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T ABLEAU 19 N OMBRE D ' ENFANTS PAR CLASSE D ' ÂGE

1 « Penser à soi pour soi par soi-même »

T ABLEAU 19 N OMBRE D ' ENFANTS PAR CLASSE D ' ÂGE

Nombre d'enfants Base : réponses complètes (n=268)

Total par

classe d’âge 1 2 3

Classe d'âge Eff. % Eff. % Eff. % Eff. % Moins de 3 ans 119 44% 107 90% 11 9% 1 1% 3 à 5 ans 79 29% 77 97% 2 3% 0% 6-10 ans 127 47% 100 79% 25 20% 2 2% 11-15 ans 59 22% 44 75% 14 24% 1 2% 16-18 ans 16 6% 12 75% 4 25% 0% 18 ans et plus 33 12% 21 64% 10 30% 2 6% Nombre moyen d'enfants / femme 1,62

Il s’agit donc de femmes prises par la maternité, voire très prises pour les 40 % qui gèrent au moins un enfant de moins de 3 ans. Or l’enquête ERFI, consacrée à l’étude des relations familiales et intergénérationnelles, démontre dans sa dernière vague que le temps consacré aux enfants (qu’il soit domestique ou strictement parental) augmente significativement, en particulier pour les mères, en présence d’un enfant de moins de 3 ans dans le foyer.

« Mais quel que soit le nombre d’enfants, c’est surtout la présence d’un enfant de moins de 3 ans qui influe sur le temps parental. Quand il y a au moins un enfant de moins de 3 ans, le temps parental est en moyenne de 2 h 07 contre 51 minutes quand ce n’est pas le cas. Le temps de soins augmente alors d’un peu plus d’une heure (passant de 21 minutes à 1 h 27) et le temps de sociabilité et de loisirs avec l’enfant d’un quart d’heure (passant de 8 à 23 minutes). L’influence est considérable chez les mères (+1 h 35 à caractéristiques semblables), et également importante pour les pères (+40 minutes), mais l’écart avec la mère s’accroît avec un enfant en bas âge. La présence d’un enfant de moins de trois ans va ainsi de pair avec une répartition plus inégalitaire des tâches parentales au sein des couples. » (De Saint-Pol & Bouchardon, 2013, pp. 4-5)

Prises par un travail parental particulièrement intense compte tenu d’abord de l’âge des enfants, les Mompreneurs témoignent parallèlement d’un lien fragilisé à l’emploi salarié177. Ainsi, parmi les répondantes à l’enquête, on compte 28 % de chômeuses, dont la moitié était au chômage de longue durée. 8 % étaient par ailleurs sans activité professionnelle et 2 % se sont déclarées étudiantes ; ainsi, près de 40 % des Mompreneurs n’étaient pas en emploi au moment d’envisager la création ou de créer effectivement une activité indépendante.

Tableau 20. STATUT D'EMPLOI AVANT LA CRÉATION D’ACTIVITÉ

AVANT DE CRÉER VOTRE ACTIVITÉ ACTUELLE, quelle était votre principale situation ?

Base = réponses complètes (n=268) Eff. %

Indépendante ou à votre compte (y.c. gérant majoritaire de SARL, conjoint collaborateur,

aide familiale) 7 3%

Chef d’entreprise salariée, P.D.G. (y.c. gérante minoritaire de SARL) 1 0%

Agent de la fonction publique (État, hospitalière, territoriale, y.c. en CDD) 13 5%

Salariée du secteur privé (y.c. apprenti, stagiaire rémunérée, CDD ou Intérimaire) 143 53%

Au chômage depuis moins d’un an 38 14%

Au chômage depuis un an ou plus 38 14%

Étudiante 6 2%

Sans activité professionnelle 22 8% Source : enquête Mompreneurs Landour

Champ : collectif des Mompreneurs au 31/08/13

En outre, celles qui étaient effectivement en emploi n’étaient pas systématiquement présentes en poste : si 65 % étaient en poste, de retour de congé maternité ou de congé parental, en revanche, 9 % étaient en congé maternité et 15 % en congé parental. Au final, sur l’ensemble des répondantes, seules 40 % des Mompreneurs étaient en emploi et en poste avant de créer leur activité, ce qui vient relativiser une inscription solidement ancrée de la catégorie dans l’emploi.

