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2 Les logiques d’accession, pérennisation et évolution à la cour de France

2.3 Évolutions individuelles et familiales

2.3.2 Les facteurs d’ascension sociale

2.3.1.2 Choisy-le-Roi, un lieu intime et propice aux carrières

Il eût été intéressant de combiner l’ensemble des marques de faveurs octroyées aux officiers des Maisons du roi en fonction des lieux de résidences royales. Thierry Sarment rappelle qu’« entre 1666 et 1682, Saint-Germain fut, plus que Versailles, la résidence ordinaire du monarque. (…) En mars 1671, Mme de Sévigné, faisant part de la bonne santé du roi, rapportait : “ Il va de Versailles à Saint-Germain, et de Saint-Germain à Versailles…”553». En ce qui concerne les garçons ordinaires de la Chambre, nous avons déjà évoqué dans un chapitre antérieur les dons de terres accordées à la famille Binet entre 1671 et 1675, famille qui était à l’époque en fonction sur diverses charges à Saint-Germain-en-Laye.

femme de haut et puissant seigneur monsieur le duc de Crusolle, en presence et du consentement de moy curé soubsigné revestu de mon surply et etolle. Cagnyé ».

552 Laverny (Sophie de), op. cit., p. 272.

553 Sarmant (Thierry), « Les demeures du soleil », dans : Louis XIV. Homme et roi, sous la direction de Sarmant Thierry. Paris, Tallandier, « Biographie », 2014, p. 265-280. URL : https://www.cairn.info/louis-xiv--9791021006690-page-265.htm

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Mais cette remarque ne prend qu’un sens relatif en raison de la place privilégiée de Saint-Germain comme lieu de pouvoir, au même titre que Versailles pour la période qui suivra. Il semblait donc plus pertinent de s’attacher à une étude des ascensions sociales en fonction des lieux choisis par le roi sur des critères plus affectifs. Choisy-le-Roi554 attire l’attention en raison des fréquents voyages du roi dès 1739, et fait même l’objet d’une précision en 1751 lors d’un règlement royal interne à la cour qui organise les jours de sermons et de chasse. La fréquence des petits voyages de Choisy y est indiquée à cette occasion, le samedi étant consacré « à aller dîner à Trianon ou à Choisy 555».

Choisy-le-Roy bénéficie de l’attention du souverain dès son acquisition en 1739 et les Mémoires de d’Argenson nous font part très tôt des marques de confiance du souverain à l’encontre de certains de ses commensaux. L’exemple de François-Gabriel Bachelier, premier valet de chambre du roi entre 1715 et 1754 illustre une relation qui dépasse les fonctions d’un officier du roi, le premier valet prenant le rôle de conseiller occulte si l’on en croit l’assertion du mémorialiste :

« Bachelier est en plus grande faveur que jamais. Sa Majesté lui a donné un très-bel appartement à Choisy. C'est même l'appartement qui avoit d'abord été destiné à Sa Majesté, qui en a préféré un plus petit. Bachelier est là comme chambré avec le roi ; il n'a qu'à tourner la clé, il est dans la chambre du roi à toute heure. Ils causent familièrement des affaires de l'État [...]556 ».

Thomas Filleul a quant à lui commencé sa carrière comme garde-meuble du château de la Muette en 1736557, avant de n’entrer en la Chambre en qualité de valet

554 Voir à ce sujet la thèse soutenue par Anaïs Bornet, Le château de Choisy-le-Roi au XVIIIe siècle :

architecture, vie sociale, administration, soutenue le 5 janvier 2019 au centre André Chastel, sous la

direction d’Alexandre Gady.

555 Luynes (Charles-Philippe d’Albert, duc de), Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, éd. L. Dussieux et E. Soulié, Paris, Firmin-Didot, 1860-1865, t. XI, p. 68 : « Du mardi 2 [mars 1751], Versailles. Le Roi a changé cette année les jours de sermons, et a réglé que ce seroit les mardis et jeudis ; il n'ira point à la chasse ces jours-là, voulant être au sermon. Il compte chasser les lundis, mercredis et vendredis ; le samedi est destiné à aller dîner à Trianon ou à Choisy ».

