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Seizième Année. — N° 49 P r i x d u n u m é r o : 10~centimes.
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Dimanche 23 Juin 1901.
Bureaux: R u e de l a S e r r e , 58
'ELOGERE
ABONNEMENTS
Un an: Six mois:
Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—
Union postale » 12»— » 6»—
On s'abonne a tous les bureaux, de poste.
Paraissant le Jeudi et le Dimanche a la Gtaaaz-de-Fonds
ANN0N6ES
suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place
10 centimes la ligne.
Les annonces se paient d'avance.
Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.
Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .
Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.
Un fainéant!
C'est une idée assez généralement répan- due, dans certains milieux ouvriers, que les patrons ou chefs d'industrie sont des parasites vivant au détriment du travail de leurs ouvriers. « Les patrons ne iichent rien », telle est la formule.
L'Emancipation, journal des associations ouvrières du midi de la France et propa- gateur de l'idée coopérative, relève, à propos d'un cas spécial, ce qu'il y a de sot, à admettre que tout patron est, de par sa nature cl sa fonction, un fainéant.
* • *
« Un journal populaire, disait ces jours- ci, en parlant de la grève de Monceau-les- Mines, que le directeur Coste avait été traité de fainéant par les ouvriers grévistes.
«Cettemèmeépithèteavaitétéadresséeaux ouvriers qui travaillaient par ceux qui ne travaillaient pas.
et Cela nous a fait rêver ! Pour ne pas rester dans l'incertitude, nous avons cher- ché dans le dictionnaire de Liltré la signi- iication de ce mot. Voilà ce que nous trou- vons : Jainéant, ante, adj. 1° Qui ne Jait rien, qui ne veut point travailler... etc.
« C'est bien ce que nous pensions.
« Pour quelle raison ce mot a-t-il une autre signification à Monceau-les-Mines ?
« Peut-on appeler RI. Coste un fainéant?
Celui-ci a toujours été dans ses études un travailleur hors ligne. Il s'est présenté en même temps à l'Ecole polytechnique et à l'Ecole normale: il a été reçu à la première école avec le n° I et à la seconde avec le n° 2. Il a opté pour l'Ecole polytechnique où il est sorti premier.
« Envoyé au Caucase pour étudier l'in- dustrie minière de ce pays, il a fait sur cette industrie un rapport remarquable.
« Nommé par le gouvernement ingénieur des mines à Saint-Etienne, il est aujour- d'hui directeur de la Cie de Rlonceau-les- Rlines. Toujours infatigable au travail, il n'a jamais cessé de consacrer ses moments de loisirs à l'étude des questions sociales.
«Marié de bonne heure, M. Coste n'a ja- mais fréquenté ni les cafés, ni les cercles, ni les lieux de plaisir.
« Comment peut-on appeler ce travail- leur un fainéant? C'est que certains ouvriers ne considèrent comme travailleur que celui qui a un état manuel ou prétend en avoir un.
« Par conséquent, celui qui ne travaille pas de ses mains et qui fait seulement tra- vailler son cerveau, au point de le surme- ner, d'après ces mêmes ouvriers, ne serait pas un travailleur!
«L'affirmation de j Karl RIarx «que la valeur de toute chose n'est qu'un certain nombre d'heures de travail crislalisécs en elle », conduit les masses peu développées à cette conclusion : que le travail manuel est le seul facteur, le seul élément de toute richesse. D'où elles concluent que le tra- vail intellectuel ne fait rien pour produire la richesse.
« II faut que les niasses soient bien aveu- glées par les politiciens pour ne pas s'a- percevoir que le travail manuel est sans cesse remplacé par une machine ; le travail manuel en soi, c'est-à-dire l'énergie mus- culaire mise en contact avec la matière, n'est donc qu'une force motrice et rien de plus. Il ne peut pas plus créer que ne le ferait une force mécanique quelconque.
« Il y a sans doute dans tout travail ma- nuel, une part d'intelligence qui le diffé- rencie du travail mécanique, mais il faut remarquer que plus la part d'intelligence est grande dans le travail manuel, plus il devient producteur de richesse.
« Le travail manuel, on peut le dire har- diment, pour que l'ouvrier comprenne la nécessité de s'instruire, n'a pas les vertus créatrices que lui prêtent les politiciens qui sont aussi peu soucieux de dire la vérité qu'ils sont désireux de satisfaire leur am- bition personnelle en dallant leurs élec- teurs.
