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Tout au long de ce travail, la comparaison n’a pas seulement permis d’étudier deux situations. Nous avons également adopté une posture plus épistémologique de mise en dialogue entre nos différents matériaux148. Nous avons tenu cette comparaison tout au long de notre réflexion. Notre recherche a évolué de la même manière pour nos deux cas d’étude, à savoir un premier terrain d’approche, un deuxième consacré aux entretiens et un troisième dédié à une immersion plus rapprochée. À chacune de ces étapes, nous avons réalisé un terrain dans les deux organisations. Ainsi, à une comparaison entre deux organisations paysannes, entre l’expérience du Magdalena Medio et celle du Chocó, se sont ajoutées une comparaison des données recueillies et une comparaison entre les entretiens et les observations participantes. Nous avons comparé les discours et les positions à l’intérieur de ces collectifs et les manières d’appréhender le niveau international et la solidarité.

Comparer comporte une exigence double : celle de penser la singularité des cas, et celle de pouvoir généraliser149. Nous nous sommes attachée à décrire et à contextualiser chacun de nos cas pour saisir les éléments comparables et envisager de plus larges généralisations à partir de ce travail. Par conséquent, si nos analyses ont été réalisées à partir de contextes particuliers et d’un processus de collecte des données également singulier, les processus identifiés et notre raisonnement sont généralisables. Nous n’avons pas cherché à comparer les afro-colombiens et les paysans de l’ACVC (une posture qui reviendrait à évaluer à partir de jugements de valeur qui n’ont pas lieu d’être) mais à mettre en parallèle les processus qui amènent des acteurs locaux à articuler leurs revendications et à entrer en relation avec des acteurs de la solidarité internationale. Il s’agit de comprendre comment les paysans colombiens entretiennent des relations avec ces acteurs internationaux et construisent ces liens. C’est par la

148 DE VERDALLE Laure, VIGOUR Cécile, LE BIANIC Thomas, « S'inscrire dans une démarche comparative. Enjeux et controverses », Terrains & travaux, n° 21, 2012, p 5-21. Les auteurs présentent ainsi deux postures vis-à-vis de la comparaison, la confrontation de cas différents et « une posture plus directement épistémologique, selon laquelle la comparaison se trouverait au fondement même du raisonnement en sciences sociales, qui consiste à mettre en regard les uns des autres des matériaux, sources ou objets apparentés ». (p 7). Emile Durkheim considérait également la méthode comparative comme la base de la sociologie. DURKHEIM Émile, Les Règles de la méthode sociologique, Paris, Presses universitaires de France, 1986. Sur la comparaison on peut également mentionner les travaux suivants : SARTORI Giovanni, « Bien comparer, mal comparer », Revue internationale de politique comparée, vol 1, n° 1, 1994, p 19-36 ; VIGOUR Cécile, La comparaison dans les sciences sociales. Pratiques et méthodes, Paris, La Découverte, 2005.

149 BEAL Vincent, « Résoudre les tensions entre généralisation et singularité par l’écriture comparative ? », Revue internationale de politique comparée, vol 19, 2012, p 39-59.

confrontation de points communs saillants et par l’identification de variations dans les manières de construire ces relations que l’on peut généraliser à partir de notre étude150.

La comparaison nous a permis d’apporter des réponses originales dans la mesure où un cas peut faire apparaître des éléments que nous n’avions pas perçus dans l’autre et permet de renforcer nos arguments. Une monographie sur une organisation paysanne n’aurait pas permis de déplacer ainsi notre regard. On remarque ainsi que face à un contexte relativement similaire, les acteurs sociaux ne mobilisent pas les mêmes ressources et qu’ils ne cherchent pas non plus à agir et à se positionner de la même manière par rapport à leurs interlocuteurs. Les relations avec des acteurs de la solidarité internationale ne représentent par conséquent pas les mêmes enjeux. Alors que les communautés afro-descendantes recherchent des soutiens capables de dénoncer rapidement les violations des droits de l’Homme et d’agir pour modifier les rapports de force sur leurs territoires, les paysans de l’ACVC conçoivent la relation de solidarité comme un terrain pour tester leurs arguments et pour valoriser leurs savoirs sur le développement au sein de leurs territoires. Ainsi, penser la multiplicité des formes de perception et de défense du territoire, aborder et comparer les registres d’action, et par conséquent les visions de la solidarité et les manières de se lier à des acteurs, permet par la suite de généraliser sur la construction des causes paysannes en Colombie.

