Mercredi 27 Juillet 1910 Bureaux : R u e de l a S e r r e , 58

Vingt-cinquième Année. — N° 59 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes.

Mercredi 27 Juillet 1910 Bureaux : R u e de l a S e r r e , 58

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suisses 20 ct., offres et demandes de place 10 et. la ligne, étrangères 26 centimes la ligne

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Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l

Bureau des Annonces : HAASENSTEIN & VOGLER, 49, rue Leopold Robert, LA CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger

Le conflit des décorateurs

Nous recevons de temps à autre, depuis un certain t e m p s , des lettres d'abonnés qui s'étonnent que la Fédération soit res- tée muette dans la question du trust des décorateurs, depuis l'article que n o u s avons consacré à cette création, dans notre nu- méro du 8 juin. Nous leur r é p o n d o n s en bloc.

De quoi s'agit-il et pourquoi tout ce b r u i t ?

La Fédération des patrons décorateurs prononçait l'année dernière sa dissolution, p o u r le motif reconnu que les tarifs n'é- taient pas assez généralement observés.

Dans le b u t de reconstituer une entente sur des bases qui r e n d e n t la fraude inutile, un groupe, formant la minorité des pa- trons décorateurs, se constituait en trust.

P o u r forcer la majorité des patrons à en- trer dans la combinaison, ses initiateurs of- fraient, à leurs ouvriers, la j o u r n é e de huit heures sans diminution de salaire, contre l'engagement pris par ces derniers, de vi- der les ateliers dont les chefs n'auraient pas adhéré à une date prévue.

Ce fut la première phase de l'affaire.

La combinaison était d'une simplicité ad- mirable.

Par l'entente entre la minorité des pa- trons et la majorité des ouvriers, on obli- geait la majorité des patrons à entrer dans un trust dont elle ne voulait pas.

Cette entente entre une minorité d'un côté et une majorité de l'autre, est un fait nouveau. Le procédé ne manque pas d'ori- ginalité et la prétention de la minorité des patrons d'obliger, par un coup de force, la majorité à subir sa loi, illustre de superbe façon le régime de tyrannie syndicale que certains voudraient n o u s imposer.

* • •

Mais les «dissidents» — pour nous ser- vir du qualificatif dont les partisans du trust désignent la grande majorité de leurs confrères — ne l'entendaient pas de cette oreille.

D'abord, parce que le besoin de fusion- ner et de perdre leur personnalité ne leur

disait rien ; ensuite parce qu'on leur de- mandait leur adhésion de confiance, sans leur dire le quart de ce qu'ils auraient dû savoir et que ce sac enfariné ne leur disait rien qui vaille ; et puis la journée de huit heures, offerte par le trust aux ouvriers décorateurs, leur paraissait dangereuse.

Us protestèrent, ils s'agitèrent et mani- festèrent énergiquement leur intention de ne pas se laisser faire. Enfin, ils posèrent à leurs ouvriers la question de savoir si oui ou non, ils entendaient leur demeurer fidèles.

Dès ce moment, il y eut un certain flot- tement chez les ouvriers, et les patrons du trust commencèrent à perdre de leur belle assurance.

* *

A ne considérer cette affaire que super- ficiellement, on peut s'imaginer qu'elle est toute d'ordre intérieur, n'intéresse que les patrons et ouvriers de la décoration et ne regarde qu'eux.

C'est bien ainsi que raisonnent les chefs d'ateliers, quand ils prennent des décisions dont l'application doit leur procurer des avantages matériels. Mais en y regardant de plus près on s'aperçoit que ce genre de décisions a une répercussion immédiate, matérielle ou morale, sur les autres inté- ressés à la production.

Qui paiera la casse? Telle est la ques- tion qui se pose, chaque fois que les condi- tions de la production sont modifiées dans le sens d'un relèvement des salaires.

