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LES AIRES PROTÉGÉES EN MILIEU DÉSERTIQUE 25 Bouzid C HALABI et Salifou M AHAMADOU

LES AIRES PROTÉGÉES EN ZONE HUMIDE 35

Samraoui BOUDJÉMAet Patrick TRIPLET

LES AIRES PROTÉGÉES EN MILIEU FORESTIER 40

Jérôme MOKOKOIKONGA

L’EXEMPLE DU MONT NIMBA 46

Pierre LAMAH

LES AIRES MARINES PROTÉGÉES 48

Sylvie GOYETet Justine DOSSA

LES CONVENTIONS INTERNATIONALES 62

Patrick TRIPLETet Lazare ELOUNDOU

INSCRIRE UNE ZONE HUMIDE SUR LA LISTE RAMSAR 84 Abou BAMBA

La notion générique d’aire protégée se révèle très riche. À l’exemple des poupées russes,

« aires protégées » est un terme gigogne comprenant une très grande diversité d’espaces protégés.

L’éventail des différents statuts d’aires protégées est en effet large, allant de la protection très stricte à la gestion durable des ressources naturelles.

Selon la définition actualisée de l’UICN(2008) une aire protégée est « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés ».

Cette définition, simple, concise, détermine les objectifs fondamentaux des aires protégées : protection et maintien de la biodiversité (comprise dans ses trois dimensions : génétique, spécifique et éco-systémique), des ressources naturelles, des paysages et des valeurs culturelles rattachées. Pour l’UICN, seules les aires dont le principal objectif est de conserver la nature peuvent être considérées comme des aires protégées. Les espaces protégés peuvent avoir d’autres buts de même importance, mais en cas de conflit d’intérêts, la conservation de la nature doit être prioritaire.

L’homme n’est pas exclu des aires protégées et de leur gestion ; il y a au contraire une juste place sans y devenir un facteur d’appauvrissement, de pollution, de dérangement ou de piétinement. La tâche du gestionnaire est tracée ; il doit jouer en permanence sur un subtil équilibre entre les intérêts parfois contradictoires provenant de la gestion des ressources naturelles.

Les fonctions des aires protégées

Outils de maintien in-situd’écosystèmes, d’habitats naturels et semi-naturels, de populations viables d’espèces dans leurs environnements naturels, les aires protégées ont de multiples fonctions (d’après Des parcs pour la vie) :

- protection des espèces hautement sensibles aux activités et dérangements humains,

- maintien des ressources génétiques sauvages importantes pour la médecine ou pour la reproduction des espèces animales ou végétales,

- recherche scientifique sur des espaces ressemblant au plus aux écosystèmes naturels originels, - conservation des sols et des eaux dans les zones érodables,

- régulation et purification des eaux notamment en protégeant les zones humides et les forêts, - protection contre les catastrophes naturelles telles que les inondations ou les tempêtes, - maintien d’une importante végétation naturelle sur sols pauvres et dans les zones sensibles, - mise à disposition d’habitats pour l’alimentation, la reproduction ou le repos des espèces, - rôle fondamental dans l’éducation et la sensibilisation du public, notamment scolaire, - protection d'éléments naturels et culturels particuliers,

- création de revenus et d’emplois grâce au tourisme.

Tous ces objectifs ne peuvent être développés sur toutes les aires protégées. Cet ouvrage se propose de montrer comment il faut déterminer les priorités afin que le site contribue de la meilleure façon possible aux objectifs fixés sur une aire protégée déterminée.

Les objectifs communs des aires protégées sont, selon l’UICN(2008) :

- conserver la composition, la structure, la fonction et le potentiel évolutif de la biodiversité, - contribuer aux stratégies régionales de conservation (réserves centrales, zones tampons, corridors,

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LES AIRES PROTÉGÉES

Carole MARTINEZet Patrick TRIPLET

étapes-relais pour les espèces migratrices, etc.),

- préserver la biodiversité du paysage ou de l’habitat, des espèces et des écosystèmes associés, - être suffisamment grandes pour garantir l’intégrité et le maintien à long terme des cibles de

conservation spécifiées, ou pouvoir être étendues pour y arriver, - préserver à jamais les valeurs pour lesquelles elles ont été créées,