556 Argenson (René-Louis Voyer de Paulmy, marquis d’), Mémoires et journal inédit du marquis

d’Argenson, ministre des Affaires étrangères sous Louis XV, éd. marquis d’Argenson, Paris, Jannet,

1857-1858, t. II, p. 121, [27 décembre 1739]. Mention issue de la base Étiquette en ligne sur le site du Centre de recherche du château de Versailles. Transcription relevée par Benjamin Ringot.

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de chambre tapissier à partir de mai 1743558, mais nous ignorons s’il est affecté de suite au château de Choisy. Son fils cadet Joachim5-7 reprend la charge en survivance en décembre 1753559. N’oublions pas que Thomas Filleul est par ailleurs garçon de la Chambre dès fin octobre 1757560, tandis que son fils Joachim5-7 devient survivancier à la même date. En pratique, cela signifie que Thomas cumule les charges de garde-meuble du château de Choisy, et de garçon ordinaire de la Chambre à partir de 1757. Difficile d’affirmer quelles sont les conditions de service. Il semblerait néanmoins que ce soit son fils qui exerce de fait la fonction de garçon ordinaire, au vu des mentions des brevets de don de terrains octroyés au père, qui ne citent que la fonction de concierge garde-meuble de Choisy. À partir de 1763, on a la certitude que son fils exerce la charge de garçon ordinaire et partage avec lui celle de concierge561. La charge de garçon ordinaire est ensuite attribuée en 1772562 à Honoré Filleul5-8, frère de Joachim, avant d’être cédée en 1788563 au fils de Joachim Filleul5-7, Louis-Joachim Filleul5-10 alors âgé de 14 ans.

Par ailleurs, Louis Filleul de Besne4-10 qui se trouve être le fils aîné de Thomas Filleul5-6, et frère de Joachim5-7 et d’Honoré5-8, obtient la survivance de la charge de garçon ordinaire en 1770564 par le truchement de la famille Balligant. Une mention en 1777565 le fait apparaitre comme ayant servi feu monseigneur le Dauphin, donc avant 1765 date de son décès. Il est également garde-meuble du château de la Muette et du château de Choisy566 entre 1764 et 1777.

558 A.N., O1 87, p. 204, 24 avr. 1743, retenue après décès de Charles-Louis Le Pescheur.

559 A.N., O1 97, p. 322, 26.XII.1753, survivance de valet de chambre tapissier du roi après démission de son père Thomas.

560 A.N., O1 101, f. 457, 30.X.1757, retenue sur démission de Jacques-Antoine Basire [et] son fils qui était pourvu en survivance.

561 A.N., MC/ET/XXXIII/554, 27.IX.1764 Contrat de mariage entre Joachim Filleul et Marie-Catherine Dupois : « (…) Plus et attendu le service que le dit futur époux continuera de faire pour son père dans la charge de garçon ordinaire de la chambre du roi et attendu celuy que fera conjointement avec le dit sieur son père dans la place de concierge des châteaux de Choisy de sa Majesté (…) ».

562 A.N., O1 118, f. 126, 12.III.1772, survivance

563 A.N., O1 826, n°195, 30.XI.1788 retenue après décès du père Joachim Filleul.

564 A.N., O1 826, n°63, 02.IV.1770, survivance par la démission du sieur François Baligan de Saint- Quentin.

565A.N., MC/ET/XXXIII/632, 10.IX.1777 : mention des gages et nourritures en sa qualité de garçon de

la chambre de feu Mgr le Dauphin, année 1777.

566 Mention dans A.N., MC/ET/LXXIII/868, 27.IX.1764, contrat de mariage entre Louis Filleul de Besne et Marie Le Camus. Voir également A.N., MC/ET/XXXIII/632, 10.IX.1777 : mention des gages et

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Alexandre Maral remarque la fréquence « des séjours du roi hors de Versailles, pour la plupart à la Muette ou à Choisy » et particulièrement durant l’année 1750 pendant laquelle « Louis XV ne passa que cinquante nuits à Versailles567». Nous avons par ailleurs noté l’implantation de la famille Filleul à Choisy et à la Muette sous le règne de Louis XV et XVI, aux alentours de 1749 et peut-être au-delà de 1777.

