Bureaux: R u e de l a S e r r e , 58

Dix-huitième Année. — N° 72 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

Jeudi 10 Septembre 1903.

Bureaux: R u e de l a S e r r e , 58

LAlEDEMnONHOBLOGEEE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an Siimois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—

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Paraissant le Jeudi et le Dimanche à la Ghau-de-Fonii

ANNONSES

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

L'abus du crédit de consommation Nous disions dans l'article Perspectives

d'affaires de notre numéro du 30 août

écoulé, que l'une des plaies qui nous ron- gent était l'abus du crédit.

Ce n'est pas seulement l'abus du crédit fait aux commerçants et industriels qui en- traine des conséquences fâcheuses. L'abus du crédit de consommation est tout aussi néfaste. L'Union vaudoise du commerce et de l'industrie le relève dans son rapport annuel, en rendant compte d'une consulta- tion faite parmi ses membres sur les moyens de le combattre.

Ce rapport rappelle' qu'en 1868 déjà un membre de cette société, feu M. Hoffmann- Ritlner, écrivait une œuvre magistrale in- titulée « Recherches sur les conséquences de l'abus du crédit de consommation », qui fut insérée dans le Bulletin de la Société industrielle et commerciale de Lausanne, du 15 mai de la même a n n é e ; il débutait par les réflexions suivantes :

Il est dans notre pays une coutume passée à l'état d'abus; c'est l'emploi généralement admis du crédit de consommation, ainsi nommé parce qu'il intervient dans les échanges de consomma- tion privée. Utile, quand il demeure dans de jus- tes limites, ce crédit a des conséquences tout au- tres aussitôt qu'il donne prise à l'abus, c'est pour- quoi nous nous sommes proposé de le soumettre à un examen sérieux et d'en suivre les effets dans le système économique de l'individu et de la so- ciété.

Après trente-cinq ans, ces réflexions sont encore tout à fait d'actualité et il n'est certes pas superflu d'exposer aux membres des sociétés industrielles et commerciales les bienfaits du paiement comptant et la nécessité toujours plus impérieuse de pré- venir l'abus du crédit.

Certes, un grand nombres de commer- çants se r e n d e n t très bien compte des avantages du paiement comptant et même ils l'exigent, principalement dans les villes.

Mais ce n'est pas encore une pratique générale. Il semble même que la con- currence pousse plutôt certaines maisons à prolonger le crédit d'une façon pouvant devenir très dangereuse aussi bien pour leur clientèle que pour elles-mêmes.

Il faut essayer de.réagir contre cette cou- tume et c'est à quoi tend l'Union vaudoise du commerce et de l'industrie en rappelant les conclusions de la remarquable étude de M. Hoffmann. Ne seraient-elles ignorées que d'une faible minorité de négociants que leur rappel n'en serait pas moins jus- tifié, sans compter que le public, soit la grande masse des petits consommateurs, les méconnaît souvent par ignorance ou volontairement.

Le crédit marchand ou de production, par lequel agriculteurs, industriels, com- merçants en gros et en détail sont mis en mesure d'attendre les besoins d'une con- sommation journalière et d'y répondre dans le moment voulu, est un puissant auxiliaire de la production.

Le crédit de consommation, au con- traire, qui permet à la consommation privée d'acheter aujourd'hui ce qu'elle ne paiera que demain ou plus tard, engendre des a b u s : il induit "à toutes sortes de tentations auxquelles il faut souvent une grande force morale pour résister. Les crédits à long terme, au lieu d'être, comme on pourrait le croire, un avantage pour le consomma- teur, lui causent, au contraire, un préju- dice sérieux. Ils augmentent le prix de re- vient de tout objet acheté, le vendeur de- vant se prémunir contre la perte de l'intérêt pendant un temps indéterminé.