- opérer avec l’assistance d’un plan de gestion, ainsi que d’un programme de suivi et d’évaluation qui encourage une gestion adaptative,

- posséder un système de gouvernance clair et équitable,

- préserver les caractéristiques significatives du paysage, sa géomorphologie et sa géologie,

- fournir des services écosystémiques régulateurs, y compris l’effet tampon contre les impacts des changements climatiques,

- conserver les zones naturelles et scéniques d’importance nationale et internationale à des fins culturelles, spirituelles et scientifiques,

- distribuer aux communautés locales et résidentes des bénéfices en accord avec les autres objectifs de la gestion,

- offrir des avantages récréatifs dans le respect des autres objectifs de la gestion,

- faciliter les activités de recherche scientifique qui ont un faible impact, et un suivi écologique lié et cohérent par rapport aux valeurs de l’aire protégée,

- utiliser les stratégies de gestion adaptative pour améliorer peu à peu l’efficacité de la gestion et la qualité de la gouvernance,

- aider à fournir des opportunités éducatives (y compris au sujet des approches de gestion), - aider à gagner le support général à la protection.

Les aires protégées dans le monde

Les aires protégées sont les « pierres angulaires » des stratégies nationales et internationales de conservation. C’est à ce titre qu’elles font, depuis 2004, l’objet d’un programme spécial au sein de la convention sur la diversité biologique, fondé sur les travaux et recommandations du Vèmecongrès mondial sur les parcs tenu en 2003. L’augmentation du nombre d’aires protégées dans le monde témoigne de l’intérêt que suscite cet outil. Selon les analyses de l’UICN, l’ensemble mondial des aires protégées est passé au cours des quarante dernières années de la taille du Royaume-Uni à celle de l’Amérique du Sud.

La mise en place d’une base de données mondiale sur les aires protégées en 1981 par l’UICNet hébergée désormais par l’UNEP-WCMC(World Conservation Monitoring centre du programme des Nations Unies pour l’environnement) permet de rassembler de nombreuses informations sur les sites. Depuis 2002, les données statistiques sont fournies régulièrement par la commission mondiale sur les aires protégées (WCPA) qui alimente une base de données mise en ligne par la WDPA(World Database on Protected Areas). Ces informations permettent de se faire une idée du contexte (pays, superficie, position géographique, altitude, date de création, désignations internationales, liste des espèces animales et végétales caractéristiques…). (http://www.wdpa.org/).

La liste des Nations Unies des aires protégées répertoriait, en 2003, 102 102 sites couvrant plus de 18,8 millions de km2dont 17 millions sont terrestres, soit 11,5 % de la surface terrestre de la planète.

Cela représente une superficie supérieure à celles de l’Union indienne et de la Chine réunies. Les aires protégées couvrent une surface plus importante que celle des terres arables cultivées.

Les sites les plus exceptionnels, qui sont au nombre de 150, bénéficient d’une reconnaissance internationale au travers de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sur la base de la convention de 1972, ratifiée par 176 États.

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Répartition écologique des aires protégées

La liste identifie 14 « biomes ». Les biomes sont définis comme étant les communautés principales du monde, classées selon la végétation prédominante et caractérisées par l’adaptation spécifique des organismes à cet environnement. Ce sont des endroits, des zones et des régions, où un certain type d’habitat, tel que la forêt tropicale humide, est dominant. Le 4èmecongrès sur les parcs, tenu en 1992, a demandé à ce que 10 % de chaque biome soient préservés. À ce jour, neuf des 14 biomes ont atteint ce but parmi lesquels :

- les paysages chauds ou semi-désertiques tel que le Sahara (plus de 10 %), - les savanes des prairies tropicales, situées en Afrique (plus de 15 %),

- près de 17 % des forêts denses subtropicales et de climat tempéré que l’on trouve sur plusieurs continents, et presque 30 % pour des îles à systèmes mixtes caractéristiques de celles d’Indonésie jouissent du statut d’aires protégées.

Cinq des 14 biomes terrestres sont sous-représentés. Ce sont : - les systèmes des lacs (un peu plus de 1,5 %),

- les prairies des climats tempérés (4,5 %),

- les déserts à hiver froid, tels que le Gobi (moins de 8 %),

- les forêts touffues typiques de l’Amérique du Nord et de l’Europe septentrionale (moins de 8 %), - les forêts de conifères des climats tempérés que l’on trouve dans les forêts de Nouvelle-Calédonie, du Pays de Galles et de Scandinavie, dont moins de 9 % bénéficie actuellement d’une protection.

