• Aucun résultat trouvé

Approche socio historique de l’usage des pesticides et émergence du plan

2. L’approche socio-historique de la question de l’usage des pesticides dans l’agriculture

2.3. De 1945 à nos jours : de l’avènement de l’agriculture industrielle à la question de la transition agroécologique

2.3.3. Des années 80 aux années 2000 : le processus d’intensification et la montée des contestations contestations

Dans un premier point, nous discutons le paradigme caractérisant l’intensification de l’agriculture. Nous traitons de la logique d’intensification à l’échelle du système de culture dans un deuxième. Nous mettons ensuite en perspective les éléments du contexte qui ont contribué à questionner le système sans en infléchir la tendance.

Toujours dans la lignée de la politique globale d’intensification de l’agriculture fondée sur la maximisation des rendements, la lutte chimique s’est renforcée à la fois pour sa facilité d’emploi évoquée dans la partie précédente, son efficacité et la rentabilité encore favorables. Toutefois, les fondements de ce système poussé à ses limites vont progressivement être disqualifiés. Mais le système socio technique s’est construit une cohérence au fil du temps, renforçant les intérêts des acteurs et il va paradoxalement résister aux critiques dans un grand nombre de systèmes de production pour déboucher sur un verrouillage de la trajectoire : les solutions alternatives aux pesticides de synthèse, même fondées sur des preuves robustes attestant de leur pertinence, ne parviennent pas à s’imposer et sont écartées pour devenir inaccessibles (Vanloqueren et Baret, 2009 ; Lamine et al., 2011).

Le paradigme de la modernisation agricole et le paradigme du productivisme

Les caractéristiques de la logique de conduite de ces systèmes de culture ont été posées dans les années 80. La revue bibliographique fait apparaitre plusieurs acceptions paradigmatiques pour traiter de cette intensification suivant l’angle d’analyse retenu. Se développent le paradigme de la modernisation agricole, celui du productivisme et le paradigme technologique.

Selon Kuhn (1962), un paradigme est un ensemble de contenus scientifiques, des normes de recherche admises par la communauté scientifique, pour problématiser les « faits » pertinents pour instruire une question dans un domaine de recherche.

Le paradigme de la modernisation agricole traite d’une perspective large de modernisation de l’agriculture pour laquelle l’industrialisation est au cœur du processus. Il a été en particulier caractérisé par un large mouvement social favorable à cette forme de modernisation du secteur agricole. Nous l’avons évoqué en détail dans la partie précédente.

Le paradigme productiviste désigne une forme d’organisation de la vie économique dans laquelle la production est donnée comme objectif premier et repose sur une utilisation massive de ressources (renouvelables et non renouvelables) et d’intrants. Dans cette perspective, les systèmes productivistes cherchent à diminuer des coûts de production qui résultent de l’augmentation de la productivité du travail en intégrant des innovations technoscientifiques

111 Il n’est pas étonnant que ce soit la FAO engagée dans les actions de développement en faveur des pays du sud qui ait soulevé le problème de gestion des pesticides en raison des fortes consommations de ces produits pour les cultures tropicales comme le riz et le coton.

(mécanisation, chimisation) via une spécialisation et une intensification en produisant un grand volume (maximisation du rendement) de denrées standard. Pour être pérenne, le système sous tend des débouchés suffisants pour les produits, une grande maîtrise des techniques agricoles (Lowe, Murdoch, Marsden, Munton et Flynn, 1993 ; Allaire et Boyer , 1995). Lorsque l’on évoque les systèmes productivistes, c’est une dérive de l’intensification que l’on souhaite mettre en avant : les externalités négatives (pollutions, uniformisation des paysages, détérioration de la qualité sanitaire des aliments par des résidus de pesticides par exemple) déséquilibrent défavorablement la balance bénéfices/risques du processus de l’intensification.