Si les patrons intéressés sont dans une situation telle, qu'ils puissent supporter la hausse, il n'y a pas lieu de s'en préoccu- per, On peut môme les féliciter de l'esprit de sacrifice qui les anime et désirer que tous les patrons en puissent faire autant.

Mais si le cadeau doit être payé par d'au- tres que ceux qui l'oflrent, la générosité de ces derniers n'est plus du tout admirable et leur philanthropie est toute de surface.

Il est vrai que, dans le cas particulier, on a laissé entendre que le trust permet- trait à ses membres de réaliser de telles économies de frais généraux; que le sacri- fice de la journée de huit heures serait lar-

gement couvert; que, par conséquent, les tarifs — ceux qui existaient avant la disso- lution et qui n'étaient pas tenus — ne se- raient pas relevés.

*

* *

Il faut avoir la foi, pour croire à ces choses. Mais le malheur veut q u ' u n person- nage qui n'a pas la foi... en ces choses-là, s'est avisé d'entrer en lice.

Le fabricant d'horlogerie est un être profondément sceptique et méfiant. Placé entre les revendications sans fin de ses ou- vriers et des chefs d'ateliers d'une part, et les exigences de la concurrence aggravées par les entreprises de la clientèle d'autre part, il doit avoir l'œil ouvert sur tout ce qui se trame, se prépare, se combine et s'exécute autour de lui. Et c'est légitime ; c'est m ê m e l'A. B. C. du métier, puisque tout venant se résumer dans la m o n t r e ter- minée, le fabricant subit le contre-coup des hausses de salaires, diminutions d'heu- res de travail, élévation du prix des ma- tières premières, crises générales ou par- tielles, grèves, mauvaises créances et au- tres agréments multiples et divers, qui sont la caractéristique du métier.

Donc le fabricant s'est dit :

Les décorateurs consentent un sacrifice ; c'est à moi qu'on demandera de le payer.

La journée de huit heures ne correspond pas aux conditions actuelles de notre hor- logerie et l'exemple d o n n é par les décora- teurs est dangereux parce que contagieux.

Démarches, échange de lettres, entre- vues et finalement entente entre le Syndi- cat des fabricants suisses de montres or et la majorité des patrons décorateurs — les dissidents ! — Voilà le bilan du trust, dressé à ce jour ; ce n'est pas encore bril- lant.

*

* *

Ce n'était plus seulement un trust hon- nête qu'on organisait; c'était un gros con- flit en perspective, si la journée de huit heures était appliquée.

La situation fut envisagée en des assem-

blées des sections ouvrières de la décora-

tion. A La Chaux-de-Fonds, le principe de

la journée de huit heures fut abandonné...

390 LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE

le trust ayant écrit que l'opposition des fabricants de montres or l'obligeait de re- tirer son offre !

Par contre, le trust offre à ses ouvriers

tine augmentation de 10 centimes par heure et par ouvrier et se déclare prêt à prendre à son compte, sur une base de y

heures de travail par jour, les ouvriers éventuellement en désaccord avec les pa- trons indépendants.

*

Il est fort intéressant de connaître l'ap- préciation des patrons indépendants, sur la portée du sacrifice consenti par les patrons du trust, par la seule concession de la j o u r n é e de huit heures. Selon eux, un chef

d'atelier décorateur, occupant 40 ouvriers, verrait le prix de la main-d'œuvre s'aug- menter pour lui de 10,000 francs par an !

De deux choses l'une: ou les patrons dé- corateurs sont dans une situation qui leur permet de supporter, sans autre, cette aug- mentation de la main-d'œuvre, ou ils ne sont pas dans cette situation.

Dans le premier cas, on peut les féliciter d'avoir si bien su conduire leur barque et d'en être là, malgré la dissolution de leur premier groupement.

Dans le second cas, ils seront obligés de relever les prix des décorations pour trou- ver une compensation nécessaire.

Et le fabricant d'horlogerie deviendra, sans l'avoir voulu ou désiré, le héros de l'aventure.... Ce genre d'héroïsme n'est pas dans ses goûts.

