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COMMUNICATION ENTRE DEUX PERSONNES ET MÉTACOMMUNICAT1ON

Dans le document Td corrigé Gregory Bateson - Ma Pomme pdf (Page 137-143)

VII - Information et codage

COMMUNICATION ENTRE DEUX PERSONNES ET MÉTACOMMUNICAT1ON

La démarche suivante consiste à étendre ce qui a été dit dans les parties précédentes aux phénomènes des relations entre deux ou plusieurs personnes - des organismes anthropomorphiques. Le problème primordial dans une communication de ce genre a 232 été posé d'une façon pertinente par Janet Baker (à l'âge de dix ans), comme ceci:

Quand les gens ont pensé à un langage, comment y ont-ils pensé s'il n'y avait pas de mots pour y penser ? Après qu'ils y ont pensé, comment ont-ils amené d'autres personnes à le comprendre ? S'ils sont allés de porte en porte en expliquant, les gens ont dû penser qu'ils étaient devenus fous parce qu'ils ne savaient pas ce que les mots voulaient dire. Après le commencement du premier langage, comment ont été formés les autres ? Ces questions font que je me dis: «Je me demande comment les gens ont appris à parler» [10].

Cette façon de présenter la question conduit à l'ultime problème auquel mène la présente investigation; mais il faut se rappeler qu'entre des êtres humains bien

portants, après la petite enfance, il ne peut jamais y avoir une absence totale de compréhension de part et d'autre. Il est certain qu'il peut y avoir des malentendus, et ceux-ci peuvent être profonds et dramatiques au point de paraître absolus, mais, en fait, même pour que survienne un malentendu, il faut qu'il existe quelques prémisses de codage-évaluation qui soient communes, partagées. Il faut bien que chaque personne ait au moins quelques notions sur elle-même et sur l'autre; il faut bien, par exemple, qu'elle pense que tous deux sont semblables en ce qu'ils sont vivants et capables d'émettre et de recevoir de la communication. En fait, si le malentendu engendre de l'hostilité, il est immédiatement évident qu'il faut bien qu'il existe des prémisses en commun concernant la colère et la douleur. L'amorce d'un système de codage commun est latente dans notre nature biologique, dans notre anatomie commune et dans notre expérience commune du fonctionnement du corps et de sa maturation. Quand deux êtres humains se rencontrent, ils partagent inévitablement de nombreuses prémisses sur de nombreux sujets tels que les membres, les organes sensoriels, la faim et la peine.

En ce qui concerne les indices extérieurs, il est notoirement évident que, parmi les oiseaux, les poissons et les invertébrés, les membres d'une espèce peuvent partager une tendance innée à répondre d'une manière complexe à un indice particulier spécifiquement défini ou à une séquence d'indices - une odeur, une 233

forme, une taille, une tache de couleur, et ainsi de suite - émanant d'autres individus. Ce genre de réponse mutuelle peut orendre l'apparence d'une interaction progressive continue. Par exemple, chez les épinoches, il y a entre les sexes un échange comportemental de ce genre qui mène à la reproduction. Chaque sexe dispose d'une série de réponses spécifiques différenciées à échanger. La réponse de chaque partenaire est un stimulus pour une nouvelle réponse de la part de l'autre, jusqu'à ce que, finalement, le mâle féconde la femelle et reste avec les œufs pondus par elle dans le nid qui a été construit [184].

Dans le cas des mammifères, et particulièrement de l'homme, il semble que ce genre de tendances innées à répondre d'une manière complexe et différenciée à des indices extérieurs hautement spécifiques, ou bien soit très peu développée, ou bien ait été transformée ou estompée par les apprentissages ultérieurs.

L'équipement instinctif de l'homme est recouvert par des élaborations culturelles, mais il reste encore, commun à l'espèce, un certain nombre de tendances à répondre de façon globale et diffuse à certains stimuli globaux et diffus tels que de grands bruits, la perte de supports, la chaleur ou le froid, la douleur, et ainsi de suite.

En outre, tous les êtres humains, telle que nous connaissons l'espèce aujourd'hui, partagent la notion que le langage et les gestes sont des moyens de communiquer[1], même si chaque culture a des variantes spécifiques de ces moyens [184]. Au sein même de la culture, le poète peut avoir sur l'utilisation du 234

langage des prémisses extraordinairement différentes de ce que sont celles de personnes appartenant aux milieux de la publicité. Un danseur peut avoir un ensemble d'idées sur l'emploi de la posture pour la communication, alors que le catatonique en a d'autres; et cependant tous deux partagent l'idée que la posture est communicationnelle et, à un certain niveau d'abstraction, leurs deux systèmes de communication se rejoignent probablement sur de nombreuses prémisses communes concernant le corps. Si les personnes qui s'opposent appartiennent à la même culture, elles partageront aussi quelque vague reconnaissance - même déformée - des points sur lesquels elles diffèrent.

