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Consacr´e `a la compr´ehension de la perfusion de r´eseaux mod`eles, ce cha- pitre se place dans la continuit´e du chapitre pr´ec´edent d´edi´e `a la s´eparation de phase. Une des probl´ematiques abord´ee dans ces deux chapitres porte sur la question de pouvoir pr´edire de fa¸con ad´equate l’intensit´e de l’effet de s´eparation de phase, afin de capturer la distribution des globules rouges dans les branches d’une g´eom´etrie donn´ee. Nous avons vu dans ce chapitre que, au sortir de la branche d’entr´ee du r´eseau, les globules rouges percutent l’apex de la bifurcation et parfois s’y accumulent, g´en´erant une asym´etrie. De la propagation de cette asym´etrie d´ecoule un “effet d’histoire”, d´ej`a mis en ´evidence num´eriquement par Shen (2016).

Ci-dessous, nous nous int´eressons `a l’importance de cet effet d’abord in vitro, en r´esumant l’ensemble de nos r´esultats, puis in vivo.

5.1 ...in vitro

Nos travaux, dans la continuit´e de ceux, exp´erimentaux, de Sherwood et al. (2014a) montrent que, lorsque les branches des r´eseaux ne sont pas assez longues, les profils d’h´ematocrite n’ont pas le temps de relaxer vers la forme d’´equilibre, ce qui a une incidence sur la distribution des globules rouges dans les g´eom´etries ainsi form´ees de telles branches. Comme les r´e- sultats num´eriques de Shen (2016) le montrent, nos r´esultats exp´erimentaux confirment que les globules rouges alimentent pr´ef´erentiellement le cœur du r´eseau au d´etriment des bords.

Nous avons quantifi´e cet effet d’histoire par rapport `a une configuration o`u les profils d’h´ematocrite auraient tous converg´es vers leur forme en r´e- gime ´etabli, configuration repr´esent´ee par le mod`ele num´erique employant la pr´ediction de la loi de Pries. Nous avons montr´e que l’´ecart `a cette confi- guration est d’autant plus important que le confinement effectif est faible. Pour compl´eter cette ´etude, nous nous sommes int´eress´es `a la dynamique de la relaxation des profils d’h´ematocrite. Nos r´esultats, pour R = 1, sugg`erent qu’il s’agit d’un processus d’autant plus lent que le confinement collectif est faible. Cette tendance est coh´erente avec la diminution de l’effet d’histoire avec l’augmentation de l’h´ematocrite. Des exp´eriences suppl´ementaires sont n´ecessaires pour le confinement plus faible, R = 0.5. Pour R = 2, parce que l’asym´etrie est n´egligeable, nous n’avons pas d’effet d’histoire.

En revanche, pour le cas `a tr`es fort confinement g´eom´etrique, comme celui `a tr`es fort confinement collectif, la loi de Pries surestime l’intensit´e de

5.. CONCLUSION : IMPORTANCE DE L’EFFET D’HISTOIRE... 169

la s´eparation de phase. Aussi, une correction `a cette loi, pour ces deux cas, est, l`a encore, n´ecessaire.

5.2 ...in vivo

L’´etude que nous avons r´ealis´ee in vitro a permis de d´egager quelques in- gr´edients physiques qui r´egissent la distribution des globules rouges dans un r´eseau donn´e. Dans une perspective de compr´ehension de l’h´emodynamique microvasculaire dans des r´eseaux anatomiques complexes et en condition in vivo, par exemple les r´eseaux c´er´ebraux ´etudi´es dans le projet BrainMicro- Flow, nous souhaitons maintenant discuter de la possible g´en´eralisation de nos r´esultats. Une telle g´en´eralisation n´ecessite de prendre en compte les composantes que nous avons n´eglig´ees, dans notre ´etude in vitro, et de dis- cuter de leur potentielle influence sur l’effet d’histoire. Les deux principales sont l’agr´egation ´erythrocytaire et la pr´esence du glycocalyx aux parois.

Nous consid´erons d’abord l’agr´egation. Pr´esente dans les plus grosses ar- t´erioles et jusqu’aux vaisseaux pr´e-capillaires au moins, celle-ci, en agr´egeant les globules, tend `a former des corpuscules plus gros que la cellule unique. Cela revient `a augmenter le confinement g´eom´etrique. Or, nous avons vu que, `a confinement collectif fix´e, plus le confinement g´eom´etrique est impor- tant, moins l’effet d’histoire est prononc´e. Aussi, a priori, l’agr´egation serait un ph´enom`ene qui tendrait, sinon `a diminuer l’intensit´e de l’effet d’histoire, `

a ne pas l’augmenter. En g´en´eral, le confinement collectif in vivo est plus important que celui que nous avons ´etudi´e dans nos puces microfluidiques.

