Dix-huitième Année. — N° 99 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

Dix-huitième Année. — N° 99 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

Dimanche 13 Décembre 1903.

Bureaux : R u e d e l a S e r r e , 5 8

P A

MlEDEMnOMOBLOGÈBE

lÙÉd

ABONNEMENTS

Un an Sil mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tous les bureaux de poste.

Paraissant le Jeudi et le Dlmanebe à la Gham de-Fonds

ANNONSES

laisses 20 ct., étrangères -•"> et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Où allons-nous ?

On nous écrit sous ce tiLre de Neuchàtel : Vous avez eu parfaitement raison de stigmatiser, dans vos numéros des 3 et 10 décembre, sous les titres suggestifs Tout le

monde vend des montres et Quel aplomb !

certains de nos fabricants qui poussent l'oubli de leur dignité jusqu'à choisir des intermédiaires quelconques pour le place- ment de leurs produits, et la méconnais- sance de leurs véritables intérêts au point de donner, à la concurrence étrangère, tous les renseignements dont elle a besoin pour nous supplanter.

Que des petits fabricants besogneux et peu au courant des règles du commerce commettent de petites lâchetés ou de gros- ses imprudences, on peut le comprendre sans cesser de s'en indigner. Mais que des fabriques de montres, ayant à leur tète des négociants éprouvés — ou réputés tels —, descendent à des moyens que nos usages commerciaux réprouvent et que notre intérêt condamne, pour augmenter quelque peu le chiffre de leurs affaires, c'est ce qui ne se justifie à aucun point de vue.

Et pourtant il en est ainsi ; preuve en soit une annonce parue récemment dans un journal valaisan. Je vous la donne en copie, en supprimant le nom et l'adresse de la fabrique, car je ne veux pas — et vous non plus, j ' e n suis bien certain — contribuer à lui faire une réclame quel- conque.

Voici cette annonce :

Horlogerie soignée et bon courant

Remontoirs métal, mouv. solide depuis fr. 5.—.

Remontoirs en argent, mouv. solide de- puis fr. 9.50.

Ventes garanties 1 an. On accepte en paiement Jruits et comestibles divers.

S'adresser fabrique

N'est-ce pas profondément triste de cons- tater à quel degré d'abaissement en arrive le commerce des montres, par la faute de ceux là mêmes qui le détiennent !

Des montres soignées à fr. o.— garanties 1 an, ça fait rêver et cet échange, contre des fruits et comestibles divers ne fait-il pas venir l'eau à la bouche ?

Ceci me remet en mémoire un article que vous consacriez, il y a deux ou trois ans, à une maison de votre place, qui payait ses fournisseurs de parties détachées de la montre avec des paletots et des com- plets et qui mettait ainsi les chefs d'ateliers qui travaillaient pour elle, dans l'obligation de solder leurs ouvriers, en tout ou en partie, avec les dits paletots et les dits complets.

Dame ! il fallait bien liquider tous ces objets et l'auteur de l'annonce que je vous signale, devra bien, lui aussi, liquider les fruits et comestibles qu'il est disposé à accepter en paiement de ses montres soi- gnées à fr. 5.— garanties 1 an ! ! !

Assistons-nous à une évolution et allons- nous revoir les temps primitifs, où l'on ne connaissait ni monnaie, ni billets de ban- que, ni billets à ordre et où l'on échangeait un objet contre un autre objet?

Un petit rappel d'une disposition fort utile et bonne à se remémorer par le temps qui court, de la Loi fédérale concernant le travail dans les fabriques, est de saison.

Art. 10 (1

^er

alinéa). — Les fabricants sont te- nus de régler leurs ouvriers au moins tous les 15 jours, au comptant, en monnaie ayant cours

légal, et dans la fabrique.

Comme ont le voit, les fruits et comes- tibles divers sont exclus.

Qu'on se le dise dans le monde ouvrier.

