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Caractéristiques de l’échantillon

l’objectivation des parcours et des réseau

1. La constitution de l’échantillon

1.5 Caractéristiques de l’échantillon

Les 30 jeunes que nous avons rencontrés témoignent chacun de situations et d’histoires différentes, que nous allons apprendre à connaitre au fil des pages de l’analyse. Cependant nous pouvons d’ors et déjà présenter les principales caractéristiques de cet échantillon, en faisant ressortir les points communs et les différences qui existent entre eux. En annexe se trouve aussi une courte description des origines sociales, du parcours et de la situation actuelle de chaque enquêté, classés par ordre alphabétique. Il est ainsi possible de s’y référer à tout moment dans le cours de la lecture pour se rappeler la biographie d’une personne, à l’évocation de son prénom313.

- Composition de l’échantillon selon l’âge

Tous les enquêtés ont entre 20 et 30 ans. L’âge moyen est de 25 ans et l’âge médian est de 25 ans et demi. Les jeunes rencontrés dans l’incubateur sont en moyenne légèrement plus âgés

313 Pour préserver l’anonymat des enquêtés, leurs noms ainsi que ceux de leur proches ont été modifiés. Les

changements ont cependant été faits de manière pertinente, en tentant de rester fidèle aux informations que véhicule chaque prénom, afin de ne pas perdre en qualité d’analyse. Les noms des entreprises où travaillent les enquêtés ont aussi été modifiés.

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que ceux approchés par l’intermédiaire de la Mission locale (25 ans et demi contre 23 ans). Cela est notamment dû au fait que les jeunes inscrits à la Mission locale ont au maximum 25 ans (même si nous avons aussi rencontrés dans ces antennes des jeunes plus âgés). Voici un classement qui permet d’apprécier plus en détail la répartition :

 7 enquêtés ont entre 20 et 22 ans  7 enquêtés ont entre 23 et 25 ans  9 enquêtés ont 26 ou 27 ans  7 enquêtés ont entre 28 et 30 ans

- Composition de l’échantillon selon le sexe

La population d’enquête est composée de 15 femmes et de 15 hommes. 8 femmes ont été rencontrées à la Mission locale et 7 par l’intermédiaire de l’incubateur. 7 hommes ont été rencontrés à la Mission locale et 8 par l’intermédiaire de l’incubateur.

- Composition de l’échantillon selon l’origine sociale

Attelons-nous dès maintenant à décrire l’origine sociale des enquêtés. Cette caractéristique sera souvent mise en avant dans nos observations, il nous semble donc important de prendre le temps d’en détailler les modes de constitution. Pour recomposer le milieu social d’origine, nous avons en fait considéré plusieurs critères liés à la situation des parents de chaque enquêté - ou en tout cas des personnes composant son foyer (un enquêté a en effet grandi chez ses grands-parents maternels). D’abord nous avons examiné le métier de la personne du foyer la mieux classée dans la hiérarchie sociale, en nous fiant aux catégories socioprofessionnelles (CSP) telles que celles utilisées par l’INSEE (généralement il s’est agi de prendre en compte la situation du père). Pour les personnes au chômage, nous avons considéré le secteur d’activité passé. Voici les catégories révélées :

 Parent agriculteur exploitant : 1 enquêté

 Parents artisans, commerçants ou chefs d’entreprise : 3 enquêtés  Parents cadres ou professions intellectuelles supérieures : 10 enquêtés  Parents professions intermédiaires : 4 enquêtés

168  Parents employés : 1 enquêté

 Parents ouvriers ou assimilés : 11 enquêtés

Nous constatons une surreprésentation dans notre population des enfants de cadres et d’ouvriers, par rapport à ce qui s’observe en général dans la société, au détriment des autres catégories. Il s’agit là bien sûr d’une conséquence de notre volonté de constituer un échantillon aux origines sociales expressément contrastées.

La catégorie socioprofessionnelle ainsi indiquée est ensuite appréciée au regard du niveau de diplôme du parent, ainsi que du montant de ses revenus supposés (si nous avons bien questionné les enquêtés sur la profession et le diplôme de leurs parents, nous ne leur avons pas demandé directement quels étaient leurs revenus). En fonction des combinaisons qu’ont révélées ces informations, nous avons constitué trois classes sociales d’origine : les classes populaires, moyennes et supérieures. Quelques situations délicates ont demandé un travail d’interprétation de notre part pour déterminer la classe sociale d’origine appropriée, en considérant notamment la situation de l’autre parent. En voici les détails :

 Au regard du métier et du niveau de diplôme de leurs parents, nous avons identifié sans difficulté particulière les 11 enquêtés dont les parents sont « ouvriers ou assimilés » comme étant effectivement originaires des classes populaires.