« C'est celle exagération du rôle du tra- vailleur manuel dans l'industrie, qui est une des causes principales des grèves donl nous souffrons et qui ruinent, au profit de l'étranger, plusieurs de nos meilleures in- duslries.
« Il y a un facteur dont les masses, les moins instruites, ne tiennent pas compte, c'est l'intelligence.
« C'est cependant elle qui dirige et fait le succès d'une entreprise.
« Le directeur d'une industrie et ses collaborateurs dans la direction ont besoin d'une instuction, d'une capacité et d'une persévérance dans le travail qui leur assu- reraient, dans toute autre branche d'activité, une rémunération élevée, en rapport avec leur valeur.
« Même dans une usine coopérative un directeur d'une hante capacité est néces- saire et doit ôlre recherché et payé pro- portionnellement à son [mérite. Les deux magasins de gros coopératifs de la Grande-Brelagne ont dû une grande partie de leur succès à Mitchel et à Maxwell.
« Prenez deux industries ayant des ou- vriers semblables avec deux directeurs, l'un très intelligent, l'autre ordinaire, la première prospérera, l'autre périclitera.
« L'inlelligence directrice est rare et n'est pas remplacée facilement. Il en est tout autrement du travail manuel.
« Il en est des directeurs capables comme des grands généraux, on a beaucoup de peine à en trouver.
« Dans une armée, par exemple, trois élé- ments sont nécessaires pour assurer le succès : un bon général, de bons soldats et un bon approvisionnement; les deux der- niers éléments sont plus faciles à obtenir, quoique tous les trois soient indispen- sables.
« La nécessité d'avoir de bons soldats et un approvisionnement assuré est indiscu- table, mais il n'est pas moins indiscutable qu'avec un général bien doué, l'armée sera victorieuse, tandis qu'avec des généraux médiocres, elle aura un demi succès ou sera battue.
« Dans notre système compétitif, le com- merce est une forme de guerre industrielle dans laquelle un bon chef est indispensable et doit être bien rémunéré.
« Quand notre République coopérative
fonctionnera, il n'y aura plus de guerre in-
dustrielle , mais l'inlelligence directrice
continuera à être la cause première de tout
progrès, de toute création utile : ce sera
toujours elle qui contribuera largement
au succès de toute entreprise coopérative.
2 7 8 L A F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E
« L ' i n t e l l i g e n c e d i r e c t r i c e , p o u r r é a l i s e r s o n b u t , est o b l i g é e d ' a v o i r r e c o u r s au tra- vail e t a u c a p i t a l , m a i s ceux-ci v é g é t e r a i e n t e t d i s p a r a î t r a i e n t s a n s l ' i n t e l l i g e n c e .
« N e t r a i t o n s d o n c p l u s les d i r e c t e u r s i n d u s t r i e l s c a p a b l e s d e « f a i n é a n t s ».
N ' a d r e s s o n s p a s n o n p l u s c e t t e i n j u r e a u x o u v r i e r s q u i t r a v a i l l e n t ; c h a c u n d o i t ê t r e l i b r e d e faire ce q u ' i l v e u t , a u s s i l o n g t e m p s q u ' i l n e n u i t p a s à a u t r u i , d a n s u n p a y s o ù t o u s l e s m o n u m e n t s p u b l i c s p o r t e n t s u r l e u r façade ces t r o i s m o t s : L i b e r t é , E g a l i t é , F r a t e r n i t é .
« E f f o r ç o n s - n o u s d e r a p p r o c h e r l e s t r o i s é l é m e n t s d e t o u t e p r o d u c t i o n : le travail m a n u e l , le c a p i t a l et le t a l e n t .
« Q u a n d c e s t r o i s é l é m e n t s s e r o n t é t r o i - t e m e n t u n i s e t q u e la d i s t r i b u t i o n d e s ri- c h e s s e s s e r a faite p r o p o r t i o n n e l l e m e n t au r é s u l t a t d u t r a v a i l d e c h a c u n , l ' i d é a l c o o p é - r a t i f s e r a r é a l i s é . » D E B O Y V E .