Le contrôle des boîtes de montres or en Autriche

Sous ce titre Y Edelmetall-Industrie de Vienne écrit :

« Depuis un certain temps le bureau de poinçonnement de Vienne ne laisse plus passer les montres or que si l'essai d'une boite d o n n e un résultat satisfaisant. Cette mesure extraordinairement sévère serait motivée par des abus de soudure de cer- tains fabricants suisses. Si l'essai donne un résultat satisfaisant il est accordé une

indemnité pour la façon, mais si au con- traire la boite n'est pas au titre prescrit, des envois importants ont déjà été retour- nés officiellement à l'expéditeur, parmi lesquels se trouvent des lots de montres qui ont été impitoyablement frappés de cette m e s u r e , dont la boite vérifiée se trouvait seulement

2

/iooo au-dessous du mi- nimum admis !

« Il ne peut exister aucun doute sur le bien fondé de l'application de la loi et le but bien délini de celle-ci, qui cherche à protéger le public, et qui justifie largement cette mesure. Mais il reste néanmoins à prendre en sérieuse considération,, si le fabricant, qui livre une boite

²

/ieoo en des- sous du titre légal, cherche à frauder, car l'avantage ne se traduit qu'à peine en cen- times par gramme ce qui est insignifiant pour toute la montre, où la matière pré- cieuse n'est déjà pas la valeur essentielle, même si la boite est très forte.

« L e s cercles industriels du pays ne sont pas protégés par des mesures aussi rigou- reuses, parce qu'il n'existe dans toute la monarchie aucun produit qui égale, même de moitié, la montre suisse. Mais des con- tribuables du pays, des horlogers et com- merçants en horlogerie sont gravement lésés dans leurs intérêts, parce que l'envoi en litige ne pourra plus être remplacé pour les l'êtes de Noël, dont la vente est p e r d u e et sur laquelle ceux-ci avaient le droit de compter légitimement. P o u r ces motifs et en considération des circonstances que des articles, qui subissent des difficultés dans un bureau de contrôle, passent librement dans un autre, non pas que la surveillance ne soit pas la même, mais parce que l'uni- que essai avait d o n n é par hasard un résul- tat favorable, il serait utile de ne pas ap- pliquer la loi dans toute sa rigueur pen- dant la haute saison, surtout si l'on consi- dère que la loi accorde une tolérance, c'est-à-dire qu'elle p e r m e t . p l u s i e u r s essais pour des envois importants.

« D e cette manière il serait possible de

retenir les pièces au-dessous du titre, aux-

quelles il ne serait que juste de refuser

l'entrée, s'il manquait même la plus petite

partie. Cette application de la loi permet-

648 LA F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E tra de laisser passer la marchandise au

tilre légal el on évitera au consommateur des perles sensibles pour des fautes, dont il est innocent et p o u r lesquelles il n e peut être rendu responsable. »

Nous n'aurions pas parlé des sévérités excessives et inattendues du contrôle au- trichien, si les journaux de Vienne ne les avaient pas mentionnées. Depuis quel- ques semaines, en effet, des mesures très draconiennes sont appliquées et l'on a constaté, chose très curieuse, que les ré- sultats de la fonte de boites de la même série, faite à Vienne et dans n o s bureaux de contrôle, offraient des différences inex- plicables.

Rien n'arrive sans cause et il y a une raison aux mesures dont souffrent au même degré, le commerce autrichien et nos ex- portateurs suisses.

Une enquête est ouverte, qui fera dé- couvrir cette cause, comme elle fera dé- couvrir aussi les différences qui peuvent exister entre les méthodes de fonte et d'essai des boites, dans les bureaux de contrôle autrichiens et suisses.

P o u r le moment nous voulons simple- ment relever la franche déclaration du journal viennois, qu'il n'existe, dans toute la monarchie austro-hongroise aucun pro- duit qui égale, morne de moitié, la montre suisse.

Nous aurons certainement l'occasion de revenir s u r cette affaire et de dégager les responsabilités.

