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approche duale fond´ ee sur les comp´ etences

2.3 La dimension verticale des connaissances : se cond volet de l’int´ egration technologique

2.3.1 Capacit´ es, routines et apprentissages organisationnels

Initi´ee par la th´eorie des ressources (the resources-based view ), la prise en compte des capacit´es organisationnelles dans la th´eorie ´economique apporte un ´eclairage nouveau sur la question des sources des avantages comp´etitifs des firmes dans une industrie. Alors que le mod`ele porterien dominait fortement le courant du management strat´egique, identifiant la source des avantages comp´etitifs d’une firme en fonction de son positionnement dans

Chapitre 2 - Les principes d’int´egration des connaissances une industrie5, la th´eorie fond´ee sur les ressources souligne que cet avantage comp´etitif

ne peut ˆetre que temporaire en raison des strat´egies d’imitation des firmes concurrentes (Collis 1994).

Davantage que la position de la firme sur le march´e, la th´eorie bas´ee sur les ressources met en ´evidence que les avantages comp´etitifs des firmes r´esident dans leurs capacit´es organisationnelles. Pour cela, ces derni`eres doivent revˆetir trois conditions : elles doivent ˆetre distribu´ees de mani`ere h´et´erog`ene au sein d’une industrie, elles doivent ˆetre im- possibles `a vendre ou `a acheter sur le march´e, du moins `a leurs valeurs marginales et elles doivent ˆetre difficiles et coˆuteuses `a r´epliquer (Henderson & Cockburn 1994). Une caract´erisation exhaustive des capacit´es organisationnelles serait une tˆache ardue car il existe autant de d´efinitions que d’auteurs travaillant sur ce sujet6. De mani`ere g´en´erale,

les capacit´es organisationnelles d´ecrivent la capacit´e des firmes `a produire de mani`ere plus efficace que leurs concurrents dot´es de ressources similaires. Par cons´equent, l’approche par les capacit´es organisationnelles met en ´evidence l’h´et´erog´en´eit´e des firmes, en ce sens que des firmes disposant de ressources similaires r´ealisent des performances diverses.

Le concept de capacit´es organisationnelles s’est ensuite enrichi des travaux issus de la th´eorie des comp´etences, de la th´eorie ´evolutionniste, de la th´eorie behavioriste, ainsi que de la th´eorie du management strat´egique, d’o`u la complexit´e d’une caract´erisation pr´ecise des capacit´es organisationnelles. Pour autant, certains concepts semblent ˆetre familiers `a l’ensemble des travaux relevant des capacit´es organisationnelles, `a savoir la prise en compte du concept de routines, des processus d’apprentissage et de la n´ecessit´e des firmes de s’adapter `a leur environnement. En ce sens, les capacit´es organisationnelles sont au cœur d’une vision de la firme comme processeur de connaissances. Ce ne sont pas les activit´es de la firme qui d´eterminent sa performance mais la gestion de sa base de connaissances en se concentrant sur les comp´etences qui sont `a l’origine d’avantages concurrentiels. Cette approche permet ainsi de d´epasser la vision purement exog`ene d’un environnement stable et donn´e, dans la mesure o`u la gestion des bases de connaissances

5Selon Porter (1980,1985), la performance d’une firme provient de son positionnement dans l’industrie,

donnant lieu `a l’identification des cinq forces de la concurrence d´ecrivant le secteur d’appartenance de la firme, ces cinq forces ´etant les barri`eres `a l’entr´ee, le pouvoir de n´egociation des fournisseurs, le pouvoir de n´egociation des clients, la menace d’arriv´ee de produits de substitution, les rivalit´es entre firmes du mˆeme secteur.

6Dosi et al. (2000) notent : “the term capabilities floats in the literature like an iceberg in a foggy

Artic sea, one iceberg among many, not easily recognized as different from several icebergs near by” (p. 3). Aussi, certains auteurs traitant des capacit´es organisationnelles les d´efinissent-ils comme des comp´etences organisationnelles, d’o`u notre propos pr´ec´edent de d´efinir indiff´eremment les capacit´es et les comp´etences organisationnelles.

2.3 La dimension verticale des connaissances : second volet de l’int´egration technologique se con¸coit dans un environnement dynamique (Amesse et al. 2006).