La notion de paradigme technologique (Dosi, 1982 ; Gaffard, 1990) a été introduite pour discuter des processus de changements technologiques. Le paradigme technologique représente alors un modèle de solutions à des problèmes technico-économiques sélectionnés. La conception d’innovations technologiques est considérée comme une activité de résolution d’un problème posé. Le paradigme technologique définit le cadre d’émergence de ces innovations et celui de leur développement. Dans la filiation de ces travaux, le paradigme chimique ou des pesticides a été proposé pour caractériser la forte dépendance des systèmes viticoles aux intrants chimiques dont les pesticides font partie (Saint-Gès, 2006 ; Ugaglia, Del’Homme et Filippi, 2011).

La logique agronomique des systèmes intensifs agricoles

Durant les années 80, le mouvement d'intensification a reposé sur deux objectifs :

- (i) la maîtrise des différents facteurs limitants comme la nutrition azotée, et la concurrence avec les bioagresseurs ;

- et (ii) la maximisation de l'interception de l'énergie lumineuse par différents moyens.

En s’appuyant sur l’exemple du blé conduit de manière intensive dans le bassin parisien, Meynard et Girardin (1991) ont décrit quatre points structurant la logique de conduite des systèmes de culture productivistes :

- « une grande cohérence entre les techniques appliquées », - « une forte dépendance vis-à-vis des produits phytosanitaires »,

- « des stratégies de réduction de risques fondées sur un suremploi des intrants »,

- « le rendement et la marge brute sont les seuls critères utilisés pour l’évaluation des

systèmes de culture » (ibid.)

• La cohérence entre les techniques appliquées

Elle vise à obtenir des hauts rendements et une régularité des récoltes. Cette perspective a renforcé la spécialisation des exploitations par grands types de produits dans des bassins de production. Cette spécialisation s’est caractérisée par des assolements avec une faible diversité spécifique et variétale pour satisfaire les débouchés d’un marché porteur pour un petit nombre de cultures. La cohérence entre les techniques choisies a eu pour objectif d’obtenir le rendement maximum permis par le contexte pédoclimatique. La recherche en agronomie et le développement ont avancé sur la connaissance des facteurs qui interviennent dans le processus de production de biomasse et sur les façons de l’influencer. Pour l’azote112, les mécanismes de nutrition azotée explorés par Coïc (1949) ont débouché sur la méthode des bilans et le principe de fractionnement de l’azote ajusté au cours du cycle cultural. Ces travaux apparaissent les plus emblématiques de cette période. Des études sur la mise en place des composantes du rendement ont permis de caractériser et de tester ensuite les facteurs qui les influencent. En particulier, de nombreux travaux émanant de la recherche/développement

112 L’azote est le premier facteur limitant de la production dans des conditions d’alimentation hydrique non limitante.

publique et/ou privée ont porté sur l’évaluation économique des dégâts des maladies et des insectes et sur la définition des seuils de nuisibilité pour les adventices (Bain et al., 2010). Le développement agricole a largement communiqué pour diffuser des exemples d’itinéraires techniques intensifs qui ont fait leurs preuves dans différents contextes pédoclimatiques et sur lesquels, les agriculteurs pouvaient compter. On peut citer par exemple le forum blé en 1979 organisé par l’Institut Technique des Céréales des Fourrages (ITCF113) et les opérations « Blé conseils » dans les années 80 visant la diffusion à un public agricole le plus large possible, les techniques efficaces d’intensification sur le plan technico-économique (Bain et al., 2010). Le « club des 100 quintaux en blé », rassemblant des producteurs de blé très intensifs au nord de la Loire, a été le moyen d’inciter cette maximisation du rendement, conçue comme une forme d’excellence.

Les rotations se sont simplifiées (moins d’espèces) et se sont raccourcies (diminution du délai de retour d’une culture) pour prendre la forme de monoculture comme dans le cas du maïs. Le rendement par unité de surface a été conçu comme la combinaison d’une variété à haut potentiel dans un contexte artificialisé pour s’affranchir d’une partie des facteurs et pour laquelle le cycle cultural devait être le plus long possible. Les sélectionneurs ont mis à disposition des variétés performantes, élites qui répondaient strictement aux conditions d’homogénéité et de distinction pour passer le cap des tests de l’inscription et qui ont bien valorisé les intrants dans ces contextes très anthropisés.