Fermeture des magasins le dimanche Sous le rapport du repos du dimanche, le canton de St-Gall est depuis longtemps un des plus avancés de la Suisse. Il ne viendrait guère à l'esprit d'un St-Gallois de prétendre que la fer- meture des magasins le dimanche est une at- teinte à la liberie individuelle, c'est au contraire pour avoir plus de liberté que les commerçants en sont arrivés peu à peu à réclamer la cessation obligatoire du commerce ce jour-là. Les proprié- taires des magasins de la ville de St-Gall se sont donc réunis et ont adressé une pétition au Conseil municipal, demandant la fermeture obli- gatoire, non plus d'une partie du dimanche comme précédemment, mais du dimanche tout entier. Au nombre des motifs allégués dans cette pétition, on lit les suivants:

«Comme la pratique le montre, les perles financières qu'on redoute par la fermeture com- plète des magasins le dimanche sont sûrement exagérées, c .r par cette coutume, les recettes augmentent les autres jours, et spécialement le samedi et le lundi, et au bout de quelque temps la différence entre les jours s'égalise. » Plus loin, ils ajoutent :

« Faire suivre les six jours de travail assidu d'un jour de repos, ce n'est pas seulement un devoir sacré des propriélaires de magasins vis-à- nis de leurs employés, mais aussi vis-à-vis d'eux- mêmes et de leurs familles. Ceux qui depuis longtemps ferment leurs magasins le dimanche ne veulent à aucun prix revenir en arrière, et ils déclarent ouvertement que la perle financière dont on a fait un épouvantail est encore com- pensée, pour le patron aussi bien que pour l'em- ployé, parce qu'on gagne en santé, en ardeur pour le travail et en capacité pour l'accomplir. >i

Le Conseil municipal a volontiers accédé au désir des pétitionnaires, en rendant un arrêté par lequel presque tous les magasins, é l'excep- tion de ceux de l'alimentation, des pharmaciens, des coiffeurs (jusqu'à midi) et des marchands de tabacs (pendant quelques heures), doivent être fermés tout le dimanche.

Une certaine opposition ayant surgi contre cet arrêté, de la part d'un petit groupe de mar- chands, le Conseil municipal l'a soumise au vote de l'assemblée communale, et le 24 novembre 1901, les citoyens de St-Gall ont approuvé la grande majorité des commerçants et la munici- |

palité. Un peu après, le Conseil d'Etat sanction- nait l'arrèlé municipal et lui donnait toute sa valeur légale à partir du 1

^er

janvier 1902.

L'industrie horiogère en Silésie Suivant le rapport de la Chambre de commerce de Sehweidnilz la situation économique des dis- tricts horlogers de la Silésie ne parait pas pros- père pendant la première moitié de l'année. Les affaires des grands établissements de régulateurs ont sensiblement diminué. Cependant celle di- minution peut être considérée normale, puisque généralement les mois de mai et juin sont très calmes. Les stocks de marchandises ont donc été augmentés pendant celte période, afin d'être bien assortis dans les articles les plus demandés pen- dant la saison d'automne.

La fabrication des cages de régulateurs, qui est représentée par un certain nombre de petits établissements, s'est légèrement relevée, de ma- nière à ce que la marchandise en magasin a pu être liquidée. Les prix des articles terminés restent cependant toujours très bas, et ne lais- sent pas de bénéfice el aucune amélioration n'est à prévoir.

Pendant le troisième trimestre 1903, les grands établissements de régulateurs, la fabri- cation des cages et de mouvements signalent une reprise des affaires. L'industrie est ainsi occupée dans toutes les branches et les affaires d'automne se développent avec succès. Les petits établisse- ments ressentent également une amélioration, mais les affaires en général laissent encore beaucoup à désirer. La fabrication reste cepen- dant encore onéreuse, parce que le prix de vente est sans bénéfice et un relèvement de ce dernier ne parait pas réalissable.

Le pendant de l'atelier de Côme Le Journal du Jura publie l'information suivante qui, si elle est exacte, prouverait que nous assistons à l'exécution d'un plan destiné à transplanter à l'étranger, une partie de notre fabrication.