 Nous avons reconnu Virginie, l’enquêtée dont les parents sont employés, comme étant originaire des classes populaires. En effet son père et sa mère sont employés polyvalents dans une papèterie et sont titulaires chacun d’un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP).

 Nous avons identifié Sophie, une des enquêtés dont le parent est classé « professions intermédiaires » comme étant elle aussi originaire des classes populaires. En effet son père, aujourd’hui à la retraite, a terminé sa carrière comme agent de maitrise dans une imprimerie, mais il n’a en fait aucun diplôme et il a gravi en interne les échelons dans l’entreprise pour obtenir ce poste. Sa mère est titulaire du BEPC et n’a presque jamais travaillé.

 Nous avons reconnu Thierry et Oriane, deux des enquêtés dont les parents sont classés « professions intermédiaires » comme étant effectivement originaires des classes moyennes. Les parents de Thierry sont professeurs des écoles et diplômés d’une

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licence. Mais pour Oriane ce choix fut plus délicat. En effet, elle a grandi à la fois chez son père et chez sa mère, divorcés depuis qu’elle a 9 ans. Si son père est bien conducteur de travaux et diplômé d’un Brevet de technicien supérieur (BTS), sa mère elle n’a pas de diplôme et a exercé comme serveuse pendant qu’Oriane était enfant. Nous avons ainsi hésité entre classes moyennes et classes populaires au moment de déterminer les origines sociales de cette enquêtée. Cependant la situation du père, cumulé au fait que celui-ci devait certainement verser une pension à son ex-épouse, nous ont convaincu de ne pas l’identifier du côté des origines populaires. Oriane est donc reconnue comme issue des classes moyennes.

 Nous avons déterminé qu’Emilie, la dernière enquêtée dont le parent est classé « professions intermédiaires » était, elle, davantage issue des classes supérieures. En effet sa mère est bien manipulatrice en radiologie médicale et son père était chargé de clientèle bancaire. Cependant pendant son enfance, ses parents possédaient une bâtisse dans laquelle ils géraient aussi la location de plusieurs chambres d’hôtes. Nous avons considéré que ce patrimoine foncier et son exploitation situaient plutôt les origines de la jeune femme du côté des classes supérieures.

 Au regard du métier et du niveau de diplôme de leurs parents, nous avons identifié sans difficulté particulière les 10 enquêtés dont les parents sont « cadres et professions intellectuelles supérieures » comme étant effectivement originaires des classes supérieures.

 Pour les 3 enquêtés dont les parents sont chefs d’entreprises, les niveaux de diplôme de ces derniers (tous ont au moins un parent ayant le niveau bac +5), comme la taille et le domaine de leurs activités constituent des éléments nous permettant de les reconnaitre comme issus des classes supérieures (le père de Geoffrey possède deux boutiques de chocolat de luxe, les parents de Grégory possèdent et gèrent une grande écurie, les parents de Manon sont investisseurs immobiliers).

 Enfin, nous avons identifié Laurent, l’enquêté dont le père est agriculteur exploitant, comme étant originaire des classes supérieures. En effet la taille importante de son exploitation comme son niveau de diplôme (bac +3) nous indique que son père s’assimile davantage à un chef d’entreprise (selon la saison, plusieurs salariés travaillent d’ailleurs pour lui). Il s’agit d’une comparaison que l’enquêté fait lui-même

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pendant l’entretien, pour évoquer tant le caractère indépendant des activités de son père que le niveau de revenu dont il bénéficie.

Après avoir effectué ce travail de répartition, voici comment se décompose l’échantillon d’enquête :

 13 enquêtés sont issus des classes populaires  2 enquêtés sont issus des classes moyennes  15 enquêtés sont issus des classes supérieures

La répartition des enquêtés selon le terrain de recrutement recoupe presque entièrement ce découpage par classe sociale d’origine. Les 13 enquêtés issus des classes populaires ont été rencontrés à la Mission locale. Sur les 15 enquêtés issus des classes supérieures, 14 ont été rencontrés dans l’incubateur de start-up et 1 à la Mission locale. Les 2 enquêtés issus des classes moyenne ont été rencontrés l’un sur le premier terrain, l’autre sur le second. Dorénavant les contrastes dans la population d’enquête seront davantage abordés en évoquant ces classes sociales d’origine, plutôt que les terrains de recrutement (sauf quand leur rappel est pertinent).