M. Hoffmann-Rillner démontre, par trois tableaux comparatifs, qu'un tisserand, par exemple, débutant avec 2000 fr. de matiè- res premières transformées dans l'espace de trois mois en produits fabriqués et venda- bles moyennant 400 fr. de main-d'œuvre et frais, fait, en un an, pour 17,000 fr. 50 d'affaires avec 1575 fr. 50 de bénéfice, sans autre capital circulant que 12500 fr., tandis (pic le même maître d'état, s'il fait crédit à trois mois, ne fait que 12,391 fr. d'affaires avec un bénélicc de 1012 fr. 25, exigeant un capital de 5000 fr. ; et, s'il fait crédit à l'an, son capital devra être de 10,000 fr., tandis que son chiffre d'affaires ne sera que de 10,062 francs 50 et son bénéfice de 749 fr. 50.

L'abus du crédit de consommation ne

restreint pas seulement les profits tout en augmentant les risques du commerçant et de l'industriel: il influe sur la valeur de l'or et de l'argent en nuisant à la circula- tion de la monnaie. Il nuit en outre à l'épargne. Enfin, l'abus du crédit étend ses conséquences fâcheuses jusque sur la mo- ralité publique : il pousse à l'imprévoyance et à l'intempérance. C'est lui qui a créé les

« bons lundis », source de misères de tous genres pour l'ouvrier et sa famille.

Il n'est donc pas malaisé de prouver que l'abus du crédit de consommation doit être réprimé.

Ce qui est le plus difficile, c'est de trou- ver les moyens les plus propres à satisfaire à la fois le public, soit le client, et le mar- chand.

Q u e le consommateur ne se rende pas compte de son intérêt à acheter comptant, c'est souvent compréhensible ; mais que certains négociants' ne considèrent pas la vente au comptant comme l'un des élé- ments les plus importants de la prospérité du commerce, et sourtout du commerce en détail, c'est moins explicable. Et cependant cela est. Au lieu d'imputer le succès des grands magasins et des coopératives à des manœuvres désbonnètes, le petit commer- çant devrait se dire : le secret de la pros- périté de ces grandes entreprises n'en est pas un ; il consiste dans la vente au comp- tant. » * .

Que de millions n'aurions-nous pas en réserve, si ce sage conseil était médité et suivi par nos fabricants et exportateurs !

Nous ne leur disons pas : vendez vos montres au comptant; les exigences du commerce ne le permettent malheureuse- ment pas. Mais nous leur disons : consen- tez de moins gros et de moins longs cré- dits.

Vous n'en vendrez pas une montre de

moins et vous contribuerez à assainir le

marché en éliminant du nombre des ache-

teurs de notre" horlogerie quelques dou-

zaines de hardis faiseurs, écumeurs et ra-

lleurs de stocks, qui vous traitent en pays

conquis, se gaussent de votre naïveté et

mériteraient tout le contraire des coups de

chapeau qu'on leur prodigue.

4GG

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE

Protection internationale des travailleurs

L'assemblée conslilutivc de l'Associalion inter- nationale pour la protection légale des travail- leurs a, comme l'on sait, inscrit en bonne place dans son programme de travail l'interdiction ab- solue du travail de nuit des femmes et la protec- tion des ouvriers des industries dangereuses pour la santé.

L'assemblée des délégués de celle association, réunie à Cologne nu mois de septembre 1902, a admis à l'unanimité que l'interdiction générale du travail de nuit des femmes est justifiée dans les conditions actuelles. Elle a admis également que les grands dangers que la préparation et l'emploi du phosphore blanc et du plomb font courir à la santé des ouvriers motivent aussi pleinement l'interdiction d'utiliser du phosphore blanc et la suppression aussi complète que possi- ble de l'emploi des couleurs à base de plomb.

En conséquence, l'assemblée de Cologne a nommé une commission permanente chargée de rechercher les moyens de réaliser les desiderata de l'Association.

