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Activité de production renforcée pour maintenir une position industrielle dominante

SECTION 4 O RIENTATION METHODOLOGIQUE

1.2.2 Les grands affichages stratégiques d’EDF

1.2.2.1 Activité de production renforcée pour maintenir une position industrielle dominante

Le renforcement de l’activité de production vise en fait à consolider la position d’EDF en tant que leader de l’énergie sur le marché national et mondial. L'essentiel des activités de production d’EDF est désormais regroupé dans la Branche énergie qui dispose depuis 2002 des compétences nécessaires pour exploiter et assurer la pérennité du parc dans ce contexte concurrentiel. Avec une puissance installée de 128,2 GW, EDF dispose du parc de production le plus important d’Europe. Cette position "confortable", EDF tente de la conserver en renforçant notamment les sources d’énergie qui composent son parc (cf. tableau n°7) et dont les principaux atouts80 sont :

- une exposition limitée aux variations des prix des combustibles fossiles grâce aux parc nucléaire et dans une certaine mesure l’hydraulique81 ;

- une composition du parc permettant une allocation optimisée des moyens de production en fonction de la consommation82 ;

- une bonne gestion de la programmation des arrêts de tranches83. Le parc nucléaire est sollicité pour satisfaire aux besoins importants de la période hivernale. L'hydraulique84 et le parc thermique à flamme sont sollicités en production de semi-base et de pointe ; - un parc aux émissions de CO2 les plus faibles en Europe85;

80 Cf. Sur le net « Le groupe EDF dossier de presse 2005 - Direction Médias Groupe - »

81Les ouvrages hydrauliques exploités par EDF permettent d'économiser chaque année environ 13 millions de tonnes de pétrole.

82 Le nucléaire et l'hydraulique, en raison de leurs coûts de production peu élevés, sont utilisés en production de base.

83 L'appel aux différentes composantes du parc est géré en donnant la priorité aux moyens offrant les coûts variables les plus bas.

84 L’hydraulique modulable correspondant à des barrages de retenue.

85 Dans un contexte réglementaire de plus en plus contraignant, la part prépondérante du nucléaire et de l'hydraulique dans la production et l'utilisation du thermique à flamme en semi-base et pointe permettent aujourd'hui à EDF de limiter ses émissions de CO2.

Tableau 7 : Caractéristiques du parc de production d’EDF

production Caractéristiques du parc de production d’EDF

Parc construction depuis mai 2006 fonctionnant à partir de nouvelle génération de réacteurs : le réacteur à eau pressurisée REP. Réparties sur 19 sites, les tranches nucléaires ont une moyenne d'âge de 40 ans.

Principal atout : la standardisation.

Quel que soit le niveau de puissance du réacteur, les technologies adaptées sont les mêmes sur l’ensemble du parc. Ce qui permet de mutualiser les ressources d'ingénierie d'exploitation et de maintenance et d'anticiper ainsi les défaillances des installations par l'analyse des incidents précurseurs.

Il se compose de 447 centrales ayant une moyenne d’âge de 50 ans. Principaux atouts : - l’automatisation : les 100 principales centrales installées sont gérées à distance

depuis 4 PHV : Kembs, Ste Tulle, Lyon et Toulouse ; - possibilité de stocker de l'énergie86 ;

- rapidité d'intervention et souplesse de fonctionnement ; - une énergie renouvelable et non polluante.

Parc

Il se compose de 34 tranches dont 14 tranches au charbon, 11 tranches au fioul, 2 au gaz et 7 turbines à combustion. Avec une moyenne d'âge de 30 ans. Principaux atouts du parc :

- une grande flexibilité (la capacité à être placé en arrêt prolongé ou, au contraire, à être remis en exploitation dans des délais brefs) ;

- un coût d'investissement notablement plus faible que le nucléaire ou l'hydraulique et des délais de construction réduits.

