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Charles Dickens

2. Choix du corpus

2.2. Les auteurs et leurs œuvres

2.2.1. Charles Dickens

(i) La vie de l'auteur

Charles John Huffam Dickens (1812-1870) fut à l'origine de nombreux personnages mémorables et est considéré comme l'un des plus grands écrivains de son époque. Deuxième d'une fratrie de huit enfants, il naît à Landport, près de

5. Si le nom de Dickens est familier à de très nombreuses personnes, il n'en est pas de même pour Trollope, qui est malheureusement assez méconnu dans beaucoup de pays, notamment en France. En témoigne l'absence de traduction française de plusieurs de ses œuvres.

Portsmouth, dans le Hampshire. Son père, chargé de faire la paye des équipages au

Navy Pay Office de la Royal Navy, est bientôt muté à Chatham, dans le Kent. La famille

emménage dans une demeure confortable, et s'offre les services de deux domestiques. Dickens passe des heures à lire des œuvres de toutes de sortes, dont celles de Tobias Smollett, Henry Fielding, Daniel Defoe ou encore Oliver Goldsmith. Il gardera de très bons souvenirs de cette période, aidé par son excellente mémoire. Il étudie à l'école de William Giles (fils d'un pasteur baptiste), où il est un élève assidu. Avec ses frères et sœurs, le jeune Dickens s'amuse à mimer et à donner des récitals de poésie, des concerts de chants populaires et des représentations théâtrales.

Malheureusement, cette période de félicité est soudain interrompue. La famille est contrainte de déménager à Camden Town, à Londres, en 1822. John Dickens, vivant au-dessus de ses moyens, est emprisonné pour dettes à Marshalsea, en 1824. Afin de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, Charles, alors âgé de seulement douze ans, quitte l'école et commence à travailler dix heures par jour dans un entrepôt de cirage et de teinture nommé Warren's Blacking Factory, où il colle des étiquettes sur des flacons pour six shillings par semaine. Les conditions de travail épouvantables, les longues heures de labeur et le faible salaire typiques de l'époque, sont très difficiles à supporter. Mais l'expérience est rendue encore plus insupportable lorsque sa mère insiste pour qu'il continue à travailler, même après le relâchement de son père. Profondément déçu et meurtri par sa mère, il lui gardera rancune pendant très longtemps.

En 1825, John Dickens sort de prison, après avoir réussi à apaiser les tensions avec ses créditeurs grâce à l'héritage inespéré d'un parent. Il retire son fils de la manufacture et l'inscrit à la Wellington House Academy, que Charles fréquente pendant environ deux ans. Mais il n'en garde pas de très bons souvenirs, jugeant cet établissement consternant, où l'enseignement y est confus et le directeur, impitoyable.

En 1827, Charles entre dans la vie active, comme clerc au cabinet d'avocats Ellis and Blackmore dans Gray's Inn, où il travaille pendant un an. Il passe le plus clair de son temps libre à lire et à apprendre les arts dramatiques. Puis il rejoint le

cabinet de Charles Molloy dans Lincoln's Inn. Il apprend la sténographie et se construit rapidement une réputation en tant que reporter, grâce à son travail à Doctors' Commons. Il trouve bientôt un poste de journaliste à temps plein pour le

Morning Chronicle. Ces années ont permis au jeune Dickens de développer son amour

pour le théâtre et ses connaissances de Londres et de la province. En 1830, il tombe amoureux de Maria Bednell. Son père, un bourgeois, commis d'une banque à Mansion House, et résidant dans un quartier prestigieux de Londres, n'apprécie pas du tout la relation de sa fille avec un simple journaliste, et, afin d'éviter toute mauvaise surprise, il décide d'envoyer Maria à Paris.

À l'âge de vingt-et-un ans, en 1833, Charles publie sa première histoire, A

Dinner at Poplar Walk, dans le périodique londonien Monthly Magazine. Il loue une

chambre à Furnival's Inn et travaille en tant que journaliste politique pour le Morning

Chronicle. Ses saynètes parues sous le nom de Boz ont beaucoup de succès. En 1835,

Chapman and Hall lui offre un travail, qui conduit à la création de The Pickwick Papers. Les aventures de Mr. Pickwick deviennent populaires et confèrent une certaine célébrité et autorité à Dickens. Le jeune homme décide de se consacrer uniquement à l'écriture et démissionne donc du Morning Chronicle.

