• Aucun résultat trouvé

2- L’aide-moniteur, base des premiers diplômes d’éducateur sportif

L’éducateur sportif dans le secteur postscolaire : une nouvelle approche historique des formations, 1943-1961

I- 2- L’aide-moniteur, base des premiers diplômes d’éducateur sportif

Les arrêtés du 10 septembre 1946 et du 9 novembre 1946 créent les brevets d‟aide-moniteur4

et

d‟aide-monitrice5

d‟éducation physique et sportive. Bien avant la loi Montagne du 18 février 1948 ou les premières réglementations des années 1950, l‟État officialise une formation de base à destination des éducateurs sportifs bénévoles issus du monde du Travail. Le concept d‟aide-moniteur nécessite ainsi quelques éclaircissements, notamment autour des conditions de sa

1 Circulaire EPS/1 n°2123, op. cit.

2

Circulaire EPS/1 n°2123, op. cit.

3 Circulaire n°459 EPPS du 30 mai 1945, chapitre 11.3.

4 Textes officiels relatifs au brevet d‟aide-moniteur d‟éducation physique et sportive, ministère de l‟Éducation Nationale, sous-secrétariat d‟État à la Jeunesse et aux Sports, 1946. Archives nationales CAC 19860446 article 7. 5 Textes officiels relatifs au brevet d’aide-monitrice d’éducation physique et sportive, ministère de l‟Éducation nationale, sous-secrétariat d‟État à la Jeunesse et aux Sports, 1946. Archives nationales CAC 19860446 article 7.

naissance et des enjeux liés à la formation initiale des éducateurs sportifs. L‟idée de recruter au sein de la population active un nombre important d‟éducateurs destinés à encadrer la jeunesse laborieuse, ne naît pas à la Libération, mais prend corps sous l‟Occupation. L‟accentuation de l‟effort de guerre demandée à la France lors de l‟arrivée d‟Albert Speer à la direction de la planification économique du Reich (Paxton, 1997, p.363) et le prélèvement important en main-d‟œuvre à destination de l‟Allemagne (Milward, 1970) obligent la « Jeunesse de France » à s‟engager dans la production de guerre au début de l‟année 1943. En zone nord, zone occupée, les pressions vis-à-vis des productions essentielles à la guerre s‟accroissent considérablement et conduisent à l‟expansion des branches de la métallurgie et du charbon après la crise des années 1930 (Fridenson et Robert, 1992, p.117-147). À l‟identique, la zone sud, après l‟envahissement par les Allemands et les Italiens en novembre 1942, connaît, elle aussi, une accentuation du poids des nazis, notamment dans la gestion des Chantiers de la Jeunesse Française (CJF). Leur rattachement administratif le 5 mars 1943 à la Production Industrielle et au Chef du

gouvernement1, témoigne d‟un renforcement du pôle « travail » aux dépens des enjeux éducatif

prônés par les Chantiers (Pécout, 2007, p.140-153). En somme, qu‟elle soit directement productive dans les usines métallurgiques et dans les mines de Charbon du Nord et du Pas-de-Calais à la suite du départ des ouvriers pour le travail en Allemagne, ou rassemblée au sein des CJF, la jeunesse française au travail connaît dans les deux dernières années de guerre, une accentuation des cadences de production amenant les enseignants d‟éducation physique à se pencher sur la question des pathologies physiques liées au travail juvénile. L‟éducation physique des jeunes ouvriers est élaborée au sein de la section « Jeunesse Ouvrière » du Commissariat Général à la l‟Éducation Générale et aux Sports (CGEGS), et au Commissariat Général des Chantiers de la Jeunesse Française (CGCJF). Totalement distinctes dans les faits, ces deux expériences relèvent pourtant d‟une même logique « d‟auto-formation » malgré les oppositions

fortes dans le domaine de la formation des moniteurs d‟EPS2. Dans ce sens, depuis le rapport de

C. Denis de 19403, en passant par les négociations entre le Chef Ploix4 et le CGEGS pour

l‟organisation de la formation physique dans les grands bassins miniers du Nord5

, jusqu‟aux propositions de R. Lebrun pour développer une éducation physique spécifique au travail juvénile, l‟ensemble des modèles repose sur le recrutement et la formation d‟ouvriers possédant des

capacités a priori dans l‟encadrement des activités physiques et sportives. En effet, face au

manque de moniteurs qualifiés, aux restrictions budgétaires et à l‟augmentation de l‟effort de guerre, l‟éducation physique des jeunes travailleurs ne peut se diffuser qu‟au contact d‟éducateurs sportifs formés à « moindres frais ». Ainsi, R. Lebrun, en charge de l‟organisation de l‟éducation physique dans les CJF, énonce clairement le type de recrutement souhaité :