Le glycocalyx qui tapisse la surface endoth´eliale peut ˆetre vu comme un milieu poreux excluant les globules (Secomb et al., 1998). Or, cette couche de polym`ere s’´etend sur 400 `a 500 nm dans le vaisseau (Secomb et al., 1998 ; Cabrales et al., 2007). Intact, le glycocalyx contribue `a r´eduire le diam`etre interne des vaisseaux sanguins, et ainsi `a augmenter le confinement g´eo- m´etrique. Ainsi, tout ceci contribue vraisemblablement, `a diminuer l’effet d’histoire.

Afin de confirmer notre propos, il serait int´eressant de disposer d’´etudes syst´ematiques in vivo relatives `a l’asym´etrie et la relaxation des profils d’h´ematocrite, dans l’esprit de celles amorc´ees par Pries et al. (1989), Ng et al. (2014) et Santisakultarm et al. (2012). De telles ´etudes n’ont, `a notre connaissance pas encore ´et´e effectu´ees, en d´epit de techniques de mesure existantes, telles la microscopie bi-photonique, ayant le potentiel de les r´ealiser.

Il n’est toutefois pas exclu que, dans des cas pathologiques, l’effet d’his- toire soit non n´egligeable in vivo. Nous nous int´eressons ci-dessous `a une ´etude conduite chez le hamster syrien dor´e dans laquelle le glycocalyx a ´et´e d´egrad´e.

170 CHAPITRE 6. R ´ESEAUX

al. (2007) montrent que, suite `a une d´egradation du glycocalyx par hyaluro- nidase, le nombre de capillaires perfus´es par des globules rouges diminue de 35%. En retour, les capillaires perfus´es par des globules rouges ont un h´ema- tocrite 1.16 `a 1.27 fois plus important que lorsque le glycocalyx est intact. Ce changement de distribution de l’h´ematocrite ne s’accompagne d’aucune autre modification de param`etres h´emodynamiques : par rapport au cas de contrˆole, la vitesse des globules rouges, les d´ebits de sang et de globules rouges dans l’art´eriole nourrici`ere et la veinule de drainage sont inchang´es. De mˆeme, les diam`etres des vaisseaux, en particulier ceux des capillaires est inchang´e (5.1 ± 0.5µm apr`es hyaluronidase contre 4.9 ± 0.4µm avant). Parce que la vitesse des globules rouges est inchang´ee par rapport au cas de contrˆole, une adh´esion des globules blancs `a la paroi de certains vaisseaux est exclue par les auteurs. Ces derniers n’avancent pas clairement d’explication quant `a ces r´esultats, mais proposent que ces modifications de la perfusion des r´eseaux microvasculaires sont d’origine hydrodynamique sans apporter plus de d´etails. Nous proposons une explication bas´ee sur l’´etude que nous avons conduite.

Le diam`etre des globules rouges du hamster dor´e est d’environ 5 µm. Aussi, suite `a une d´egradation du glycocalyx, le confinement g´eom´etrique passe de 1.25 `a 1. Or, nous avons montr´e que r´eduire le confinement g´eom´e- trique peut g´en´erer des profils d’h´ematocrite asym´etriques, qui, en retour, augmentent le nombre de vaisseaux perfus´es uniquement par du plasma et accroissent la concentration en globules rouges de ceux qui en contiennent. Ainsi, l’effet d’histoire pourrait influencer la perfusion des r´eseaux micro- vasculaires des individus dont le glycocalyx est d´egrad´e, ce qui est le cas chez des personnes diab´etiques par exemple (Zuurbier et al., 2005). Cette hypoth`ese n´ecessiterait d’ˆetre valid´ee ou infirm´ee par plus de donn´ees ex- p´erimentales sur l’influence du glycocalyx sur la distribution des globules rouges dans un r´eseau mod`ele.