Enfin, il a fallu améliorer l’interception lumineuse en assurant (i) une densité optimale de plantes par unité de surface associée à (ii) un feuillage fonctionnel (vert) le plus longtemps possible. Pour obtenir une interception lumineuse optimale, il est nécessaire de jouer sur le nombre de pieds par mètre carré et d’accroitre la densité autant que les conditions et le fonctionnement photosynthétique le permettent. Cet objectif est aussi atteint en allongeant le cycle cultural, en jouant sur la précocité avec l’introduction de variétés tardives, et/ou en réalisant des semis précoces. Le maintien d’un feuillage fonctionnel et vert suppose de très bonnes alimentations hydrique et azotée, une protection sanitaire efficace de tout le cycle pour éviter altération ou déprédation du feuillage et du système racinaire (ce dernier assure l’approvisionnent hydrominéral) et un peuplement avec des tiges rendues artificiellement plus solides avec des raccourciseurs (pour éviter la verse physiologique114). A ces ensembles de mesures vient s’ajouter la nécessité d’éliminer les plantes concurrentes. En effet, les adventices exercent une concurrence à la fois pour la lumière et pour les ressources hydrominérales. Tous les éléments cités ont été retenus et combinés dans les itinéraires techniques culturaux115.

• Une forte dépendance vis-à-vis des produits phytosanitaires

Mais cette conduite de l’itinéraire technique s’est avérée favorable à l’accroissement de la pression parasitaire et aux épidémies à développement explosif. Les conditions de culture ont en effet rendu le peuplement plus sensible116 :

113 Aujourd’hui Arvalis Institut du Végétal

114 La verse physiologique dépend de plusieurs facteurs une sensibilité génétique, des facteurs de culture favorable (excès d’azote) et un contexte climatique (vent fort). Elle se caractérise par un défaut de rigidité de la tige, la plante peut alors se coucher au sol dans un contexte défavorable augmentant le risque d’altération des grains comme la germination sur pied, retardant le chantier de récolte, entre autres.

115 Itinéraire technique cultural correspond à la « suite logique et ordonnée d'opérations culturales appliquées à

une espèce végétale donnée » (Sebillotte, 1978). L’itinéraire technique cultural est donc l’ensemble des

opérations culturales réalisées sur une culture depuis l'implantation jusqu'à la récolte.

116 La création variétale s’est certes focalisée sur l’amélioration du niveau de rendement. Mais la résistance aux maladies ne s’est pas pour autant dégradée par rapport aux variétés anciennes (Meynard et al., 1991). Ce sont les conditions de culture qui ont fait croitre la pression parasitaire entre autres. Toutefois, il est important de noter

- l’homogénéité du génotype engendre une réponse uniforme à une agression ;

- les plantes sont plus appétantes pour les insectes car ce sont des végétaux très bien alimentés, riches en azote (fertilisation non limitante) ;

- le peuplement crée un microclimat favorable aux maladies fongiques (la densité élevée ralentit les échanges dans le couvert entre l’atmosphère et le peuplement cultivé, favorisant l’augmentation de l’humidité dans le feuillage et sur le feuillage) et il accroit les risques de verse physiologique (i.e. céréales) ;

- l’installation précoce des céréales en automne accroit les risques de concurrence des espèces d’adventices à levée automnale ;

- l’allongement du cycle cultural augmente la durée d’exposition potentielle du peuplement aux bioagresseurs. Les infestations précoces de pucerons vecteurs de viroses deviennent plus fréquentes.

Pour pallier des facteurs limitants de la production liés à la pression des bioagresseurs, la trajectoire technologique de l’intensification a donc généré une forte dépendance aux produits phytosanitaires.

• Des stratégies de réduction des risques reposant un suremploi des intrants.