« Les ouvriers ou les jeunes de Chantiers recrutés pour mener les leçons ne peuvent ni avoir le titre de moniteur et ni en faire fonction. L‟emploi du temps de leur journée ne doit différer en rien de celui de leurs camarades. Par contre, ils seront sans doute fort utiles au moniteur en qualité

1

Note du 3 décembre 1943concernant la réorganisation des Chantiers de la Jeunesse de novembre 1943. Archives nationales CARAN F60/1446.

2 Rapport Lebrun, 31 décembre 1942. Archives personnelles de Jean-Louis Gay-Lescot.

3 Rapport de Charles Denis à la demande du CGEGS Borotra sur la possibilité d‟appliquer la doctrine d‟éducation physique dans les entreprises industrielles et commerciales. 10 décembre 1940. Archives nationales CARAN F/17/14462. Il met en évidence la nécessité de former des moniteurs directement issus du milieu productif pour des questions à la fois d‟économie et d‟efficacité dans la connaissance des problématiques du travail manuel.

4 Rattaché aux grandes mines du Nord, le Chef Ploix est l‟intermédiaire entre le CGEGS et les mines afin d‟organiser l‟éducation physique auprès des jeunes mineurs.

d‟aide-moniteur aux heures où normalement le groupe dont ils font partie reçoit l‟éducation

physique1 ».

En somme, une fois la formation de base acquise, les employés encadrent les jeunes ouvriers tout en se maintenant dans leur profession d‟origine.

La Libération, à l‟image de l‟ensemble de l‟architecture administrative en charge de la Jeunesse et des Sports (Amar et Gay-Lescot, 2007, p.377-394), place le concept d‟aide-moniteur en continuité avec les expériences vichystes. La situation des jeunes dans le monde du travail n‟est pas plus enviable que sous l‟Occupation. La reconstruction de la France, le manque de main-d‟œuvre suite au retour des prisonniers de guerre dans leur pays et l‟élaboration du premier Plan

de décembre 19452 entraînent une utilisation intensive des jeunes dans les entreprises (Charlot et

Figeat, 1985, p.339). Dans ce contexte, le secteur de l‟éducation physique postscolaire voit le

jour3 et se donne pour mission de diffuser à l‟ensemble de la jeunesse de quatorze à vingt ans en

dehors de l‟école, une formation physique reposant essentiellement sur la pratique sportive. La pérennité de l‟aide-moniteur dans l‟immédiat après-guerre atteste certes de l‟efficacité du modèle, mais révèle aussi une logique peu connue dans la gestion des diplômes par Jeunesse et Sports. La non administration de l‟aide-moniteur dans la période 1945 Ŕ 1946 reste un élément important dans la compréhension des urgences en matière d‟éducation physique pour la jeunesse laborieuse. Toutefois, les missions qui lui sont allouées dépassent le cadre de la jeunesse ouvrière pour s‟étendre dans les milieux sportifs traditionnels. Malgré l‟absence de statut précis et identifié, la DGEPS lance au début de l‟année 1945 une série de « stage d‟information Jeunesse Ouvrière » à destination des professionnels des entreprises privées et publiques, et des éducateurs bénévoles des clubs et des associations sportives. Ainsi :

« Ils seront recrutés (les moniteurs Jeunesse Ouvrière) parmi le personnel des établissements industriels et commerciaux, étant destinés à devenir Moniteur Jeunesse Ouvrière pour les

apprentis et les jeunes ouvriers de ces établissements4 ».

D‟une durée d‟un mois, les stages de formation de l‟année 1945 se déroulent au Collège de

Bagatelle du 1er au 29 mars. Devant l‟affluence du premier stage, la DGEPS décide d‟organiser

quatre nouvelles formations en fin d‟année 19455. La variation du modèle d‟aide-moniteur en

« moniteur Jeunesse Ouvrière » n‟est pas le révélateur d‟une variation de politique ou de statut. Bien au contraire, la confusion des premiers textes est rapidement levée par les directives du début de l‟année 1946. Alors que le brevet d‟aide-moniteur n‟est officiellement reconnu qu‟en septembre 1946, le service de l‟éducation physique postscolaire lance dès janvier 1946, une vaste campagne de formation et de recrutement. « Des stages de formation moniteur et d‟aide-monitrice de la Jeunesse postscolaire, d‟une durée de trois mois, sont prévus dans divers

1 René Lebrun, feuille volante manuscrite, non datée. Archives du Musée national du Sport MS 7285 n°2. 2

Ordonnance du 21 décembre 1945. 3 Décret n°45-1882 du 18 août 1945.