Au bénéfice de la composition d’un tel échantillon, les comparaisons dans le cours de l’analyse vont pouvoir se faire entre individus issus des classes populaires et ceux issus des classes supérieures. Ce sont leurs histoires qui vont nous permettre de mettre en évidence des processus, des structures relationnelles et des habitudes de sociabilité hétérogènes, traversés par des logiques sociales différentes, nous permettant d’apprécier leurs évolutions vers l’âge adulte. Les deux enquêtés issus des classes moyennes constitueront eux davantage des « témoins » nous permettant d’apprécier des éléments plus modérés, en comparaison aux situations plus contrastées auxquelles sont confrontés leurs homologues. Leurs histoires contribueront aussi parfois à éclairer des processus particuliers.

Poursuivons maintenant la description des caractéristiques de notre population d’enquête.

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- Composition de l’échantillon selon la catégorie socioprofessionnelle

En nous référant aux mêmes catégories socioprofessionnelles que pour ordonner les métiers de leurs parents, nous pouvons distinguer les professions exercées au moment de l’entretien par nos enquêtés, tout en précisant davantage leurs activités.

 15 enquêtés sont entrepreneurs. La plupart évoluent dans des domaines d’activités technologiques et industriels innovants. Cette forte présence de la CSP « chefs d’entreprises » est bien sûr due à notre choix d’investir un incubateur de start-up, bien que deux entrepreneurs aient aussi été rencontrés à travers la Mission locale.

 2 enquêtés se situent dans la CSP « cadres et professions intellectuelles supérieures ». Il s’agit de Louise, une ingénieure agroalimentaire salariée d’une start-up, et d’Anaïs, une jeune femme diplômée de l’IAE qui a été stagiaire pour une start-up avant d’accepter un poste de cadre supérieure chargée de recrutement dans une entreprise plus traditionnelle.

 2 enquêtés font partie de la CSP « professions intermédiaires » : Riad travaille comme médiateur pour la Mission locale et Virginie est formatrice à l’utilisation d’un logiciel en milieu hospitalier.

 9 enquêtés cherchent un emploi au moment de l’entretien. Cela tient bien sûr au fait que nous avons interrogé des jeunes inscrits à la Mission locale. 2 d’entre eux ont auparavant effectué des missions d’intérims dans l’industrie (CSP « ouvriers »). Une autre cherche plutôt à retrouver un poste de vendeuse en boutique (CSP « employés »). 3 d’entre eux ont exercé - ou cherchent à exercer suite à l’obtention de leur diplôme - dans le domaine du travail social ou comme technicien de laboratoire médical (CSP « professions intermédiaires »). 3 d’entre eux n’ont presque jamais officiellement travaillé, ce qui fait que nous ne pouvons pas les affilier à un domaine d’activité particulier.

 Enfin, 2 enquêtés n’ayant jamais travaillé souhaitent reprendre ou vont reprendre une formation : Lionel a été accepté dans une « école de la deuxième chance ». Sophie cherche une formation dans le management avec l’aide de la Mission locale.

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- Composition de l’échantillon selon le niveau de diplôme

La grande majorité de nos enquêtés sont diplômés. Ils sont aussi plus des deux tiers à avoir fait des études dans l’enseignement supérieur.

 1 enquêté n’a pas de diplôme  1 enquêté est titulaire d’un CAP

 2 enquêtés ont le niveau Terminale (ils n’ont pas obtenu leur bac)

 3 enquêtés ont obtenu leur baccalauréat (deux bacs professionnels et un bac général)  8 enquêtés ont un diplôme de niveau bac +2 ou bac +3 (premier cycle universitaire)  14 enquêtés ont un diplôme de niveau bac +5 ou bac +8 (deuxième et troisième cycles

universitaires)

La forte présence de diplômés dans notre échantillon tient certainement au fait que les entrepreneurs, qui composent la moitié de notre population, exercent dans des domaines commerciaux ou techniques exigeant des qualifications avancées. Notons que les 4 enquêtés qui n’ont pas leur baccalauréat sont issus des classes populaires. Sur les 8 enquêtés titulaires d’un diplôme du premier cycle universitaire, 3 sont originaires des classes populaires. Sur les 14 personnes titulaires d’un diplôme de deuxième et troisième cycles universitaires, 3 sont originaires des classes populaires.