Commerce extérieur de l'Espagne en 1900
(Extrail du rapport du consul général suisse à Madrid, M. Charles-Edouard Lardet.) Lorsque les guerres coloniales de 1898 eurent pris fin, il s'est produit un accroissement d'affai- res el d'installations de nouvelles industries, fa- vorisé par l'abondance des capitaux. Les comptes- courant créditeurs particuliers à la Banque na- tionale d'Espagne montaient, avant et après la guerre, de février 1895 à décembre 1898 : 1895 à 293 millions de pesetas ; 1896, 368 ; 1897, 380 ; 1898, 4 4 8 ; 1899, 790 millions de pesetas, soit avec 300 millions dans les autres banques parti- culières, à plus d'un milliard, sans intérêt et sans emploi.
L'encaisse or, de 200 millions de pesetas, avait monté à 280 millions en 1899.
Au courant de l'année 1900, une détente se manifeste dans l'industrie et le c o m m e r c e ; par contre, l'activité dans l'installation de nouvelles industries, surtout électriques, métallurgiques, sucrières, continue et s'accentue.
Actuellement, il y a un excédant de production textile; l'exportation aux anciennes colonies de Cuba,, Porto-Rico et Philippines décline; la crise prend un certain caractère d'intensité chez les tisseurs de la Catalogne. D'autre part, l'année 1899 avait été trop b o n n e ; on avait fait des pro- visions trop considérables, qui n'ont pas été ven- dues et ont embarrassé le marché de l'an dernier.
Le règlement des dettes de la guerre, en augmen- tant, en moyenne, le contribuable de 20 °/° s u r
ce qu'il payait au fisc, ne laisse pas de peser sur le pays : 20 °/° sur les coupons de valeur mobi- lière, qui jusqu'à ce jour avaient été libres, ou à peu p r é s ; 10 °/° de surtaxe sur la propriété im- mobilière, 20 °/° de surtaxe sur la contribution industrielle, sans compter les inombrables char- ges indirectes, les unes nouvellement crées el d'autres déjà existantes, soumises à une aug- mentation. Le renchérissement général de la vie qui en est la conséquence immédiate, comporte nécessairement une aptitude moindre de consom- mation.
Il faut considérer l'année 1898 comme anor- male par suite de la guerre avec les Etals-Unis et les oscillations extraordinaires du change qui favorisaient l'exporlationt el, en échange, entra- vaient l'importation.
Il résulte donc que les principales différences en plus dans l'importation pour 1900, vis-à-vis de 1899, portent sur les charbons, métaux, dro- gues, machines, bateaux à vapeur. De ces der- niers, l'Espagne en a acheté pour (50 millions de pesetas en 1899 et autant en 1900. Les machines el métaux ouvrés témoignent de l'activité dans l'installation des industries électriques, fabriques de sucre, etc.
Les diminutions dans l'exportation pour 1900 portent sur les minerais de fer et métaux, tissus de laine et colon (Cuba, Porto-Rico) les produits alimentaires (vins.)
Voici le tableau de la moyenne annuelle de- puis 1871 :
Importation Exportation Differ. Différence Import, exportation Moyenne en millions de Pesetas
1871-1875 1876-1880 1881-1885 1886-1890 1891-1895 1896-1900
554 585 781 838 856 890
491 523 794 809 775 921
63 62 97 29 81
—
— 31 Il ne faut pas perdre de vue que l'importation esl calculée sur des tables d'évaluations exagé- rées. Ainsi les montres de poche, autres que les montres or, sont calculées à 20 pesetas chacune, tandis que la moyenne est au-dessous: le kilo velours soie ou bourre de soie avec coton est calculé à 50 pesetas et la moyenne ne dépasse pas 35 pesetas. Dans la confection de ces tables, on ne lient pas assez compte de la baisse conti- nuelle des articles manufacturés, et d'autre part il convient aux protectionnistes que ces tables soient élevées.