En terme d’écriture151, nous avons cherché à maintenir cet équilibre entre les deux organisations, mais seulement lorsque cela faisait sens pour notre argumentation. De plus, si nous avons parfois consacré quelques pages à détailler un cas sans mentionner l’autre, il faut voir, dans l’identification même de ces singularités, le travail de la comparaison. Nous présenterons à présent les principaux points communs entre les deux organisations puis nous identifierons les différences qui ont également stimulé notre réflexion.

150 Les comparatistes qui privilégient une démarche qualitative et l’étude approfondie de quelques cas doivent faire face dans leurs travaux à deux types de critiques, celle des positivistes qui considèrent qu’il faut de nombreux cas pour pouvoir analyser des mécanismes causaux, l’étude de cas est selon eux peu scientifique ; et celle des chercheurs attachés à l’incommensurabilité des cas qui considèrent qu’en raison de sa singularité, un cas particulier ne peut être comparé. STEINMETZ George, « Odious comparisons : incommensurability, the case study and “small N’s” in sociology », Sociological Theory, vol 22, 2004, p 371-400.

151 COURTIN Émilie et al., « Démêler les fils du récit comparatif », Revue internationale de politique comparée, vol 19, 2012, p 7-17.

Des points communs saillants

De nombreux points communs offrent une base de comparaison intéressante entre les deux organisations paysannes. Tout d’abord, au niveau de leur temporalité, celles-ci évoluent de manière simultanée, elles proviennent de régions traversées par des conflits multiples qui ont conditionné en partie les revendications des collectifs. Enfin, tout au long de leurs développements, les deux organisations paysannes ont mis en place des alternatives sur leurs territoires, des expériences qu’elles érigent aujourd’hui au niveau national comme des « références » de lutte mais aussi de pacification.

Des géographies particulières : des zones aux multiples conflits

Le Magdalena Medio et le Bas Atrato sont deux régions « imaginées », en ce sens qu’elles n’existent pas administrativement. Le Magdalena Medio est une région frontière qui rassemble plusieurs départements dont le Santander, l’Antioquia et le Bolivar. L’ACVC est présente dans quatre « municipes » (qui serait l’équivalent des circonscriptions) que sont Yondo et Remedios (Antioquia), San Pablo (Bolivar) et Cantagallo (Santander). La ville de Barrancabermeja, sur le fleuve Magdalena, est un centre économique important qui s’est développé autour de l’exploitation pétrolière. L’exploitation minière, notamment de l’or, et des cultures de coca constituent également d’autres ressources centrales de la région. Ces richesses en font une zone éminemment conflictuelle, et les guérillas des FARC et de l’ELN y sont historiquement très présentes.

Les paysans du Cimitarra, le fleuve qui donne son nom à l’association paysanne, sont pour la majorité des colons, des paysans sans terre qui ont émigré vers d’autres zones rurales du pays, en raison des violences et à la recherche de terres vierges. Arrivés entre 1960 et 1980 dans cette région, ils s’y sont établis, en défrichant des portions de forêts, pour s’installer sur ces terres sans titres, les Baldios de la Nación (terres qui appartiennent à l’État). Ils ont ainsi construit des routes pour être reliés aux principales villes et ont établi un commerce entre villages de manière plus ou moins autonome. L’exploitation minière, plus récente, est également une activité importante dans la région. Dans cette zone, la restitution des terres pose de nombreuses questions, tout d’abord parce qu’une grande partie de celles-ci sont des Baldios de la Nación, et qu’une autre partie est une réserve forestière selon la loi n°2 de 1959 ; les habitants qui y vivent ne peuvent prétendre à des titres de propriété. La zone de réserve paysanne (ZRC), qui