- Un aperçu des trajectoires sociales

Les informations sur la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de diplôme actuels des enquêtés peuvent alors être comparées à leur classe sociale d’origine, afin d’apprécier quelque peu l’orientation des trajectoires sociales qui se dessinent. Précisons que la plupart de nos enquêtés sont encore « jeunes », dans le sens où leur itinéraire vers les positions de l’âge adulte est toujours en train de se construire. Les positions qu’ils occupent actuellement sur le marché de l’emploi sont récentes, incertaines, voire transitoires. Ainsi, s’il est déjà possible de déterminer une classe sociale de destination pour certains d’entre eux, pour la plupart des autres c’est leur classe sociale d’origine qui demeure pertinente. Nous distinguons en fait plusieurs tendances.

173  Sur les 13 personnes issues des classes populaires :

o 6 enquêtés sont, au moment de l’entretien, dans des situations professionnelles (au chômage dans les CSP « ouvriers » et « employés ») et ont un niveau de diplôme (au mieux le baccalauréat) qui contribuent à les situer, à leur tour, dans les classes populaires. Il s’agit d’Akim, Btissame, Fatou, Julien, Lionel et Sébastien.

o 2 enquêtés travaillent dans des « professions intermédiaires » qui laissent penser à une évolution vers les classes moyennes. Il s’agit de Virginie et Riad. Cependant la durée déterminée de leur contrat rend incertaine leur situation. De plus, si Virginie est effectivement titulaire d’un BTS, Riad lui n’a pas fait d’études supérieures (il est titulaire d’un bac professionnel).

o 4 enquêtées sont au chômage mais sont diplômées de l’enseignement supérieur dans des domaines qui nous laissent à penser qu’elles pourront au moins exercer dans des professions intermédiaires techniques, culturelles et sociales associées aux classes moyennes. Clarisse a une licence en biologie cellulaire, Sophie a une licence en relations publiques, Fara a un master dans le travail social, spécialisé dans la prévention et la santé, Bettina a un master en Histoire de l’art mais elle souhaite davantage travailler comme artisan dans le milieu de l’art.

o Enfin 1 enquêté est diplômé d’un master et est chef d’entreprise, sa situation nous fait donc penser à une évolution vers les classes supérieures. Il s’agit de Brahim, entrepreneur associé dans deux start-up. Cependant la création de ses entreprises est récente, et elles ne lui permettent pas encore de dégager des revenus correspondants à cette classe sociale.

 Sur les 2 personnes issues des classes moyennes

o L’un semble s’inscrire dans la même classe sociale que ses parents. Actuellement au chômage, Thierry est cependant titulaire d’une licence d’histoire qui peut lui être utile alors qu’il souhaite travailler dans l’éducation. Il a déjà exercé comme animateur.

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o Pour l’autre, nous pouvons peut-être envisager une évolution à venir vers les classes supérieures. Oriane est titulaire d’un BTS mais elle est surtout entrepreneure à la tête de deux petites agences de graphisme.

 Sur les 15 personnes issues des classes supérieures :

o 5 enquêtés ont des situations professionnelles (emplois « cadres » ou « chefs d’entreprises ») et un niveau de diplôme (bac +5) qui contribuent à les situer comme leurs parents dans les classes supérieures. Il s’agit d’Alexandre, Anaïs, Laurent, Louise et Thomas.

o 9 enquêtés sont diplômés de l’enseignement supérieur (3 ont une licence, 5 ont un master, 1 a un doctorat) et ils sont entrepreneurs, nous laissant penser qu’eux aussi peuvent être affiliés aux classes supérieures. Cependant le lancement de leur start-up est récent et ils ne dégagent donc pas encore des revenus correspondants à cette classe sociale. Il s’agit d’Anton, Audrey, Anthony, Christophe, Emilie, Geoffrey, Grégory, Manon et Sarah.

o Enfin 1 enquêtée est nouvellement chef d’entreprise mais elle n’est pas diplômée de l’enseignement supérieur et ses activités ne lui permettent pas encore de dégager de revenus. Son maintien dans la classe sociale de ses parents est ainsi plus incertain. Il s’agit de Lola qui, après avoir travaillé plusieurs années dans la restauration suite à l’abandon de ses études, a décidé récemment de monter son entreprise de stylisme, en élaborant notamment son projet professionnel à la Mission locale.

