• Aucun résultat trouvé

Je vais maintenant revenir sur la façon dont j’ai procédé pour accéder à mes sources primaires, et pour mener mon étude de terrain. Je ne détaille pas ici tout le processus, mais j’en donne un aperçu conséquent, qui permettra au lecteur de comprendre ma démarche, et de se rendre compte des difficultés rencontrées, ainsi que des coups de chance.

En 2012, mon séjour de recherche à la Toussaint a été particulièrement fructueux, puisque j’ai eu l’opportunité d’obtenir un premier contact qui devait se révéler l’un des plus importants de mon terrain. Il s’agissait de Diana Reimer de l’organisation nationale Tea Party Patriots, membre du groupe depuis avril 2009, fondatrice du groupe Philadelphia Tea Party Patriots- Landsdale, coordinatrice nationale et coordinatrice pour la Pennsylvanie98. Avant de partir,

j’avais envisagé de contacter des groupes Tea Party pour savoir si des réunions ou d’autres événements étaient organisés pendant mon séjour sur place. J’avais entré « Tea Party Philadelphie » dans la barre de recherche Google, et c’est le groupe Philadelphia Tea Party Patriots qui s’était alors affiché en premier dans les résultats.

C’était encore le cas en 2014, et les trois premiers résultats affichés étaient, dans l’ordre : « Philadelphia Tea Party Patriots », puis les entrées correspondant aux événements historiques, « Philadelphia Tea Party » et « Boston Tea Party », avec une définition dans Wikipédia en version anglaise, et ensuite « Independence Hall Tea Party »99. Sachant que l’affichage d’une entrée en tête de liste dans les résultats d’une recherche sur Google a un coût, il aurait été intéressant de savoir combien cela est facturé au groupe Philadelphia Tea Party Patriots ; mais je n’ai pas eu l’occasion de le faire.

En 2012, je me suis connectée sur le site pour le consulter et rechercher d’éventuelles dates de réunions ou d’événements organisés pendant mon séjour. Pour pouvoir s’inscrire à la réunion, il fallait d’abord envoyer un message expliquant les motifs de sa visite et l’intérêt pour le groupe. J’ai indiqué que j’étais doctorante en France et travaillais sur le mouvement

98

Les intitulés sur sa carte de visite électronique sont les suivants : « Regional Support Team, Atlantic Region,

National and PA State Coordinator Tea Party Patriots, Nationwide Local Group Coordinator ».

À l’époque, je ne savais pas que Diana, bien trop modeste pour l’afficher, avait participé à la fondation de l’organisation nationale Tea Party Patriots, ni qu’elle était à l’origine du mouvement Tea Party en Pennsylvanie. Je l’ai appris ultérieurement, par son mari, et à travers mes recherches.

Diana est un contact unique sur mon terrain, car elle est à la fois bénévole (en tant que Présidente de son groupe local), et salariée de l’organisation nationale.

99Independence Hall Tea Party est un comité d’action politique (PAC). Il s’agit de la branche politique du

Tea Party, que je me rendais à Philadelphie une quinzaine de jours plus tard et aurais aimé assister à une réunion ou tout autre événement me permettant de mieux découvrir et comprendre le mouvement, et enfin que j’étais intéressée par des informations dans ce sens. J’ai également indiqué mon adresse mail. La rapidité et le contenu de la réponse ont été surprenants, puisque dès le lendemain j’ai reçu un message de Diana, me proposant de me rencontrer lorsque je serai sur place. Une telle rapidité invite à se poser des questions. D’un côté, elle peut s’expliquer par une réactivité et un sens de la courtoisie observables chez certains Américains, qui, sans tomber dans les stéréotypes, répondent généralement aux messages dans un délai assez court. Par ailleurs, elle peut être attribuée à l’intérêt que ce type de démarche suscite chez la population concernée. Parmi les militants que j’ai interrogés, bon nombre étaient non seulement surpris et flattés qu’un chercheur « traverse l’Atlantique » pour venir les interroger, mais aussi ravis de pouvoir s’exprimer100. De fait, cela constitue une

