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CHAPITRE 1. Problématique

1.1. Contexte de l’étude

1.1.4. Accompagnement des enseignants par le conseiller pédagogique du Québec

1.1.4.4. Contribution de la commission scolaire à l’accompagnement des enseignants par

Dans cette section, le contexte de travail du conseiller pédagogique du Québec est d’abord présenté, suivi de la contribution de son employeur, la commission scolaire, à son accompagnement des enseignants.

Au Québec, les conseillers pédagogiques sont les professionnels qui ont remplacé les inspecteurs depuis l’abolition de ces postes en 1964 (Lessard et Des Ruisseaux, 2004). Dans l’ensemble du Québec, il existe 1 687,5 conseillers pédagogiques en équivalents à temps plein, ce qui donne 1,7 par 1 000 élèves (MÉLS, 2014). Leur nombre a pourtant fluctué : il a augmenté durant les premières années de l’application de la réforme des programmes de formation et a diminué plus tard (CSÉ, 2014; Lessard, Des Ruisseaux, Héon, Ognolagui et Verdy, 2003; Lessard et Des Ruisseaux, 2004). Cela peut amener certains auteurs à dire qu’ « une part importante de leur travail consiste à accompagner les enseignants dans la mise en œuvre des réformes et des diverses politiques ministérielles » (Desjardins, 2015, p. 76).

Certaines commissions scolaires avaient certes affecté des conseillers pédagogiques dans les écoles au début de la réforme des programmes de formation (CSÉ, 2014). Cette situation n’existe plus puisque la décentralisation semble être « remplacée par une gestion centralisée accompagnée d’une action locale » (CSÉ, 2014, p. 72). Plus précisément, le conseiller pédagogique fait partie de l’équipe des services éducatifs de la commission scolaire, appelés aussi direction de l’enseignement (CSÉ, 2014). La création de ces services éducatifs peut être justifiée par sa « responsabilité légale de s'assurer que les personnes relevant de sa compétence reçoivent les services éducatifs auxquels elles ont droit et qui répondent à leurs besoins » (Lessard et Des Ruisseaux, 2004, p. 142). En effet, comme l’indique la LIP :

« la commission scolaire a pour mission d’organiser les services éducatifs au bénéfice des personnes relevant de sa compétence et de s’assurer de leur qualité, de veiller à la réussite des élèves en vue de l’atteinte d’un plus haut niveau de scolarisation et de qualification de la population et de promouvoir et de valoriser l’éducation publique sur son territoire. » (Éditeur officiel du Québec, 2018, août, art. 207.1)

Or, cette loi ne donne pas de détail sur l’organisation de ces services. Des commissions scolaires présentent certaines informations sur leur site internet. Par exemple, à la commission scolaire du Val-des-Cerfs, les services éducatifs ont une direction centrale, une direction adjointe pour chacun des quatre services, et des conseillers pédagogiques, chacun responsable d’un dossier (Commission scolaire du Val-des-Cerfs, CSVDC, 2019). Les membres de cette équipe ont « un rôle de soutien, de conseil, d’éducation et de développement pédagogique » des quatre secteurs d’enseignement (CSVDC, 2019). Cette description de rôle des services éducatifs peut témoigner de « l'approche “client” [qui] se répand et tend à renverser, du moins à certains endroits, le traditionnel rapport d'autorité entre le centre administratif de la commission scolaire et ses professionnels, d'une part, et les établissements d'enseignement, d'autre part » (Lessard et Des Ruisseaux, 2004, p. 144). Selon CSÉ (2014), « l’examen des données d’enquête confirme la place prépondérante qu’occupe la direction des services éducatifs dans la gestion du développement professionnel du personnel enseignant au sein des différentes commissions scolaires. En effet, la direction assure le leadership de ce dossier dans 75,7 % des commissions scolaires » (p. 71).

Pour contribuer à l’accompagnement des enseignants, certaines commissions scolaires élaborent une description locale de la tâche du conseiller pédagogique. Cependant, rares sont les commissions scolaires qui rendent disponible cette description sur leur site internet. Par exemple, la commission scolaire des Découvreurs présente les champs d’action du conseiller pédagogique comme suit : accompagnement et instrumentation, animation et formation, information et veille pédagogique, développement et innovation (Commission scolaire des Découvreurs, 2019). Lorsqu’une politique de développement professionnel des enseignants existe dans une commission scolaire, celle-ci peut contenir une indication sur le rôle du conseiller pédagogique. Par exemple, la politique de la formation continue du personnel enseignant de la commission scolaire des Trois-Lacs (CSTL, 2019) indique que l’enseignant doit « collaborer avec un conseiller pédagogique pour créer un projet, modifier son modèle de gestion de classe, ses outils d’évaluation, varier ses approches pédagogiques, etc. » (p. 14).

Dans la plupart des sites internet consultés, c’est surtout la « convention de gestion », établie entre la commission scolaire et l’école qui donne des indications sur l’accompagnement

des enseignants par le conseiller pédagogique. Par exemple, la convention de gestion signée entre la commission scolaire des Phares et l’école Élisabeth-Turgeon durant l’année scolaire 2011-2012 définit l’accompagnement par le conseiller pédagogique, sans le détailler, comme un mécanisme de suivi des moyens entrepris pour atteindre l’objectif d’amélioration de la maitrise de la langue française (Commission scolaire des Phares, s. d). La convention de gestion signée entre la commission scolaire des Draveurs et l’école La Source indique que l’accompagnement par le conseiller pédagogique portant sur la validation des stratégies en lecture est plutôt considéré comme un moyen pédagogique pour atteindre le but de « maintenir les taux de réussite au-dessus de 80 % en écriture et en lecture pour les élèves de fin du 3e

cycle » (Commission scolaire des Draveurs, 2017).

Ces exemples témoignent du changement qu’a subi la profession de conseiller pédagogique au sein des commissions scolaires. Elle « apparait moins être celle d’un formateur ou d’un expert que celle d’un accompagnateur et d’un facilitateur du processus de changement et d’appropriation du changement par les enseignants » (Lessard et Des Ruisseaux, 2004, p. 141). En effet, il entretient une relation non hiérarchique avec l’enseignant et n’exerce aucune supervision pédagogique puisque c’est le rôle de la direction de l’école (CSÉ, 2014; Lessard et Des Ruisseaux, 2004).