Durant cette trentaine d’années, Choisy est particulièrement prisé pour son domaine de chasse568 mais si le lieu est plus volontiers employé comme refuge d’ordre privé, il peut également endosser des fonctions plus protocolaires et devenir le cadre de présentations officielles569. Louis XV développe des liens privilégiés avec une liste d’intimes désignés par ses soins. À partir de 1745, le château abrite les amours du roi et de sa favorite, madame de Pompadour. Choisy est alors le lieu où l’étiquette s’assouplit volontiers, jusque dans les règles du service. En 1745, Luynes rapporte que le comte de Coigny, gouverneur de Choisy et Thomas Filleul, concierge du château servent le roi et la reine durant le dîner.

« Toutes les dames qui étoient avec la Reine, et plusieurs hommes, suivirent LL.MM., qui revinrent ensuite dans le salon. Le Roi, qui resta toujours debout, eut l’attention de proposer à la Reine de s’asseoir. Un peu avant cinq heures, l’on servit le dîner-souper dans la salle à manger ordinaire […]. Le Roi et la Reine étoient seuls au bout de la table vis-à-vis cette porte. Sur le retour, du

nourritures en sa qualité de garçon de la chambre de feu Mgr le Dauphin et comme concierge du château de la Meute pour les années 1774 à 1777.

567 Maral (Alexandre), Femmes de Versailles, Perrin, 2019, p. 180.

568 Les invités participants aux parties de chasses ont par ailleurs des livrées de couleurs différentes selon leur rang ou l’animal chassé. L’habit gris est attribué aux débutants : « [15 janvier 1751] Je me rendis à Choisy, en habit gris, ayant négligé de demander l'uniforme vert l'année d'auparavant, que j'avais presque tout abandonné », Croÿ-Solre (Emmanuel, duc de), Journal inédit du duc de Croÿ (1718-1784), éd. vicomte de Grouchy et P. Cottin, Paris, Flammarion, 1906-1907, t. I, p. 149, Mention issue de la base Étiquette en ligne sur le site du Centre de recherche du château de Versailles. Transcription relevée par Nicolle Lallement.

569 En février 1747, le roi et la reine viennent sur la route de Corbeil au-devant de la nouvelle dauphine de France, Marie-Josèphe de Saxe, puis la ramène à Choisy-le-Roi. Luynes (Charles-Philippe d’Albert, duc de), Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, éd. L. Dussieux et E. Soulié, Paris, Firmin-Didot, 1860-1865, t. VIII, p. 103 : « Le Roi, qui est à Choisy depuis hier, va demain à Corbeil ; il s'avancera de là au-devant de Mme la Dauphine environ une lieue et la ramènera coucher à Corbeil ; et mercredi la Reine ira au-devant d'elle sur le chemin de Corbeil à Choisy. Lorsqu'elle rencontrera la Reine, elle se mettra à genoux, c'est l'usage ; mais elle n'en fera que le semblant, car la Reine la relèvera et l'embrassera. Ensuite le Roi, la Reine, M. le Dauphin, Mme la Dauphine et Mesdames monteront tous six dans le carrosse de la Reine pour aller à Choisy, où il y aura un dîner- souper à quatre heures après midi. Mme la Dauphine couchera à Choisy ».

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côté de la cheminée, étoient Mme de Pompadour, Mme de Bellefonds, Mme de Sassenage et toutes les autres dames sans aucun rang marqué. Mme de Luynes et Mme de Villars étoient les deux premières à la gauche de la Reine. M. le comte de Coigny […] servoit le Roi, et le concierge de Choisy servoit la Reine570».

Dans ce lieu particulièrement apprécié du roi au vu des fréquents voyages recensés par le duc de Luynes dans ses Mémoires, Choisy semble être le cadre idéal pour les officiers commensaux de développer des liens avec la famille royale. L’une des explications est sans doute liée au faible effectif des officiers. Les États de la France rappellent en 1749571 le nombre d’officiers qui y est attaché, facilitant d’autant plus la qualité des rapports humains.

« Ce château (…) appartint au roi Louis XV en 1739 qui y fit faire des grandes augmentations, & qui lui a donné le nom de Choisy-le-Roi, avec des Officiers comme aux autres Maisons Royales. Gouverneur du château de Choisy : M. le comte de Coigny, chevalier des ordres du roi, brigaddier de ses armées, colonel général des dragons etc ; Concierge et garde-meuble le sieur Thomas Filleul, valet de chambre tapissier ordinaire du roi ; Bibliothécaire, M. Bernard ; Garçon garde-meuble le sieur Mautuy ; chirurgien du château M. Baillard ; garçons du château les sieurs Le Noble et Aubry ; Suisses, portiers, garçons de fourrière, froteurs, contrôleur M. Gabriel, inspecteurs ; jardiniers ».