Le Syndicat des fabricants suisses de montres or, dont la légitime intervention en cette affaire a été décisive, ne désarmera que lorsqu'il aura de sérieuses garanties contre une augmentation des prix de la dé- coration. Il envisage d'ailleurs, que l'exis- tence des ateliers actuels correspond aux intérêts de la fabrication et, tout en dési- rant vivre en paix avec tout le m o n d e , ne fera rien qui puisse contribuer à en faire disparaître un seul.

* *

Avec quel principe rimait l'offre de la journée de huit heures faite aux o u v r i e r s ?

Avec aucun ; c'était un simple marché.

Nous tenons de l'un des principaux fon- dateurs du trust, que le travail moyen des ouvriers décorateurs serait de 0 '/a heures par jour ; la journée de 8 heures — pas plus que celle de 9 ou de 7 — n'a donc aucune signification pratique.

Actuellement et pour des raisons diver- ses souvent énumérées, le n o m b r e des ou- vriers décorateurs est trop grand pour les besoins moyens de la fabrication. Il faut donc produire et sans retard q u a n d il y a abondance de travail, quitte à réduire les heures q u a n d il y en a moins. Aucune par- tie de l'horlogerie n'a besoin, autant q u e la décoration, d'élasticité dans la répartition du temps de travail, parce que c'est la seule partie ou l'on ne puisse pas produire pour le stock. La journée normale y est donc toute théorique.

E n r é s u m é et pour conclure, les moyens employés pour faire aboutir le trust des décorateurs ont eu jusqu'ici pour résultat ;

1. Une augmentation de 10 centimes par heure, en faveur des ouvriers;

2. L'engagement, par les patrons du trust d'occuper — ou de payer sans l'occuper — leur personnel sur la base de 7 heures de travail par j o u r ;

3. L'abandon, par les ouvriers, de la re- vendication de la journée de huit heures ;

4. L'entente entre les fabricants d'horlo- gerie et les patrons indépendants.

;3. La démonstration que les fabricants d'horlogerie groupés peuvent être les ar- bitres de certaines situations.

O n ne découvre pas, dans cette enume- ration, un seul point qui soit à l'avantage de la minorité des patrons groupés dans le trust qu'est la Société générale.

Cette situation se modifiera-t-elle et ver- rons-nous le triomphe du trust comme suite d'une grève heureuse de tous les ou- vriers décorateurs ? C'est ce q u ' u n avenir prochain nous dira.

Et nous terminons cette analyse de la si- tuation, en reproduisant un passage essen- tiel de notre article du 8 juin :

« Q u ' u n e association qui se forme en en- ce globant la grande majorité des intéressés

« prenne des mesures pour forcer la main

« à quelques récalcitrants dont l'entrée est

« nécessaire à la réalisation du but pour- ce suivi, cela se peut concevoir. Mais q u ' u n e

« minorité entende imposer sa volonté à la

« majorité, dans une affaire de nature es- cc sentiellement commerciale et ce, grâce à ce une action décisive des ouvriers, c'est ce forcer la note et créer un précédent dan- ce gereux.»

C'est pour avoir tenté d'appliquer le principe nouveau du règne des minorités que le trust des décorateurs traverse, à peine créé, une crise qui met son exis- tence en péril.

Mais les patrons du trust ont sans doute lu quelque part, que ce les minorités intelli- gentes conduisent les m a s s e s » , ce qui doit leur être une consolation et un encourage- ment.

Chronique financière

Le second semestre de l'année débute avec les mêmes éléments perturpateurs que le premier : instabilité des affaires aux Etats-Unis, inclémence de la température. Les inondations de janvier ne sont pas encore soustraites aux préoccupations du jour qu'il s'en produit de nouvelles, qui éten- dent à d'autres régions la dévastation et la ruine.