Chapitre 7

Conclusion

La nature diphasique du sang et les propri´et´es m´ecaniques du consti- tuant quasi exclusif de la phase solide que sont les globules rouges sont `a l’origine d’une rh´eologie atypique, riche de ph´enom`enes complexes. Parmi ces ph´enom`enes, la s´eparation de phase a intrigu´e plusieurs g´en´erations de chercheurs et, `a l’heure actuelle, est toujours mal comprise. Ainsi, le but de nos travaux a ´et´e de comprendre comment les globules rouges se distribuent dans des g´eom´etries mod`eles de complexit´e croissante. Nous avons consid´er´e d’abord le canal droit, unique, puis la bifurcation et enfin le r´eseau 2D mod`ele. Ces diff´erentes g´eom´etries nous ont permis d’´etudier la structuration de l’´ecoulement `a diff´erentes ´echelles, et l’impact d’une ´echelle donn´ee sur l’´echelle sup´erieure. En d’autres termes, notre objectif premier a donc ´et´e de comprendre comment, en r´egime ´etabli, se structure un ´ecoulement sanguin dans un canal simple (i.e. d´eterminer la forme des profils d’h´ematocrite et de vitesse des globules rouges) et comment, ensuite, cette organisation influe sur la structuration `a l’´echelle de la bifurcation (i.e. la distribution des globules rouges dans les branches filles de la bifurcation), et enfin, quelles cons´equences peut avoir ce ph´enom`ene sur la structuration `

a l’´echelle du r´eseau entier (i.e. la distribution des globules rouges dans le r´eseau). Une probl´ematique associ´ee `a l’´etude que nous avons conduite est la suivante : est-il possible, `a partir de la g´eom´etrie du r´eseau, d’y pr´edire la distribution de l’h´ematocrite en connaissant seulement les profils de vitesses et d’h´ematocrite dans la branche d’entr´ee, dans laquelle on suppose le r´egime ´etabli, ainsi que l’hydrodynamique `a l’´echelle du r´eseau ?

L’originalit´e de nos travaux exp´erimentaux a ´et´e de nous int´eresser `a des r´egimes de confinements g´eom´etriques (R = 0.5, R = 1 et R = 2) encore peu, voire pas du tout, ´etudi´es aussi bien exp´erimentalement que th´eori- quement. De plus, nous pr´esentons des r´esultats quantitatifs relatifs `a la distribution des globules rouges dans des r´eseaux 2D. A notre connaissance, aucuns r´esultats de cette nature n’ont encore ´et´e publi´es, et en particulier

172 CHAPITRE 7. CONCLUSION

pour des confinements g´eom´etriques aussi importants. Aussi l’interpr´etation que nous faisons de nos r´esultats devra-t-elle ˆetre compl´et´ee par d’autres travaux, aussi bien exp´erimentaux que th´eoriques.

Avant de revenir sur ces r´esultats, nous rappelons ci-dessous les princi- pales contributions m´ethodologiques de notre travail.

Contributions m´ethodologiques. Nous avons utilis´e un dispositif ex- p´erimental con¸cu lors d’un pr´ec´edent travail de th`ese, effectu´e par Sophie Roman. Ce dispositif est appropri´e pour une ´etude fine des ´ecoulements de suspensions de globules rouges dans des canaux uniques et bifurcations. Nous avons modifi´e les puces microfluidiques jusqu’alors employ´ees, qui consis- taient en deux ´epaisseurs de polydim´ethylsiloxane (PDMS), en rempla¸cant l’une de ces deux couches par une lamelle de verre. Cela nous a permis d’ob- tenir une nette am´elioration de la qualit´e des images acquises, et a rendu possible l’extraction de profils de densit´e optique mieux r´esolus, en parti- culier au niveau de la paroi des canaux. Pour convertir ces profils de den- sit´e optique en profils d’h´ematocrite, nous avons propos´e une calibration de la densit´e optique en fonction de l’h´ematocrite. Cette calibration est une ´etape critique, puisque toutes les interpr´etations des mesures r´ealis´ees dans nos diff´erentes g´eom´etries reposent sur cette calibration. Cette derni`ere a ´et´e r´ealis´ee dans des dispositifs commerciaux con¸cus pour le comptage de spermatozo¨ıdes, contenant un ensemble de cellules de Hele-Shaw d’´epais- seur pr´ecis´ement contrˆol´ee (lames Leja). Elle nous a permis de d´eterminer les relations qui lient les deux quantit´es, sur une large gamme d’h´ematocrite et pour les r´egimes de confinement g´eom´etrique tels que R 6 1. Nous avons compar´e ces r´esultats `a la calibration pr´ec´edemment effectu´ee par S. Roman, directement dans des canaux microfluidiques R = 0.5, avec le mˆeme disposi- tif optique, mais alors restreinte `a un r´egime plus dilu´e. Le bon accord nous a permis de valider, dans un premier temps, cette m´ethode de calibration.