Il s'éprend de Catherine, la fille aînée de George Hogarth, éditeur du journal

Evening Chronicle, avec lequel il travaille. Les deux jeunes gens se fiancent en 1835 et

se marient l'année suivante à Chelsea. La famille s'agrandit rapidement avec la naissance de Charley en 1837. Suivront neuf autres enfants (dont deux mourront en bas âge) : Mary (1838), Kate (1839), Walter (1841), Francis (1844), Alfred (1845), Sydney (1847), Henry (1849), Dora (1850) et Edward (1852).

Avec l'écriture des Pickwick Papers (1836-1837) débute une période prolifique et commercialement prospère pour Dickens. La plupart de ses romans sont d'abord publiés en feuilletons dans des mensuels, pratique ordinaire de l'époque : Oliver Twist (1837-1839), Nicholas Nickleby (1838-1839), The Old Curiosity Shop (1840-1841) et

Barnaby Rudge (1841), bientôt suivis par les ouvrages A Christmas Carol (1843), The Chimes (1844), The Cricket on the Hearth (1845), The Battle of Life (1846) et The Haunted Man (1848). Dickens pouvait s'enorgueillir d'avoir fidélisé un certain nombre de

lecteurs qui attendaient avec impatience ses histoires.

En 1837, la sœur de Catherine, Mary, vient s'installer chez les Dickens pour les aider avec la prochaine naissance de leur enfant. Charles se prend immédiatement d'affection pour la jeune femme qu'il vénère. Elle meurt subitement dans ses bras quelques mois seulement après son arrivée. Charles a beaucoup de mal à se remettre de cette mort brutale, qui sera le seul événement dans sa vie qui l'empêchera d'écrire pendant plusieurs mois. Les Dickens entreprennent divers voyages en Angleterre, puis la famille s'installe à Regent's Park. Catherine organise des dîners et des réceptions où sont invités des célébrités littéraires telles que Elizabeth Gaskell, Samuel Rogers ou encore Thomas et Jane Carlyle. Les Dickens se rendent aux États-Unis et au Canada, où ils sont acclamés. À leur retour, Charles écrit les très controversées American Notes (1842), où il ridiculise les Américains. La famille vit un an en Italie, puis Dickens entreprend un voyage en Suisse où il commence l'écriture de Dombey and Son, publié en 1846, suivi de David Copperfield, trois ans plus tard. Ces deux romans marquent un tournant dans sa carrière ; ses œuvres seront désormais plus sérieuses et mieux organisées que les précédentes.

Les enfants se succèdent et, si Dickens s'occupent beaucoup d'eux quand ils sont tout jeunes, il finit par les négliger, tant il est déçu par leur absence de talent. Tous lui demandent de les aider financièrement, y compris ses parents et ses frères et sœurs. Dickens devient bientôt le chef de famille, essayant d'assister ses proches autant qu'il le peut. Mais la tâche s'avère très vite difficile et ses nouvelles responsabilités deviennent bientôt un fardeau lourd à porter.

Georgina, l'autre sœur de Mary, s'installe elle aussi chez les Dickens en 1842 afin d'apporter son aide dans l'éducation de leurs enfants. Sa place au sein de la famille devient bientôt indispensable. Elle est à la fois servante, préceptrice et maîtresse de maison, accompagne souvent Dickens lors de ses longues promenades et s'intéresse beaucoup à ses activités théâtrales.

En 1851, la famille s'installe à Tavistock House où la carrière de l'écrivain suit son cours avec les parutions de Bleak House (1852-1853), Hard Times (1854) et Little

Kent, son dernier lieu de résidence. Il continue à jouer dans des pièces de théâtre comme dans celle de Wilkie Collins, The Frozen Deep, en 1857. Il rencontre la jeune comédienne Ellen Ternan dont il tombe follement amoureux. Dickens a alors 45 ans, et l'actrice, 18. Sa relation avec sa femme est depuis longtemps difficile et conflictuelle et il choisit de se séparer d'elle en 1858. Catherine quitte le domicile conjugal avec son premier né, laissant ses autres enfants sous la responsabilité de sa sœur Georgina, qui décide de rester à Gad's Hill.