On peut se demander avec une légitime inquié- tude quand certains fabricants siisses finiront par comprendre qu'ils affaiblissent noire prospé- rité nationale par leurs tentatives incessantes de transplanter l'horlogerie clans les pays circon- voisins. Une nouvelle alarmante circule de nou- veau de bouche en bouche. La fabrique P.

Obrechl et C

ie

de Granges aurait envoyé, jeudi dernier, un ouvrier, le sieur Kunz, dans le Vo- rarlberg, en Autriche, pour y diriger un atelier que la maison vient d'y établir. Notez que nous avons demandé confirmation de cette nouvelle et que personne ne veut la démentir. Les ouvriers, camarades de Kunz, affirment qu'il est parti de Granges, en mission pour l'étranger. La fabri- que P. Obrecht et C

^ic

est la même qui a déjà établi des succursales de sa maison à Corne el en Alsace. Tout porte à croire que l'atelier du Vorarlberg occupera des ouvriers d'anciennes maisons que les fédérations ouvrières ont déjà battu en brèche avec succès. Ce sont ces épaves d'entreprises précédentes qu'on emploiera vrai- semblablement pour édifier le nouveau comp- toir. On ne sait exactement quels sonl les pro- jets de la maison de Granges. Mais il est proba- ble qu'elle répétera que son intention ne consiste qu'à remonter des montres, ainsi qu'il a été dit à la délégation de la Chambre suisse de l'horlo- gerie. En tout cas il convient de nouveau d'ou- vrir l'œil et de ne pas perdre l'affaire de vue. Il nous revient que le comité central de lu Fédéra- lion des ouvriers horlogers, dont les membres ont à différentes reprises fait preuve d'une intel- ligente initiative, s'occupe de l'affaire pour exa- miner si les bruits qui circulent se confirment et, le cas échéant, pour prendre telles mesures que comporte la situation. Nous reviendrons sur celte nouvelle exode de notre industrie. Mais dès maintenant nous prions les organisations ouvrières de Granges de considérer qu'elles ont un grand devoir à accomplir : celui de déjouer toutes les tentatives qui se produisent depuis quelque temps dans ce village à l'effet de porter préjudice à l'industrie horiogère toute entière.

Nous avons reçu d'autre part la lettre suivante :

Granges, 11 Décembre 1903;

Monsieur Fritz Huguenin, Chaux-de-Fonds.

Monsieur,

Depuis votre dernière visile chez nous où nous parlions de l'affaire de Côme, nous avons été obligés, poussés par les circonstances, de nous occuper d'une semblable entreprise en Autriche.

Vous avez sans doute connaissance de la ten- dance qu'ont nos clients autrichiens d'empletter chez nos différents fabricants de boites, d'ébau- che, de cadrans, d'aiguilles, d'assortiments, etc.

les fournitures nécessaires à la confection de la montre Roslcopf. Ils ont si bien réussi qu'au- jourd'hui la grande majorité des clients qui

tiennent la montre Roskopf, la font remonter dans leurs ateliers en Autriche.

Comme preuve nous vous remettons deux let-.

1res qui nous arrivent à l'instant et où les clients nous disent qu'ils n'achèlent à l'avenir que des mouvements non remontés, et où ils nous remer- cient de nos offres en montres complètes.

Nous avons prévu cela et comme nous ne vou- lons pas nous laisser enlever le remontage de la montre Roslcopf, nous avons pris nos mesures afin de les remonter nous mêmes en pays étranger.

Un correspondant mal avisé du Journal du

Jura, qui certainement à juger de son langage,

est peu versé dans les affaires commerciales et qui ne se soucie guère de la situation réelle qui est faite à l'horlogerie suisse en Autriche, nous prend à partie et parle d'exode et de trahison.

Nous envisageons qu'il n'y a rien d'alarmant là, mais trouvons plutôt dénué de bons sens que nos fabriques suisses se prêtent à fournir à nos clients étrangers les ébauches, boites, etc., à un prix dérisoire qui permet à ceux-ci de surpasser nos fabriques de montres^

Nous vous donnons ces renseignements, afin que vous puissiez en profiler et que vous puissiez vous faire une idée de toute l'affaire que l'on veut de nouveau grandir outre mesure.

