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3. Innovation et risque

3.1. Définition et typologie du risque

- Apport direct de capitaux : Globalement, les apports de fonds propres et les prêts publics sont les moyens les plus utilisés pour renforcer le capital-risque dans une Economie. L’Etat peut donc dans ce cas, soit investir dans des sociétés privées de capital-risque ou créer son propre fonds de capital-risque.

- Incitations financières : La plupart des Gouvernements de la zone OCDE garantissent les prêts consentis aux petites Entreprises par les Institutions financières. En cas de défaillance, la perte encourue par le prêteur se limite au montant du prêt non couvert par cette garantie. Les banques sont dans ce cas fortement encouragées à financer les petites Entreprises ayant des projets viables mais qui ne sont pas toujours en mesure de remplir les obligations de caution habituellement imposée.

- Incitations fiscales : Pour réduire le coût des investissements de haute technologie, les Gouvernements peuvent aussi mettre en place des incitations fiscales. Les plus courants de ces instruments sont les réductions d’impôts pour les investisseurs.

3. Innovation et risque

3.1. Définition et typologie du risque

Le risque est une notion omniprésente, employée dans tous les domaines et accolée à tous les adjectifs tels que le risque technologique, le risque écologique, le risque sanitaire, population à risque…… Alors que veut-on dire par le mot risque?

Selon la définition classique de Larousse signifie le risque comme étant un danger, un inconvénient plus au moins probable auquel on est exposé172.

Selon Giard considère que la risque est un construit subjectif qui n’est pas toujours probabilisable173. Pour cela plusieurs auteurs174 se sont intéressés à la question du risque, nous pouvons citer Schumpeter J.A qui a favorisé le rôle de l’entrepreneur dans la prise des risques liés à l’innovation. Il explique que l’entrepreneur est considéré comme un moteur de l’activité

170

Ministère français de l’Industrie. Financement de l’innovation technologique. L’incertitude structure. Les sources de financement de l’innovation. Dossier 2 – Synthèse. Ministère de l’Industrie – France. Disponible sur <http://www.industrie.gouv.fr/observat/bilans/pdf/dpssier.pdf> (consulté le 24/06/2013).

171 Robert Beaudoin et Josée St-Pierre. Financement de l’innovation dans les PME : Une recension récente de la littérature. Institut de recherche sur les PME – Université du Québec à Trois-Rivières. Rapport de veille présenté à l’Observatoire de Développement Economique Canada. Octobre 1999. Disponible sur

<http://www.uqtr.uquebec.ca/inrpme/pdf/FinanInnoPME1.pdf> (consulté le 28/04/2013). 172 Dictionnaire Larousse 2010

173

Giard V, « Gestion de projets », édition Economica, 2005, P94. 174 Arbaoui K, Opcit, P59.

77 économique en faisant le compromis suivant : en innovant, l’entrepreneur prend les risques d’ordre économique, technique et financier du même coup, son but est de créer de la richesse et des emplois. De son coté Knight175 s’est basé sur les risques liés à l’incertitude en matière de gestion de production. Il a mentionné qu’il y’a deux types de risques, le premier est appelé le risque assurable dont l’occurrence est probabilisable et pour lequel on peut s’assurer, le deuxième a une relation avec l’incertitude où l’entreprise doit faire plusieurs choix successifs (que produire ? en quelle unité, à quel prix ?).

Du coté du Keynes J.M. a présenté les conséquences de l’incertitude sur les comportements des agents économiques au cœur de ses préoccupations. Pour lui l’entrepreneur favorise par son comportement peureux la diffusion des crises économiques (externalisation des activités vulnérables). Face à l’incertitude du marché, l’entrepreneur préfère réduire son activité176

, ce qui peut le conduire à licencier et à fermer certaines de ses unités de production.

Selon Fimbel a explique dans son ouvrage qu’au sens organisationnel du risque et la responsabilité sont imprégnés de l’ambigüité du concept risque. Seules les approches de type systémique permettent la progression dans la compréhension et le management des risques177 :

- La singularité du moment du risque

- Les interactions des acteurs et groupes économiques, politiques, médiatiques et sociaux

- La distance cognitive chez les responsables - La rupture de l’activité

« L’intelligence d’une gestion moderne et globale des risques réside essentiellement dans la capacité à comprendre les interactions et imbrications multiformes et systémiques entre acteurs, moments et processus productif »178.

Apres avoir présenté quelques définition du risque, nous présentons en ce qui suit sa typologie qui vise à faire une certaines classification en classe homogènes et exclusives les uns des autres en permettant un regroupage des événements afin de pouvoir traiter statistiquement l’information. Selon cette classification, les risques pris en compte sont fonction de points d’entrée choisis :

- Fait ou événement

- Conséquence ou dommage (attente corporelle, destruction des biens….) - Lieu de survenue.

- Les causes (incompétences, dysfonctionnement technique….). - Signalisation de la gravité.