L’´etape suivante a consist´e en la conception et la micro-fabrication de nouvelles puces microfluidiques. Nous avons modifi´e la g´eom´etrie des canaux d’injection afin d’obtenir des ´ecoulements stables sur l’ensemble de la dur´ee d’acquisition de l’ensemble des donn´ees, et ce, pour une large gamme d’h´ematocrites, pour les deux confinements g´eom´etriques les plus faibles. Grˆace `a ces modifications, nous avons pu acqu´erir des s´equences d’´ecoulements de suspension de globules rouges en canaux droits.

Structuration de l’´ecoulement dans des canaux droits. Tout d’abord, nous avons pu progresser dans l’analyse de la structuration de l’´ecoulement dans des canaux droits en r´egime ´etabli. Nous avons notam- ment pu extraire des profils d’h´ematocrite pour les deux confinements les plus faibles (R = 0.5 et R = 1) dans une large gamme de concentration. A partir de ces profils nous avons propos´e une param´etrisation semi-empirique qui permet de les d´ecrire de mani`ere satisfaisante. Notons qu’il s’agit d’une

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deuxi`eme fa¸con de valider la calibration de la densit´e optique en fonction de l’h´ematocrite, puisque cette description repose sur la mesure de l’h´ema- tocrite de tube. Cette param´etrisation inclut une d´ependance `a la largeur de la section droite (W), `a l’h´ematocrite de tube moyen ( ¯Ht) et `a la largeur de la couche d’exclusion plasmatique (δ). Nous avons de mˆeme propos´e une relation empirique d´ecrivant l’´evolution de δ en fonction de ¯Ht. En particu-

lier, nos r´esultats montrent que δ d´ecroˆıt avec ¯Ht, et que cette d´ecroissance est d’autant plus rapide que le confinement g´eom´etrique est faible.

Lorsque ¯Ht devient si ´elev´e que δ est nul, pour le confinement le plus faible, nous avons montr´e l’existence d’un “h´ematocrite de paroi” (H0), non

nul, dont nous avons aussi propos´e une relation empirique en fonction de ¯

Ht. Un facteur limitant la param´etrisation des profils sur l’ensemble de la gamme de valeurs possibles d’h´ematocrite, pour R = 1, est la pr´esence sur la paroi des canaux de bandes de surbrillance dues `a la diffraction de la lumi`ere en cet endroit. Nous reviendrons sur ce point dans les perspectives. In fine la param´etrisation des profils d’h´ematocrite ne d´epend que de W, et de ¯Ht.

Pour le confinement le plus fort, R = 2, `a cause notamment de ces mˆemes bandes brillantes, nous n’avons pas ´et´e en mesure d’extraire de profils d’h´e- matocrite. Nous avons ainsi suppos´e que celui-ci est plat. Nous avons montr´e que cette hypoth`ese est coh´erente, en comparant la mesure du volume d’un globule rouge effectu´ee `a partir de la notion de profil d’h´ematocrite avec des donn´ees de la litt´erature. Il ne nous a pas non plus ´et´e possible de proposer de relation liant δ `a ¯Ht. N´eanmoins, comme il avait d´ej`a ´et´e ´etabli dans la litt´erature, nous avons retrouv´e le fait que δ est d’autant plus grand que la vitesse des globules rouges est ´elev´ee.

Afin de mieux d´ecrire la forme des profils d’h´ematocrite dans l’ensemble des conditions ´etudi´ees, nous avons introduit un coefficient d’aplatissement du profil d’h´ematocrite (BH) qui v´erifie les deux propri´et´es suivantes :

• A confinement g´eom´etrique fix´e, le coefficient d’aplatissement d´ecroˆıt (i.e. le profil d’h´ematocrite s’aplatit) lorsque l’h´ematocrite croˆıt. Le profil d’h´ematocrite est compl`etement plat (BHtend vers z´ero) dans la

limite des forts h´ematocrites, quel que soit le confinement g´eom´etrique. • A h´ematocrite de tube fix´e, le coefficient d’aplatissement n’´evolue pas de mani`ere monotone avec le confinement g´eom´etrique. Dans la limite des tr`es forts confinements g´eom´etriques, le profil d’h´ematocrite est toujours plat, quel que soit l’h´ematocrite.