Dans cette étude, nous nous intéressons particulièrement à la communication entre des personnes qui ont en commun une grande quantité de vocabulaire et qui partagent l'ambiance du contexte culturel américain; ce sont des personnes qui ont vécu une grande partie de leur vie dans la variante américaine de la culture occidentale. Et cependant, dans le cas du patient et du thérapeute, il peut y avoir une très profonde différence entre leurs prémisses en ce qui concerne des questions comme celles dont nous avons parlé précédemment. Il se peut qu'il y ait des différences tranchées dans leurs idées sur les limites de soi; il est possible que chacun perçoive sa relation aux autres êtres humains en fonction de sa propre idiosyncrasie. Le paranoïaque peut croire que l'environnement est tout-puissant et veut obstinément le détruire. Mais il est impossible de prédire quelle formulation le thérapeute peut faire de sa propre relation à son environnement. Certains thérapeutes sont désireux de se voir modeler leur vis-à-vis humain et d'autres ne le sont pas. C'est notre thèse dans ce livre que seulement par la communication peut se produire la thérapie; et la communication dépendra des prémisses que les deux personnes ont en commun, ainsi que des complexités du système des deux personnes.

Dans le système interpersonnel émergent certaines caractéristiques qui ne sont pas significativement présentes dans l'hypothèse du système comportant un seul organisme.

D'abord, chaque organisme reçoit des indices qui ont un niveau de complexité différent de ceux émis par les objets inanimés. Effectivement, les messages échangés d'une façon externe entre des organismes doivent être comparés aux processus intra-organiques du codage et de l'évaluation, plutôt qu'aux données que l'individu récolte dans 235 l'environnement. Nous avons parlé précédemment de l'extraordinaire complexité du codage intraorganiaue et nous avons alors remarqué que cette complexité est, autant que nous sachions, obtenue par des signaux nerveux très simples parcourant des cheminements extrêmement complexes comportant des milliards de nœuds synaptiques. Grâce à ce réseau nerveux, et peut-être à d'autres parties du corps, l'organisme élabore les unités complexes de la communication interne que nous appelons Gestalten. Le fait significatif, pour notre présent propos, c'est que, dans la communication interpersonnelle, les unités et les assemblages de messages parviennent à ce même niveau parce que les mots et les postures réfèrent déjà à des Gestalten complexes qui correspondent à certaines de celles qu'utilisé le système interne. La communication entre des personnes est naturellement pathétiquement appauvrie si on la compare à la richesse de la conscience intrapersonnelle, qui, à son tour, n'est qu'une version appauvrie et restreinte de la totalité de la vie psychique de la personne. Mais pourtant il est important que la communication externe soit un codage de la vie psychique interne et que le destinataire d'une communication de ce genre reçoive un produit déjà élaboré par la vie psychique d'un autre individu. En ceci, la communication interpersonnelle diffère profondément de toute perception de l'environnement inanimé. L'individu qui perçoit doit synthétiser ses données sur l'environnement inanimé et il a une certaine liberté de le faire d'une manière idiosyncrasique tandis qu'au contraire, en recevant une communication d'une autre personne, verbale ou autre, il a moins de liberté parce que la matière du message est déjà synthétisée en Gestalten (mots ou phrases) par l'émetteur. Même la compréhension du message par le récepteur est fonction du fait qu'il s'est habitué aux conventions de codage étroitement définies que la culture impose.

Chaque individu reçoit, naturellement, des données sensorielles du type ordinaire concernant l'autre; chacun voit et entend l'autre comme une entité physique. Mais en outre chacun reçoit du partenaire de la matière symbolique, verbale ou autre;

chacun a par conséquent l'opportunité de combiner ces deux types de données en un unique courant plus complexe, enrichissant le flux verbal avec des observations simultanées des mouvements corporels et autres. On a suggéré plus haut que, dans les processus 236 intrapersonnels, le corps pourrait servir de fonction analogique complétant les processus plus digitaux de l'activité nerveuse. Nous remarquons ici que les processus corporels de l'autre personne - ses postures, son tonus, sa coloration ou autres - contribuent à une fonction correspondante dans la communication interpersonnelle. Chaque personne est en mesure d'obtenir une perception multidimensionnelle de son vis-à-vis et d'enrichir le courant des symboles uniquement verbaux par l'identification des processus corporels de l'autre; et ces symboles sont plus ou moins intelligibles en fonction de l'arrière-plan biologique commun et du conditionnement culturel.

Ceci mérite d'être illustré et nous évoquerons un détail curieux qui rend la séance psychanalytique freudienne orthodoxe différente de la plupart des systèmes de deux personnes.