En d´efinissant la firme comme un lieu privil´egi´e de savoirs sp´ecifiques, les ´evolution- nistes sont certainement les auteurs qui ont le plus contribu´e `a l’investigation des bases de connaissances des firmes et `a la compr´ehension des ph´enom`enes d’apprentissage. S’inspi- rant notamment des travaux de Schumpeter (1950), Penrose (1959), Simon (1957), Cy- ert & March (1963), Nelson & Winter (1982) ont red´efini un cadre d’analyse assimi- lant la firme `a un ˆetre vivant qui ´evolue dans un environnement lui mˆeme changeant, donnant lieu `a des contraintes et `a des opportunit´es de d´eveloppement. Les auteurs ´evolutionnistes d´eveloppent ainsi une th´eorie de la firme selon laquelle cette derni`ere est constitu´ee d’individus distincts, dot´es de caract´eristiques cognitives qui leur sont propres. Ce courant d’analyse rejette l’hypoth`ese de rationalit´e substantielle ou limit´ee `a laquelle est substitu´ee une th´eorie de la d´ecision en termes de rationalit´e proc´edurale. La firme est le r´esultat d’un agencement particulier de savoirs et de technologies r´esultant des interac- tions permanentes entre agents composant la firme. Or, comme le soulignent Coriat & Weinstein (1995), “d`es lors que l’on fait exploser la firme en la s´erie d’agents qui la com- posent, se pose un redoutable probl`eme : comment est effectu´ee la coordination rendue n´ecessaire par le fait que la firme quoique ramen´ee `a une collection d’individus est aussi une “entit´e” qui s’affirme comme telle dans ses comportements?” (p. 115). Les r´eponses apport´ees par les auteurs r´esident notamment dans la prise en compte des concepts de routines et d’apprentissages organisationnels.

2.3.1.1 Routines organisationnelles

La notion de routines d´ecrit le lieu de m´emorisation des savoirs et des savoir-faire des firmes qui sont d´evelopp´es dans le cadre d’une activit´e productive. Les routines consti- tuent le r´epertoire de r´eponses aux probl`emes que la firme se pose. Ce sont plus par- ticuli`erement “des mod`eles d’interactions qui repr´esentent des solutions efficaces `a des probl`emes particuliers et qui r´esident dans les comportements de groupe” (Teece et al. 1994, p. 15). Les routines rassemblent des savoirs individuels mais sont ´egalement le lieu de constitution de savoirs collectifs, m´emoris´es dans des routines organisationnelles. Ces derni`eres sont autant de proc´edures qui permettent `a la firme de conserver et d’utiliser des connaissances pr´esentes au sein de l’entreprise ou situ´ees dans son environnement imm´ediat. Ainsi, “la routinisation d’une activit´e dans une organisation constitue la forme la plus importante de stokage de connaissances op´erationnelles sp´ecifiques `a l’organisation” (Nelson & Winter 1982, p. 99). Toute firme dispose d’un syst`eme complexe de savoirs et

Chapitre 2 - Les principes d’int´egration des connaissances de savoir-faire individuels et collectifs qui compose sa base de connaissances.

Les routines comme r´epertoire de r´eponses permettent `a la firme de faire face au changement de son environnement et constituent la base de la justification th´eorique `a la continuit´e des comportements de la firme dans une industrie (Nelson & Winter 2002). Deux types de routines sont distingu´ees : les routines statiques qui comprennent la ca- pacit´e des firmes `a reproduire certaines tˆaches effectu´ees ant´erieurement et les routines dynamiques qui sont orient´ees vers l’apprentissage et le d´eveloppement de nouveaux pro- duits et proc´ed´es (Teece et al. 1994, p. 15). L’ensemble de ces routines, qu’elles soient statiques ou dynamiques, finissent par consolider les formes de r´eponses aux probl`emes que la firme se pose. Les routines sont difficilement imitables en raison de l’automaticit´e des r´eponses qui incluent de larges domaines de connaissances tacites (Coriat & Wein- stein 1995). Ces r´eponses quasi-automatiques sont le r´esultat des savoirs et des savoir- faire accumul´es `a travers des formes d’apprentissages divers. Autrement dit, les routines organisationnelles mat´erialisent les connaissances engendr´ees par les apprentissages.