Pour expliquer ce dernier point, nous nous sommes appuy´es sur la forme des globules induite par le confinement g´eom´etrique. Nous avons ainsi sug- g´er´e que la valeur non nulle du coefficient d’aplatissement pour le confine- ment g´eom´etrique interm´ediaire provient de la forme “parachute” des glo- bules rouges.

Ensuite, nous avons ´etendu l’´etude amorc´ee par S. Roman sur le profil de vitesse des globules rouges, en y incluant l’´evolution de son coefficient

174 CHAPITRE 7. CONCLUSION

d’aplatissement (B) en fonction de l’h´ematocrite pour le confinement g´eo- m´etrique le plus faible. Nous avons montr´e que B n’´evolue pas de mani`ere monotone avec ¯Ht et avons propos´e une expression empirique pour relier les

deux grandeurs. Tout comme BH, `a fort h´ematocrite, B tend vers z´ero.

Le fait que ces deux coefficients tendent vers 0 nous a sugg´er´e d’intro- duire une notion de confinement collectif, notion compl´ementaire du confi- nement g´eom´etrique mais qui prend en compte la contrainte spatiale li´ee `

a la pr´esence des autres globules et qui croˆıt donc avec l’h´ematocrite. De ces notions r´esulte un confinement, que nous appelons effectif, qui peut ˆetre quantifi´e pour chaque configuration par la donn´ee du couple (R, ¯Ht). Nous reviendrons sur ce point dans la suite.

Une cons´equence pratique int´eressante des param´etrisations et relations empiriques obtenues dans ce travail, notamment celle liant δ, H0 et B `a ¯Ht

est que les formes des profils de vitesse des globules rouges et d’h´ematocrite peuvent ˆetre d´etermin´ees uniquement en mesurant V0, la vitesse maximale

des globules rouges, et ¯Ht.

Finalement, pour les confinements g´eom´etriques les plus faibles, les para- m´etrisations et relations (semi-)empiriques que nous avons d´etermin´ees ont ´et´e valid´ees en comparant l’intensit´e de l’effet F˚ahraeus en r´esultant, `a une expression issue de la litt´erature. Cette comparaison fournit un bon accord. Pour le confinement g´eom´etrique le plus fort, nous avons montr´e qu’afin de capturer l’inversion de l’effet F˚ahraeus, il ´etait n´ecessaire que la vitesse maximale du fluide suspendant soit plus ´elev´ee que celle des globules rouges. S´eparation de phase. Nous avons tout d’abord montr´e que, dans la limite de l’incertitude exp´erimentale, les angles entre les branches d’une bifurcation ont une influence n´egligeable sur la s´eparation de phase. Nous avons augment´e la banque de donn´ees acquises par S. Roman, et, en particu- lier, avons, pour la premi`ere fois, r´ealis´e une ´etude in vitro de ce ph´enom`ene dans des bifurcations o`u le confinement g´eom´etrique de la branche m`ere vaut deux. Nos points de s´eparation de phase pr´esentent une intensit´e du ph´eno- m`ene bien moindre que celle pr´edite par la c´el`ebre loi ph´enom´enologique de Pries, lorsque le confinement g´eom´etrique est tr`es fort, ou lorsque le confine- ment est faible mais que le confinement collectif est fort. Dans ces cas, seuls ses coefficients doivent ˆetre corrig´es, mais pas sa forme g´en´erale. Dans tous les autres cas, cette loi d´ecrit tr`es bien nos donn´ees exp´erimentales.

En adoptant une vision continue de la phase globules, i.e. uniquement au travers des profils d’h´ematocrite et de vitesses, et en supposant l’existence d’une ligne s´eparatrice de fluides, nous nous sommes inspir´es de travaux issus de la litt´erature, pour ´etablir un mod`ele semi-empirique simple de s´epara- tion de phase. Ce mod`ele fournit une description satisfaisante de nos points exp´erimentaux pour les cas R = 2, quel que soit l’h´ematocrite de d´ebit (HD)

pour le cas R = 0.5 lorsque HD> 0.1. De mani`ere surprenante, le confine-

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a capturer avec cette vision. Nous supposons que cela vient du fait que, pour ce confinement g´eom´etrique, le profil d’h´ematocrite est moins aplati que dans les gammes de param`etres ci-dessus, plus propices `a l’emploi du mod`ele continu. Afin d’expliquer ceci, nous nous sommes appuy´es sur une explication bas´ee sur l’origine de cette courbure du profil d’h´ematocrite, issue de la forme en parachute du globule rouge.

Par ailleurs, nous avons propos´e une extension du mod`ele semi-empirique