Veuillez, Monsieur, nous retourner les lettres que nous vous remettons après en avoir pris connaissance et agréez l'assurance de notre haute

considération. OBRECHT & Co.

Les lettres d'Autriche qui accompagnent celle de la fabrique Obrecht &. O sont, en eilet très catégoriques et l'alternative lais- sée à la fabrique suisse est très nette : en- voyer des mouvements démontés en Au- triche ou les faire remonter elle-même dans ce pays.

La fabrique Obrecht choisit cette seconde alternative, envisageant qu'il est conforme à n o s intérêts que les ateliers de remon- tage qui s'installent en pays étrangers de par la volonté du commerce de ces pays, appartiennent aux fabricants suisses plutôt qu'aux grossistes étrangers.

C'est un point de vue défendable et il faut constater, pour être absolument ob- jectif, que dans l'un et l'autre cas, la perte est la même pour la main-d'œuvre suisse.

C'est là le côté douloureux d u nouveau mode de faire, imposé par des acheteurs étrangers, dans le b u t de réduire les droits de douane.

Le seule remède efficace à cette situa- tion dangereuse serait qu'aucun fabricant suisse ne consente à livrer des mouvements démontés. Mais allez demander un tel en- gagement à nos fabricants et exportateurs ! Et si on arrivait à une entente entre ex- portateurs, il suffirait d'une seule défail- lance pour faire crouler tout l'édifice.

On pourra donc prendre des mesures

de détail à l'encontre de ceux qui instal-

lent des ateliers de remontage à l'étranger,

en gêner momentanément quelques-uns,

en intimider d'autres ; mais le moyen d'en-

rayer complètement l'exode reste à trouver

et c'est la tâche qui s'impose à tous.

LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE 64Ü

chemins de fer d'Etat et prendre la responsabilité du premier pas sur la fausse piste d'une situation financière chancelante. L'impossibilité de payer les intérêts des emprunts de nos chemins de fer conduirait à la banqueroute de l'Etat, qui, vu notre situation géographique et ethnographique et notre constitution républicaine et démocrati- que aurait des conséquences plus graves encore que celles résultant d'une défaite militaire.

Si nous examinons les crises dont ont été vic- times communes et cantons en matière de che- mins de fer, nous avons toute raison de nous tenir en garde contre les projets exagérés lo- caux et cantonaux. La main protectrice des can- tons s'étend sur les communes insolvables et ceux-ci peuvent recourir à leur tour auprès de la puissante Confédération ; mais si cette dernière n'acquittait passes obligations pécuniaires inter- nationales elle abdiquerait, par le fait môme, toute indépendance.

Si l'accomplissement des devoirs qui nous in- combent du fait du rachat devait nous paraître gênant et que la sagesse voulue nous fit défaut en ce domaine, il vaudrait mieux, aujourd'hui encore, renoncer aux chemins de fer d'Etat.

Les nouvelles taches économiques résultant du rachat exigent, à vrai dire, un esprit confé- déral réellement fort. On ne saurait admettre que, dans la Confédération, une partie n'accède aux demandes de l'autre qu'en vue de la réci^

procité, bien que toutes deux soient persuadées que leurs desiderata ne se justifient nullement au point de vue économique. Que par suite de cette

«coalition de:i intérêts privés» un canton dé- crète, en une fois, la construction d'une douzaine de lignes de chemins de fer, la Confédération n'osera jamais agir ainsi ! Aucune interprétation, si artificieuse soit-elle, concernant le droit des particuliers et des cantons, ne pourrait en l'oc- curence lui venir en aide. Si les dispositions lé- gislatives en vigueur n'autorisent pas le refus des concessions dans l'intérêt de l'Etat, il faut en élaborer !