En Suisse, après les riches vallée qu'arosent la Rcuss, la Limmat, l'Aar et d'autres affluents du Rhin, c'est la vallée du Rhône qui est envahie par les trombes du ciel. Il faut avoir vu ces flots impétueux emportant, brisant tout obstacle en une course folle, pour mesurer l'intensité du mal.

S'il est doux de penser que le canton de Vaud, toujours prèl à se solidariser généreusement aux infortunes d'autrui, recontrera en échange la sympathie effective et l'aide qu'il mérite, il n'en reste pas moins un désastre de plus à joindre à la série déjà longue de cette année. Il ne s'agit pas seulement de moissons détruites, de récoltes anéanties, mais au delà de la région spéciale- ment atteinte, c'est la vigne qui souffre de la saison pluvieuse, des attaques de l'oïdium et des vers. Pour n'être pas générale, cette situation s'aggrave chaque jour. Aussi le moindre rayon de soleil rend-il l'espérance et facilite-t-il le re- lour au travail.

Ces intempéries ont, en outre, une répercussion sur l'industrie hôtelière, si courte dans les mon- tagnes. A cet égard, il n'y a encore pas grand mal et, à n'en juger que par le mouvement des voyageurs dans nos principales gares, on est en droit de conserver son optimisme.

Le relèvement du prix du coke en Allemagne, où l'industrie continue à être languissante, con- traste trop avec la faiblesse des charbons, notam- ment en Belgique, comme l'atteste la dernière soumission offerte par les Chemins de fer d'Etat, pour servir d'indicateur sérieux. '

Quant â la situation monétaire, elle serait très satisfaisante sans le marché Yankee, qui influence négativement le fléchissement de l'argent et à qui est dû certainement le maintien de l'escompte à 3°/o à Londres et à 4 % à Berlin. En Suisse,

le taux libre se tient à la parité de l'officiel, c'est- à-dire à 3°/o, tandis qu'à Paris il varie de 3°/»

pour l'officiel à 2 % pour le privé, à l

^l

/2 pour le court terme, tandis que le prêt sur titres en

«pension» a fléchi de 2*/s %•

Bulletin financier Suisse.

Le Japon dénonce ses traités commerciaux Selon le Lokal Anzeiger du 15 juillet, tous tes traités de commerce entre le Japon et les grandes puissances européennes, sauf la Russie, devant être dénoncés aujourd'hui, l'ambassadeur du Japon à Berlin a, dans une note adressée au ministère allemand des affaires étrangères, fait part de la décision du gouvernement japonais.

Le traité actuel reste en vigueur jusqu'au 17 juil- let 1911.

La question des bélières massives

— De la Revue de l'Horlogerie-Bijouterie — Nous avons publié récemment une requête qui avait été adressée par un horloger détaillant à un de nos confrères et dans laquelle l'horloger en question se plaignait amèrement de ce que les montres en or de grande valeur qu'il avait dans son magasin étaient invariablement munies de bélières creuses. Il pensait qu'aux montres de prix, on plaçait des bélières massives. Il en était même si bien persuadé que de son propre aveu, il a fallu un accident fortuit, la perte d'une mon- tre de dame, dont la bélière était restée attachée à la ceinture, pour qu'il s'aperçoive que les béliè- res des montres en or, même de grand prix, étaient creuses. En un mot, ce qu'il réclamait des fabricants, par la voie de la presse horlogère, c'était des bélières massives à toutes les montres à partir de 7 grammes pour les dames et de 30 pour le3 hommes.

Cette question vient d'être reprise par un hor- loger suisse qui, dans le Démocrate de Delé- mont s'exprime ainsi: cell ne faut pas beaucoup de latin pour démontrer que ce mode de fabrica- tion est pour le client et le débitant une cause d'ennuis, de perte de temps et d'argent.»

Cela nous met en mémoire la plainte amère d'une dame de notre connaissance qui nous fai- sait voir sa montre en or payée 110 francs, il n'y a pas cinq ans, et dont l'anneau n'est plus qu'un laid cercle de métal.