L’Europe, qui abrite 43 000 aires protégées, se place au premier rang pour le nombre d’aires protégées répertoriées. En seconde place se trouve l’Eurasie du Nord qui en compte 18 000, suivi de l’Amérique du Nord (13 000), l’Australie (près de 9 000). Le Pacifique est la région qui compte le moins d’aires protégées : 320. L’Afrique australe et orientale en compte 4 390 et l’Afrique centrale et occidentale, 2 600.

Cependant, proportionnellement, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud détiennent les plus vastes aires protégées, une couverture représentant 25 % de la superficie de chacun de ces ensembles.

Les aires protégées s’étendent sur 1,6 millions de km2soit 14,5 % de l’Afrique australe et orientale ; elles recouvrent 1,1 millions de km2soit un peu plus de 10,5 % de la surface terrestre de l’Afrique centrale et occidentale.

Types d’habitats Superficie totale (km2) Superficie protégée (km2) Pourcentage protégé

Forêt tropicale humide 10 390 000 2 471 000 23,8

Forêt tropicale sèche 2 716 000 339 000 14,7

Savane 15 368 000 1 878 000 12,2

Fourrés 5 611 000 692 000 12,3

Zones humides 3 429 000 434 000 12,7

Désert 45 474 000 4 589 000 10,1

Tableau I: principaux types de milieux et surfaces représentées dans les aires protégées (d’après Mulongoy & Chape, 2004)

Justification de la création d’aires protégées Des aires protégées ont été créées pour :

les espèces

Il est préconisé de créer des aires protégées afin de remplir les conditions suivantes en matière de préservation des espèces :

- espèces menacées figurant sur la liste rouge de l’UICN, avec une attention particulière pour les espèces en danger critique ou en danger,

- espèces endémiques, avec une priorité haute pour les espèces en danger critique et en danger, trouvées principalement sur un seul site,

- assemblages significatifs d’espèces grégaires,

- espèces importantes pour le développement de la conservation et la gestion (par exemple, les espèces indicatrices),

- espèces sauvages ancêtres d’espèces domestiques ou cultivées.

les habitats et écosystèmes

Il est également préconisé de créer des aires protégées afin de remplir les conditions suivantes en matière de préservation des :

- représentations viables d’écosystèmes terrestres, d’eau douce ou marins,

- habitats et écosystèmes irremplaçables (habitats ou écosystèmes qui ont des caractères uniques tels qu’aucune autre aire ne peut être conservée à sa place et qui conservent encore ces caractéristiques, - aires naturelles de grande surface, intactes ou non fragmentées,

- habitats naturels présentant un niveau de menace élevé,

- habitats nécessaires pour la survie de populations viables d’espèces migratrices, - sites présentant une biodiversité utile pour l’humanité,

- sites fournissant des services, comme des fonctions hydrologiques, la protection du trait de côte et des sols, la possibilité pour des espèces de valeur économique de se reproduire,

- sites abritant des espèces précieuses sur le plan économique ou en raison de leur patrimoine génétique (par exemple, alimentation, fourniture de bois, recherche médicale et scientifique),

- sites et espèces présentant une valeur particulière sur le plan socio-économique (sites sacrés, espèces charismatiques, sites offrant des possibilités récréatives et de recueillement, paysages de grande beauté).

Règlementation des aires protégées

Les aires protégées sont régies par les lois de chaque État, avec des appellations qui peuvent varier selon la législation nationale. Il appartient aux États de créer des réseaux nationaux d’aires protégées et de fournir à celles-ci les moyens de mettre en œuvre une véritable politique de préservation. Selon les cas, la gestion peut être décentralisée ou confiée à des structures non étatiques, comme des organisations non gouvernementales (ONG), des communautés locales ou le secteur privé.