2.3.1.2 L’apprentissage organisationnel

Le concept d’apprentissage organisationnel (issu de la th´eorie behavioriste) permet de souligner la dimension cognitive de la firme. Parce que la firme est une organisation ap- prenante, les processus d’apprentissage rendent compte d’une vision proc´edurale, au sens de Simon (1957, 1991), de la construction des bases de connaissances des firmes. Selon Lewitt & March (1988) “organizations are seen as learning by encoding inferences from history into routines that guide behavior ” (p. 319). Les organisations apprennent `a la fois de leurs propres exp´eriences mais ´egalement des exp´eriences des autres, d´eveloppant dans ce but des cadres conceptuels ou des paradigmes leur permettant d’interpr´eter ces exp´eriences (p. 319). L’apprentissage organisationnel rend compte de l’adaptation des firmes face au changement technologique, qui pour rester comp´etitives, doivent innover. Dosi et al. (2000) notent ainsi que “organizational learning produces the coordinated per- formances of organizational capabilities” (p. 11).

La question de l’apprentissage est essentielle dans la th´eorie ´evolutionniste de la firme qui met en ´evidence qu’un haut niveau de comp´etence est souvent atteint lorsque les comp´etences et les routines peuvent ˆetre apprises et perfectionn´ees par la pratique (Nel- son & Winter 2002, p. 29). “L’apprentissage peut ˆetre d´efini comme un processus par lequel la r´ep´etition et l’exp´erimentation font que, au cours du temps, des tˆaches sont

2.3 La dimension verticale des connaissances : second volet de l’int´egration technologique effectu´ees mieux et plus vite, et que de nouvelles opportunit´es dans les modes op´eratoires sont sans cesse exp´eriment´ees” (Coriat & Weinstein 1995, p. 120). L’un des principaux apports de la th´eorie ´evolutionniste est d’avoir soulign´e que les sources d’apprentissage ´etaient diverses, se distinguant ainsi des mod`eles d’apprentissage qui analysent essentielle- ment l’apprentissage organisationnel comme un processus non coˆuteux et automatique, l’assimilant `a un facteur joint de production7 (Malerba 1992). Plus g´en´eralement, ces

mod`eles conceptualisent l’apprentissage `a travers une courbe qui d´etermine la relation en- tre l’exp´erience accumul´ee et la productivit´e (the learning curve models). L’apprentissage est ainsi analys´e en termes de learning by doing, celui-ci pouvant ˆetre individuel ou or- ganisationnel.

Cette approche, bien que n´ecessaire, reste tributaire d’une analyse statique de l’appren- tissage en ce sens qu’elle se concentre exclusivement sur l’acquisition et l’utilisation de connaissances. En effet, les diff´erentes formes et sources d’apprentissage op´erant au sein de la firme sont ignor´ees. Sur la base des contributions th´eoriques et empiriques pass´ees, Malerba (1992, p. 848) distingue six formes d’apprentissage :

i. le learning by doing, qui est un processus interne `a la firme et qui concerne les activit´es de production;

ii. le learning by using, qui est un processus interne `a la firme et qui concerne l’utilisa- tion des produits, ainsi que des divers facteurs de production (Rosenberg 1982); iii. l’apprentissage issu des progr`es de la science et de la technologie qui est un pro-

cessus externe `a la firme et qui rel`eve de la capacit´e des firmes `a absorber les d´eveloppements issus de la science et de la technologie (Cohen & Levinthal 1990); iv. l’apprentissage issu des spillovers inter-industriels,qui rel`eve de l’environnement ex-

terne de la firme et qui concerne les connaissances d´etenues par les firmes appar- tenant `a une mˆeme industrie (Jaffe 1986);

v. l’apprentissage issu des interactions, qui est un processus externe `a la firme et qui rel`eve des interactions avec les acteurs en amont ou en aval relatifs aux activit´es de la firme, ainsi que des processus de coop´eration avec les autres firmes de l’industrie; vi. l’apprentissage par la recherche, qui est principalement li´e aux activit´es de R&D de la firme et dont le but est la cr´eation de nouvelles connaissances (Nelson & Winter 1982) .

7Pour une revue du traitement de l’apprentissage dans la litt´erature ´economique, cf. Boerner et al.