Après cette séparation, Dickens entreprend des lectures publiques de ses œuvres, populaires et rémunérées, devant des auditoires de plus en plus importants, en Angleterre, en Écosse et en Irlande. Il donne plus d'une centaine de représentations dans une quarantaine de villes en un peu moins d'un an qui lui rapportent presque la moitié de ses gains littéraires annuels. Au-delà de l'aspect financier, ces représentations galvanisent Dickens qui est encensé et considéré comme un orateur charmant et envoûtant. Il continue à écrire et paraissent bientôt A Tale of Two Cities (1859), Great

Expectations (1860-1861) et Our Mutual Friend (1864-1865). Il devient l'éditeur des

journaux Household Words (1850-1859) et All the Year Round (1858-1870).

Le mystère entourant la relation de Dickens avec Ellen Ternan demeure, même aujourd'hui. Les spéculations les plus diverses laissent entendre qu'ils étaient amants et qu'ils auraient eu un fils mort en bas âge, mais aucune preuve n'est jamais venue appuyer ces hypothèses.

En juin 1865, en rentrant d'un voyage à Paris avec Ternan et la mère de cette dernière, Dickens est victime d'un accident de train à Staplehurst dont il gardera des séquelles, tant physiques que mentales. Deux ans plus tard, Dickens entreprend un second voyage aux États-Unis. Se succèdent alors des dîners avec des personnalités comme Ralph Waldo Emerson, Henry Wadsworth Longfellow ou encore l'éditeur américain James Thomas Fields. En décembre débutent ses lectures publiques – soixante-seize en moins d'un an – entre Boston et New York. Ce long séjour le fait changer d'opinion sur le pays et ses habitants et il se jure de ne plus jamais les critiquer. En avril 1868, il regagne l'Angleterre.

en Écosse et en Irlande. En avril 1869, il fait un malaise qui le contraint à annuler plusieurs de ses représentations. Avec l'accord de son médecin, il organise de nouvelles lectures en 1870, la dernière ayant lieu à St. James's Hall, à Londres. En mai, il donne sa dernière représentation en présence du Prince et de la Princesse de Galles. Le mois suivant, il meurt à Gad's Hill.

(ii) Le style littéraire

Dickens fait preuve de beaucoup de créativité dans son écriture. Il manie parfaitement bien la satire et la caricature. L'une des spécificités de son style est sans doute la particularité des noms utilisés pour ses personnages qui reflètent des traits physiques ou de caractère. Par exemple, dans David Copperfield, le nom Murdstone fait allusion au meurtre (« murder » - la mère de David meurt de chagrin, désespérée par la vie qu'elle mène aux côtés de son mari, Mr. Murdstone) et à l'extrême froideur (« stone/stony ») du protagoniste. Dans Great Expectations, Estella, qui signifie « étoile » désigne la femme inaccessible pour Pip, le héros. De plus, elle est décrite comme aimant grimper sur des objets, comme lorsque Pip la voit monter sur une échelle dans la brasserie et aller de plus en plus haut comme si elle voulait atteindre le ciel. Mais il ne s'agit là que de deux exemples. Toutes les œuvres de Dickens sont construites autour de personnages divers aux noms bien particuliers. En choisissant des noms originaux pour chacun de ses personnages, Dickens permet au lecteur de se faire une idée sur la personnalité des protagonistes, avant même de connaître leur histoire ou de les voir évoluer dans le récit.

Ses personnages sont parfois tellement mémorables qu'ils prennent vie en dehors de leurs aventures. Plusieurs termes, tirés des divers romans de Dickens, ont fait leur entrée dans des dictionnaires. Par exemple, le mot « gamp6 » désigne un grand

parapluie ; l'adjectif « pickwickian7 » qualifie une personne simple et généreuse ;

l'adjectif « pecksniffian8 » caractérise une personne hypocrite ; le terme « gradgrind9 »

6. Cf. <http://www.merriam-webster.com/dictionary/gamp>. 7. Cf. <http://www.merriam-webster.com/dictionary/pickwickian>. 8. Cf. <http://www.merriam-webster.com/dictionary/pecksniffian>.

renvoie à une personne s'intéressant seulement aux faits.