Une typologie très large du risque peut être présentée, selon le domaine, le contexte et enfin l’approche. Selon Miller le risque en science de gestion est présenté sous forme de trois principales catégories179 :

- Le risque lié à l’activité de l’entreprise

- Le risque lié à l’environnement (interne ou externe) de l’entreprise - Le risque spécifique aux entreprises

175 La théorie du risque développée par Frank Knight en 1021 dans son ouvrage « Risk, uncertainly and profit » 176

Risque social induit par la perte de l’emploi : une des principales limites du capitalisme.

177 Fimbel E., « Répondre aux mutations de l’environnement de l’entreprise », cahier francais, N°321, P92 178 Arbaoui K., Opcit, P60

179

Maryhofer, « gestion des risques et formes de rapprochement », revue française de gestion, Nov-Dec 2000, P 53-64

78 Dans d’autres études, il apparait intéressant de distinguer deux types de risques : les risques opérationnels et le risque global. Les risques opérationnels ont trait à chaque opération ou étape. On peut citer par exemple le risque que les barrières technologiques surviennent lors du développement, que l’innovation ne soit pas acceptée par le marché ou encore que le modèle économique ne soit pas validé. Le risque global est défini comme l’échec final du projet. Par échec, nous entendons le fait que la sortie du projet soit différente et/ou moins avantageuse que celle imaginées à l’origine du projet par l’équipe dirigeante. On peut citer par exemple un dépôt de bilan mais aussi une sortie industrielle à la place d’une introduction en bourse, générant une plus value inférieure à celle prévue initialement.

Pour ce qui concerne la typologie, nous nous intéressons à la première par rapport au contexte de notre recherche.

En fonction de cette caractérisation des risques, les modes séquentiels et simultanés auront à la fois un caractère réducteur et générateur de risques. Le développement séquentiel nous apparait parfaitement adapté pour une gestion des risques opérationnels, étape par étape. Mais chaque étape franchie ne garantit en rien le franchissement de l’étape suivante et le succès final du projet n’est pas assuré. Il l’est d’autant moins que le besoin et la consommation de ressources augmentent à chaque étape et que l’absence de revenus-différés dans le temps- augmente le déficit et le risque de faillite. Le succès du projet réside dans la capacité de l’entreprise de lever, à chaque étape, de nouveaux fonds. Capacité d’autant plus aléatoire que les organismes financiers sont réceptifs aux effets de mode180.

A l’opposé, le mode simultané ne contribue pas à priori à la réduction des risques individuels au vu de la complexité engendrée mais, sur la base des arguments précédents, devrait permettre de réduire le niveau de risque global du projet.

Figure N°18 : mode de développement du projet et gestion des risques

Source : Franck Moreau, Opcit, P16

180 Moreau F., « comprendre et gérer les risques », édition d’organisation, France, 2002, P15 Développement simultané Maximisation des risques Développement séquentiel Minimisation des risques

Comment réduire le risque global ? C o m m ent r édu ire le s risq ue s o rat io nn els ? C o m m ent é vit er le rap ag e ? Comment éviter le dérapage ? Augmentés

Réduit Risque global Augmenté

Réduits Risques opérationnels

79 Ce modèle résume nos principales propositions :

- Le développement simultané aura plutôt tendance à réduire le risque global mais augmenter les risques propres à chaque opération

- Le développement séquentiel aura plutôt tendance à réduire les risques opérationnels mais augmenter le risque global.

Deux questions se posent alors : comment éviter le dérapage qui tendrait pour chaque mode de développement, à augmenter les risques qu’il est censé réduire et menacer définitivement le projet ? En fonction du mode de développement effectué, comment réduire, soit les risques opérationnels soit le risque global ?

Sans prendre de risque, on ne peut affirmer que face à ces questions, l’entrepreneur, en tant qu’acteur majeur de développement de son entreprise, jouera un rôle clé. En termes de gestion des risques, le mode de développement retenu aura une incidence.

L’existence d’un autre mode de développement sécurisant tant les différentes parties du projet que son ensemble est également à prendre en compte. D’un coté, on peut estimer que cette situation est par trop idéale, voire utopiste et trop éloignée d’un projet d’entreprise innovante à forte croissance, valorisée par le risque inhérent à son activité. De l’autre, on peut imaginer un mode de développement que nous pourrions qualifier de juxtaposé, développant de manière anticipée les opérations et combinant les avantages des modes séquentiels et simultanés en terme de réduction des risques.

Plusieurs auteurs ont confirmé qu’il existe une forte tension entre l’innovation et la prise des risques. Face à la culture organisationnelle, les valeurs et la conformité aux règles, les risques liés à l’innovation prennent de différentes formes selon lesquelles le sens de gérer un risque s’est confondu à celui d’éviter un risque et cela implique une peur pour innover (éviter l’innovation). Nous avons aussi mentionné dans le premier chapitre que l’innovation implique un changement qui nécessite une prise de risque liés essentiellement à une incertitude commerciale, technique et financière. Pour évaluer les risques liés à une innovation sont considérées comme étant la phase la plus critique par rapport à l’évaluation de l’innovation elle-même, pour cela dans cette section nous allons présenter les risques liés à l’innovation.