Il peut être intéressant de mentionner le com- merce de l'Espagne avec les 18 républiques de l'Amérique du Centre et Sud, vers lesquelles, comme proches parents, on voudrait diriger l'orientation. Après une bouderie qui a duré de- puis la séparation avec la mère-patrie jusqu'à ces dernières années, la réconciliation officielle s'est opérée et a eu sa consécration dans un congrès hispano-américain, célébré à Madrid, il y a six mois. Les résultats pratiques des protestations d'amitié et de désirs ne se feront pas voir avant longtemps, car ces protestations ne sont pas assez puissantes pour vaincre des raisons économiques dont on ne lient pas assez compte dans la cha- leur des expansions lyriques. Néanmoins, il s'est fondé ici une banque au capital nominal de 100 millions de pesetas dans le but de favoriser le commerce el l'escompte avec ces républiques. Il va sans dire que c'est l'Espagne qui a intérêt à s'ouvrir ces marchés pour l'excédant de ses pro- duits agricoles et manufacturés, mais elle ne peut malheureusement leur offrir grand'chose. Elle leur achète 57 millions et leur vend 36 millions de pesetas. C'est peu en regard des 4000 millions que ces 18 républiques exportent contre 3000 millions de pesetas qu'elles importent. Le carac- tère fiscal du régime douanier de ces républiques, qui fait partie intégrante de leur budget des re- cettes, et, par conséquent, In grande mobilité de ce régime, oblige ces états à avoir les mains libres el à ne pas lier l'avenir.
Montres. Sur un total de 13,079 montres de poche en or, la Suisse figure pour 11,666 pièces.
Sur un total de 284,075 montres de poche ar- gent et métal, la Suisse figure pour 245,401 pièces.
Dans les horloges à poids et réveillons, sur un total de 79,246 pièces, la Suisse figure pour 4277, l'Allemagne pour 68,532 et la France pour 5642.
Pour les pendules avec ou sans cage, pendules de table, chronomètres, sur un total de 11,575 pièces évaluées 347,250 pesetas. La Suisse figure pour 276 pièces, la France pour 5902 pièces, l'Allemagne pour 4003 pièces.
Machines, métiers, en tous genres, chaudières, moulins. La statistique espagnole note pour 1899 une importa lion de 101 millions de pesetas : pour 1900 138 millions de pesetas. En déduisant pour chaque année 60 millions de pesetas représen- tant les navires à vapeur achetés à l'étranger, il restera en chiffres ronds 40 et 80 millions respec- tivement, pour les machines.
Comme nous le disions antérieurement, celle augmeniation esl due à l'installation de nouvelles industries et à l'extension d'autres, susceptibles d'un grand avenir, comme la métallurgie.
Pour la liberté civique
Hier au soir a eu lieu à la salle des Sociétés savantes, un grand meeting organisé par le syn- dicat français des membres de l'enseignement, pour la défense de la liberté civique des institu- teurs et professeurs.
M. Yiviani présidait, assisté des citoyennes Bonnevial et Théry et du citoyen Charbonnel.
Après une courte allocution de M. Viviani, M. Pastre, député du Gard, le citoyen Desage, du groupe des étudiants collectivistes ; le citoyen Charbonnel et le député Jean Allemane ont pris successivement la parole: puis M. de Pressensé a rappelé la protestation de la Ligue des droits de l'homme.
Il a établi la différence entre les révocations des professeurs nationalistes attaquant la Répu- blique et des professeurs révoqués pour avoir voulu la défendre comme citOYens.
(< C'est nous, a-t-il dit, qui avons le dépôt des libertés si chèrement conquises par nos pères et nous avons le devoir de jeler les bases de l'Uni- versité socialiste de l'avenir. »
Enfin, M. Jaurès monte à la tribune :
« La République, a-t-il dit, n'est pas seulement la condition du socialisme, elle en est le com- mencement et il sérail élrange que l'émancipa- tion économique des travailleurs ne fût pas com- mencée par leur émancipation politique. »
Il proteste avec énergie en faveur du droit à la justice.
« M . Leygues, dit-il en terminant, met l'arbi- traire administratif en travers du mouvement socialiste. On guette les professeurs qui y sont môles. Qu'on donne aux professeurs le droit de s'organiser. »
La réunion s'est terminée par l'ordre du jour suivant voté à l'unanimité :
« Les douze cents citoyens réunis le 19 juin, à l'hôtel des Sociétés savantes, se joignent au syn- dicat des membres de l'enseignement pour invi- ter le gouvernement à respecter dans tous les éducateurs de la nation, l'exercice des droits ci- viques qu'ils ont mission d'enseigner et char- gent le bureaudu meetig de transmettre au gou- vernement les légitimes protestations de l'Uni- versité républicaine.