est une forme d’aménagement du territoire prévue par la loi 160 de 1994152, est envisagée comme une des solutions pour restituer les terres et protéger ces espaces des exploitations minières et pétrolières - de nombreuses concessions d’exploration et d’exploitation ayant été accordées ces dernières années. Cependant, la ZRC reconnue légalement ne couvre pas l’entièreté de la zone d’action de l’ACVC (et donc de la ZRC revendiquée par l’association), notamment parce qu’une portion du territoire est une zone forestière.

152 Voir l’annexe n° 11.

Carte n°2153. Acteurs et processus dans la compétition pour le territoire dans la zone de réserve paysanne de la vallée du fleuve Cimitarra.

Sources : Réalisation de Xavier Houdoy pour Noria Research en 2015, sur la base de nos études empiriques ainsi que des données fournies par l’ACVC, l’Institut géographique Agustín Codazzi et l’Agence nationale d’hydrocarbures.

153 Carte réalisée pour Noria Research. ALLAIN Mathilde, « Accaparements des terres et dialogues de paix en Colombie », Noria Research, Juin 2015. Disponible en ligne consulté le 24 Août 2016 URL : http://www.noria- research.com/accaparement-foncier-et-negociations-de-paix-en-colombie/

Historiquement marginalisée du reste du pays, la région du Bas Atrato, qui correspond à la partie Nord du fleuve Atrato, est quant à elle pensée en termes de bassins. Les bassins de Jiguamiandó et de Curvaradó appartiennent aux circonscriptions de Carmen Del Darien et de Riosucio dans le département du Chocó. Situé sur la côte pacifique, celui-ci est un des plus pauvres de Colombie. Cependant, cette région est riche en terres fertiles et possède l’une des biodiversités les plus importantes du pays avec de nombreuses forêts tropicales. Tout comme le Magdalena Medio, c’est une région de colonisation agricole qui a connu plusieurs vagues d’arrivée de paysans métis, déplacés d’autres régions et qui se sont installés au sein des communautés afro- descendantes entre 1960 et 1980. En 1993, la loi 70 reconnaît des titres collectifs aux populations afro-descendantes qui vivent sur ces territoires, à la suite de la reconnaissance de ces droits dans la constitution de 1991. La délimitation de ces territoires doit procéder d’une demande de titre collectif des populations qui, au nom d’une identité partagée (souvent autour d’un bassin, les « cuencas »), souhaitent être reconnues comme des communautés afro-descendantes. Celles-ci, réunies en conseils communautaires mineurs, doivent ensuite désigner des représentants légaux pour former un conseil majeur du bassin. La titularisation de ces terres s’est effectuée au cours des années 1990 - non sans difficulté puisque se superposent plusieurs titres individuels et parfois même des réserves paysannes - mais les processus de représentation (l’élection des représentants légaux) ne sont toujours pas terminés. Le bassin de Jiguamiandó dispose d’une représentation légale avec un conseil communautaire reconnu, tandis que le Curvaradó n’a toujours pas de représentant154. En effet, les années 1990 correspondent également à une recrudescence des violences, qui forcent les populations à fuir massivement. Ces territoires sont alors presque vides quand de nombreuses entreprises nationales et multinationales s’y installent et mettent en œuvre des projets agricoles de grandes envergures tels que la production de palme africaine à grande échelle, la production de banane et de bananes plantains, et l’élevage intensif. La processus de restitution des terres aux communautés est par conséquent éminemment complexe. Les entreprises ont proposé à plusieurs reprises des « alliances stratégiques » avec les paysans de la région, qui travailleraient alors dans leurs exploitations et recevraient en échange la garantie d’un débouché commercial. Mais une partie des habitants s’y oppose

154 Sur ce sujet, qui sera repris tout au long de ce travail, nous renvoyons le lecteur en annexe n° 12 dans laquelle est exposée la chronologie de ce conflit politique et juridique complexe.

et cette pression foncière s’accompagne d’une pression armée de la part des milices privées, paramilitaires et bandes criminelles qui veulent empêcher le retour des populations sur leurs terres.