Toutes les sections de l'Association internatio- nale sont représentées dans cette commission et les délégués officiels de plusieurs Etats prennent part à ses séances. Depuis le mois d'octobre de 1902, elle a entretenu une correspondance inter- nationale et les résultats de ses travaux prépara- toires ont paru en deux volumes chez Gustave Fischer à J e n a . Ils contiennent tous les rapports adressés à l'Association et à l'office international du travail, ainsi que des introductions étendues du directeur de cet office.

Ces deux volumes publiés, le moment est venu de discuter verbalement les questions à l'élude.

Aussi la commission instituée à Cologne" se réu- nira-t-elle du 9 au 11 septembre à Bàle.

La section allemande de l'Association y est re- présentée par le baron de Berlepsch, ancien mi- nistre du commerce de Prusse et par M. Fuchs, de Carlsruhe, inspecteur des fabriques. La sec- tion autrichienne est représentée par M. Cross, député au Reichsrath et par le professeur Bauer, directeur de l'office international du travail ; la section belge par les professeurs Mahaim et Brants ; la section française par M. Millerand, ancien ministre du commerce, le député abbé Le- mire et le chef du syndiçaJ;;Keufer.;;JLà section hongroise envoie le conseiller de ministère Szte- renyi, M. Gelleri, secrétaire de l'Association hon- groise des métiers et ie grand industriel Marcel Neuschloss ; la section italienne délègue le pro- fesseur Corsi, de Pise, la section néerlandaise, le président de la commission centrale néerlandaise de statistique, M. Kerdijk, et les inspecteurs de fabrique De Wooys et Klompe; la section suisse enfin sera représentée par le conseiller national et conseiller d'Etat de Steiger et par le secrétaire ouvrier, conseiller national Greulich.

En plus des délégués des sections, plusieurs représentants de gouvernements prendront part aux délibérations de la.commission. Un certain nombre d'entre eux sont déjà désignés. Le gou- vernement autrichien sera représenté par le chef de l'office de statistique du travail, M. Malaja, le gouvernement belge par le directeur de l'office du travail, M. Dubois, et par le chef de division L . Wodon, le gouvernement français par M.

Fontaine, directeur de l'office du travail, le gou- vernement italien par l'ancien ministre des finan- ces L. Luzzali et M. L. Belloc, inspecteur des fabriques, le Saint-Siège par le comte Soderini, le gouvernement du Luxembourg par le conseiller d'Etat Henri Neumann, le gouvernement néer- landais par M. Talma, membre de la deuxième Chambre des Etats-généraux cl par M. van Thie- nen, inspecteur des fabriques. Le Conseil fédéral sera représenté par M. Rauschenbach, inspecteur des fabriques. Le gouvernement de Bàle-ville délègue M. Wullschleger, conseiller d'Etat. Les membres du bureau de l'Association internatio- nale assislent de droit aux délibérations. Le pro- fesseur Scbaffer, chimiste cantonal de Berne, fonclionnera comme expert.

Les délibérations auront un caractère confi- dentiel ; n'y seront donc admis que les délégués et les représentants des gouvernements. Il sera donné communication de leur résultat.

Assurance contre le chômage

La caisse d'assurance qui fonctionne dans la ville de Berne depuis un certain nombre d'an- nées, publie son rapport annuel pour l'exercice 1902-1903. Le nombre des membres au 1e r avril

1902 était de 044, Il y a eu pendant l'année 304 entrées et 229 sorties par suite de mort, de démis- sion, de non paiement des contributions. Il res- tait, au 1e r. avril 1903, 719 membres, dont 522 étaient mariés et 197 célibataires. Sur ces 719 membres on. comptait 622 Bernois, 79 Suisses d'autres cantons et 18 étrangers.

Pendant l'hiver 1902-1903, il a été délivré des secours à 292"sans-travail, soit à 44 de plus que pendant l'hivet- précédent. Pendant le mois de décembre, il y-a eu 209 demandes, en janvier 72, en février 1 1 . Ce sont les manœuvres qui four- nissent le plus grand nombre de sans-travail (202), puis viennent les maçons (37), les plâtriers et peintres (21):, etc., etc.