4 Circulaire du 9 février 1945 sur les stages d‟information Jeunesse Ouvrière. Bulletin officiel de l‟Éducation nationale, non référencé, p. 1290.

5

Circulaire du 11 juin 1945 sur les stages d‟information Jeunesse Ouvrière. Bulletin officiel de l‟Éducation nationale n°36.

CREPS1 ». Destinés aux organismes où la pratique de l‟éducation physique et sportive relève du Service de l‟Éducation Physique Postscolaire (SEPPS), les moniteurs et les aides-monitrices sont réellement investis d‟une mission dans l‟ensemble des milieux d‟éducation aux sports dont les associations font partie. Par conséquent, l‟urgence du recrutement des aides-moniteurs et des aides-monitrices Ŕ près de 400 stagiaires masculins et 200 stagiaires féminins en

19462 Ŕ renforce l‟idée d‟une approche différente et non élitiste dans la formation des

intervenants. À mi-chemin entre les stages sportifs nationaux et les diplômes d‟encadrement sportif, le concept particulier d‟éducateur sportif que sont les brevets d‟aide-moniteur détermine une vision « généraliste » de l‟éducation par le sport.

L‟officialisation du brevet d‟aide-moniteur par la publication des arrêtés des 10 septembre et 9 novembre 1946 procède en toute logique à une validation des actions menées depuis 1943. L‟article 2 des présents arrêtés est, dans ce sens, très explicite :

« Le brevet d‟aide-moniteur / d‟aide-monitrice d‟Éducation physique et sportive sanctionne une formation physique de base et ne saurait, en aucune manière, être assimilé à un diplôme dont les titulaires peuvent être recruté(e)s au concours comme fonctionnaire du Corps

des maîtres d‟Éducation physique et sportive3

».

Les textes qui instaurent le brevet d‟aide-moniteur et d‟aide-monitrice précisent donc que ce diplôme ne donne nullement le droit à un poste de fonctionnaire, mais « constitue une garantie de

l‟État4

» vis-à-vis d‟une formation minimale dans le domaine des activités physiques et sportives. L‟enjeu n‟est donc pas de créer un corps d‟élite de l‟éducation physique et sportive, mais de donner à des éléments préalablement identifiés comme investis dans les pratiques physiques, une formation permettant l‟action rapide dans les milieux sportifs.

Le recrutement hâtif des candidats à l‟aide-monitorat de l‟année 1945 laisse la place, au moment de l‟institutionnalisation du brevet, à un processus élaboré qui, malgré la rapidité de la formation, témoigne d‟une volonté de ne pas sacrifier la qualité des intervenants au profit de la quantité. La préformation, la présentation à l‟examen et le perfectionnement sont alors les trois étapes de la vie de l‟aide-moniteur construites sur la période 1945 Ŕ 1949. Les candidats peuvent se préparer personnellement au brevet d‟aide-moniteur à condition d‟avoir plus de dix-huit ans et moins de quarante ans. Néanmoins, l‟expérience des stages « Jeunesse Ouvrière » de l‟année 1945 indique aux gestionnaires du secteur postscolaire que la préformation des candidats est un élément indispensable dans l‟efficacité du recrutement. Le concours d‟entrée au stage de préformation est

1 Circulaire du 8 janvier 1946 sur la formation des aides-moniteurs et des aides-monitrices. Bulletin officiel de l‟Éducation nationale n°4 du 14 janvier 1946.

2Ibid.

3 Arrêté du 10 septembre 1946. Textes officiels relatifs au brevet d’aide-moniteur d’éducation physique et sportive, et arrêté du 9 novembre 1946. Textes officiels relatifs au brevet d’aide-monitrice d’éducation physique et sportive.

Op. cit.

alors institué, une fois de plus, avant la reconnaissance légale du brevet1. Le concours permet de sélectionner les candidats les plus à même de correspondre aux exigences de l‟aide-monitorat Ŕ stabilité de l‟emploi, capacité physique, intérêt pour l‟éducation physique et les sports sont ainsi des éléments essentiels Ŕ et de répondre à la limitation des places disponibles dans les Centres Régionaux d‟Éducation Physique et Sportive (CREPS) .

