mieux comprendre le monde dans lequel il/elle vit » (Item 7), « Pensé que l’apprentissage de l’anglais fait parti d’une éducation complète » (Item 9) ainsi qu’un « Désir pouvoir communiquer avec des locuteurs anglophones natifs » (Item 12). Ces 6 items ont été présentés comme étant les six raisons les plus importantes concernant l’apprentissage de l’anglais en L2 au T3. Les items 1, 6, 7, 9 et 12 étaient des items de motivation intégrative et l’item 4 était un item de motivation instrumentale.

Comparant les items les plus élevés sur les sous-échelles de motivation intégrative et instrumentale entre le T1 et le T3, il est important de noter, que bien qu’un item de motivation instrumentale apparaissait au T3, l’item 4, les autres items étaient tous des items de motivation intégrative. Les items de motivation intégrative, 1, 6, 9 et 12 sont présents tout au long du PEE, du T1 au T3, montrant l’importance constante de la motivation intégrative pour tous les participants tout au long du PEE.

Ces résultats appuient directement l’étude de Hernandez (2010) qui a observé un degré d’orientation motivationnelle d’ordre intégratif très important parmi toutes les

raisons amenant les participants au PEE d’un semestre de son étude à apprendre l’espagnol en L2. De façon spécifique, cette étude a démontré que les étudiants prenant part au PEE, sont motivés par des raisons à la fois intégratives et instrumentales concernant leur apprentissage de l’espagnol en L2, bien qu’ils aient présenté un intérêt d’apprentissage intégratif un peu plus élevé en moyenne.

Concernant la possibilité de l’existence d’un lien entre les types d’orientations motivationnelles (intégrative ou instrumentale) et le degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe, nous avons dû comparer ces deux variables au travers des tableaux 22 et 24. Les résultats des tableaux 25 et 26 ont souligné l’importance des items liés à l’orientation motivationnelle intégrative, mais également de ceux liés à l’orientation motivationnelle instrumentale. Les résultats du tableau 22 présentent les participants Hagiel et Gabriel comme étant les deux participants ayant les degrés d’utilisation de la langue les plus importants, avec un maximum respectif de 129.5 heures et 109 heures par semaine d’’utilisation de la L2 en dehors de la classe, contre 74 heures maximum pour Raphael.

Le tableau 24, quant à lui, démontre une grande importance de la motivation intégrative pour les participants Hagiel et Gabriel présentant un score de 27/27 sur l’échelle intégrative au T1 et au T3 pour Hagiel, et un score de 25/27 au T1 et de 24/27 au T3 pour Gabriel, contre un score de 20/27 au T1 et de 22/27 au T3 pour Raphael. De façon surprenante, le score maximum de 27/27 de Hagiel sur l’échelle d’orientation motivationnelle intégrative, qui est le plus élevé parmi les participants, coïncide avec le score le plus élevé du nombre d’heures d’utilisation de la L2 en dehors de la classe (129.5 heures) également obtenu par Hagiel. Cependant, ce nombre d’heures d’utilisation de la L2 coïncide également avec le score de Hagiel sur l’échelle d’orientation motivationnelle instrumentale, de 12/12 au T1 et au T3. Gabriel quant à lui, a obtenu le second score le plus élevé sur l’échelle intégrative avec un score de 25/27 au T1 et de 24/27 au T3, ce qui coïncide avec le second score

le plus élevé du nombre d’heures d’utilisation de la L2 en dehors de la classe (109 heures) également obtenu par Gabriel. Cependant, mise à part ce lien positif existant entre l’augmentation de l’orientation intégrative et l’augmentation du nombre d’heures d’utilisation de la L2 en dehors de la classe, il est important de noter que l’orientation instrumentale est également présente dans le cas de Gabriel, avec des scores de 8/12 au T1 et 6/12 au T3. Raphael, quant à lui, a obtenu le score le moins élevé, à la fois sur l’échelle d’orientation motivationnelle intégrative au T1, 20/27 et au T3, 22/27, et également concernant le score du nombre d’heures d’utilisation de la L2 en dehors de la classe, avec 74 heures. Dans son cas, l’orientation motivationnelle prédominante était donc l’orientation instrumentale.

Pour résumé, il nous faut prendre compte du nombre d’heures non négligeable d’utilisation de la L2 en dehors de la classe obtenu par Hagiel (129.5 heures maximum par semaine) ainsi que par Gabriel (109 heures par semaines). Ils ont tous deux eu une orientation motivationnelle intégrative élevée et une orientation motivationnelle instrumentale élevée dans le cas de Hagiel, et moyenne dans le cas de Gabriel, comparé à Raphael (74 heures maximum par semaine) qui a démontré une orientation motivationnelle instrumentale prédominante. Bien que le petit nombre de participants ne permette pas de généraliser, les données récoltées suggèrent qu’il pourrait exister un lien positif entre l’augmentation de la présence de l’orientation motivationnelle intégrative chez les apprenants et l’augmentation du degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe. Il ne faut cependant pas négliger la présence de l’orientation motivationnelle instrumentale dans le cas de Hagiel et Gabriel, même si moins présente que l’orientation intégrative, qui semble toute de même également jouer un rôle dans l’augmentation du degré d’utilisation de la L2.

7.2.3 Conclusion de section

En conclusion de cette section, les résultats de la présente étude suggèrent que le degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe pour nos trois participants à une moyenne de 63.95 heures par semaine, une utilisation de la L2 majoritairement influencée par les items tels que « Parler anglais avec les natifs ou des locuteurs parlant l’anglais couramment », ces items pourraient être de grande qualité dans le développement de l’AAO en PEE. Il est important de se rappeler que le fait d’avoir des opportunités à disposition et participer à un PEE ne fait pas tout, et que le degré de développement atteint par un apprenant dépendra de son propre investissement. De plus, se basant sur les liens forts existant entre l’augmentation du degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe des participants Gabriel et Hagiel, et le fait que chacun d’eux était fortement motivé de manière intégrative comparé à Raphael, les résultats de la présente étude semblent suggérer qu’il existe un lien positif entre l’augmentation de l’orientation motivationnelle et l’augmentation du degré d’utilisation de la L2 en dehors de la classe. Cependant, ces résultats ne peuvent pas être généralisés du fait d’un échantillon de participants trop petit.

7.3 Le type d’orientation motivationnelle des participants et leur