Les recettes de la caisse se sont élevées à 19,236 fr. 40. 'Les principales recettes sont les suivantes : solde de l'exercice précédent 2475 fr.

65 c. ; contributions des membres 3930 fr. 5 0 : contributions des patrons et dons divers 668 fr.

20 c. ; subside;de la commune 12,000 fr.

Les dépenses se sont montées à 13,852 fr. 80.

Les indemnités de chômage constituent de beaucoup la rubrique la plus importante, soit 13,463 fr. 95.

Le solde à nouveau qui constitue la fortune de la caisse se montait le 31 mars 1903, à 5283 fr. 80.

Lock-out dès fabricants de bijouterie

Un grave prdblème se pose devant les fabri- cants de bijouterie de New-York.

Certains le considèrent comme le plus grave qu'ils aient jamais eu à résoudre. Les fabricants ont déclaré la guerre à 1'« International Jewelry Worlhers Union », cl ont décidé qu'ils iraient jusqu'au bout.

La situation était tendue depuis longtemps. Il y a quelques semaines, l'Union décida la grève dans les aleliers d'un bijoutier de New-York, M.

Shunian, parce que il avait refusé de placer un ouvrier dans l'alternative de payer sa cotisation duc à l'Union ou de le renvoyer.

M. Shunian, bijoutier, demanda l'appui de l'as- sociation des fabricants. Celle-ci considère l'ori- gine du Syndicat ouvrier non seulement comme fori impudente, mais comme une tendance de l'Union ouvrière à faire la loi aux fabricants. De plus, elle appri.t que,.vers l'automne, les ouvriers se proposaient de faire grève. Dans ces conditions, les fabricants, au nombre de 69, décidèrent de fermer leurs magasins le lundi malin. Le Lock- out durera jusqu'à ce que l'Union des ouvriers ait cessé son attitude à l'égard de M. Shunian, et sa prétention de faire la loi aux fabricants. On ne croit pas que les ouvriers continuent leur ré- sistance bien longtemps.

(Moniteur de la bijouterie et de l'horlogerie).

A propos de diamants

On nous écrit : •

«Vous avez publié dans l'un de vos derniers numéros, un article sur les condamnations su- bies, à Kimberley,1 par les simples acheteurs de diamants, non autorisés, des mines de la De Beers; j ' a u r a i s intérêt à savoir si les diamants en possession des acheteurs de cette catégorie sont confisqués.

Nous regrettons de ne pouvoir répondre à notre correspondant. Peut-être le journal Le Diamant qui a publié l'information dont il s'agit pourra-t-il le faire.

Le système métrique en Angleterre

Une fois de plusv on annonce qu'un courant d'opinion favorable à l'adoption du système mé- trique est décidément formé en Angleterre et que les corporations, les comités commerciaux et in- dustriels viennent^ d'en réclamer l'applicalion obligatoire à bref délai.

On dit aussi que hi majorité du Parlement est favorable à cette mesure.

Ce n'est pas d'hier que le système décimal a fait ses preuves et si nos voisins se décident enfin à adhérer à la convention internationale du mè- tre qui régit depuis longtemps la plupart des na- tions civilisées, c'est qu'elle y trouve des avan- tages sérieux, car on connaît la fidélité du peu- ple anglais, à ses anciennes habitudes. Si la ré- forme annoncée tant de fois s'accomplit enfin, le fait constituera une victoire de plus à l'actif du progrès dans ses luttes contre la routine: d'ail- leurs, le besoin d'avoir un môme langage scien-

tifique s'accentuant chaque jour, tous les pays se rallieront au fur et à mesure au système décimal français.

Ce qui nous plaît à dire, à propos de ce « great event» .... futur est que la France fournit a u x nations les étalons qui sont à la base du système des poids et mesures el on sait que ceux-ci con- sistent en un mètre international et un kilo- gramme international tous deux rapportés aux prototypes français conservés au Bureau interna- tional des poids et mesures deBreteuil, à Sèvres.