Source : Rapport annuel d’activité d’EDF pour 2006

86 Certes, l'électricité ne peut être stockée. En revanche, l'eau peut être accumulée dans les retenues alimentées par la fonte des neiges, les pluies, les torrents et les rivières. Les lacs de barrages constituent ainsi des réserves en eau, donc en énergie, mobilisables à tout moment.

A ces sources viennent s’ajouter : 11 centrales thermiques diesel, 6 centrales hydrauliques et 19 turbines à combustion exploitées par EDF dans les DOM, en Corse et à St Pierre et Miquelon ; des capacités de production éoliennes gérées par « EDF énergies nouvelles87 » ; et 70 centrales hydrauliques détenues au travers de la filiale SHEMA88.

Un point faible demeure toutefois, l’électricité verte produite à partir de ressources renouvelables (éolien, biomasse, géothermie, solaire "filière photovoltaïque") qui ne représente que 0,1 % de la production d’EDF SA et de 0,2 % de la production du Groupe.

A l’heure où les nouveaux entrants dans le marché tentent de séduire les clients en offrant une énergie non polluante, EDF prend en effet conscience que la stratégie de domination par les coûts que lui permettent ses centrales nucléaires ne constitue plus un avantage concurrentiel suffisant. C’est pourquoi elle réoriente sa stratégie concurrentielle, en s’engageant davantage dans la construction d'éoliennes. EDF ambitionne ainsi de porter d’ici 2010 sa capacité de production en énergie renouvelable à 21% en France et à 22% en Europe89.

Ce choix stratégique centré sur la maîtrise industrielle est également justifié en raison des vieillissement des matériaux et installations nucléaires. Certes, à l’heure actuelle, la situation n’est pas préoccupante, mais des incertitudes pèsent sur l’avenir des 58 réacteurs nucléaires d’EDF dont la plupart ont été mis en fonctionnement dans les années 1980.

De la simple vis à la piscine, prolonger la vie de ces mastodontes nucléaires coûte cher (plus de 150 000 tonnes d’acier et de béton, 17 000 câbles électriques, 20 000 vannes, etc.). Aussi, comme la compétitivité exige des économies, EDF n’avait d’autre choix que celui de la prudence en amplifiant ses investissements dans les énergies renouvelables, moins contestées par l’opinion publique. Elle s’affiche d’ailleurs comme l'un des opérateurs énergétiques les

87 EDF Energies Nouvelles est une filiale du Groupe EDF cotée en bourse depuis 2006 gérant les activités dans l'hydraulique, la biomasse, la géothermie, le solaire et surtout l'éolien.

88 SHEMA (Société Hydraulique d’Etudes et de Missions d’Assistance) est une filiales qui appartient à 100 % au Groupe EDF, dédiée à la petite hydraulicité en métropole.

89 Cette décision se cumule notamment :

- d’une part, avec les obligations liées à la signature du protocole de Kyoto où la France s’est engagée à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre ;

- et d’autre part, avec les pressions européennes, en l’occurrence, la réglementation sur la qualité de l’air issue de la directive européenne n°2001/81 du 23 octobre 2001 qui fixe les plafonds d'émissions nationaux pour certains polluants atmosphériques (directive NEC) et de la directive n° 2001/80 du 23 octobre 2001 relative à la limitation des émissions de certains polluants dans l'atmosphère en provenance des grandes installations de combustion (directive GIC). Ces deux directives ont d’ailleurs été transposées en France par trois décrets : le décret n° 98-360 du 6 mai 1998 relatif à la surveillance de la qualité de l'air et de ses effets sur la santé et sur l'environnement, le décret n°98-362 du 6 mai 1998 relatif aux plans régionaux pour la qualité de l'air (PRQA) et le décret n° 2001-449 du 25 mai 2001 relatif aux plans de protection de l'atmosphère (PPA) et aux mesures pouvant être mises en œuvre pour réduire les émissions des sources de pollution atmosphériques.

plus engagés dans le développement de toutes formes d'énergies renouvelables. À commencer par la première d'entre elles et la plus compétitive selon EDF : l'hydraulique.

1.2.2.2 Activité de fourniture restructurée pour une nouvelle orientation client

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