Si cantons et particuliers veulent établir des lignes secondaires, qu'ils le fassent à leurs ris- ques et périls, mais qu'ils n'exigent sous aucune condition que les chemins de fer fédéraux s'en- gagent à leur égard et consentent à des sacrifices de fret. Si, sous l'apparence et le nom de lignes secondaires, on entend bien construire des lignes principales et concurrentes, le veto fédéra) doit être en l'espèce la conséquence de la raison d'Etat .-ceci pour empêcher la prodigalité écono- mique et une atteinte portée à la productivité de l'Etal. Dès que le besoin de nouvelles lignes principales se fera réellement sentir, les che- mins de fer fédéraux seront prêts à les construire et la Confédération trouvera plus facilement que tout autre l'argent nécessaire dans ce but ; il va sans dire que l'on doit procéder avec une grande prudence et sagesse et en se limitant à ce qui est vraiment nécessaire et utile. L'intérêt privé et l'ignorance du plan fédéral en matière de che- mins de fer peuvent seuls conduire à des théo- ries inacceptables pour toute administration d'Etat réellement saine.

(Feuille offic. suisse du commerce).

saurait trop encourager; et la recherche de la paternité, — que M. Brunetiére combat — l'ad- mission a u x emplois publiques, etc.,

Examinant ensuite les principes dont s'inspi- rent les féministes, l'éminent conférencier montre qu'on touche là au fond même du socialisme. Il flétrit « le grand crime de la politique socialiste»;

qui, au lieu d'atténuer les différences dé clasâes, se fait un jeu de les aggraver et de les aviver;

qui ne prêche la paix internationale que pour mieux sorrier la guerre à l'intérieur, et n'a tant de haine pour la religion que parce qu'elle ap- porte la résignation et l'amour mutuel. Dans ia question féministe, le socialisme agit de même en attisant la querelle des sexes.

Chacun a sa mission. «Qu'importe, écrivait Joseph de Maistre à sa fille Constance, que vous connaissez ou non l'algèbre et la c h ' m i e ; ce que je vous demande, c'est d'être un.: jonne mère, parce que c'est sur les genoux de ia mère que se forme l'honnête homme, le plus grand chef- d'œuvre de la création.

M. Brunetiére termine en déclarant qu'il y a trois choses que nous devons placer sous la pro- tection de la femme; la famille, la patrie, la religion.

Bibliographie

L'Agenda de l'Horloger pour 1904, rédigé

par M. H. Grossmann, directeur de l'Ecole d'Horlogerie, d'Electrotechnique et de petite mécanique de Neuchàtel est à la veille de pa- raître.

Il contient d'intéressants renseignements, dont voici le résumé :

Calendrier (avec indication du temps moyen à midi vrai, des Revers et couchers du soleil et de la lune, déclinaisons à midi moyen) ; places ré- servées pour notices de chaque jour. — Partie astronomique (temps vrai, temps moyen, temps sidéral, fuseaux-horaires, phénomènes astrono- miques principaux en 1904, etc.). — Mathéma- tiques (table des réciproques, carrés, cubes,' ra- cines, circonférences, cercles; formules couran- tes d'arithmétique, géométrie, trigonométrie plane, etc.). — Mécanique théorique (définitions générales élémentaires, forces, moments, tra- vail, etc. ; poids, pesanteur, masse, pendule, ba- lancier). •— Mécanique appliquée (calcul des poulies de transmission, engrenages, rayons primitifs et totaux, questions de réglage, .etc.).

— Physique et électricité (densités.'dilatations, points de fusion, élasticité et résistance des ma- tériaux, tables, .unités électriques, etc.). — Q u e l - ques procédés d'atelier. — Causerie sur l'horlo- gerie. — Renseignements généraux (journaux d'horlogerie, écoles d'horlogerie, statistiques, postes et télégraphes, poids et mesures, mon- naies, tarif des matières d'or et d'argent, etc.).

— Brevets d'invention (petit guide d,e l'inven- teur) par M. Malhey-Doret, ingénieur conseil ^ la Chaux-de-Fonds. — Bloc-Note. — Presse horlogére.