Chapitre 2 - Les principes d’int´egration des connaissances L’apprentissage concerne l’ensemble des activit´es de la firme et peut ˆetre de nature interne ou externe. Au-del`a de la mise en ´evidence de cette multiplicit´e des formes d’apprentissage, un second apport de la th´eorie ´evolutionniste portant sur l’apprentissage organisationnel r´eside dans la mise en ´evidence de l’une de ses cons´equences essentielles : la cr´eation de nouvelles connaissances (Boerner et al. 2001). En effet, comme le souli- gnent Boerner et al. (2001) “learning enables firms to modify and develop new technologies, structures and operating practices in the face of changing economic and business condi- tions. It enables the creation of intangible assets that are the basis of enduring competitve advantages” (p. 89). L’apprentissage, par ses formes et sources diverses, accroˆıt le stock de connaissances de la firme et par l`a mˆeme ses comp´etences technologiques, qui peuvent d´eboucher sur l’exploration de nouveaux domaines de connaissances. Ceci nous am`ene `a consid´erer deux capacit´es organisationnelles mises en ´evidence par Cohen & Levinthal (1989) et Teece & Pisano (1994) qui d´eterminent la capacit´e des firmes `a cr´eer de nouvelles connaissances : la capacit´e d’absorption et les capacit´es dynamiques.

2.3.1.3 Capacit´e d’absorption et capacit´es dynamiques

Si les diff´erentes formes d’apprentissages favorisent l’accroissement des connaissances des firmes, elles sont n´eanmoins d´etermin´ees par le stock des connaissances pass´ees des firmes. Les processus d’apprentissage des firmes suivent une d´ependance au sentier qui r´esulte de la nature cumulative des connaissances. Les routines dynamiques, i.e. de recherche de produits ou de proc´ed´es nouveaux, sont d´etermin´ees par les connaissances ant´erieures d´etenues par les firmes qui conditionnent leurs choix technologiques. Ce que la firme peut esp´erer accomplir d’un point de vue technologique dans le futur est fortement con- traint par ce qu’elle a ´et´e capable de r´ealiser par le pass´e. Si l’on consid`ere la technologie comme cumulative et sp´ecifique `a la firme, son d´eveloppement cesse d’ˆetre consid´er´e comme al´eatoire mais contraint `a des domaines technologiques fortement li´es aux ac- tivit´es pass´ees (Dosi 1988, p. 225). Par cons´equent, en raison de la diversit´e des stocks de connaissances accumul´ees `a travers de multiples formes d’apprentissage, la nature incr´ementale du changement technologique diff`ere selon les firmes (Malerba 1992). Etu- diant les sources externes de connaissances, Cohen & Levinthal (1990, 1989) montrent que les connaissances externes ne sont per¸cues par les firmes que si elles d´etiennent des savoirs pr´ealables, mettant en ´evidence la n´ecessit´e pour les firmes de d´etenir une ca- pacit´e d’absorption. Les travaux portant sur les capacit´es dynamiques initi´es par Teece & Pisano (1994) et Teece et al. (1997) s’emploient `a d´ecrire les m´ecanismes internes per- mettant aux firmes de d´evelopper de nouvelles connaissances et de les diss´eminer au sein

2.3 La dimension verticale des connaissances : second volet de l’int´egration technologique de toute l’organisation. En ce sens, les auteurs mettent en ´evidence que les capacit´es en R&D seules ne suffisent pas `a innover.

• La capacit´e d’absorption des firmes

La capacit´e d’absorption est d´efinie comme la capacit´e des firmes `a reconnaˆıtre des savoirs externes, les assimiler et les exploiter (Cohen & Levinthal 1989, p. 569). La prise en compte de la capacit´e d’absorption implique que l’acquisition de connaissances est un processus long et coˆuteux qui ne peut se r´esumer `a la simple accumulation d’informations. Les auteurs mesurent la capacit´e d’absorption au regard des d´epenses de R&D internes engag´ees par la firme et de la complexit´e des connaissances externes. Ainsi, face `a un environnement scientifique et technologique complexe, les firmes investissent davantage dans leurs activit´es de R&D. Si l’activit´e de R&D reste orient´ee vers l’innovation, elle contribue ´egalement `a l’accroissement des connaissances d´etenues par la firme, aussi la fonction de R&D est-elle double : l’innovation et l’apprentissage. Comme le soulignent Boerner et al. (2001) “firms that invest in R&D are not only generating new knowledge but also enhancing their ability to learn in the future” (p. 103). Toutefois, cet apprentis- sage, la capacit´e `a absorber de nouvelles connaissances, reste tributaire des connaissances ant´erieurement acquises par la firme. Par cons´equent, les firmes auront plus de facilit´e `a absorber des connaissances au voisinage de leurs connaissances existantes.