Afin que chacun puisse parler de la même chose, l’UICNa défini, sur la base des objectifs précédents, six grands types d’aires protégées :

I : protection intégrale (par exemple, a : réserve naturelle intégrale / b : zone de nature sauvage), II : conservation de l'écosystème et loisirs (par exemple, parc national),

III : conservation d'éléments naturels (par exemple, monument naturel),

IV :conservation par une gestion active (par exemple, aire de gestion des habitats/espèces),

V : conservation d'un paysage terrestre/marin et loisirs (par exemple, paysage terrestre/marin protégé), VI :utilisation durable des écosystèmes naturels (par exemple, aire protégée de ressources naturelles

gérée).

Ces catégories fournissent en quelque sorte un langage commun et universel afin d’appréhender l’ensemble des aires protégées dans le monde au-delà de leurs différentes dénominations. Elles fournissent un cadre de référence pour la collecte, la manipulation et la diffusion des données sur les aires protégées au niveau international, et facilitent ainsi les analyses, les évaluations globales et régionales et les comparaisons entre pays.

De par leur typologie, ces catégories explicitent les différences existant entre les principaux types

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d’aires protégées et dans les approches de gestion. Elles reconnaissent ainsi les différentes dispositions en matière de gestion mais aussi les divers types de gouvernance.

En dépit de leur numérotation, ces catégories n’impliquent pas une hiérarchie simple en termes de qualité, d’importance ou de préservation.

Le tableau II présente les définitions qui caractérisent chacune de ces catégories.

Tableau II: classification des aires protégées selon l’UICNWCPA, actualisé d’après Dudley, 2008

La catégorie Ia contient des aires protégées qui sont mises en réserve pour protéger la biodiversité et aussi, éventuellement, des caractéristiques géologiques/ géomorphologiques, où les visites, l’utilisation et les impacts humains sont strictement contrôlés et limités pour garantir la protection des valeurs de conservation. Ces aires protégées peuvent servir d’aires de référence indispensables pour la recherche scientifique et la surveillance continue.

avec la catégorie Ib, 5,9 % du nombre total d’aires protégées, 10,9 % de la surface totale d’aires protégées.

Conserver les écosystèmes exceptionnels au niveau régional, national ou mondial, les espèces (individuelles ou en groupes) et/ou les caractéristiques de la géodiversité : ces caractères distinctifs auront été formés principalement ou entièrement par des forces non humaines et seraient dégradés ou détruits par tout impact humain sauf très léger.

• Conserver les écosystèmes, les espèces et les caractéristiques de la géodiversité dans un état aussi préservé de toute nouvelle activité humaine que possible.

• Conserver des milieux naturels exemplaires à des fins d’études scientifiques, de suivi de l’environnement et d’éducation à l’environnement, y compris des aires de référence en excluant toute intrusion évitable.

• Réduire au minimum les perturbations en planifiant et en menant avec circonspection les activités autorisées, de recherche et autres.

• Conserver les valeurs culturelles et spirituelles associées à la nature.

L’aire doit généralement :

• posséder un ensemble presque complet des espèces indigènes auxquelles on peut s’attendre et dont la densité est écologiquement significative, ou être à même de les rétablir à une telle densité par des processus naturels ou par des interventions de courte durée,

• posséder un ensemble complet d’écosystèmes indigènes, largement intacts, avec des processus écologiques intacts, ou qu’il est possible de restaurer avec un minimum d’intervention de gestion,

• être à l’abri de toute intervention humaine directe qui compromettrait les objectifs de conservation spécifiés pour l’aire, ce qui implique habituellement de limiter l’accès des gens et d’exclure toute installation,

• ne pas exiger d’intervention substantielle ou permanente pour atteindre les objectifs de conservation,

• être entourée, si possible, par des terres exploitées d’une façon qui contribue à l’atteinte des objectifs spécifiés de la conservation de l’aire,

• convenir comme site de référence pour la surveillance continue, afin de suivre l’impact relatif des activités humaines,

• être gérée de façon à avoir relativement peu de visites,

• pouvoir être gérée de façon à garantir que les perturbations seront minimales (spécialement pertinent pour les environnements marins).

La propriété et l’administration de la réserve incombent au gouvernement central ou local, agissant par l’intermédiaire d’une agence dûment qualifiée, ou à défaut d’une fondation privée, d’une université ou d’une institution ayant une fonction officielle de recherche ou de conservation, ou à des propriétaires travaillant en collaboration avec une de ces institutions gouvernementales ou privées.

