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7. ANALYSE DES DONNEES ET DISCUSSION

7.7 Autres facteurs ayant joué un rôle dans l’évolution de la posture des candidats en cours

7.7.1 Les soutiens sociaux

7.7.1.1 Bénéfice du contact avec les pairs

Soutien d’estime, informationnel et matériel

se sentir soutenu, encouragé, « boosté », s’entraider, se sentir moins seul dans la situation de demandeur d’emploi

« C’est le fait de se booster, de s’échanger les idées, de se conseiller, de se motiver, de se dire :

« Non mais lâche pas, essaie-là, moi j’ai vu ça hier regarde ! » On s’échangeait souvent après la journée de temps de libre qu’on avait pour faire nos recherches. On faisait pas que pour nous mais aussi pour les autres. Donc ce qui veut dire que, quand on sortait, on voyait quelque chose

« ah ça c’est pour telles et telles personnes ». Je demande la carte, je donne. Elle aussi, si elle trouve quelque chose, elle me donne. Ou on s’envoyait des sms « écoute va voir, ça à l’air d’être sympa »… Voilà ça c’est sympa. Donc on se sent moins seul en fait... » (Paola, p. 13, lignes 311-317).

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« C’est comme un travail d’équipe, on se motivait, on se motivait. Du moment où il y en a un qui commençait à baisser les bras, on se motive. Et de voir d’autres personnes qui sont dans la même situation on se dit « ben au moins je suis pas toute seule »… |…|» (Paola, p. 7, lignes 84-86)

«|…|Mais ça m’a apporté sur le moment pendant le mois, du réseau, du… bouche à oreille.

Genre il y en avait une chez nous qui cherchait dans la vente et une qui a dit : « Ah ben j’ai ma copine qui est dans la vente et elle m’a dit que y avait un magasin qui allait bientôt s’ouvrir, va te présenter, va faire le truc ! » voilà… Pendant le mois oui ça c’était cool parce qu’on se donnait vraiment des tuyaux. |…|» (Gaelle, p. 32, lignes 233-238)

Dynamique positive du groupe

favorise la motivation à venir et à s’engager en formation et ce dès l’entame du module

Cf. 7.1.4, citation de Gaelle

Contact avec des personnes dans la même situation et sortir de l’isolement social

« Ben le groupe hein, le fait d’être en groupe, de parler en dehors des amis hein, parce que entre ceux qui travaillent, ceux qui travaillent pas, les journées c’est pas la même chose, je veux dire…

Tu vois ton amie : « Ah je suis fatiguée, je viens du travail. » T’oses même pas dire que t’es fatiguée parce qu’ils vont se dire : « Ah t’as fait quoi de toute ta journée ! » (rires) Partager hein le problème, le souci de chercher du travail de pas y arriver. C’est là où je me suis rendue compte que en fait « t’es pas toute seule hein ». Le fait de se motiver, d’être en groupe, ça fait du bien |…| » (Paola, p. 2, lignes 71-77)

Pour Ana, ces éléments ne sont de loin pas négligeables car ils semblent, à eux seuls, contribuer à un regain de confiance en soi et « rebooster » son moral. «|…| Parce que je me suis retrouvée avec des gens qui étaient en fait dans ma situation, donc ça c’est hyper important. Quand on a un groupe d’amis et qu’on n’a plus de travail, on n’a plus de quoi parler avec les gens. A un moment donné les sujets de conversation se finissent. Les gens sont toujours en train de parler de ce qu’ils font et de leur journée au travail et de bla bli et de bla bla… Et ça c’est super important d’avoir des gens avec qui on peut discuter, qui sont dans la même situation, à la même hauteur des yeux… donc ça ça fait du bien au moral… |…|» (Ana, p. 17, lignes 14-20)

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Des données similaires ont été récoltées par Brasseur & al. (2005) auprès d’une population illettrée en formation, pour qui l’apport du groupe en terme de soutien et le bienfait de se retrouver avec d’autres adultes qui partagent la même situation, a été relevé.

Développer son réseau professionnel et personnel

Tous ont gardé des contacts avec les candidats pour qui une affinité s’est développée lors des cours :

«|…| C’est-à-dire que voilà, dans ce groupe, je me suis liée plus facilement d’amitié avec certaines personnes qui me correspondent. Et effectivement maintenant, c’était au mois d’avril, on est pratiquement au mois de juillet, il me reste quelques contacts, il me reste les contacts en fait des personnes avec qui j’ai eu des affinités, tout le reste voilà…|…|» (Gaelle, p. 36-37, lignes 222-225)

« Non je me suis sentie bien, sincèrement, c’était une bonne équipe, c’est ce qu’on disait entre nous. Après je ne sais pas les autres groupes. Mais en tout cas moi j’ai bien aimé, c’était une chouette équipe, je regrette pas. D’ailleurs on a gardé contact, on s’appelle de temps en temps pour prendre des nouvelles. » (Paola, p. 12, lignes 304-307)

« Euh… Oui je veux dire, il y a deux jeunes, ils sont des amis, on se voit de temps en temps pour boire un verre. Ça n’a pas changé ma vie mais c’est tout le temps bien de rencontrer des nouveaux amis, copains tu sais. » (Joe, p. 55, lignes 292-294)

Même si Ana invoque une grande part de hasard au fait d’avoir trouvé un emploi par le biais d’un candidat du cours, celle-ci dit : « Et puis bon moi j’ai eu de la chance parce que finalement j’ai trouvé un travail par rapport à un contact qui était dans le groupe. Bon ça c’est juste une histoire de chance mais c’est cool parce que ça fait aussi… Vu que ça fait sortir, vu que ça fait parler, vu que ça fait communiquer, it increases the chance…, ça augmente les chances d’entendre parler de quelque chose. Donc, dans mon cas, ça a été le cas… » (Ana, p.17, lignes 20-25).

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7.7.1.2 Bénéfice de l’accompagnement par le formateur, le conseiller