Certaines des connaissances de Dickens ont inspirées les personnages de ses récits. Par exemple, celui de Mrs. Nickleby (dans Nicholas Nickleby) lui a été inspiré par sa mère, Mr. Micawber (dans David Copperfield), par son père, Harold Skimpole (dans Bleak House), par l'écrivain et poète James Henry Leigh Hunt.

Le style de l'auteur est également un mélange de fantastique et de réalisme. Ses histoires font constamment référence à des événements ou des situations propres à l'époque victorienne, comme, par exemple, le travail des enfants dans de terribles conditions. Citons Oliver Twist, ou David Copperfield, l'un des romans utilisés dans le corpus de cette thèse. Dickens y décrit avec précision le quotidien des enfants travaillant depuis leur plus jeune âge dans des conditions souvent très difficiles. Sa représentation, très réaliste, trouve ses origines dans sa propre expérience dans un entrepôt de cirage et de teinture, dans lequel il a travaillé de douze à treize ans, afin de subvenir à ses propres besoins et à ceux de sa famille.

Néanmoins, en dépit de ces nombreux éléments réalistes, Dickens cède à la tentation du fantastique et ponctue ses récits d'incidents improbables. Peut-être, comme le dit Pelham (1933 : 123), parce que Dickens « ne peut s'empêcher d'introduire un mélange mélodramatique déformant son portrait de la société, ou parce que sa conscience victorienne ne pouvait tolérer les excès abjects de la criminalité et du blasphème que ses situations requéraient10 ».

(iii) David Copperfield (1849-1850)

Cet ouvrage retrace l'existence de David Copperfield, de son enfance à sa vie d'adulte. Il s’agit d’une version romancée de la vie de l’auteur.

David naît à Blunderstone, dans le Suffolk, en Angleterre, en 1820, six mois après la mort de son père. David vit ses premières années entouré de sa mère et de

9. Cf. <http://www.merriam-webster.com/dictionary/gradgrind>.

10. Traduction personnelle. Texte original :

[…] cannot refrain from introducing the melodramatic admixture that distorts his picture, or because his Victorian conscience refused to tolerate the cruder excesses of criminality and blasphemy that his situations demanded.

Peggotty, sa gouvernante, toutes deux prénommées Clara. Alors que le jeune garçon n'a que sept ans, sa mère épouse Edward Murdstone. Les relations entre David et son beau-père sont très tendues. Mr. Murdstone, et sa sœur Jane qui emménage bientôt sous son toit, n'apprécient pas du tout David, et se montrent très durs envers lui. Murdstone tente de battre l'enfant pour avoir pris du retard dans ses études. David se défend et le mord. En guise de punition, il est ensuite envoyé dans un internat, Salem House, dirigé par l'impitoyable Mr. Creakle. Là, il vit des années difficiles, mais trouve du réconfort auprès de ses nouveaux amis, Traddles et Steerforth. Il rentre chez lui pendant les vacances et découvre que sa mère a donné naissance à un petit garçon. Peu de temps après, il retourne à Salem House, sa mère et son demi-frère meurent, et David rentre chez lui. Peggotty se marie et quitte les Murdstone.

Mr. Murdstone trouve un travail à David chez un marchand de vin à Londres dont il est l'associé. Micawber, un ami du jeune garçon, est emprisonné pour dettes pendant plusieurs mois. Après sa libération, sa famille et lui déménagent à Plymouth, laissant David complètement seul. Ce dernier décide alors de fuir. Il marche de Londres à Douvres, où il trouve sa seule parente : Betsey Trotwood, sa tante célibataire et excentrique. Après de nombreuses hésitations, elle choisit d'élever David, malgré la tentative de Mr. Murdstone d'obtenir la garde du garçon. Miss Trotwood appelle désormais David Trot.