opportunité pour le chercheur qui a alors affaire à une population motivée, et dispose donc d’un terrain d’étude assez idéal. De même que l’ont fait remarquer K. Zernike, J. Lepore, T. Skocpol et V. Williamson en introduction de leurs ouvrages, les personnes interrogées étaient sympathiques, ouvertes et même amicales101. Néanmoins, la difficulté consiste à conserver un certain recul, et une certaine objectivité dans l’étude des résultats obtenus.

La rencontre avec Diana a été assez compliquée à organiser, étant donné que je ne restais que dix jours à Philadelphie, et que si l’ouragan Sandy a largement épargné la ville, les communes avoisinantes ont subi des inondations et de nombreuses coupures de courant. Diana Reimer vit à Landsdale, qui se situe dans la banlieue nord de Philadelphie. Son mari a d’ailleurs dû aller habiter à l’hôtel pendant plusieurs jours. Diana quant à elle était en transit entre son domicile et les villes où elle effectuait sa campagne « Get-out-the-vote » (campagne d’incitation au vote) pour les élections présidentielles et donc très peu disponible102. Elle a néanmoins pris le temps de me rencontrer, et même de venir jusqu’à l’auberge de jeunesse où je résidais, un dimanche matin avant de partir pour une nouvelle destination dans le cadre de la campagne. Notre entrevue a duré une vingtaine de minutes au cours desquelles j’ai pu

100L’avantage d’être en relation avec une population motivée ne saurait être assez souligné. Toutefois, il faut

aussi prendre en compte le fait que la population essaie de se montrer sous son meilleur jour, avec un objectif de dédiabolisation de la part du chercheur.

101

Le premier chapitre de l’ouvrage de Skocpol et Williams s’ouvre sur la description d’un couple âgé bienveillant, qui se trouve militer pour le Tea Party au niveau local. Elles décrivent des personnes discrètes, qu’on ne s’attend pas à voir lever la voix pour se faire entendre : « The people like Stan and Gloria who are most

engaged in Tea Party undertakings at the local level... are not the types of people who shout. »

102Ceci montre que la stratégie électorale d’incitation au vote (Get out the vote) était déjà utilisée par le

conduire un mini-entretien à partir d’une ébauche de questionnaire, d’une dizaine de questions environ. Un militant l’accompagnait, muni d’une caméra et prêt à filmer l’entretien. Or, nous étions dans un lieu public et je n’avais pas demandé d’autorisation particulière, donc il n’y a pas eu d’enregistrement103.

Il s’agissait d’un premier contact, mais d’une importance capitale. Pendant l’année universitaire qui a suivi, il m’a cependant été difficile de maintenir le contact depuis la France car Diana était très occupée, souvent en déplacement, soit pour des campagnes, soit pour des formations, ou encore comme intervenante (speaker) sur divers événements et réunions. Et par la suite, elle m’a expliqué qu’elle avait besoin de me revoir en personne pour connaître mes intentions exactes. Ceci vient nuancer l’idée que le chercheur constitue une opportunité absolument incontournable pour une population donnée. Certes, cela peut être une occasion de faire entendre sa voix, mais pas à n’importe quel prix104. Néanmoins, il est aussi possible

qu’une militante de son envergure n’ait pas autant besoin de visibilité que les membres d’un groupe de moindre ampleur.