Assurances
D ' a p r è s le r a p p o r t d e l'office f é d é r a l d e s a s s u r a n c e s , q u i v i e n t d e p a r a î t r e , l e s p r i m e s e n c a i s s é e s e n S u i s s e e n 1899 p a r d e s socié- tés d ' a s s u r a n c e s a u t o r i s é e s s ' é l è v e n t à 48 m i l l i o n s d e f r a n c s . E n 188(5, a n n é e d e la c r é a t i o n d u c o n t r ô l e f é d é r a l , la s o m m e d e s p r i m e s n ' é t a i t e n c o r e q u e d e 22 m i l l i o n s . L e s p r i m e s e n c a i s s é e s e n 1899 s e r é p a r - t i s s e n t c o m m e s u i t e n t r e l e s d i v e r s e s b r a n - c h e s d e l ' a s s u r a n c e :
Vie fr. 27.001,011 Accidents » 8,834,624 Incendie » 8,595,633 Bris de glaces » 190,669 Dégâts causés oar les conduites
d'eau » 22,512 Vol et cautionnement » 74,376 Bétail » 338.346 Grêle » 723,632 Transports » 1,653,187
D a n s le total d e 48 m i l l i o n s , la p a r t d e s s o c i é t é s d e n a t i o n a l i t é s u i s s e e s t d e 29 m i l - l i o n s ; celle d e s s o c i é t é s m u t u e l l e s , d e 10 m i l l i o n s .
D a n s le chiffre d e 48 m i l l i o n s n e s o n t p a s c o m p r i s e s les p r i m e s v e r s é e s a u x éta- b l i s s e m e n t s c a n t o n a u x d ' a s s u r a n c e c o n t r e l ' i n c e n d i e , p r i m e q u i o n t a t t e i n t 5.713,245 francs.
L ' a s s u r a n c e c o n t r e l e s a c c i d e n t s était p r a t i q u é e , e n 1899, e n S u i s s e , p a r q u i n z e s o c i é t é s c o n c e s s i o n n é e s . L ' a n n é e d e r n i è r e , t r o i s n o u v e l l e s s o c i é t é s o n t o b t e n u la c o n - c e s s i o n f é d é r a l e .
L e s p r i m e s e n c a i s s é e s e n 1899 p o u r l'as- s u r a n c e c o l l e c t i v e d e s o u v r i e r s s e s o n t m o n t é e s à 7,442,392 fr. Q u a n t au n o m b r e d e s p e r s o n n e s c o m p r i s e s d a n s l ' a s s u r a n c e c o l l e c t i v e c o n t r e l e s a c c i d e n t s , il était en 1899 d e 2 2 0 , 0 8 3 , t a n d i s q u e la loi s u r la r e s p o n s a b i l i t é civile d e 1881 s ' a p p l i q u a i t à 2 1 4 , 8 7 1 o u v r i e r s et q u e la loi d ' e x t e n s i o n de 1887 r é g i t au m o i n s 50,000 i n d i v i d u s .
L a p a r t d e s s o c i é t é s m u t u e l l e s d a n s l'as- s u r a n c e c o l l e c t i v e d e s o u v r i e r s é t a i t e n 1899 d e 5 3 , 1 5 5 i n d i v i d u s a s s u r é s , p o u r l e s q u e l s il a é t é e n c a i s s é 1,593,092 fr. d e p r i m e s .
Civilisation
A la Chambre des Communes, M. Dillon de- mande si les puissances alliées se sont mises d'accord : 1° sur le chiffre de l'indemnité à payer pur les Chinois ; 2° sur les moyens de lever cetle indemnité; 3° sur la procédure à suivre pour as- surer le paiement de l'indemnité.
Lord Gronborne répond qu'une note conjointe
LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE 279
adressée aux plénipotentiaires chinois a fixé le chiffre de l'indemnité ; les autres points sont en- core en discussion.
A ce sujet, disons qu'une dépêche de Shanghaï au Times dit que l'Allemagne propose que la Chine paie l'indemnité par petits versements pen- dant 14 ans, puis que ces versements soient aug- mentés pendent 25 autres années.
La garnison allemande à Shanghaï serait de 200 hommes.