À mesure que grandit David, de nombreux personnages font leur apparition dans le récit. C'est notamment le cas de la famille de Peggotty, incluant « Little

Em'ly », sa nièce orpheline, qui charme rapidement le jeune héros. Elle séduit

également Ham, le neveu de Mr. Peggotty (le frère de Peggotty), avec lequel elle se fiance, mais aussi Steerforth, l'ami de David, qui la déshonore en s'enfuyant avec elle. La fille de l'avocat de Miss Trotwood, Agnes Wickfield, devient rapidement la confidente de David, qu'elle aime en secret. Mais le jeune homme n'a d'yeux que pour la belle et immature Dora Spenlow, sa première femme.

La vérité concernant les mauvais agissements d'Uriah Heep, le secrétaire puis l'associé de Mr. Wickfield, éclate au grand jour. Ham et Steerforth meurent noyés.

Mr. Peggotty, sa nièce et les Micawber partent en Australie, où ils espèrent tous commencer une nouvelle vie. Dora meurt des suites d'une longue maladie survenue peu de temps après sa fausse couche. David, désespéré, cherche du réconfort auprès de sa meilleure amis, Agnes. Les deux jeunes gens finissent par s'avouer leur amour et vivent heureux avec leurs quatre enfants, dont leur fille, Betsey Trotwood, prénommée en hommage à la tante de David.

(iv) Great Expectations (1861)

L'histoire retrace les aventures de Philip Pirrip – plus connu sous le nom de Pip dans le roman – un jeune orphelin, vivant avec Miss Gargery, sa despotique sœur, et son bienveillant beau-frère, Joe, un forgeron.

La veille de Noël, vers 1812, Pip, alors âgé d'environ sept ans, fait la connaissance fortuite d'un détenu en cavale, alors qu'il vient voir la tombe de ses parents. Le prisonnier effraie le jeune garçon en lui disant que s'il ne lui obéit pas, il sera dévoré par un mangeur d'enfants. Terrorisé, Pip se conforme aux exigences de l'homme et lui apporte des vivres et une lime afin de se défaire de ses chaînes. Le jour suivant, des soldats capturent le détenu alors engagé dans une lutte avec un autre prisonnier, Compeyson, son pire ennemi. Les deux hommes sont immédiatement renvoyés en prison.

Miss Havisham, une vieille dame célibataire et fortunée, vêtue d’une robe de mariée qui porte la marque du temps, habite Satis House, une vieille demeure en ruines. Elle demande à l'oncle de Joe, Mr. Pumblechook, de trouver un garçon pour jouer avec sa fille adoptive, Estella. Pip est choisi pour remplir ce rôle. Il tombe aussitôt sous le charme de la jeune fille, à la grande joie de la maîtresse des lieux. Pip se rend souvent à Satis House, une fois, entre autres, accompagné de Joe. Pendant leur absence, Miss Gargery est attaquée par un mystérieux individu, qui s'avère être Orlick, l'apprenti de Joe : elle ne pourra désormais plus parler.

Plus tard, Pip, devenu l'apprenti de son beau-frère, reçoit la visite d'un avocat, Mr. Jaggers, venu lui apprendre qu'il est le bénéficiaire d'une importante somme d'argent, provenant d'un bienfaiteur anonyme. Il doit quitter son domicile actuel et se

rendre à Londres pour devenir un gentleman. Croyant que Miss Havisham n'est autre que sa bienfaitrice, il lui rend visite, et revoit Estella, juste rentrée de l'étranger.

Les années passent pour Pip, désormais installé dans la capitale anglaise et menant une vie de jeune bourgeois. Mais il est vite dépassé par les événements et il contracte bientôt de nombreuses dettes. Un jour, il reçoit la visite du détenu qu'il avait rencontré enfant, Abel Magwitch, qui lui révèle être son bienfaiteur. En effet, il a fait fortune au Pays de Galles et a décidé d'aider l'enfant qui lui avait tendu la main des années plus tôt. Pip est très choqué par cette nouvelle et est écœuré par le comportement de Miss Havisham qui lui a laissé croire qu'elle était sa bienfaitrice. Il apprend que Magwitch est à nouveau poursuivi par la justice et qu'il sera pendu s'il est capturé. Pip et ses amis élaborent alors un plan pour lui venir en aide et projettent