Quand le malade est sur le divan et l'analyste sur une chaise en retrait de sa tête, le docteur a une vue passable, mais qui peut être suffisante, des postures et des expressions faciales du patient, tandis que ce dernier est empêché de voir son thérapeute. Les dissymétries qui sont introduites dans la situation thérapeutique par cette disposition sont sans doute très complexes et varient sûrement d'un thérapeute à l'autre et d'un malade à l'autre. Mais, du point de vue de la présente discussion, il est significatif que le patient ne reçoive de l'analyste que des messages verbaux et qu'il dispose ainsi d'un maximum de latitude pour échafauder une image fantasmatique des aspects affectifs de la personnalité de l'analyste.

Cette image pourra être étudiée ultérieurement dans l'analyse du transfert. Au début, le patient, en fonction de ses habitudes enracinées, tente de faire des inférences sur l'analyste de façon à adapter ses paroles à la mesure de cette personne. Peut-être découvre-t-il ensuite au cours de la séance thérapeutique qu'un tel ajustement est difficile et il est alors ramené à des paroles et à des actes

«authentiques» que l'introjection de telles images ne stimule qu'a minima.

Une autre caractéristique émerge du système interpersonnel alors qu'elle était négligeable dans la simple relation limitée de l'organisme et de son environnement:

c'est que l'existence même du groupe est l'un des déterminants des actions et des communications des personnes individuellement. La relation entre organisme et environnement est déjà une interaction et, dans un 237 système dynamique tel qu'un homme en train de conduire une automobile, ou bien un homme en train de marcher ou de danser, aU neut ne'ttement reconnaître une totalité en interaction qui détermine effectivement des fonctionnements des parties constitutives. Mais, avec un système de deux personnes, une nouvelle sorte d'intégration intervient. La condition pour qu'il existe un groupe déterminant dans ce sens semble être que chaque participant ait conscience des perceptions de l'autre. Si je sais que l'autre personne me perçoit et si elle sait que je la perçois, cette conscience mutuelle devient une partie déterminante de toute notre action et de l'interaction. Au moment où s'établit une telle prise de conscience, l'autre et moi constituons un

«groupe déterminant» et les caractéristiques de processus progressif dans cette entité plus grande contrôlent dans une certaine mesure les deux individus. Ici encore deviendront efficaces les prémisses culturelles partagées.

Sur l'évolution de «groupe» dans ce sens, on trouve peu d'informations, mais la question d'une évolution de ce genre vaut la peine d'être examinée, ne serait-ce que pour souligner que le groupe ainsi défini en tant que conscience de se percevoir

mutuellement est quelque chose de différent des groupes qui sont simplement déterminés par l'irritabilité mutuelle ou par des réponses réciproques. Dans le cas des épinoches, mentionné précédemment, il y a des réponses mutuelles complexes, mais aucune évidence qui indiquerait que tel individu est conscient de la perception de l'autre. De même, dans la communication élaborée que von Frisch a étudiée chez les abeilles, il n'y a pas de raisons de croire qu'une telle conscience se produit.

Il est probable que cette étape de l'évolution est survenue pour la première fois chez les mammifères et peut-être que ce phénomène ne se produit que chez les primates et chez les animaux intimement domestiqués par l'homme.

Cette question mérite une investigation critique.

Opérationnellement, pour déterminer si un groupe s'élève à ce niveau, il serait nécessaire d'observer au moins si chaque participant modifie son émission de signaux d'une manière autocorrectrice selon que les signaux sont probablement audibles, visibles pu intelligibles ou non pour les autres participants. Chez les animaux, l'autocorrection de ce genre est certainement inhabituelle. 238 Chez les hommes, elle est souhaitable, mais pas toujours présente.

Il serait important également d'identifier chez les animaux des signaux des types suivants:

a. des signaux dont la seule signification serait la reconnaissance d'un signal émis par un autre;

b. des signaux qui demanderaient qu'un signal soit répété;

c. des signaux indiquant que la réception d'un signal a été manquée;

d. des signaux qui ponctuent le courant de signaux, etc.

En cas de connaissance complète de la perception de l'autre, un individu devrait cesser de répéter un signal après qu'il a été reçu et que sa réception a été confirmée par l'autre individu, et ce type d'autocorrection indiquerait la conscience de se percevoir mutuellement. Parallèlement, l'absence d'une telle adaptation - que l'on peut souvent observer chez les gens - dénoterait une connaissance imparfaite de la perception de l'autre, excepté dans les cas où un certain changement dans la signification ou dans l'intensité est véhiculée par la répétition du message. Enfin, la motivation à falsifier délibérément peut difficilement exister sans la connaissance de la perception par l'autre individu, non plus que la probabilité que la falsification réussisse. Ainsi, l'occurrence de la falsification devient une évidence que le groupe est un groupe qui repose sur la conscience de se percevoir mutuellement 3[ ]. Tous ces critères de l'existence d'une perception mutuelle contribuent à élaborer un tableau d'un ordre entièrement nouveau de communication qui émerge avec cette conscience. Pour désigner ce nouvel ordre de communication, nous introduisons ici le terme «métacommunication» et nous le définissons comme «communication sur la communication». Nous décrivons comme métacommunication tout échange d'indices et de propositions sur a) le codage et b) la relation entre ceux qui communiquent.

