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Le design de la recherche

Stratégie 1 Objectifs : (a) exhaustivité

4.1. Analyses des entretiens et des notes d’observations

L’analyse des entretiens contient quatre dimensions : la retranscription, le découpage des niveaux de signification, la mise en commun des récits et leur mise en forme [ROULEAU, L., 2003, p.162-170]. Nous avons ensuite réalisé des « croisements » et « sommations » des récits des différents individus appartenant à différents services et différentes organisations afin de relever les informations qui se recoupent, s’additionnent ou se contredisent. Les entretiens et les notes d’observation ont eu pour objectif premier de donner accès aux « textes » qui cadrent l’action des acteurs. Le codage retenu pour l’analyse des entretiens, des notes d’observation et des divers documents recueillis est expliqué (4.1.1.), avant de préciser le rôle du logiciel Nvivo 2 dans ce travail de codage (4.1.2.).

4.1.1. Le codage : l’analyse thématique comme type d’analyse de contenu

Le processus de codage consiste à découper le contenu d’un texte (retranscription d’entretiens, notes d’observation, documents divers) en unités d’analyses (mots, concepts, phrases, thèmes…) et à les intégrer au sein de catégories sélectionnées en fonction de l’objet étudié [ALLARD-POESI, F., 2003, ALLARD-POESI, F., et al., 1999]. Un tel processus comporte deux étapes : déterminer l’unité d’analyse pour ensuite les catégoriser. L’unité d’analyse retenue dans ce travail est celle du thème regroupé en catégories de sens. La catégorie est constituée d’unités d’analyse ayant une signification proche.

L’analyse de contenu est une méthode de recherche de sens. Ainsi, à l’aide de divers outils (informatisé ou non), il s’agit de dégager le sens d’un texte. Le chercheur doit se demander systématiquement à quoi il est fait référence dans ce document, de façon à dégager les grandes idées et ainsi faire ressortir le sens du corpus. Deux grands types d’analyses de contenu sont distingués selon les unités d’analyse retenues [ALLARD-POESI, F., et al., 1999, p.460] :

- les analyses lexicales qui ont pour but de décrire la composition du discours ou du texte en termes de vocabulaire et de fréquence d’apparition des mots. L’analyse des données relève alors de l’analyse quantitative.

- les analyses thématiques qui adoptent comme unité d’analyse des portions de phrases,

des phrases entières, voire des groupes de phrases. L’appréciation des thèmes relèvera ici d’une analyse qualitative. Ce type d’analyse a été privilégié dans cette étude. Il s’agit alors non pas de mesurer les thèmes, mais d’en apprécier la valeur. L’analyse qualitative va ainsi chercher à interpréter les données en tenant compte du contexte et en réalisant une triangulation de ces données.

Le schéma suivant reprend le développement précédent :

Figure 9 : Les différents niveaux d'inférence pour la formation des catégories [ALLARD-POESI, F., 2003, p.263]

Les niveaux d’inférence encadrés sont ceux retenus dans ce travail. Ainsi, les catégories prennent la forme de thèmes regroupant les unités de sens choisies (expressions, phrases, paragraphes). L’attribution d’un segment de texte à une catégorie de phénomènes nécessitera l’interprétation du chercheur [ALLARD-POESI, F., 2003, p.265]. Afin d’être en mesure de proposer une explication du phénomène étudié, un classement des thèmes initialement développés en catégorie supérieure ou « méta-catégories » a été réalisé. Deux écoles de construction des thèmes existent. Dans une analyse déductive [MILES, M.B. et

HUBERMAN, A.M., 1991], le sens dégagé de l’analyse thématique va permettre de vérifier des hypothèses. Dans une démarche inductive [CORBIN, J. et STRAUSS, A., 1990, GLASER, B.G. et STRAUSS, A.L., 1967], on va essayer de comprendre le monde de l’autre en trouvant des éléments qui permettent, une fois agencés, de comprendre les thèmes abordés. Nous situant dans une perspective abductive, nous avons procédé à la construction de thèmes

a priori, ne serait-ce que pour préparer les entretiens et éviter de « réinventer la roue »

[MILES, M.B. et HUBERMAN, A.M., 1991]. D’autres thèmes sont ensuite apparus lors des entretiens et du travail de codage réalisé à l’aide du logiciel Nvivo 2.

4.1.2. Utilisation du logiciel Nvivo 2

Le logiciel Nvivo 2 permet l’analyse thématique54. Il s’agit d’un outil polyvalent permettant

d’effectuer aussi bien des analyses inductives (on part des documents pour générer des thèmes) que déductives (en ayant préalablement à l’analyse généré des thèmes). Ce logiciel est une évolution du logiciel Nud*ist développé au début des années 90.

Le principe d’analyse à la base du logiciel s’inscrit dans une démarche de décontextualisation-recontextualisation. La décontextualisation consiste à sortir un extrait de texte afin de le rendre sémantiquement indépendant, dans le but de créer des catégories (les thèmes) regroupant tous les extraits d’un thème particulier, c’est le code. Pour PAILLE [cité par DESCHENAUX, F. et BOURDON, S., 2005, p.7], un bon code est un code par lequel un lecteur externe peut résumer le contenu de l’extrait auquel il est attribué. La recontextualisation sera obtenue par l’amalgamation des codes décontextualisés de manière à en faire un tout intelligible et porteur de sens. Nvivo permet de déstructurer le corpus en le découpant par thèmes porteurs de sens. À chaque fois qu’un thème est repéré, l’analyste place alors l’ensemble des extraits rattachables à ce thème à un même endroit (deuxième étape du tableau ci-dessous). C’est l’opération de décontextualisation. L’extrait est sorti de son (con-) texte. C’est le codage, ou la thématisation. Cette déstructuration permet de construire un nouvel ensemble constitué des extraits de toutes les sources renvoyant à un thème spécifique. Il s’agit de la recontextualisation ou reconstruction (étape 3). À l'aide du logiciel Nvivo, il est possible de recommencer la démarche globale en se basant sur les constructions de l’étape 3. Le schéma suivant reprend la démarche de fonctionnement du logiciel :

54 La description du fonctionnement du logiciel est issu du support consultable et téléchargeable en ligne sur

Figure 10 : Représentation graphique du principe de déstructuration-restructuration d'un corpus [adapté de DESCHENAUX, F. et BOURDON, S., 2005, p.9]

4.2. L’Analyse de conversations : entre ethnométhodologie et théorie