La protection à long terme doit être garantie par des mesures adéquates de sauvegarde et de contrôle avant la désignation.

Catégorie Ia : réserve naturelle intégrale

Les aires protégées de la catégorie Ib sont généralement de vastes aires intactes ou légèrement modifiées, qui ont conservé leur caractère et leur influence naturels, sans habitations humaines permanentes ou significatives, qui sont protégées et gérées aux fins de préserver leur état naturel.

avec la catégorie Ia, 5,9 % du nombre total d’aires protégées, 10,9 % de la surface totale d’aires protégées.

Protéger à long terme l’intégrité écologique d’aires naturelles qui n’ont pas été modifiées par des activités humaines importantes, dépourvues d’infrastructures modernes, et où les forces et les processus naturels prédominent, pour que les générations actuelles et futures aient la possibilité de connaître de tels espaces.

• Prévoir l’accès du public à un rythme et d’une façon tels qu’il préservera les qualités sauvages de l’aire pour les générations présentes et futures.

• Permettre aux communautés autochtones de conserver leur style de vie et leurs coutumes traditionnels, basés sur la nature sauvage, en vivant en faible densité et en utilisant les ressources disponibles d’une façon compatible avec les objectifs de la conservation.

• Protéger les valeurs culturelles et spirituelles et les avantages non matériels pertinents pour les populations autochtones ou non, comme la solitude, le respect des sites sacrés, le respect des ancêtres, etc.

• Permettre les activités scientifiques et éducatives peu invasives, qui ont un impact minime, lorsque ces activités ne peuvent pas se faire en dehors de la zone de nature sauvage.

L’aire doit généralement :

• être dépourvue de toute infrastructure moderne, de développement et de toute activité extractive industrielle, y compris – mais la liste n’est pas limitative – les routes, les pipelines, les lignes électriques, les antennes-relais pour les téléphones portables, les plates-formes pétrolières ou gazières, les terminaux offshore de gaz naturel liquéfié, toutes autres structures permanentes, tout développement minier ou hydroélectrique, toute extraction gazière et pétrolière, toute agriculture, y compris le pâturage intensif du bétail, la pêche commerciale, les avions volant à basse altitude, etc., et, de préférence, les accès motorisés y sont fortement réduits ou totalement interdits,

• se caractériser par un haut degré d’intégrité : elle contient un grand pourcentage de l’étendue originale de l’écosystème, des associations complètes ou presque de la faune et de la flore natives ; elle conserve des systèmes proies-prédateurs intacts, y compris des grands mammifères,

• être suffisamment étendue pour protéger la biodiversité ; pour préserver les processus écologiques et les services environnementaux ; pour conserver des refuges écologiques ; pour jouer un rôle tampon contre les impacts des changements climatiques et pour garder les processus évolutifs,

• offrir des opportunités exceptionnelles de solitude, goûtées dès que l’aire est atteinte, grâce à des moyens de transport simples, silencieux et non intrusifs (c’est-à-dire des accès non motorisés ou des accès motorisés très réglementés lorsque c’est absolument nécessaire et qui respectent les objectifs biologiques cités plus haut),

• être dépourvue de toute utilisation ou présence humaine inappropriée ou excessive qui réduirait les valeurs de la vie sauvage et qui, à terme, empêcherait une aire de respecter les critères biologiques et culturels énumérés ci-dessus.

Cependant, la présence humaine ne devrait pas être le facteur déterminant pour décider si l’on crée une aire de catégorie Ib. Les objectifs clés sont l’intégrité biologique et l’absence d’infrastructures permanentes, d’industries extractives, d’agriculture, de pratiques motorisées et d’autres indicateurs de technologie moderne et de longue durée.

Cette catégorie peut aussi inclure des aires quelque peu perturbées qui sont capables de retrouver un état sauvage et des aires plus petites qui pourraient s’étendre ou jouer un rôle important dans une stratégie de protection de la nature sauvage plus large, en tant que partie d’un système d’aires protégées qui inclut la nature sauvage, pour autant que les objectifs de gestion pour ces aires un peu perturbées ou plus petites correspondent, par ailleurs, aux objectifs cités plus haut.

cf. sous-catégorie Ia.

Catégorie Ib : zone de nature sauvage

Catégorie Ib : zone de nature sauvage