Carte n°3155. Acteurs et processus dans la compétition pour le territoire dans le Bas Atrato.

Sources : Réalisation de Xavier Houdoy pour Noria Research en 2015, sur la base de nos études empiriques ainsi que de l’étude de l’Université Javeriana de Cali (à partir des sources de l’Institut d’études pour le développement et la paix (Indepaz 2013), le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA 2014) et l’Agence nationale des mines (ANM 2012)).

Dans ces régions, les populations vivent majoritairement de la terre mais elles pratiquent également la pêche et travaillent dans des mines artisanales de petite échelle. Elles vivent très à l’écart des zones urbaines, dans des petits villages qui n’ont souvent pas d’infrastructures sanitaires, ni de postes médicaux ou d’école. L’imaginaire de ces régions est ainsi très lié aux éléments naturels, et notamment aux rivières qui les délimitent. Comme l’illustrent les deux cartes précédentes (documents n°2 et n°3), ces deux régions sont à la fois caractérisées par des zones rurales difficiles d’accès depuis la capitale et depuis les villes, et par de nombreuses ressources minières, pétrolières, forestières et agricoles de ces territoires. Cette configuration attire différents acteurs armés dans le contexte de conflit larvé. Le Magdalena Medio est une région de passage, un couloir de communication entre le sud et le nord du pays et une zone historique d’affrontements armés. De même, le nord du Chocó, à la frontière avec le Panama, constitue également une zone de présence des différentes guérillas et des paramilitaires. Si les questions d’accès aux services publics et d’infrastructures ainsi que celles de la restitution des terres, du respect des territoires et de l’environnement ne se formulent pas tout à fait de la même manière dans ces deux régions, elles se posent avec la même pertinence.

Deux organisations qui naissent à la fin des années 1990 dans un contexte de violence

C’est dans ce contexte de conflit que naissent les deux organisations paysannes, lorsqu’à la fin des années 1990, les groupes paramilitaires arrivent dans ces régions156. La prise de contrôle de la ville de Barrancabermeja par les paramilitaires entre 1996 et 2003 est marquée par une répression sanglante à l’encontre des syndicalistes, des défenseurs des droits de l’Homme, des leaders communautaires, etc. En 1996, face à cette situation qui s’aggrave, des milliers de paysans marchent vers Barrancabermeja pour alerter les pouvoirs publics sur la situation dans les campagnes, notamment touchées par les fumigations constantes de l’armée sur les cultures vivrières. Les paysans renouvellent cette mobilisation en 1998 et occupent plusieurs parcs de la ville pendant 103 jours pour demander des garanties de sécurité afin de pouvoir retourner

156 Sur le phénomène paramilitaire en Colombie nous renvoyons aux travaux de Jacobo Grajales. GRAJALES Jacobo, Gouverner dans la violence. Le paramilitarisme en Colombie, Paris, Karthala, coll. Recherches Internationales, 2016.

dans leurs villages, la destitution des militaires engagés dans les violences et une protection contre les persécutions auxquelles se livrent des groupes paramilitaires. À la suite de cette mobilisation, plusieurs leaders engagés au sein de leur conseil d’action communale et au niveau de la région se réunissent pour constituer l’ACVC. L’association naît ainsi d’une mobilisation collective de grande ampleur réunissant des paysans de toute la région et d’un rapprochement avec des mouvements urbains des droits de l’Homme. Ce soulèvement visible cherche avant tout à obtenir une protection vis-à-vis des violences paramilitaires, des bombardements de l’armée et à dénoncer les nombreuses exactions dans les villages.