Pour que l’azote ne soit pas le principal facteur limitant de l’accroissement du rendement dans un marché porteur, les pratiques de surfertilisation se sont développées et généralisées chez les agriculteurs les plus intensifs (Cerf et Meynard, 1988). Cette pratique a rejoint les résultats des recherches en économie sur l’aversion aux risques des agriculteurs dans leur grande majorité et ceux en lien avec la théorie de la décision (Petit, 1981). Les intrants ont sécurisé d’une certaine façon les profits. Dans le même temps, les pratiques de gestion des bioagresseurs caractéristiques de l’agriculture française avant la guerre, jugées responsables du « retard français » ont été progressivement disqualifiées au profit d’une série de « kits technologiques/techniques » conçus dans les laboratoires, testés dans les champs d’expérimentation : un conseil de produit ou d’une gamme de produits et un conseil de positionnement. Les pesticides ont été employés de manière systématique et préventive pour anticiper les risques. Les nouveautés systémiques se sont très vite développées : les stratégies d’assurance ont pris le pas sur les stratégies de rattrapage117 (Lamine et al., 2008 ; Lamine et

al., 2010b) : « A la fin des années 80, les techniciens de pointe s'interrogent sur l'opportunité du quatrième fongicide, du troisième régulateur de croissance, du troisième insecticide... »

(Meynard et Girardin, 1991118). Par exemple pour la gestion des adventices des stratégies de désherbages de prélevée (ou de post-levée précoce) systématique se sont imposées. Enfin, globalement, la consommation de pesticides a augmenté avec l’accroissement de la surface des cultures intensives très dépendantes des pesticides comme le blé, le colza et le maïs. Les stratégies de gestion de la fertilisation, de l’irrigation, de gestion des bioagresseurs, comme les stratégies de rotation, ont progressivement échappé à l’agriculteur qui a délégué à des acteurs externes à son système d’exploitation ce qui contribuait à sa résilience contre les adventices, contre les maladies. Le conseil ficelé a été transmis de manière très descente « top down », plutôt poste d’intrants par poste d’intrants. L’éventail de connaissances et de

qu’à partir de 1959, l’inscription des variétés très sensibles aux maladies « à haut potentiel de rendement » n’a plus été discriminante (Lamine et al., 2011).

117 En grandes cultures, les agriculteurs avaient tendance à gérer les problèmes posés par les bioagresseurs, une fois leur présence avérée et les effets des bioagresseurs visibles. Si le premier traitement n’était pas assez efficace, le recours à une autre application de produits phytosanitaire représentait ce que l’on nomme un traitement de rattrapage. Or, pour pallier les risques éventuels, les traitements ont été réalisés avant la manifestations des effets des attaques des bioagresseurs (dommages ou dégâts) en traitement préventif et ce quelle que soit la situation, c'est-à-dire de manière systématique. On parle dans ce cas de figure de traitement d’assurance.

118

compétences nécessaires pour la conduite des cultures s’est restreint : était compétent celui qui savait s’entourer de professionnels qui détenaient les « clés » et qui précisaient comment utiliser ses clés de la réussite. Cette phase d’intensification a donc favorisé une séparation entre les actions engagées pour accroitre le potentiel de production et les actions visant à préserver ce potentiel : les mécanismes de régulation des bioagresseurs étaient externes au système…

• Le rendement et la marge brute ont été les seuls critères de référence utilisés pour l'évaluation des systèmes de culture.

La mesure du rendement et le calcul de la marge brute, à titre quasi-exclusif, ont été retenus pour déterminer la performance119. Cette forme d’évaluation a favorisé des stratégies à court terme axées sur le choix d’un petit nombre de cultures destinées à un marché favorable et qui les a écoulé. Par voie de conséquence, la conception de l’itinéraire technique cultural a reposé sur la mobilisation d’intrants faciles à utiliser, dont on avait une connaissance fine de la stratégie d’application et dont on pouvait obtenir des courbes de réponses de leurs effets sur les rendements. L’évaluation s’est focalisée sur la culture et restreinte à la détermination de sa marge brute. La performance des systèmes a été évaluée à la parcelle ou à celle de l’exploitation et à l’échelle de la campagne culturale et qui de plus poste par poste. L’amélioration de la rentabilité des consommations intermédiaires comme les fertilisants et les produits phytosanitaires ont guidé l’action.