La couche d'or qui y était et qui avait fait ac- croire que la bélière était massive, était si mince que le mousqueton de la chaîne ne tarda pas à l'user et à la faire tomber. Nous aussi, nous ar- riverions à engager nos fabricants à ne pas met- tre des anneaux dorés ou en plaqué à des boîtes de 18 ou 14 karats qui formeront des montres de prix et où une différence de 4 à 10 francs ne joue absolument aucun rôle pour l'acheteur qui serait sur d'avoir un boîtier tout en or.

Cette question de l'anneau devra être résolue tôt ou tard, soit que la loi s'en mêle, soit que les fabricants s'entendent pour ne livrer que des an- neaux au titre de la boîte. La question est, au fond, du même genre que celle du titre des oli- vettes, des canons et de la soudure, qui ont tou- tes trouvé une solution.

L'anneau ne va pas sans la montre et la mon- tre sans l'anneau, celui-ci étant à peu prés cons- tamment de même couleur que celle-là, il doit être du même métal et au même titre.

• • •

Sans doute, l'anneau n e va pas sans la montre et la montre sans l'anneau. Mais il n ' e n est pas moins vrai q u e dans la plu- part des montres, l'anneau n'est tenu à la boite q u e par son élasticité, étant mis de force dans les deux trous ménagés à cet effet, des deux côtés du pendant.

Si l'auteur de l'article a reçu la plainte

amère d'une dame ayant une m o n t r e payée

110 francs, dont l'anneau était devenu un

laid cercle de métal, combien de particu-

liers ont constaté qu'après retour de ré-

paration de leur m o n t r e l ' a n n e a u d ' o r

avait été subtilisé p a r u n rhabilleur in-

délicat et remplacé par un anneau en pla-

qué, sinon en vil m é t a l ? E t combien de

victimes de cet escamotage le sont-ils sans

le savoir?

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 391

L a q u e s t i o n n ' e s t p a s si s i m p l e q u ' e l l e n ' e n a l ' a i r , p a r c e q u e l ' a n n e a u n ' e s t p a s fixé à la b o i t e e t p e u t ê t r e r e m p l a c é facile- m e n t , s a n s q u e l ' o n s ' e n a p e r ç o i v e .

Nouveau truc pour vendre les montres

Le journal italien Galileo Galilei relate le fait suivant, jusqu'ici inconnu, des moyens « très ingénieux » de la vente des montres de poche.

Un jour de foire, dans une petite ville ita- lienne où le commerce de l'horlogerie et bijoute- rie est représenté par trois ou quatre petits com- merçants, dont les affaires sont assez prospères et la concurrence à peu près nulle, un monsieur, bien mis, présentant bien, avec des yeux bleus, s'installa sur la plus grande place publique. Sur les tables il exposa un grand choix de montres, depuis la montre bon m a r c h é à la montre cou- rante. Il y avait même des montres avec boîtes or, extra-plates, fantaisie, chronographes, répé- titions, etc. et une grande quantité de réveils. Il étala pour environ 45,000 fr. de billets de ban- que et sur chacun de ces billets reposait une montre de poche. Inutile de dire que, à la vue de ce riche étalage, le banc de l'homme aux yeux bleus fût entouré par une foule de curieux, qui, fascinés par tant de luxe, achetèrent des montres et la vente se chiffra en peu de temps à 2000 fr.

Encouragé par cette réussite qu'il n'avait peut- être pas seulement espérée, notre homme re- vint une seconde fois sur cette même place et eut la chance de vendre encore pour passé 1600 fr.

Ce système de vente est interdit dans les pays où la loi protège le commerce loyal. Que penser de la position des petits commerçants, dont les affaires seront très restreintes pour longtemps?