A propos des alliages métalliques de l'acier

Nous avons reproduit, dans notre numéro du 29 novembre 1903, un article paru sous ce titre dans la Reçue chronométrique, dans lequel la maison Caplain & Berger est mentionnée comme étant seule chargée de la vente de l'acier au nickel de la Société Commentry Fourchambault &

Decazeville. C'est exact, en ce qui concerne le marché français seulement. Partout ailleurs et notamment en Suisse, la Société Commentry Fourchambault & Decazeville continue à ven- dre directement.

On nous fait aussi remarquer que le prix du nickel n'est pas de fr. 1.10 à fr. 1.30 le kg. mais bien actuellement de fr. 4.— pour des marchés de 20 à 30 tonnes et qu'il tend constamment à monter.

L'intérêt de la Confédération en matière de chemins de fer

La direction générale des chemins de fer fédé- r a u x qui, à réitérées fois et dans des situations difficiles, a défendu avec une énergie consom- mée les intérêts généraux du pays contre des prétentions par trop exigeantes et des tendances destructives se voit contrainte, attendu qu'il y a péril en la demeure, d'exposer une fois de plus son opinion au sujet des concessions à accorder à de nouvelles grandes lignes (voir P. o. s. du c. du 8 août 1902, n° 295 : constructions de che- mins de fer suisses ; n" 257 du 29 juin 1903 : po- litique fédérale en matière de chemins de fer:

n° 97 du 11 mars 1903; politique badoise en ma- tière de chemins de fer et amortissement des dettes ; Hilty, politisches J a h r b u c h 1901, page 115 et suiv.).

La résolution des chemins de fer fédéraux est une conséquence majeure des obligations juri- diques et économiques qui leur incombent. En regard de ce fait, les directeurs et conseillers d'administration, mieux encore les actionnaires d'entreprises privées concurrentes, devraient être récusés lors de décisions parlementaires à prendre. Il parait, malheureusement, étrange encore à nombre de personnes enagées dans des intérêts locaux lorsqu'on lire, dans l'intérêt gé- néral, les conséquences résultant du transfert à l'état, des chemins de fer privés. Notre système de subvention n'aurait-il pas contribué à confir- mer de plus en plus l'idée que le devoir de la Confédération est de seconder les efforts canto- n a u x et locaux ?

Notre loi de rachat stipule que tous les excé- dents seront consacrés à l'amélioration du trafic (réduction des taxes, perfectionnement et aug- mentation des moyens de transport). Toute idée fiscale est en conséquence exclue de prime abord. Que l'on n'exige donc rien d'impossible des chemins de fer fédéraux ! Leur premier de- voir consiste à couvrir les frais d'exploitation et à payer convenablement leurs ouvriers ; puis à acquitter régulièrement les intérêts de la dette et à amortir celle-ci : ceci en vue des circonstances similaires et futures des pays voisins dans les- quels ou on amortit sans résistance, ou le trans- fert gratuit à l'état des chemins de fer est pro- chain, et aussi à cause de la dépréciation des installations existantes et la nécessité de leur remplacement par suite des progrès techniques.

Négliger l'amortissement serait contraire à tou- tes les règles d'une sage administration finan- cière et les nouvelles dépenses nécessaires fe- raient grossir la dette dans une telle mesure que, non seulement il ne faudrait plus songer aux réformes favorables au trafic, mais que le service des intérêts de la dette serait, lui-même, mis en question.

Il faut donc maintenir, envers et contre tout, Y obligation d'amortir, l'administration fédérale des finances pouvant être appelée éventuelle- ment à couvrir le déficit de la somme destinée à l'amortissement. Les choses se passent effective- ment ainsi à Baden.

Le maintien de ce principe, chez nous aussi, sera le meilleur remède pour parer aux convoi- tises dont pourraient être victimes les chemins de fer fédéraux, puisque les déficits frappant d'autres positions de nos finances seront de suite des plus désagréables, mais exerceront un effet éducateur fort efficace.