Lorsque je suis revenue à l’été 2013, où je suis restée plus de trois semaines à Philadelphie, et à Boston, la reprise de contact s’est avérée plus longue que je ne l’avais espéré. J’avais tenté de joindre Diana par mail avant mon départ, mais sans succès. Une fois sur place, je n’ai obtenu de réponse de sa part qu’au bout d’une quinzaine de jours. J’ai donc essayé entre-temps de trouver d’autres contacts. Ma première stratégie a été de rechercher les groupes Tea Party situés dans la région de Philadelphie. J’ai effectué une recherche sur Internet, en entrant « Tea Party Philadelphia » dans la barre de recherche Google. Curieusement, je n’ai obtenu comme résultat que le site Tea Party Patriots. J’ai alors lancé une recherche sur le site de réseautage social Meetup, qui permet de créer des groupes partageant des centres d’intérêt communs. Très utilisé aux États-Unis, il était (et est) encore peu utilisé en France, et c’est un outil avec lequel je n’étais pas familiarisée. J’ai obtenu d’innombrables résultats, avec des centaines de groupes affichés, qui ne ciblaient pas uniquement ma recherche en particulier mais des intérêts plus ou moins en lien avec les paramètres indiqués. J’ai renoncé à procéder de cette façon, ne sachant pas comment trier ces

103

Avec le recul, je pense que Diana voulait conserver une trace de cet entretien. Elle cherchait à l’époque à connaître mes intentions, et voulait sans doute conserver un enregistrement en cas de litige.

104

Je souhaite ajouter ici que les militants me demandaient assez systématiquement quand ma recherche serait publiée. Ils étaient évidemment très déçus quand je leur annonçais que non seulement mon travail ne serait pas publié avant plusieurs années, s’il l’était, et qu’en outre, je rédigeais en français. Cependant, ils se sont toujours montrés très coopératifs, et même sympathiques.

entrées. J’ai donc décidé de passer par le site Tea Party Patriots, qui semblait recenser tous les groupes Tea Party ou affiliés Tea Party de la région de Philadelphie. En sélectionnant la ville comme critère dans le répertoire des groupes « Groups Directory », j’ai obtenu 31 résultats. Pour effectuer un tri, j’ai défini les critères pertinents suivants : activité récente sur le site / réunions planifiées pendant les dates correspondant à celles de mon séjour / proximité géographique / caractère particulièrement actif de certains membres (c’est-à-dire les groupes qui avaient été actifs dans les cinquante derniers jours au plus). La plupart des groupes indiquaient une adhésion au site datant d’un an et six mois (« 1 year & 6 months ago »), ce qui m’a semblé curieux. J’ai relevé un total de 18 groupes qui répondaient à ces critères. J’ai noté les coordonnées des membres coordinateurs de chaque groupe en vue de les contacter. Pour pouvoir leur envoyer un message par l’intermédiaire du site, je devais m’inscrire moi-même comme membre du site Tea Party Patriots, ce que j’ai fait105. Je leur ai donc écrit, en me présentant et en leur demandant s’ils étaient intéressés par un entretien et la perspective d’une discussion sur leur participation au mouvement. Certains groupes n’avaient pas de coordinateur, auquel cas j’ai envoyé un message à l’un des membres, ou bien je n’ai pas contacté le groupe. J’ai envoyé six messages le 26 juin 2013, cinq messages le 28 juin et quatre messages le 30 juin, ce qui faisait un total de quinze groupes sur dix-huit. Je n’ai finalement pas contacté les trois groupes restants. Ensuite, j’ai regardé si les différents groupes organisaient des réunions pendant mon séjour, auxquelles j’aurais pu me rendre selon leur emplacement géographique, les réunions pouvant être organisées à des endroits différents de l’adresse du groupe. Je n’avais pas de véhicule personnel, et il fallait que je puisse me rendre aux réunions et événements par les transports publics. En outre, les groupes organisent moins de réunions pendant la période estivale que pendant le reste de l’année, et comme on l’a vu, le nombre de réunions avait sensiblement baissé en 2013—ce que les militants ne manquaient pas de souligner.