Tableau 21. PRÉSENCE EN POSTE AVANT LA CRÉATION D'ACTIVITÉ

Et plus précisément vous étiez …

Base = à celles qui étaient en emploi salarié ou indépendant (n=164) Eff. %

Présente en poste (A1) 90 55%

En congé maternité (A2) 14 9%

De retour de congé maternité (depuis moins d’un an) (A3) 9 5%

En congé parental (A4) 24 15%

De retour de congé parental (depuis moins d’un an) (A5) 8 5%

En arrêt maladie (A6) 5 3%

Autre 14 9%

Source : enquête Mompreneurs Landour Champ : collectif des Mompreneurs au 31/08/13

177

Le départ du salariat ne se fait pas sur décision unilatérale des femmes interrogées, pouvant alors laisser penser à un choix pleinement consenti de quitter l’entreprise. Si 22 % des 205 répondantes qui étaient salariées et qui ont créé une activité disent avoir démissionné pour quitter leur dernier emploi salarié, 24 arrivaient à la fin d’un emploi précaire (11 %), 40 ont été licenciées (20 %) et 96 ont signé une rupture conventionnelle (47 %), dont le caractère pleinement consenti et favorable aux salariés commence à être remis en cause par de premières évaluations (Berta, et al., 2012; Dalmasso, et al., 2012).

Tableau 22. MOTIF DE DÉPART DU DERNIER EMPLOI SALARIÉ

Vous avez quitté votre dernier emploi salarié suite :

Base = à celles qui ont été salariées et ont créé une activité (n=205) Eff. %

À une rupture conventionnelle 96 47%

À une démission 45 22%

À un licenciement 40 20%

À la fin d’un contrat à durée déterminée (CDD) 23 11%

À la fin d’une mission d’interim 1 0%

Vous êtes toujours salariée 10 5%

Vous n’étiez pas en activité à ce moment 1 0% Source : enquête Mompreneurs Landour

Champ : collectif des Mompreneurs au 31/08/13

Les données quantitatives dévoilent des relations majoritairement contrariées et distendues au contrat de travail salarié : la majorité des Mompreneurs ne se réduit pas à l’image d’une femme, plutôt cadre, en tout cas bien insérée dans le salariat qui, à la faveur d’une grossesse, se met à son compte. Il s’agit plutôt de femmes, certes plutôt bien situées socialement et qui sont particulièrement sollicitées par la prise en charge d’enfants peu voire pas autonomes, mais qui pour une majorité d’entre elles n’étaient pas en emploi ou en poste avant de créer leur activité ; en outre, leur sortie du salariat s’apparente plutôt à une expulsion subie qu’à une échappée voulue.

Pour autant, l’attachement au travail comme facteur de réalisation de soi demeure central. Ainsi, j’ai posé dans le questionnaire deux questions liées aux motivations à la création d’entreprise : la Q9 est une reprise du questionnaire SINE destiné aux jeunes créateurs d’activité et la seconde, la Q11, une question inspirée par les premiers entretiens réalisés et qui a été négociée avec mes interlocutrices (qui ont notamment beaucoup insisté pour y intégrer un item relatif aux valeurs). D’après la première question, c’est la volonté d’être indépendante qui arrive en tête à 75 %, sans que l’on ne sache tout à fait si le terme est pris dans son sens commun ou statutaire. Vient ensuite une logique plus entrepreneuriale (59 %), puis la volonté de proposer une nouvelle offre (32 %). 27 % reconnaissent qu’elles ont créé pour faire face à une situation de chômage ou d’inactivité,

témoignant ainsi d’une certaine résignation à l’indépendance pour se maintenir dans le travail. En comparaison des créateurs « classiques », quelques divergences apparaissent : elles optent plus fortement pour une vision « positivée » de l’indépendance (être indépendante, affronter de nouveaux défis, innover), dans laquelle, même sans emploi, elles disent plus fortement avoir choisi cette situation. En parallèle, la logique financière (augmenter ses revenus) est mise à distance — ce qui peut sans doute être relié au plafonnement des revenus chez les auto-entrepreneurs.

Tableau 23.MOTIVATIONS À LA CRÉATION D'UNE ACTIVITÉ INDÉPENDANTE

Q9. Quelles sont les principales raisons qui vous ont poussée à créer ou à reprendre une entreprise ? *

SINE 2010

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