Personne ne saurait vouloir l'infériorité de nos

Nouvelles diverses

C a n a l m a r i t i m e . — La Gazette de Colo- gne prête au gouvernement russe le projet de construire un immense canal devant relier la mer Noire à la mer Baltique et ajoute avec une certaine mélancolie que le gouvernement russe n'aura pas à combattre la résistance que le pro- jet de construction d'un grand canal central en Allemagne a rencontrée chez les protectionnistes et les agrariens prussiens.

En attendant l'exécution de ce gigantesque projet, la direction de la navigation de commerce en Russie a décidé de creuser un canal maritime entre la mer Blanche et le lac d'Onega. Le canal aura une longueur de 215 kilomètres et coûtera douze millions de roubles.

L e s d e u x f é m i n i s m e s . — C'est le litre d'une conférence que M. F . Brunetiére a fuit pour l'action sociale de la femme. Ces deux féminis- mes, on les a déjà désignés, c'est le féminisme chrétien et le féminisme révolutionnaire.

Les revendications féministes? Dans l'ordre politique, c'est le droit de suffrage: M. Brune- tiére n'y tient pas beaucoup pour les femmes.

Dans l'ordre juridique, c'est la protection de la jeune fille contre le séducteur — ce qu'on na

AVJS

Nous prions instamment ceux de nos abonnés étrangers qui n'ont pas encore acquitté leur abonnement de l'année 1903, de bien vouloir le faire sans retard par mandat postal, par chèque ou en timbres poste.

L'Administration du Journal.

C o t e d e l ' a r g e n t

du ia Décembre I<JO3

Argent fin en g r e n a i l l e s . . fr. 97.— le kilo.

A r g e n t fin l a m i n é , devant servir de base pour le calcul des titres de l'argent des bottes de montres fr. 99.— le kilo.

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Rédigé par M. H. GROSSMANN, directeur de l'Ecole d'Horlogerie, d'Electrotechnique et de petite mécanique

de Neuchatel, avec le concours de plusieurs collaborateurs Prix de souscription : 2 f r . (après apparition : 2 f r . 5 0 )

Extrait de la table des matières

1. PRÉFACE. H-402Ö-C 2. CALENDRIER (avec indication du temps moyen à midi

vrai, des levers et couchers du soleil et la lune, déclinai- sons à midi moyen); places réservées pour notices de chaque jour.

3. PARTIE ASTRONOMIQUE (temps vrai, temps moyen, temps sidéral, fuseaux-horaires, phénomènes astronomi- ques principaux en 1904, etc.

4. MATHEMATIQUES (table des réciproques, carrés, cubes, racines, circonférences, cercles ; formules courantes d'arith- métique, géométrie, trigonométrie plane, ete).

5. MECANIQUE THÉORIQUE (définitions générales élé- mentaires, forces, moments, travail, etc. : poids, pesanteur, masse, pendule, balancier).

6. MÉCANIQUE APPLIQUÉE (calcul des poulies de trans- mission, engrenages, rayons primitifs et totaux, questions

de réglage, etc). 4229 7. PHYSIQUE ET ÉLECTRICITÉ (densité, dilatations,

points de fusion, élasticité et résistance des matériaux, tables, unités électriques, etc).

8. QUELQUES PROCÉDÉS D'ATELIER.

9. CAUSERIE SUR L'HORLOGERIE.

10. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX (journaux d'horloge- rie, écoles d'horlogerie, statistiques, postes et télégrahpes, poids et mesures, monnaies, tarif des matières d'or et d'ar- gent, etc).

11. BREVETS D'INVENTION (petit guide de l'inventeur) par M. Mathey-Doret, ingénieur-conseil à La Chaux-de-Fonds.

12. BLOC-NOTE.

13. PRESSE HORLOGERE.

Enchères publiques

Aucun amateur ne s'étant présenté aux enchères du 10 Novembre, l'Administrateur de la masse en faillite MEYER FILS & Cie fera vendre à nouveau aux enchères publiques et à tous prix, le LUNDI 21 DECEMBRE 1903, dès 2 heures après midi, à l'Hôtel- de-Ville de La Chaux-de-Fonds, Salle du Tribunal :

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