Voici la preuve de la cruauté des soldats chré- tiens en Chine ; certains disaient qu'ils avaient porté dans le pays notre belle civilisation ; ils y ont volé des bijoux, des soies, des valeurs. Mais cela n'est rien encore.
Le rapporL du général Chaffee sur la cam- pagne de Chine condamne les massacres irrai- sonnés de Chinois après l'occupation de Pékin.
Il déclare que pour chaque Boxer tué, 50 inno- cents, y compris les femmes et les enfants, ont été passés par les armes.
On verra dans quelque temps le discours en- flammé que tiendra l'Empereur teuton, le pro- phète Guillaume, lors de l'arrivée de Waldersee.
Gageons qu'il dira que Waldersee a relevé aux yeux des Chinois le prestige de la vieille Alle- m a g n e ? Hoch !
Les exploits de Munir bey
S o u s ce litre o n lit d a n s la Gazette de Lausanne :
M u n i r b e y , le n o u v e a u m i n i s t r e d e T u r - q u i e à B e r n e , c o n t i n u e à h a r c e l e r le C o n - seil f é d é r a l . E t n o u s c r a i g n o n s b i e n q u e le C o n s e i l f é d é r a l n e s o i t e n t r a î n é p l u s l o i n q u ' i l n e v o u d r a i t s'il c o n t i n u e à p r ê t e r u n e o r e i l l e c o m p l a i s a n t e a u x s u g g e s t i o n s d e l ' a g e n t d ' A b d u l - H a m i d .
N o t r e c o n f r è r e r e p r o d u i t l ' e n t r e f i l e t p u - b l i é d a n s n o t r e n u m é r o d e m a r d i c o n c e r - n a n t la r é p o n s e d u C o n s e i l f é d é r a l à l ' e n - q u ê t e faite s u r s o n o r d r e , p a r M . le c o m -
m i s s a i r e d e p o l i c e A u b e r t , a u sujet d e s a r t i c l e s i n j u r i e u x p a r u s d a n s p l u s i e u r s j o u r - n a u x t u r c s et a j o u t e :
Munir bey, ne limite pas ses investigations aux publications des Jeunes-Turcs.
La Gazette de Lausanne ayant publiée, le 25 mai, un article sur la Jeune-Turquie et son pro- g r a m m e , article signé «Alfred Rustem b e y » , qui est le nom d'un ancien diplomate au service de la Sublime-Porte, nous avons reçu, il y a quelques jours, dans nos bureaux, la visite d'un agent de la sûreté qui, au nom du département de justice et police du canton de Vaud, agissant lui-même par délégation du parquet du procu- reur général de la Confédération, est venu nous demander des renseignements sur Rustem bey et nos relations avec notre correspondant.
Inutile d'ajouter que nous avons éconduit cet honorable fonctionnaire avec tous les égards dus à l'autorité qu'il représentait, et que nous n'a- vons pas répondu à ses questions.'
Si nous publions cet incident, plutôt comique, ce n'est point que nous y attachions une grande importance, mais seulement pour montrer a quoi le Conseil fédéral s'expose en étant trop complaisant à l'égard du ministre du sultan. Il ne convient évidemment pas qu'un agent de la force publique, revêtu d'un m a n d a t fédéral, se fasse éconduire — o h ! très poliment— d'un bu- reau de journal. Nous avons été vraiment attristés d'être obligés à cette extrémité, ayant d'instinct la plus grande déférence pour l'officialité, mais il y a des indiscrétions que nous ne saurions subir.
Il y avail du reste dans cette petite affaire une grosse question engagée, celle de la liberté de la presse, que nous ne saurions laisser entamer pour les beaux yeux d'un ministre turc.
{Journal de Genève).
— i :
Nouvelles diverses
B a n k v e r e i n s u i s s e . — La Nouvelle Ga- zette Zurich annonce que dans sa séance de jeudi, tenue à Bâle, le Conseil d'administration du Bankverein suisse a nommé président M. La
Roche-Burckardt, d e l à maison E. La Roche fils, à Bàle, le vice président, M. F . Zahn Geigy, de la maison de banque Zahn & Cie, à Bàle.
P é t i t i o n . — Un certain nombre de sociétés suisses du commerce et de l'industrie ont décidé d'adresser au Conseil fédéral une pétition pour lui demander de maintenir sa décision interdi- sant aux fonctionnaires fédéraux de faire partie des administrations des sociétés de consomma- tion.