Depuis l'adoption du système métrique par la France, la métrologie, ou science des mesures, a donné lieu à des calculs et à des expériences d'une extraordinaire précision dont le Bureau in- ternational a été comme le laboratoire central.

C'est sans conteste ce Bureau, créé à la suite de la conférence internationale géodésique de Berlin en 1867, et dont la direction est confiée à une commission de délégués mu nis de pleins pouvoirs, qui a le plus contribué au développement du sys- tème métrique à l'étranger.

Les étalons prototypes du mètre et du kilo- g r a m m e sont déposés dans le sous-sol du pavil- lon de Breteuil. On jugera des précautions qui sont prises pour conserver ces pièces aussi iden- tiques que possible à elles-mêmes quand on saura que l'enregistreur des températures du lo- cal qui les renferme, trace constamment une ligne à peu prés horizontale sur la bande d'enregistre- ment et que pour tenir compte de la chaleur dé- gagée par le corps humain on lient un brûleur spécial en activité qu'on éteinl lorsqu'un obser- vateur pénètre dans ce sanctuaire.

Les étalons prototypes dont il s'agit sont en platine irridié dans la proportion de 90 p. 100 de plaline; c'est un alliage inaltérable, peu élasti- que, à très faible coefficient de dilatation, pouvant recevoir le poli spéculaire ; ils ont été sanctionnés par la conférence générale des poids et mesures tenue à Paris en 1889.

Les copies de ces prototypes internationaux, déposées aux Archives nationales (mètre n° 8 el kilogramme xi" 35) sont les étalons légaux pour la France (loi du 11 juillet 1903). Le Conserva- toire des Arls-el-Métiers el l'Observatoire de P a r i s possèdent aussi un étalon du mètre et du kilo- g r a m m e en mousse de platine.

On fait maintenant des étalons .du mètre en acier au nickel "pour les Etats qui reculent.devant le prix élevé du plaline irridié.

L'idée première d'un système universel de me- sures parait avoir été conçue dans le même temps par Huygens, Picard et Mouton. Les deux pre- miers proposaient de choisir comme unité de lon- gueur, la longueur du pendule à seconde de temps moyen, sous le nom de rayon astrono- mique pour avoir disaient-ils dans chaque lieu une mesure perpétuelle et invariable. Mouton voulait créer un pied géométrique dont là lon- gueur eut été la VOM,00» partie du degré terrestre (un pendule de cette longueur bal 3959 '/& vibra- tion en une demi-heure).

P l u s tard La Condamine proposa que l'unité de longueur fut le pendule ballant la seconde sur l'équateur; enfin d'autres savants proposèrent la longueur du pendule à seconde à In latitude de 45 degrés parce que cette longueur est moyenne arithmélique entre les pendules inégaux qui bat- tent la seconde aux différentes latitudes.

Mais le pendule fut repoussé comme unité de longueur, parce qu'il renferme à sa base un élé- ment hétérogène, le temps, et un élément arbi- traire, la division du jour en 86,400 secondes tandis que le quart de l'un des cercles terrestres donne une mesure unitaire d'une indépendance indiscutable. On a donné la préférence au méri- dien sur l'équateur parce que l'équateur est un cercle unique habité par quelques peuples seu- lement, tandis que chaque peuple appartient à un méridien de la terre. ~~„ DKCHKSSAIN.

(Reçue chronométrique).

La dynamite

dans une horloge de la cour de Russie

Le journal londonnien Referee a reçu de son"

correspondant de St-Pétersbourg l'histoire d'un atlentat sensationnel contre la famille impériale, histoire assez peu vraisemblable, au reste, et dont on n'a pas entendu parler dans la presse quotidienne.

La gouvernante des grandes-duchesses entra un matin dans la chambre où celles-ci avaient l'habitude de se rejoindre. L'horloge marquait alors neuf heures moins cinq minutes. La gou- vernante attendit et comme les enfants n'apparis-

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE

saient pas encore, elle sortit un instant. Quel ques minutes après, elle retourna dans la cham- bre. L'horloge marquait la même heure. C'était un événement qu'une horloge arrêtée dans la fa- mille impériale. Le Gzar aime les horloges de précision ; il a à son service plusieurs horlogers.