Ne prenant appui que sur le rendement et le calcul de la marge brute à la parcelle, les stratégies de conduite des itinéraires culturaux ont mis de côté une analyse complète de la dynamique des sous-systèmes du système de production. La performance n’a pas été traitée à l’échelle du système de culture et de la rotation. Les effets non intentionnels des conduites ne sont pas rentrés en ligne de compte pour définir la performance.

119

Le concept de performance a un caractère polysémique (Zahm, Ugaglia et Del'homme, 2013). En fait, pour traiter la performance des systèmes agricoles, nous nous appuyons sur le concept de performance globale qui sera reprise à la fin des années 90 pour aborder la performance globale d’une exploitation agricole dans le cadre d’une agriculture durable. La définition de la performance d’un système agricole repose sur des critères qui eux-mêmes seront définis par des indicateurs qui permettront de réaliser des mesures qualitatives ou quantitatives. La performance d’un système caractérise son aptitude à atteindre les objectifs : « Pour Lorino (2003), « est

performance dans l’entreprise tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à atteindre les objectifs stratégiques » » (Zahm et al., 2013, p. 2). Dans les années 80, la performance l’exploitation agricole se restreint à la mesure des

La figure n°3 récapitule la logique de ces systèmes intensifs qui ont poussé l’intensification pour s’inscrire dans le productivisme.

Figure n°3 : La logique des systèmes productivistes dans les années 80 en productions végétales (plutôt grandes cultures).

Ajustements stratégiques des firmes phytosanitaires

Durant les années 80 et 90, la stratégie des firmes s’est réorientée en particulier à cause du passage dans le domaine public des brevets d’un ensemble de molécules pesticides. Pour conserver des parts de marché sans s’engager dans des démarches couteuses et longues de recherche et de développement de nouvelles molécules pesticides, le marché a été renouvelé par la mise au point de mélanges de produits prêts à l’emploi. C’est un moyen d’élargissement de la gamme à moindre coût. Les entreprises agroindustrielles se sont entendues sur l’échange de molécules à cette fin. La gamme s’est aussi étoffée grâce à la mise au point de nouvelles formulations des produits phytosanitaires pour améliorer la souplesse d’utilisation des pesticides : des formulations liquides ou à base de microgranulés ont remplacé progressivement les poudres délicates à manipuler. Enfin, des recherches sur les « plantes-pesticides » génétiquement modifiées ont été entamées : des firmes se sont associées aux groupes impliqués dans les biotechnologies afin de rechercher de nouvelles voies d’accroissement de la résistance des plantes en particulier aux herbicides…

L’intensification et externalités négatives

Les nouvelles molécules pesticides ont révélé aussi leurs limites : au début des années 80, la première souche de piétin-verse résistante à deux familles de fongicides systémiques120 de

120 Il s’agit de résistance aux benzimidazoles (bénomyl, carbendazime, thiabendazole) et aux thiophanates (thiophanate-méthyl). On parle de nouvelle génération de fongicides car ce sont les premiers fongicides systémiques par la voie du xylème (apoplastique) polyvalents développés en agriculture. Mis sur le marché dès la fin des années 60, ils élargissent la gamme qui ne reposait que sur des fongicides de contact. Leur emploi a débuté sur céréales dans les années 70 et s’est généralisé dans les années 80. Ces fongicides empêchent la formation des microtubules des cytosquelettes. Ces microtubules jouent un rôle essentiel dans les fonctions

nouvelle génération a été observée chez le blé (Leroux et Cavelier,1983 ; Leroux et Gredt, 1988 ; Lamine, 2011).

Mais les signaux dénonçant le modèle se multiplient :

- des exemples de résistances aux bioagresseurs se multiplient partout dans le monde ; - le rapport Hénin dénonce en 1982 la dégradation générale de la qualité de l’eau.