L‟organisation du concours au stage de préformation demande aux services départementaux de développer une véritable logistique qui assure de l‟importance que revêt ce premier niveau dans

le recrutement des futurs aides-moniteurs. La commission d‟examen2, qui rassemble le directeur

départemental de la Jeunesse et des Sports, l‟inspecteur départemental de l‟apprentissage, l‟inspecteur départemental des Mouvements de Jeunesse et d‟Éducation populaire ainsi que

l‟assistant départemental, deux professeurs d‟EPS, deux maîtres d‟EPS et un médecin3

, montre la rapide prise en compte d‟une action dans les milieux sportifs et ouvriers. Les épreuves des concours de l‟année 1946 (tableau n°1) demandent somme toute une réelle connaissance de l‟enseignement de l‟éducation physique et des sports.

Les examens, par la quantité et la pluralité des épreuves, sont organisés sur deux jours au sein des CREPS. Les frais de voyage et les pertes sur salaire des candidats sont compensés par des indemnités attachées aux crédits « Éducation Physique Postscolaire » (EPPS) des services départementaux. En cas d‟admissibilité, les candidats sont invités à suivre le stage de trois mois à nouveau organisé dans le CREPS local. Peu d‟éléments statistiques permettent de répondre à la question de l‟efficacité de ce type de recrutement. Deux remarques sont néanmoins essentielles. Tout d‟abord, le niveau du concours de l‟année 1946 apparaît élevé au regard de la population visée par le recrutement. Comment exiger d‟un employé ou d‟un éducateur bénévole de posséder autant de capacités pédagogiques et physiques ? Dépassant ces premières impressions, la seconde remarque s‟inscrit autour de l‟évolution du concours de préformation comme indicateur du niveau trop élevé des premières sessions. Les épreuves des candidats aux stages de trois mois préparant au brevet d‟aide-moniteur sont ramenées en 1947 à : un grimper de corde de quatre mètres bras seuls, une épreuve de saut en hauteur, de 100 mètres, de 1500 mètres et un concours

de lancer du poids (7 kg 257) 4. Les barèmes appliqués à cet examen sont ceux de la maîtrise

d‟EPS avec une majoration de 10 % pour les candidats de vingt à trente-cinq ans et de 20 % pour

ceux de trente-cinq à quarante ans5. Pour les aides-monitrices, le schéma est le même avec une

course de 60 mètres, une course de 600 mètres, le saut en hauteur, le lancer de poids (4 kg) et le

grimper sur corde (3,50 mètres, bras et jambes)6. L‟épreuve de pédagogie est ainsi supprimée et,

afin de limiter le temps dans les CREPS, le concours est ramené à une seule journée. Par conséquent, l‟ambition du début de l‟année 1946 laisse rapidement la place à une adaptation du

1 Circulaire du 8 janvier 1946, op. cit.

2Ibid.

3 Le directeur départemental possède les fonctions de président de commission. Les inspecteurs de l‟apprentissage et des Mouvements de jeunesse sont vice-présidents. L‟assistant départemental est nommé secrétaire de commission. Les professeurs d‟EPS, maîtres d‟EPS et médecins sont membres de la commission.

4 Circulaire n°3781 EP/1 du 19 septembre 1946. 5Ibid.

6

Circulaire n°1983 EPS/2 du 24 novembre 1948 sur le recrutement des aides-moniteurs. Bulletin officiel de l‟Éducation nationale n°32 du 16 décembre 1948.

concours pour répondre aux disparités du pré-recrutement des aides-moniteurs. L‟allègement des épreuves s‟accompagne d‟une modification du temps de stage pour la préparation au brevet. Initialement de trois mois, le choix est donné aux candidats de postuler pour un ou deux mois de

formation1. La réduction du temps de formation initiale ne se place pas pour autant dans la

continuité de la logique précédente. Le niveau des candidats n‟est pas ici un élément d‟explication. Au contraire, si le concours d‟entrée au stage de préformation est révisé à la baisse, il apparaît logique que le stage de formation conduise à une augmentation du temps dans les CREPS pour maintenir une qualité équivalente. Ainsi, le recrutement des travailleurs implique une autre variable extérieure à l‟éducation physique et aux sports, mais propre au positionnement du postscolaire. En effet, l‟accès au stage de préformation pour les employés des entreprises se réalise au « bon vouloir » des employeurs. Le choix de l‟alternative d‟un mois, qui devient rapidement la norme, facilite les relations avec les patrons qui, par soucis de production, souhaitent limiter au maximum le temps d‟absence de leurs employés. En effet, le stage d‟un