La gouvernante appela un serviteur pour exa- miner l'horloge ; celle-ci renfermait de la dyna- mite. Un mécanisme avait été fixé au ressort de façon à ce que l'explosion ait lieu à 9 heures pré- cises, moment où le Czar et ses filles sont réunis dans cette chambre. Heureusement qu'une petite parcelle de poudre s'était glissée entre l'aiguille des secondes et le cadran, ce qui arrêta l'horloge et empêcha le mécanisme infernal de faire son œuvre.

L'auteur ne peut être qu'une personne au ser- vice de la cour, au courant des habitudes de la famille impériale.

Nouvelles diverses

La fabrique d'étuis Spahn à Eisenberg

e n T h u r i n g e et avec elle toute cette branche d'industrie de la ville précitée a fêté le 27 août dernier le 50me anniversaire de son existence.

Gela intéressera peut-être nos lecteurs, de savoir comment celte industrie est parvenue à prospérer dans celte petite ville, presque ignorée, écartée des grandes routes commerciales. L'année ora- geuse de 1848 amena pour le peuple allemand un renouveau à différents points de vue. De simples citoyens, sans instruction aucune, devin- rent des orateurs et poètes populaires enthou- siastes, qui par des paroles éloquentes et des chansons entraînantes soulevèrent les peuples;

ils sacrifièrent leur sang et leurs biens à leur idéal et n'obtinrent que trop souvent la prison ou le bannissement.

Un de ces hommes fut Charles Spahn, négo- ciant de la petite ville tliuringeoise d Eisenberg;

de ses discours et de ses chansons enflammées on parle encore aujourd'hui dans la contrée.

Spahn dut s'enfuir comme lant de ses contempo- rains et subir le bannissement. P r è s de Rastatt il fut fait prisonnier, mais des amis réussirent à le délivrer et à lui faire passer la frontière suisse.

Il trouva bientôt du travail rémunérateur dans la ville universellement connue pour sa fabrication d'horlogerie, La Chaux-de-Fonds, dans la maison de gainerie Göhring, qui fabriquait des étuis pour l'horlogerie. Spahn se montra ouvrier in- telligent et posséda bientôt enlièrement la fabri- cation des éluis. Pendant quatre années Spahn devait rester loin de sa patrie et de sa famille, mais en 1853 la nostalgie le saisit si violemment qu'il retourna à Eisenberg, insouciant de ce qui l'attendait. Lors de son départ de la Chaux-de- Fonds, le premier ouvrier J.-G. Miedel lui remit une bible au nom de ses compagnons d'atelier.

(Il est peu probable qu'on choisirait aujourd'hui dans les milieux ouvriers une bible pour faire un cadeau).

Déjà le jour suivant de son arrivée à Eisenberg on l'emprisonna, mais bientôt le duc Ernest, qui arrivait au pouvoir cette année, le gracia.

Le 27 août 1853, il commença à fabriquer des étuis d'après les modèles suisses et déjà en au- tomne de la même année, les premières expédi- tions furent faites au dehors et ainsi la première fabrique d'étuis Spahn se créa à Eisenberg et cette industrie prospéra si bien qu'elle fait vivre actuellement des milliers de personnes et procure un gain lucratif et de l'aisance. Ainsi cette in- dustrie occupe aujourd'hui dans douze établisse- ments 355 ouvriers et ouvrières et presque autant de personnes à domicile. La fabrique d'étuis Spahn, la plus ancienne et la première établie, ainsi que l'industrie d'étuis en général d'Eisen- berg entre dans la seconde moitié d'un siècle d'existence et nous espérons qu'elle prospérera et se développera encore dans l'avenir.

{Leipziger Uhrmacher-Zeitung).

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