Il faut également remarquer que les Filleul sont en contact permanent avec le protégé de la marquise de Pompadour et ami de Voltaire, Pierre-Joseph Bernard, poète qui obtient la charge de bibliothécaire à Choisy. Celui-ci devient le témoin privilégié des répétitions des pièces de comédie avant leur représentation dans les petits cabinets du roi à Versailles572. Peut-être même a-t-il été témoin des répétitions de L’esprit de contradiction et du Mariage fait et rompu de feu Charles Dufresny573

Par ailleurs, la présence des familles sur le site est sans doute une variable à prendre en compte. Les enfants grandissent sous les yeux des souverains et contribuent à générer une attention particulière. Il faut rappeler que les Filleul père et

570 Luynes (Charles-Philippe d’Albert, duc de), Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, éd. L. Dussieux et E. Soulié, Paris, Firmin-Didot, 1860-1865, t. VII, p. 128, « Du samedi 20 [novembre 1745] ».

571 États de la France, op. cit., t. I., p. 435. « Ce château est situé à trois lieues de Paris sur la Seine, c'est Mademoiselle de Montpensier, fille de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, qui le fît bâtir vers l'an 1682. Après sa mort il appartint à Monseigneur le Dauphin, ensuite à Madame de Louvois, & puis à Madame la Princesse de Conty, fille légitimée de Louis XIV, & enfin au roi Louis XV en 1739 qui y fit faire des grandes augmentations ».

572 Nolhac (Pierre de), Histoire du château de Versailles : Versailles au XVIIIe siècle, Paris, 1918, p. 25.

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fils travaillent de concert avec leurs frères et neveu. On ne peut ignorer le développement d’attaches significatives. L’une des manifestations de cet attachement est la présence en 1764574 de la famille royale pour la signature des deux contrats de mariage des fils de Thomas Filleul, Joachim 5-7 et Louis Filleul de Besne4-10.

Les contrats de mariage sont passés en présence de maître Boulard qui se déplace pour l’occasion au château de Choisy en raison des prestigieux témoins.

Le premier contrat concerne Joachim Filleul et Marie-Catherine Dupoy, dont le père, Jean-François Dupoy, est écuyer aide ordinaire de Paneterie-Bouche du roi également à Choisy. Outre la famille royale, on note la présence de ministres et secrétaires d’État ainsi que de nombreux courtisans (Annexe 6) :

« Laquelle partie en vue du mariage qui sera incessamment célébré en face de notre mère sainte église entre le dit sieur Joachim filleul et la dame Dupoy et ont réglé les effets civils ainsi que suit en la présence et de l’agrément de Sa Majesté Louis Quinze et en présence de Mgr le dauphin, de Mme la dauphine, de Madame Adélaïde, de Madame Victoire, de Madame Louise, de Monseigneur le prince de Condé, de Monsieur le Premier, de M. de Maupeou vice Chancelier et garde des sceaux, de madame son épouse, de M. le duc de Choiseul ministre de la guerre, de madame la duchesse de Choiseul son épouse, de M. de Florentin ministre et secrétaire d’Etat, de M. le duc de Praslin ministre des affaires étrangères, de madame la comtesse de Noailles son épouse et de M. de Noailles leur fils, de M. d’Ayen gouverneur de st Germain en Laye, de M. le duc de Montmorency, de M. de Montmorency Luxembourg, de M. le marquis de Mailly Flavacourt, de M. le marquis de Champcenets, de M. le Duc de Gontault, de madame la comtesse de Coigny, de M. le duc de Coigny gouverneur de Choisy, de M. le comte de Coigny, de M. le chevalier de Coigny, de Madame la comtesse du Roure, de M. le duc de la Valière, de M. le prince de Chimay, de M. le maréchal Prince de Soubise, de M. le duc de Fleury, de M. le duc de Fitz-James, de M. le marquis de Villeroy, de M. le comte de Guerchy, de M. le comte de Bissy, de M. le marquis de Salignac, de M. de Machault ancien ministre, de M. l’abbé Machault son fils et d'autres seigneurs et dames de la cour ».