Office du travail suisse

Les services officiels de placement ont inscrit en juin 6.372 demandes et ont effectué 4.525 pla- cements. De plus, ils ont reçu les demandes de 44.142 ouvriers en passage non[inscrits. Le rap-

port mensuel du service central indique pour le mois de juin une augmentation de 34 offres de travail et de 309 placements. Le nombre des demandeurs de travail a diminué de 108 et celui des ouvriers en passage de 279. P o u r '100 offres de travail pour hommes, il y a eu en juin 106,5 demandes et pour 100 offres de travail pour fem- mes, 63 demandes ; ces proportions étaient de 112,5 et 60,3 en mai 1910 et de 125 et 68,8 en juin 1909.

On peut conclure de ces chiffres que le mar- ché du travail n'a guère varié ces temps derniers et qu'il présente de l'analogie avec celui de l'année dernière à pareille époque. Gomme alors il est influencé par le m a r a s m e de l'industrie métallur- gique et par le temps défavorable qui occasionne une diminution de la demande d'ouvriers agri- coles et de personnel d'hôtel de la saison.

A propos de cadrans lumineux

Renan, le 23 juillet 1910 Monsieur le Directeur du journal la Fédération

horlogère, La Ghaux-de-Fonds.

La correspondance insérée dans votre numéro du 20 juillet 1910 par MM. Lipmann Frères m'a fort étonné.

J e possède depuis une date antérieure à février 1910 le brevet pour cadrans avec minuterie et chiffres lumineux et je suis le seul en Suisse à le posséder.

La lettre de MM. Lipmann pourrait laisser supposer aux fabricants d'horlogerie qu'ils n'ont pas le droit de vendre des montres avec c a d r a n s à heures lumineuses. Ge brevet étant ma pro- priété j'avise Messieurs les fabricants qu'ils ne doivent se faire aucun scrupule à employer des cadrans de ma fabrication.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'ex- pression de mes meilleurs sentiments.

ALCIDE LESCIIOT, fabricant de cadrans, Renan.

Brevets d'invention

E n r e g i s t r e m e n t s

Cl. 71 d, n° 47975. 28 août 1909, 6 h. p. — Echappement pour pièces d'horlogerie à ba- lancier. — K. Silbermann, fabricant d'horlo- gerie, 9, rue du P a r c , La Ghaux-de-Fonds (Suisse). M a n d a t a i r e : A. Malhey - D o r e t , La Ghaux-de-Fonds.

Cl. 71 f, n° 47976. 24 août 1909, 6 lJ* h. p. — Boîte de montre-bracelet. — Jobin & Co, fa- bricants d'horlogerie, 7, Gherrùn du Rocher, Neuchàtel (Suisse). Mandataire : A. Mathey- Doret, La Ghaux-de-Fonds.

Cl. 71 h, n° 47977. 6 août 1909, 7 h. p . - - Méca- nisme de remontage et de mise à l'heure aux montres-réveils à deux barillets. — Louis- Eugène Favre, fabricant d'horlogerie, Gor- moret (Suisse). Mandataire : A. Mathey-Do- ret, La Ghaux-de-Fonds.

Cl. 71 h, n° 47978. 11 août lt'09, 6 '/a h. p. — Mouvement de montre-réveil. — Léon-N. Ro- bert, fabricant d'horlogerie, 8, rue Jacob- Brandt, La Chaux-de-Fonds (Suisse). Manda- taire : A. Mathey-Doret., La Chaux-de-Fonds.

Cl.71 h, n°47979. 2 6 a o û t 1909, 6 '/s h. p . — Mou- vement de montre-réveil à m a r c h e de longue durée. — Jacques Eigeldinger, fabricant d'horlogerie, 2, Place Neuve, La Chaux-de- Fonds (Suisse). Mandataire: A. Mathey-Doret, La Ghaux-de-Fonds.

Cl. 71 k, n» 47980. 10 août 1909, 6 '/4 h. p. — Mécanisme de compteur aux mouvements d'horlogerie. — Aug. Billod-Morel, fabri- cant d'horlogerie, Villers - le - Lac (Doubs, France). Mandataire :

Chaux-de-Fonds.

A. Mathey-Doret, La

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