J’étais davantage intéressée par les groupes proches géographiquement, même s’ils n’organisaient qu’une seule réunion pendant mon séjour, que par les groupes plus éloignés qui organisaient des réunions plus fréquentes. Ceci constituait peut-être un défaut de ma méthodologie, mais était dicté par des conditions matérielles. Enfin, j’ai relevé les coordonnées des membres qui me semblaient particulièrement actifs, c’est-à-dire ceux qui

105Ceci s’est révélé très utile, car j’ai été automatiquement inscrite dans la liste de diffusion électronique de

proposaient des réunions, des événements ou postaient des messages régulièrement. Le 1er et le 2 juillet, j’ai relancé les groupes contactés le 26 et le 28 juin. Je n’ai pas obtenu de réponse par ce biais. Quelques jours plus tard, j’ai eu l’idée de chercher ces groupes en passant par leur site Internet, ce que j’aurais dû faire dès le départ. Ceci constituait une deuxième erreur importante de méthodologie, mais j’ai eu la chance par la suite d’obtenir des résultats qui ont compensé cette erreur. L’absence de réponse ici encore suscitait le questionnement. Cela pouvait s’expliquer par le fait que les groupes inscrits sur le site de l’organisation Tea Party Patriots ne le consultaient pas forcément systématiquement. Il pouvait y avoir une autre explication, potentiellement problématique pour ma recherche, à savoir que les personnes n’avaient pas souhaité répondre à mon message. Ce cas s’est d’ailleurs présenté avec le groupe Delaware County Patriots, et au vu de ce que m’a indiqué la coordinatrice de ce groupe, il est fort possible qu’il se soit présenté avec d’autres groupes, mais je n’ai pas vérifié. La coordinatrice, que j’ai rencontrée ultérieurement, m’a confié ne pas avoir répondu car elle ne savait pas exactement de quoi il s’agissait. Pensant qu’il pouvait s’agir d’un canular, elle avait consulté mon compte Facebook pour essayer d’en savoir davantage, mais voyant que tout était en Français, elle avait simplement abandonné. Il convient néanmoins de souligner son honnêteté, car elle aurait tout aussi bien pu ne rien dire.

Il est possible ici, sans entrer dans des stéréotypes grossiers, d’évoquer une certaine méfiance vis-à-vis des universitaires ou des intellectuels106, de surcroît étrangers, de la part de militants qui considèrent que les médias libéraux leur sont unanimement hostiles, comme le New York Times. Pour eux, les représentations depuis l’étranger peuvent être porteuses d’une part de distorsion potentiellement plus grande encore qu’aux États-Unis. Ce constat vient aussi contredire l’argument d’une population voyant à tout prix dans le chercheur une opportunité de visibilité, et un « porte-voix ». Ce premier abord délicat constitue un obstacle de taille, même si par la suite, ces personnes étaient dans l’ensemble contentes de pouvoir s’exprimer. Certains groupes avaient d’ailleurs accepté par le passé d’être suivis par des universitaires. C’est le cas notamment du groupe de Diana, Philadelphia Tea Party Patriots-Landsdale, et du groupe Philadelphia Tea Party Patriots-Lower Bucks, suivis par des étudiants dans le cadre de leur Master, sur toutes leurs réunions et leurs événements, sur la durée d’une année universitaire. Dans les jours qui ont suivi, j’ai continué à relancer les groupes sur le site Tea Party Patriots, toujours sans résultat. Néanmoins, j’ai pu trouver sur les sites Internet de

106

certains groupes des informations concernant Meetup. Je me suis inscrite aux événements organisés par ces groupes, ou auxquels ils participaient et par la suite j’ai continué à être informée par messagerie électronique sur ces Meetups.