Le futur époux se marie selon l’usage « aux biens et droits à luy appartenans, consistans dans les survivances a luy accordées par sa Majesté, au sieur son père 1° dans la charge de garçon ordinaire de la chambre du Roy, 2° Et dans la conciergerie du château de Choisy ». Pour l’occasion, le roi accorde au jeune marié

573 Hourcade (Philippe), Madame de Pompadour et le théâtre des Cabinets du roi, édition Michel de Maule, Paris, 2014, p. 88.

574 A.N., MC/ET/XXXIII/554, 27.IX.1764, contrat de mariage entre Joachim Filleul et Marie-Catherine Dupoy.

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1500 livres de pension « à prendre sur la dépense de ses châteaux de Choisy », somme qui dénote par rapport aux autres montants allégués pour ce genre de circonstances575.

Le second contrat576 entérine l’union entre Louis Filleul de Besne4-10 et Marie Le Camus, nièce de Jean-Baptiste-Florent Carbonnet, avocat au Parlement qui se trouve être son curateur, les père et mère de la jeune fille étant décédés (cf. Annexe 3 pour les conditions financières). Le roi Louis XV signe le contrat ainsi que le Dauphin et la Dauphine, Mesdames, le prince de Condé pour les principaux témoins. La Chambre du roi est également bien représentée avec Marquand et Grancour, garçons ordinaires de la Chambre et d’autres officiers de la Chambre comme les sieurs Quentin de Champlost, Bontemps, ou Courdoumer.

« La dite Marie Le Camus, émancipée d’âge (…) demeurant à Paris rue du four paroisse Saint Eustache, étant aussi le jour au château de Choisy. Reconnaissant avoir par les présentes fait et arrêté le dit traité de convention qui survient en la présence et l’agrément du roy, monseigneur la dauphin et madame Marie Josèphe dauphine de France, Marie Adélaïde de France, Victoire Louise de France, Sophie Philippes de France, et Louise Marie de France , et de Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé. Et en la présence de Monsieur le duc de Praslin, Madame de Choiseul duchesse de Gramont, de Monsieur le comte de St Florentin, monsieur le duc d’Aquin, M. le duc de Gontaut, M. le duc de Noailles de Poix, M. le duc de Noailles d’Arpajon, M. le comte de Noailles, Monseigneur le duc de Chevreuse, le duc de Beringhen, M. le duc de Biron , M. le duc de Fleury, M. le duc de Fitz-James, M. le duc de la Vallière, le comte de Bissy, et enfin en présence de leur parents et amis qui ont signés. Signature : marquis de Villeroy, Machault, Choiseul duchesse de Gramont, marquis de Polignac, Mailly-Flavacourt, Bontemps ; Le maréchal Duc de Soubise ; Leschevin ; Montmorency – Luxembourg »; [Famille ]Le Camus ; Dupoy ; Gruel ; Carbonnet ; Baugé-Filleul ; Duruisseau ; Le Camus Colson ; Bertheville ; Marquand ; Grancour ; Cassan ; Félix ; Beasse de la Brosse ; Boulast ; Courdoumer ; Gremonville ; Quentin de Champlost ; Galleran Desrosiers ; Chastelain ; Aubin de la Fostelle ; Jacquin ; Dubois de Genevilier ; Boizot : Guénard ; Coffiné ; Herbin : Payen ; Agasse ; Gruault ; Gromaire ; Boizot ; Sophie Querroy ; MC Chevalier; Vieinard

Mais la grande différence d’avec le premier contrat réside en l’absence de don de la part du roi. Louis Filleul pourtant l’aîné de la famille ne reçoit pas de pension à

575 Cf. la partie 2.2.1.2.

576 A.N., MC/ET/LXXIII/868, 27.IX.1764, contrat de mariage « passé devant Boulard le 27 septembre 1764. Marie Le Camus, nièce de Jean-Baptiste-Florent Carbonnet, avocat au Parlement et son curateur, demeurant à Paris, île Notre Dame, rue de la femme sans tête paroisse St Louis, et fille mineure du défunt sieur Nicolas Le Camus, ancien major des gardes de la ville et de demoiselle Françoise Geneviève Carbonnet, son épouse décédée ».

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l’occasion de son mariage. À cela peut-être plusieurs explications peuvent être avancées. Nous ignorons le contenu des actes de baptême577 des deux frères, il est donc possible que le cadet soit le filleul de l’un des membres de la famille royale. Par ailleurs, à la date de l’acte en 1764, Louis Filleul ne travaille pas encore ni à la