Nous notons donc que, même si les trajectoires révélées semblent déjà dessiner des chemins différents, au regard de la « position de départ » de chacun dans la hiérarchie sociale, la classe sociale d’origine demeure toujours une information pertinente pour apprécier les situations de chacun au moment de l’enquête. Le chemin vers l’âge adulte est encore en train de se tracer, les positions de chacun ne sont pas toujours confortées. L’examen des séquences de transition statutaire notamment, situées dans le passé des enquêtés, impliquera de se référer à leur milieu social d’origine.

175 - Composition de l’échantillon selon le mode de résidence et la situation conjugale

Pour compléter ce descriptif, voici la situation de résidence des jeunes de notre échantillon au moment de l’entretien :

 9 enquêtés habitent chez leurs parents  8 enquêtés habitent seuls

 8 enquêtés habitent en couple  5 enquêtés habitent en colocation

Les personnes qui habitent chez leurs parents ne sont pas forcément les plus jeunes, mais davantage celles issues des classes populaires et moyennes. Soit elles n’ont jamais quitté le domicile parental (parce qu’elles sont au chômage, parce qu’elles font des études), soit (pour 2 d’entre elles) elles y sont revenues après l’obtention de leur diplôme. 2 enquêtés y habitent toujours bien qu’ils occupent un emploi.

Ils sont également près de la moitié de l’échantillon (13) à déclarer entretenir une relation amoureuse. Nous notons que dans notre population ce sont plutôt des femmes qui habitent en couple (6 enquêtées sur 8). Un seul enquêté est parent : il s’agit de Laurent qui est père d’une petite fille depuis quelques mois.

- Composition de l’échantillon en fonction de la présence à Montpellier

Abordons enfin la présence des enquêtés à Montpellier. Si tous vont nous faire part d’épisodes de transitions statutaires se déroulant dans la métropole de l’Hérault, certains ne s’y sont installés que récemment, quand d’autres y habitent depuis leur naissance. Ainsi, près des deux tiers des enquêtés ne sont pas montpelliérains de naissance. Voici quelques catégories pour apprécier leur temps dans la ville :

 11 enquêtés sont nés et ont grandi à Montpellier  5 enquêtés s’y sont installés avant l’âge de 13 ans  7 enquêtés s’y sont installés entre 18 et 20 ans  8 enquêtés s’y sont installés après l’âge de 20 ans

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Dans ces catégories nous distinguons les natifs (première catégorie), des personnes qui sont venues à Montpellier car, encore enfants, elles ont suivi leurs parents qui y emménageaient (deuxième groupe), des personnes qui après l’obtention de leur bac sont venus y poursuivre des études supérieures (troisième groupe), ainsi que des personnes qui s’y sont installés pour travailler ou pour suivre une formation (quatrième groupe). Nous notons que les personnes qui sont nées à Montpellier sont davantage celles aux origines populaires (7 enquêtés sur 11) tandis que celles qui se sont installées en ville après l’âge de 20 ans sont exclusivement des enquêtés issus des classes supérieures.

A travers cette esquisse, nous devinons des enquêtés se situant à différentes étapes de leur parcours de jeunesse. Au regard de leurs statuts dans l’emploi, dans le mode de résidence et en fonction de leur situation matrimonial, tous ne jouent pas les mêmes rôles. Ils ne sont pas identiquement « jeunes », certains semblent même plus « adultes » que d’autres. Il faut dire que deux tiers des enquêtés travaillent déjà quand les autres cherchent encore un emploi ou une formation. Dans le même temps, deux tiers ont déjà quitté le domicile parental alors que les autres y habitent toujours (et ce ne sont pas forcément les mêmes que les précédents). Pour autant, peu importe si certains semblent plus « vieux » : l’important pour nous est bien qu’ils puissent revenir sur les étapes de leur jeunesse et sur les éléments pertinents pour en rendre compte. C’est bien cette période qui nous intéresse dans leur parcours.

Ce tour d’horizon des propriétés de notre échantillon va en tout cas nous être utile pour

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