Du côté de Diana Reimer, toujours pas de réponse non plus, et l’inquiétude commençait à me gagner. Néanmoins, j’avais la chance d’être à Philadelphie le 4 juillet, et un événement s’imposait donc tout naturellement, la célébration du jour de l’Indépendance (Independence Day). Les diverses manifestations organisées à cette occasion, dans la ville qui a accueilli la rédaction de la Déclaration d’Indépendance, fourniraient sûrement des opportunités de rencontrer des représentants ou des sympathisants du Tea Party. Environ une semaine avant le 4 juillet, j’ai vu sur le site Internet du groupe Delaware County Patriots qu’ils organisaient un défilé Tea Party à Springfield, dans la banlieue ouest de Philadelphie, et qu’ils cherchaient des participants prêts à défiler pour cet événement. D’autres groupes organisaient des défilés, mais celui de Springfield était le plus accessible. Je résidais à West Philadelphia, et il fallait compter une heure quarante-cinq de trajet, pour un rendez-vous fixé à 8 heures 30. Il fallait s’inscrire en ligne, ce que j’ai fait. Le site a ensuite envoyé deux rappels pour promouvoir à nouveau l’événement et encourager les gens à s’inscrire, et en demandant à ceux qui s’étaient inscrits de confirmer leur présence. La personne qui s’occupe du site Internet est très active, comme on le verra plus loin.

Ce défilé à Springfield m’intéressait vraiment, car je pensais qu’il rassemblerait des militants de la base (grassroots activists) et par ailleurs, c’était pour moi la première occasion d’assister, et peut-être de participer, à un défilé du 4 juillet. Je m’y suis donc rendue, et ai tout de suite pu constater qu’il s’agissait d’un défilé de petite envergure. Springfield est une petite commune (township) d’un peu plus de 20 000 habitants (23 677 habitants recensés en 2000). J’ai rapidement retrouvé le groupe Tea Party, avec peu de participants au départ—environ une dizaine de personnes, nombre qui a ensuite augmenté pour atteindre une petite trentaine. Je me suis présentée à la première personne que j’ai rencontrée, en disant que j’étais française et que j’étudiais le mouvement Tea Party dans le cadre d’un doctorat. J’ai précisé que je m’étais inscrite sur le site et aurais aimé suivre le groupe pendant le défilé, afin de discuter avec les participants. J’ai indiqué que j’avais apporté un dictaphone, et aurais souhaité enregistrer les conversations, si les personnes étaient d’accord. De même, j’avais un appareil photo et désirais prendre quelques clichés. La personne en question était Marilyn Heider, la responsable du site Internet du groupe, qui m’a immédiatement accueillie et présentée aux

autres personnes présentes, notamment à la Présidente du groupe, Mary Ellen. Celle-ci était pressée par les impératifs de l’organisation, mais elle m’a proposé de l’accompagner à sa voiture pour aller chercher des tee-shirts à l’effigie du groupe dans le coffre, ce qui nous permettrait de discuter en même temps. Je l’ai donc accompagnée, et elle s’est montrée très aimable, me posant des questions sur mes motivations et me donnant des informations assez succinctes sur son engagement. Je reviendrai sur ces points, mais elle a insisté sur la difficulté de dégager du temps pour s’investir, problématique qui revient souvent dans les propos des militants. Concilier une activité professionnelle, voire une vie de famille, et un investissement dans ce type d’organisation se révèle compliqué. Elle a également évoqué la difficulté d’organiser et de mobiliser les troupes, et parlé des évolutions du groupe dans son ensemble, qui connaissait des hauts et des bas depuis sa création en 2011.

Cette façon de me « mettre à contribution » immédiatement en me demandant de l’aider à porter les cartons de tee-shirts correspondait exactement au type de relation que je souhaitais entretenir avec les militants (la vision de l’intérieur). De retour auprès du groupe, j’ai rapidement échangé quelques mots avec les autres participants, pendant qu’un couple arrivait en apportant les panneaux à l’effigie du groupe Delaware County Patriots pour le défilé. Le groupe de marcheurs s’est constitué petit à petit, et nous nous sommes mis en marche vers 9h30, pour un défilé qui a duré environ 2 heures. Alors qu’on me proposait de tenir un panneau, je n’ai pas osé refuser, mais me suis contentée de le tenir sous le bras, tout en prenant des photos et en enregistrant mes échanges avec les participants. Au bout d’un

Outline

Documents relatifs