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Chapitre 2 : La gestion des connaissances ou le « knowledge management »

2.4. Le cycle de vie de la gestion des connaissances

Partant de ses différentes définitions, la gestion des connaissances doit assurer la création,

la capitalisation et le partage des connaissances. La création des connaissances permet de

favoriser la créativité des acteurs par la stimulation de la production des connaissances. La

capitalisation consiste à stocker et préserver les « connaissances cruciales » c’est-à-dire celles

qui ont de la valeur pour l’entreprise. Le partage consiste à diffuser les connaissances entre les

différents acteurs.

Dans la littérature, certains auteurs ont proposé des cycles de vie de la connaissance qui ont

pour finalité de clarifier le processus de gestion des connaissances en entreprise. Nous

dressons ci-dessous ces différents cycles de vie de la connaissance :

2.4.1. Cycle de vie de la connaissance d’après Nonaka et Takeuchi (1995)

Le modèle de Nonaka et Takeuchi (Nonaka et Takeuchi, 1995) décrit le processus de

création de connaissances comme des interactions entre connaissances tacites et explicites,

grâce à quatre formes de conversion : la socialisation, l’externalisation, la combinaison,

l’intériorisation. Cette spirale dynamique de conversion de la connaissance a pour finalité la

création des connaissances. Des éclairages pour approfondir la notion de la spirale SECI

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seront apportés dans le troisième chapitre (2.1.1. La spirale dynamique de conversion des

connaissances: (SECI))

2.4.2. Cycle de vie de la connaissance d’après Ruggle (1998)

Dans son étude portant sur le cycle de vie de la connaissance, Ruggle (1998) met en avant

quatre processus principaux pour présenter le cycle de vie de la connaissance : la génération,

le stockage, la diffusion et l’application.

Source : Ruggle, 1998

Figure 7 : Cycle de vie de la connaissance

Selon l’auteur, la génération et le stockage des connaissances correspondent au processus de

création des connaissances. Ce dernier est particulièrement important car il représente le socle

de la gestion des connaissances. En effet, il permet l’émergence du corpus à gérer (Marti,

2005).

Le processus de diffusion est lié à la complexité du partage ou à l’obtention de la

connaissance requise pour résoudre un problème. Ce problème apparaît une fois que

l’individu a localisé la connaissance appropriée. Enfin, le processus d’application des

connaissances concerne la difficulté de garantir leur application quand la réutilisation de stock

des connaissances antérieures est envisageable.

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2.4.3. Cycle de vie de la connaissance d’après Dieng (2001)

Rose Dieng-Kuntz-Kuntz (Dieng, 2001) définit le cycle de gestion des connaissances

comme étant composé des phases suivantes :

- Détection des besoins : cette étape consiste à identifier les connaissances qui existent

déjà dans l’organisation et celles qui manquent (Nonaka, 1991) ;

- Construction : la construction d’une mémoire organisationnelle afin de développer de

nouvelles connaissances, les mémoriser et les indexer pour éviter leur perte.

- Diffusion : irriguer l’organisation de connaissance et en distribuer des nouvelles. La

connaissance doit être distribuée à ceux qui peuvent l’utiliser.

- Evaluation : cette étape a pour but d’évaluer la connaissance choisie pour être stockée

dans la mémoire de l’entreprise.

- Maintenance : ce processus a pour but la maintenance de la connaissance en la

mettant à jour ou en la supprimant si elle devient obsolète.

2.4.4.Cycle de vie de la connaissance d’après Grundstein (2006)

Selon Grundstein (Grundstein, 2006), il faut repérer les connaissances, les préserver,

valoriser et les actualiser.

- Repérer les connaissances : c’est-à-dire les connaissances explicites et les

connaissances tacites qui constituent le cœur des activités de l’entreprise. Il faut les

identifier, les localiser, les caractériser, en faire des cartographies et les hiérarchiser.

Toutes ces actions ont comme objectif commun la création de connaissances.

- Préserver les connaissances : consiste à acquérir les connaissances explicitables, les

modéliser, les formaliser et conserver. Autrement, il faut encourager le transfert de

connaissances de type « maître-apprenti » et les réseaux de communication entre les

personnes par exemple. L’organisation doit organiser, structurer et répartir cette

connaissance. D’après Stein et Zwass (Stein, 1995), ce processus est décrit en deux

phases : une phase d’acquisition et de conservation, une phase de recherche et de

restitution des connaissances. La première phase s’intéresse à la représentation des

connaissances de manières à ce qu’elles puissent être réutilisées par ailleurs par

différents membres de l’organisation. C’est une phase particulièrement importante.

Elle est décisive pour la réussite ou non des étapes ultérieures. La deuxième phase, de

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recherche et de restitution, va être étroitement liée à la première et notamment aux

opérés, en ce qui concerne la codification des connaissances.

- Valoriser des connaissances : il faut les rendre accessibles selon certaines règles de

diffusion et d’exploitation des connaissances afin de contribuer au développement de

l’entreprise. Ce processus lie la problématique de capitalisation des connaissances à la

problématique d’innovation (Nonaka et Konno, 1995 ; Grundstein, 1988, Midler,

1993). Son principal objectif est la réutilisation des connaissances, c’est le processus

d’application des connaissances (Fahey et Prusak, 1998). En effet, la diffusion des

connaissances dans l’organisation ne représente que la première étape de leur

application effective (Alavi et Leidner, 2001 ; Gold, 2001). Ce constat a été mis en

avant par la théorie de la firme basée sur les connaissances (Knowledge Based View),

en considérant que la source de l’avantage compétitif réside dans la capacité

d’application des connaissances et non pas dans les connaissances elles-mêmes

(Grant, 1996). Pourtant, en pratique, l’application des connaissances est souvent

considérée comme un processus admis sans être traité explicitement (Gold, 2001).

Elle demeure hypothétique car elle dépend essentiellement de l’individu réutilisateur

et de ses capacités cognitives difficilement observables et identifiables. Dans cette

acception, la réutilisation des connaissances est appréhendée sous l’angle de la

capacité à exploiter les connaissances stockées. La difficulté réside dans la garantie

d’être en mesure d’appliquer les connaissances par la bonne personne et au bon

moment. Le domaine d’application des connaissances fait l’objet de plusieurs travaux

de recherche surtout en systèmes de gestion des connaissances « Knowledge

Management Systems ».

- Actualiser les connaissances : cette phase correspond au processus d’évaluation, de la

mise à jour et d’enrichissement des connaissances grâce à la création des nouvelles

connaissances en interne ou l’apport des connaissances externes. Elle permet de

développer la base des connaissances et de la rendre pertinente. La connaissance n’est

pas statique et doit évoluer en s’adaptant aux changements de l’environnement. Son

évolution se traduit par le maintien d’une base de connaissances exploitable et facile à

mettre à jour. La modification, la suppression des connaissances obsolètes et

l’insertion des nouvelles connaissances doivent être validées d’une manière

automatique si les systèmes spécifiques le permettent ou bien grâce à des experts du

domaine.

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