mois est préféré car il peut s‟organiser sur le temps de vacances. À ce sujet, M. Morana2

précise bien la différence qui existe entre les directives nationales qui, par les indemnités, souhaitent développer une formation rapide, mais de qualité, et les éléments impondérables du travail qui imposent un retour rapide dans l‟entreprise : « j‟ai fait un mois parce que j‟avais un mois de

vacances. Si j‟avais eu trois mois, j‟aurais fait trois mois3 ». En réaction à l‟instauration du stage

d‟un mois et toujours avec le souci de maintenir une garantie dans l‟efficacité des futurs aide-moniteurs, l‟administration centrale construit un second concours spécifique à la durée réduite de

formation4.

En résumé, la première phase du recrutement des aides-moniteurs par l‟instauration des stages de préformation, sans être obligatoire, apparaît pourtant comme le chemin obligé vers la réussite au brevet d‟aide-moniteur. En revanche, l‟analyse des conditions d‟accès au stage de trois mois, puis le glissement vers une formation d‟un mois témoignent des compromis réalisés par le service de l‟éducation physique postscolaire pour maintenir une formation assurant une qualité minimale dans la diffusion des contenus d‟enseignement et permettant un recrutement massif de personnel

issu des entreprises5.

La formation au sein des stages de préformation est ainsi l‟antichambre de la réussite au brevet d‟aide-moniteur. Au cours d‟un ou trois mois, la pédagogie Ŕ reprenant les thèmes de l‟entraînement, de l‟organisation matérielle, des jeux sportifs, des exercices de maintien, de l‟hygiène et du contrôle médical Ŕ l‟anatomie et la physiologie sont au programme théorique.

1Ibid.

2

Michel Morana débute sa carrière à Jeunesse et Sports comme aide-moniteur. Agrégé d‟EPS puis docteur en sociologie du Travail, il est l‟un des concepteur de l‟Éducation Physique Utilitaire et Professionnelle officialisée dans les IO d‟EPS de 1967.

3 Entretien avec Michel Morana, réalisé le 21 avril 2005 à Pézenas.

4 Circulaire n°3781 EP/1 du 19 septembre 1946, op. cit. En plus des épreuves du concours au stage de trois mois, une session de barre fixe, de barre parallèle, une interrogation orale d‟anatomie, de physiologie et une épreuve de pédagogie pratique sont imposées. Le sujet suivant est un exemple des questions posées au concours d‟entrée au stage d‟un mois : « À l‟aide d‟exemples bien choisis, montrez que l‟athlétisme est le prolongement attrayant de l‟éducation physique ». Document dactylographié. Non daté. Archives nationales CAC 19860446 article 6.

5

En 1955, sur sept stages de préformation, deux seulement sont d‟une durée de trois mois. Liaisons sociales, n°330 du mercredi 30 mars 1955, p. 14. Archives ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports.

Ensuite, les agrès, le grimper de corde, la natation et les sports collectifs relèvent des compétences pratiques. Enfin, l‟hygiène et le secourisme complètent la formation. Sans apporter plus de détail sur les enseignements réels dispensés dans les CREPS, l‟administration centrale mise sur les compétences locales des professeurs et des maîtres d‟EPS pour construire une préformation efficace à la réussite de l‟examen final.

Le brevet final d‟aide-moniteur ou d‟aide-monitrice se positionne en continuité des programmes de formations précédemment énoncés. Pour les candidats à l‟aide-monitorat, trois types

d‟épreuves sont organisés comme le montre le tableau n°21

. La fin des épreuves donne lieu à un classement sur 200 points, les candidats au-dessus de 100 points sont admis avec la répartition suivante : 120 points permettent d‟obtenir la mention « assez bien », 140 points la « bien » et 160 points la « très bien ».

L‟énoncé des épreuves du brevet d‟aide-moniteur et d‟aide-monitrice permet de procéder à deux remarques. Tout d‟abord, il est facile d‟admettre que le concours de préformation et les contenus de la formation initiale correspondent majoritairement à la logique des brevets d‟aide-moniteur. Les disciplines théoriques, comme les épreuves pratiques sont en cohésion avec l‟examen final. L‟anatomie, la physiologie et la pédagogie sont ainsi au cœur du diplôme. De plus, les épreuves pratiques sont instaurées dès le concours de préformation. La cohérence au sein de la formation initiale des aides-moniteurs est donc respectée. Ensuite, axées majoritairement sur les épreuves

Outline

Documents relatifs