Il est prévu qu'une délégation motivera celte demande dans une entrevue avec le Conseil fédéral.
P o i n t d e f u s i o n d e l ' o r . — Quel est le véri- table point de fusion de l'or ? On a eu entre chi- miste quelque peine à s'entendre à cel égard.
En Allemagne, MM. Holborn et Day ont re- pris récemment la question. Ils ont opéré sur 450 grammes d'or fondu dans des creusets en graphite, en porcelaine et en argile dans une atmosphère d'air, d'acide carbonique ou d'oxy- gène.
La température était mesurée à l'aide d'un thermo-couple au moment de la fusion.
Le résultat moyen a été trouvé de 1063°,5.
Précédemment MM. Heycock et Neville avaient obtenu 1061°,7. On peut donc conclure que déci- dément l'or fond à très près de 10(53 degrés cen- tigrades. (La Nature.)
A l l i a g e s d ' a l u m i n i u m . — M. Dille présen- te une Note de M. Guillet sur les alliages crista- lisés d'aluminium ; il a indiqué le mode de pré- paration de ces alliages. Il décrit dans la pré- sente Note les alliages d'aluminium et de tung- stène. Il en a obtenu trois contenant respective- ment, pour 1 atome de tungstène, 3 4 ou 0,5 parties d'aluminium. (La Nature).
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282 LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE O F F I C E D E S P O U R S U I T E S D E C E R N I E R
Publication de vente d'immeubles
Vente d'une fabrique d'horlogerie
aux Geneveys-sur-Coffrâne
"« ^Aucune offre n'ayant été faite à la séance d'enchères du 18 mai 1901, l'Office de Poursuites de Gernier procédera p a r voie d'enchères publiques le l u n d i 2 4 j u i n 1 9 0 1 , dès 3lfa heures de l'après-midi, a u x G e n e - v e y s - s u r - C o f f r â n e , s a l l e c o m m u n a l e , è la vente des immeubles ci-après hypothéqués et appartenant au citoyen P a u l Grosjean-Redard, fabricant d'horlogerie a u x Geneveys-sur-Goffrâne.
C a d a s t r e d e s G e n e v e y s - s u r - G o f f r â n e .
Article 47, plan folio 7, n° 8 a u x Frênes, champ de deux mille deux cent dix mètres carrés. Limites: Nord 310, 509, Est 509, Sud 521, 493, Ouest 732. Chemin de fer.
Article 796 a u x Frênes, bâtiment et champ de deux mille neuf cent soixante huit mètres carrés. Limites : Nord 797, Est 797, 520, Sud ter- miné en pointe, Ouest : le chemin de fer et un chemin public.
Subdivisions :
Plan folio 7, numéro 7 1 , a u x Frênes, bâtiment de fabrique d'horlo- gerie 186 mètres.
Numéro 7 3 , aux Frè'nes, champ 2782 mètres.
Provient de l'article 795 divisé, lequel provenant de réunion des articles 48, 311 et 312.
P o u r servitudes et droits de copropriété voir extrait de cadastre préposé à l'office.
La vente comprendra en outre les accessoirs immobiliers suivants servant à la fabrication de l'horlogerie, soit Mo- t e u r à benzine 4 chevaux de force, t o u r s , fraiseuses, étaux, perceuses, taraudeuses, lapidaire, balanciers, tondeuse, ma- chines diverses, transmissions, paliers, renvois, poulies, meubles divers.
Les conditions de vente seront déposées à l'Office des Poursuites de Gernier à disposition de qui de droit dix jours avant celui des enchères.
La vente aura lieu conformément a u x dispositions des articles 133 à 143 de la loi fédérale s u r la poursuite et à tout prix.
P o u r tous renseignements s'adresser à La C h a u x - d e - F o n d s : à M. P a u l Grosjean-Redard, à l'étude A. Monnier, avocat, ainsi qu'à l'étude L e h m a n n et Jeanneret, avocat et notaire ; au V a l - d e - R u z à M. Amandas L'Eplattenier, président du Conseil communal, a u x G e n e v e y s - s u r - Coffrane, et à l'élude du notaire Ernest Guyot à Boudevilliers.
Cernier, le 21 mai 1901.
Office des Poursuites du Val-de-Ruz, Le Préposé,
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