Nous supposerons qu'une majorité des propositions sur le codage sont aussi des propositions implicites sur la relation et vice versa, de sorte que l'on ne peut tracer une ligne bien nette 239 entre ces deux sortes de métacommunication. De plus, nous nous attendrons à trouver que les qualités et les caractéristiques de I métacommunication entre les personnes dépendront des qualités et du degré de la conscience qu'elles ont de leurs perceptions mutuelles.

L'existence de ce genre de conscience peut se reconnaître en observant le fait que l'individu autocorrige des signaux qu'il émet (et tous les critères ne sont effectivement que des cas particuliers d'une telle autocorrection); il en découle que certaines des caractéristiques attribuées à l'autre individu acquièrent une valeur déterminante dans la formation et la motivation du comportement de l'émetteur.

Les signaux sont modulés en fonction de ce que celui qui émet pense de celui qui reçoit. Et c'est à partir de ceci que l'on peut comprendre ce qui s'en est suivi de l'évolution d'un certain nombre d'habitudes et de caractéristiques humaines -l'introjection, l'identification, la projection et l'empathie. La possibilité pour un être humain d'exercer de la contrainte sur un autre devient même fonction d'une perception correcte ou incorrecte de l'idée que l'autre se fait de l'univers.

Cette discussion sur l'importance de l'inférence interpersonnelle introduit pour le système de deux personnes une série d'autres variables significatives qui n'étaient pas apparues dans l'hypothèse des systèmes impliquant seulement une personne.

Quand le système se compose de deux personnes, il est possible qu'elles soient semblables ou dissemblables quant aux caractéristiques de leur codage. Elles peuvent se ressembler dans la façon dont elles perçoivent l'univers et dans la façon de réagir à cette perception ou bien elles peuvent être différentes à cet égard. La nouvelle variable que nous remarquons est donc l'indication de similitude ou de dissimilitude entre les deux personnes.

Une autre variable différente qui émerge seulement quand deux personnes communiquent indiquera si les prémisses des deux personnes sont en conflit ou non. Il est évidemment possible que, bien que deux personnes soient très semblables, les points mêmes sur lesquels elles se ressemblent puissent être cause réciproque de conflit. Si, par exemple, ils ont l'un et l'autre des visées expansionnistes, ces visées peuvent bien coïncider et la rivalité et la jalousie peuvent bien se développer. En effet, comme les éducateurs le savent bien, l'établissement d'une relation 240 compétitive entre des personnes est l'une des méthodes les plus efficaces pour former les participants à percevoir et à évaluer d'une même façon l'univers commun dans lequel ils vivent. Plus formellement, ce sont des cas dans lesquels la formulation que fait «A» de la relation entre le «Soi de A» et une partie de l'environnement est apparemment la même que la formulation de «B» de la relation entre la même partie de l'environnement et le «Soi de B». Tous deux peuvent dire: «C'est ma formulation.» Et des formulations de ce genre sont en fait différentes parce que les deux «Soi» ne coïncident pas.

A l'inverse, quand deux personnes ont à l'évidence des formulations différentes de l'univers, elles ne sont pas nécessairement en conflit. Il est possible que ces positions soient complémentaires, de sorte qu'une «concordance» survient [149] et les deux individus peuvent être à même de coopérer dans une relation asymétrique.

Ceci se produit, par exemple, dans les relations entre des personnes de sexe opposé. Et il est remarquable que, dans des cas de ce genre, il n'est même pas nécessaire que chacune des personnes comprenne l'univers de l'autre, bien qu'il puisse être important qu'ils reconnaissent le fait de la différence. Au-delà de cette reconnaissance, il se peut que les efforts pour comprendre mènent à un échec de communication. Ce sont ici toutefois des questions qui ne peuvent guère être étudiées séparément du rôle de la matrice culturelle qui sera examinée au prochain chapitre.

[NT 1] En français dans le texte [NdT].

[1] En ce qui concerne les questions cybernétiques qui sont évoquées ici, je veux exprimer ma gratitude à la Fondation Josiah Macy Junior qui a patronné une série de colloques à ce sujet auxquels j'ai pu participer. Je veux

[1] En ce qui concerne les questions cybernétiques qui sont évoquées ici, je veux exprimer ma gratitude à la Fondation Josiah Macy Junior qui a patronné une série de colloques à ce sujet auxquels j'ai pu participer. Je veux

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