• Les capacit´es dynamiques

Les capacit´es dynamiques sont les capacit´es engendrant de nouvelles comp´etences, sources d’avantages concurrentiels pour la firme. Trois facteurs principaux sont con- sid´er´es par Teece & Pisano (1994) dans la construction des capacit´es dynamiques de la firme : (i) les processus manag´eriaux et organisationnels, (ii ) la position strat´egique de la firme et (iii) les trajectoires disponibles. Les processus manag´eriaux et organisa- tionnels d´eterminent la mani`ere dont les activit´es sont r´ealis´ees au sein de l’entreprise; les routines organisationnelles ´etant une dimension essentielle de ces processus. La po- sition strat´egique de la firme d´ecrit les technologies d´etenues par la firme, sa propri´et´e intellectuelle, de mˆeme que ses relations avec les fournisseurs en amont de la chaˆıne de production et sa base de consommateurs. La dotation en actifs compl´ementaires et en actifs sp´ecifiques constitue une composante d´eterminante dans la position strat´egique de la firme pour produire de nouveaux produits et services (Teece 1986). Les trajectoires disponibles sont conditionn´ees par l’actuelle position de la firme dans une trajectoire

Chapitre 2 - Les principes d’int´egration des connaissances technologique et d´eterminent les opportunit´es technologiques dans lesquelles la firme est susceptible de pouvoir s’engager (Boerner et al. 2001, p. 110).

Dans un environnement complexe, l’ensemble de ces facteurs permet `a la firme de faire face au changement technologique, par la reconfiguration de ses connaissances existantes et de celles nouvellement cr´e´ees, lui permettant de s’adapter et d’innover de mani`ere con- tinue. En ce sens, l’approche par les capacit´es dynamiques met en ´evidence que la firme n’est pas seulement utilisatrice de connaissances mais cr´eatrice de connaissances. Cette approche s’inscrit dans la lign´ee des travaux de Nonaka (1994) et Nonaka & Takeushi (1995) qui ont soulign´e que la cr´eation de connaissances rel`eve de l’ensemble des individus d’une organisation `a travers un processus de spirale, qui implique de favoriser les appren- tissages locaux et le partage de ces apprentissages de mani`ere horizontale (socialisation et internalisation) et verticale (externalisation et combinaison). Ainsi la connaissance, l’apprentissage individuel, se transforme en connaissance, apprentissage collectif donnant lieu `a de nouvelles connaissances organisationnelles. Les travaux relatifs aux capacit´es combinatoires (combinative capabilities) mises en ´evidence par Kogut & Zander (1992) d´ecrivent le processus d’innovation et de cr´eation de connaissances comme relevant des principes organisationnels propres `a chaque firme. Ceux-ci d´eterminent le savoir-faire de la firme qui ne peut apprendre et innover qu’en combinant de nouvelles applications avec la connaissance existante.

Les capacit´es organisationnelles d´ecrivent les comp´etences des firmes `a structurer et `a organiser leurs savoirs dans le but de produire et d’innover, cr´eant ainsi de nouvelles con- naissances. Ces comp´etences reposent sur des routines organisationnelles qui mat´erialisent les connaissances engendr´ees par l’apprentissage organisationnel et qui d´eterminent ce que la firme est capable de bien faire (Nelson 1991). Parce que la connaissance est par na- ture cumulative, les firmes suivent une d´ependance au sentier, qui les contraints dans leurs choix technologiques. Aussi, les comp´etences de la firme sont-elles le r´esultat des stocks de connaissances accumul´ees et qui constituent par cons´equent l’une des sources majeures de l’h´et´erog´en´eit´e des firmes et de leurs diff´erentes performances (Nelson 1991, Malerba & Orsenigo 2000). Face `a de nouvelles opportunit´es technologiques, les firmes doivent ˆetre en mesure de comprendre et d’int´egrer les connaissances nouvelles. Dans cette perspective, de nombreux auteurs se sont int´eress´es plus particuli`erement aux ca- pacit´es organisationnelles relatives `a l’int´egration des connaissances dans des industries