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1. L’enquête ES et ses apports à la description de l’accueil d’une population

1.3. Caractéristiques des personnes fréquentant un SAVS/SAMSAH ou un

Nous nous sommes particulièrement intéressées aux caractéristiques des populations fréquentant des lieux également connus des personnes fréquentant les CMP.

L’étude des déficiences des 12 000 personnes suivies, sur l’ensemble du territoire national, en SAVS et SAMSAH et présentant au moins une des quatre pathologies évoquées plus haut, témoigne de la faible part des déficiences physiques. Environ 80 % de la population ne présentait pas de déficience physique que celle-ci soit considérée comme la déficience principale ou comme une déficience associée. Il faut cependant souligner que le questionnaire ne permettait l’enregistrement que de deux déficiences au maximum. Dans un cinquième des cas, seul un trouble du psychisme en rapport avec un trouble psychiatrique grave était mentionné, alors que dans 7 % des cas, ce sont les autres troubles du psychisme, sans association qui sont évoqués.

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Tableau 1 ‒ Déficiences principales et associées des personnes suivies en SAVS ou SAMSAH et relevant d’une des quatre principales catégories de pathologies usuellement associées aux

situations de handicap psychique

Effectifs %

Absence de déficiences associées

Troubles du psychisme en rapport avec des troubles psychiatriques graves 2420 20 Déficiences intermittentes, "critiques", de la conscience

Troubles des conduites et du comportement non inclus dans une pathologie psychiatrique avérée ; Autres troubles du psychisme : troubles psychologiques ou relationnels sans connotation de gravité

810 7

Retard mental (léger, moyen, grave) 950 8

Association de déficiences

Déficience principale : troubles psychiques (quelle que soit la catégorie évoquée plus haut)

Déficience associée : retard mental (léger moyen ou grave)

1 110 10

Déficience principale : retard mental (léger moyen ou grave)

Déficience associée : troubles psychiques (quelle que soit la catégorie évoquée plus haut)

960 8

Association de troubles somatiques sans identification de troubles du

psychisme parmi les deux premières déficiences 2 100 18

Autres types d’associations incluant soit des troubles du psychisme soit des

situations de retard mental 3 300 28

Non réponses en matière de déficiences 50 1

Total 11 700 100

Champ : personnes de 20 à 60 ans, présentes au 31 décembre 2010 en SAVS, SAMSAH, France entière.

L’étude de la population fréquentant un ESAT en 2010, témoigne de situations moins marquées par les pathologies psychiatriques et plus par le retard intellectuel. La part des personnes présentant des psychoses post-adolescence s’élève à environ 10 % de même que la part des psychoses infantiles (11 %). L’« autisme et autres troubles envahissants du développement » ne concerneraient que 2 % de la population fréquentant ce type d’établissement. Les « troubles du psychisme liés à des pathologies psychiatriques graves » constituent la déficience principale d’environ 10 % de la population.

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1.4. Eléments de trajectoires des personnes occupant des places destinées aux personnes handicapées en 2010

L’enquête ES permet d’étudier de façon distincte l’ensemble des présents au 31 décembre de l’année de l’enquête, les personnes entrées – ou sorties – au cours de cette même année. Cela nous permet d’étudier, certes de façon un peu fruste, quelques éléments de trajectoire.

En 2010, une majorité d’entrants en institution (50 à 70 %) étaient déjà en institution préalablement ; la proportion la plus élevée correspondant aux personnes entrant en FAM ou en MAS. L’information relative à l’activité antérieure à celle en cours au moment de l’enquête est manquante dans 85 % des cas. Pour les autres, l’hospitalisation en psychiatrie est ultra minoritaire, représentant seulement 5 % des cas. Pour autant, ceci ne signifie pas que la place de la psychiatrie soit anecdotique dans la vie des personnes accueillies en établissements ou services médico-sociaux compte tenu de l’importance des parcours incluant des périodes d’attente de placement ou des passages – parfois brefs – par une tierce structure avant l’entrée dans l’établissement qui sera le lieu de l’enquête ES. Ces parcours entre institutions peuvent correspondre à une mobilité géographique souhaitée, à une attente de places plus satisfaisantes ou à un échec de la première orientation (Rapegno 2010, 2014).

Mieux renseignée (environ 15 % d’information manquante) que celle relative à l’ensemble des présents, la trajectoire des adultes de 20 à 60 ans entrés en 2010 ne fait pas une part bien plus importante à l’hospitalisation psychiatrique qui ne représente qu’environ 5 % des activités de jour ayant précédé directement l’entrée en institution de l’ensemble de la population et 11 % si l’on se restreint à l’une des quatre catégories de maladies que nous avons mentionnées plus haut.

Parmi les 2200 personnes accueillies de 2010 en provenance d’hôpitaux psychiatriques :

- les deux tiers résident désormais dans une structure dévolue aux personnes handicapées, dont une grande majorité (à nouveau les deux tiers) en FAM et MAS ;

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- 45 % de ces personnes sont caractérisées par des diagnostics de « psychoses de la post-adolescence », 8 % d’ « autisme et autres troubles envahissants du développement », 15 % de « psychose infantile » ;

- Ces diagnostics ont le plus souvent été traduits, pour ce qui est de la déficience principale, en termes de « troubles du psychisme liés à des pathologies psychiatriques graves » (44 %), « autres troubles du psychisme » (12 %), mais ils « s’effacent » également devant le « retard mental » dans près de 25 % des cas (dont la moitié de retard mental profond ou sévères) ;

- Si plus de 40 % des personnes n’ont aucune déficience associée, les autres situations se dispersent entre une variété de déficiences dont les plus fréquentes sont le « trouble du psychisme lié à des pathologies psychiatriques graves » (près de 10 % des déficiences associées) et « troubles des conduites et du comportement non inclus dans une pathologie psychiatrique avérée » (7 % des déficiences associées).

En définitive, les données des enquêtes ES, et notamment de l’enquête ES 2010, témoignent de la place occupée par les personnes présentant des troubles psychiatriques graves dans les dispositifs du handicap mais sont par essence défaillantes à identifier la part des personnes qui n’y accèdent pas.

Il est donc intéressant de rechercher si l’enquête HS permet d’apporter des compléments en termes de facteurs explicatifs de l’accès aux structures du handicap ou, plus modestement de distinguer les personnes qui y accèdent, d’une part, de celles qui n’y accèdent pas d’autre part.

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