En 1997 dans le Chocó, l’opération « Genesis », organisée par l’armée et soutenue par les paramilitaires en vue d’attaquer les foyers de guérillas dans la région, est le début d’un cycle de violences qui fait fuir les populations civiles vers les villes voisines. 70% de la population de ces territoires abandonnent leurs terres et leurs habitations. Réfugiés et démunis dans les villes et les villages voisins, de nombreux membres des communautés de Curvaradó et de Jiguamiandó, deux bassins adjacents, envisagent de retourner sur leurs terres. Au début des années 2000, et grâce à l’aide d’une ONG, la Commission Intereclésiale de Justice et Paix, quelques leaders décident de retourner sur leurs terres. Ils y retrouvent alors une partie de la population qui s’auto- définira plus tard comme les « résistants », des hommes et des femmes qui se sont réfugiés dans les forêts. Cependant, la présence des paramilitaires ne leur permet pas de retourner dans leurs villages. Avec l’aide de l’ONG, les habitants décident malgré tout de retourner sur leurs territoires en érigeant des barrières autour des habitations. Ils placent des bannières annonçant la présence de populations civiles et désignent par la suite ces espaces comme étant des « zones humanitaires ». Ils utilisent ainsi le droit international humanitaire pour revendiquer leur droit à rester sur leur territoire et à se maintenir en dehors des conflits. Plusieurs zones humanitaires sont créées dans le Jiguamiandó et le Curvaradó. Les zones humanitaires émergent ainsi dans un contexte de déplacement forcé de populations qui tentent de survivre et de revendiquer leurs droits en rendant visible leur situation.

Ces deux situations d’urgence, l’exode des paysans de l’ACVC au centre de Barrancabermeja ainsi que le déplacement massif des communautés afro-descendantes puis leur retour, suscitent de vives réactions aux niveaux national et international. La protection des droits de l’Homme est alors un impératif à la fois revendiqué par des

populations qui recherchent une protection et mis en exergue par les soutiens internationaux (ONG humanitaires et d’accompagnement des personnes menacées tout particulièrement) et par les nombreuses ONG nationales de défense des droits de l’Homme.

Des cas « emblématiques » dans le contexte colombien : des paysans sans terre et des victimes

Victimes de déplacement et paysans marginalisés, ces populations qui refusent de partir de leurs territoires constituent des « cas emblématiques » dans le contexte colombien.

Dans le contexte colombien de transition, ces deux cas posent à la fois la question de la restitution des terres à des populations sans terre et des minorités afro- descendantes dépossédées, et celle des réparations pour les victimes du conflit. Leurs revendications ne s’arrêtent cependant pas à cela, puisque ces paysans remettent en question le développement économique et agricole dans leurs régions. Les communautés afro-descendantes ont continué leur mobilisation, en mettant en place des zones de biodiversité dans lesquelles elles souhaitent protéger ces portions de territoire et mettre en place des manières de cultiver plus respectueuses de l’environnement. Face aux dégâts environnementaux constatés à la suite de l’arrivée des entreprises sur leurs territoires, elles plaident également pour d’autres manières de se lier à ce territoire. D’un autre côté, l’ACVC entend faire de sa zone de réserve paysanne un espace de protection et de construction d’alternatives, et y développe d’autres manières de cultiver et de vendre ses produits agricoles.

On remarque également que dans les deux cas, les paysans utilisent des procédés juridiques rendus possibles par l’État colombien, à savoir la loi sur les réserves paysannes (destinées à protéger l’économie paysanne) et la loi sur les territoires collectifs (qui prévoit que les populations doivent être consultées pour tout projet sur leurs terres).

L’association paysanne de l’ACVC est aujourd’hui le fer de lance d’un mouvement paysan plus large au niveau national et son expérience de résistance locale est un exemple pour d’autres organisations paysannes dans le pays. Le cas des communautés afro-descendantes de Jiguamiandó et de Curvaradó a également mobilisé la Cour

constitutionnelle colombienne qui a pris des mesures spécifiques de restitution pour ces