Dix-huitième Année. — N° 94 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes.
PA
Jeudi 26 Novembre 1903.
Bureaux : R u e d e l a S e r r e , 5 8
MIEDER OGERE
S U I S S E
ABONNEMENTS
Un an Six mois:
Suisse . . . Fr. 6»— Fr. 3»—
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On s'abonne a tous les bureaux de poste. Paraissant le Jeudi et le Dlmanclie à la Cbani-ito-Fondj
ANNONSES
misses 20 ct., étrangères 25 et. la ligue Offres et demandes de place
10 centimes la ligne.
Les annonces se paient d'avance.
Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.
Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .
Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.
La question des boîtes à titres bas Chaque fois que des incorrections ou de simples négligences sont constatées dans la fabrication des boites de montres à titres inférieures aux litres légaux, on s'en prend à notre loi sur le contrôle et la garantie des ouvrages d'or et d'argent qui, affirme-t- on, n'offre pas aux acheteurs des boites ou des montres à boites aux litres bas, les mêmes garanties dont elle entoure les boites aux titres légaux.
Il convient tout d'abord de faire remar- quer qu'aucune loi de garantie de peut empêcher des fraudes ou des erreurs de se produire au cours de la fabrication des boites. La loi, quand on l'applique, per- met d'atteindre et de punir le fraudeur, mais ne peut empêcher la fraude d'une façon préventive.
La loi prévoit la fabrication et la vente des ouvrages d'or et d'argent à tous les litres (Art. 1), mais elle la réglemente.
P o u r ce qui concerne les boites de montres, elle les divise en deux catégories.
a) pour l'or seul en cause, celles aux
titres 14 et 18 k., qui doivent être poin- çonnées si elles portent des indications de titre en karats ou en millièmes.
b) celles à des litres inférieurs qui doi-
vent porter la marque de responsabilité du monteur de boites, si des indications de titre karals ou millièmes, y figurent.
La loi ne prévoit donc le contrôle obli- gatoire que pour deux titres, le k. i£ et le k. i8 et seulement quand ces litre sont insculpés sur les boîtes.
Pour obvier aux inconvénients signalés, il faudrait étendre l'obligation du poin- çonnement aux titres inférieurs au k. 14:
par exemple au k. 12 - 0,500 ; k. 9 - 0,375 ; k. 8 - 0 , 3 3 3 , k. 7 - 0 , 2 9 1 , k. 4 - 0 , 2 6 0 , et créer des poinçons spéciaux pour chacun de ces titres. Mais dans ce cas, le con- trôle ne serait obligatoire, que si l'indica- tion de ces lilres figurait sur les boites, comme c'est le cas pour les titres actuelle- ment contrôlables; de sorte que les incon- vénients signalés subsisteraient p o u r les boites à titres b a s , non munies d'indica-
tion de litre.
Au point de vue du principe, la création de titres bas heurterait la base fondamen- tale de notre loi, qui est de ne contrôler que l'or, c'est-à-dire un métal qui, môme allié, contienne au moins autant d'or vierge (k. 24) que d'alliage. Dans cette ordre d'idée, la limite du titre contrôlable serait le k. / 2 - o,5oo.
D'après les techniciens, des difficultés d'exécution seraient à prévoir; le poin- çonnement des titres bas ne pouvant se faire qu'après essai à la coupelle, long et coûteux.
Au point de vue commercial, — en admet- tant même qu'on oblige, par la loi, à indi- quer le titre sur les boites or bas, et à les faire p o i n ç o n n e r — , on se heurterait aux dis- positions de la loi allemande sur le con- trôle, qui dit, article 2, que le litre sur les ustensiles d'or ne peut être indiqué que par 0,585 ou plus. Tous les titres bas sont donc exclus de l'indication du litre et nous ne pourrions plus exporter une mon- tre à bas litre en Allemagne, si notre loi obligeait l'insculpalion d'un litre sur les boites or bas.
E n tout état de cause, il ne parait pas que le poinçonnement de boites en or bas puisse être décrété par simple mesure ad- ministrative. C'est une très grosse question qui ne pourrait èlre résolue que par une revision de la loi fédérale sur le contrôle.
Or une demande de revision de la loi au- rait-elle des chances de succès dans le mo- ment p r é s e n t ? il est permis d'en douter, aucun changement de fond dans notre ré- gime de poinçonnement n'étant indiqué pendant la période de négociation de nos traités de commerce.
Mais il convient de le répéter encore : nos montres à boites en or bas étant pour la majeure partie destinées au marché alle- mand et la loi de garantie allemande inter- disant toute insculpation de titre en des- sous du 0,585 (k. 14), nous nous ferme- rions le marché allemand en décrétant le poinçonnement obligatoire des boites à titres inférieurs au k. 14. Cette considéra- tion doit convaincre ceux qui ne sont pas impressionnés par d'autres arguments du danger de remanier, sur ce point, notre
loi fédérale de contrôle et de garantie des ouvrages d'or et d'argent.
Il ne nous appartient pas d'intervenir dans la législation d'un état voisin et, si comme on le dit, le commerce allemand désire vraiment l'introduction du poinçonnement des boites en or bas, c'est aux intéressés allemands qu'il incombe de faire des dé- marches auprès de leur gouvernement.
Après, nous verrons.
En résumé, la loi nous parait suffisam- ment formelle en ce qui concerne les litres bas, si l'on part de ce principe que l'on ne doit pas munir du poinçon officiel de ga- rantie les boites à un tilre inférieur au 0,500.
Quant à l'insécurité dont se plaignent les fabricants d'horlogerie, il leur appartient de la faire cesser.
Qu'ils conimissionncnt leurs boites à titres bas, en mentionnant les millièmes de fin et qu'ils exigent celle mention sur la facture de leurs fournisseurs de boites. De plus, et comme complément de sécurité, qu'ils fassent de temps à aulre, essayer une boilc au contrôle.
Ce n'est ni compliqué ni coûteux.
La question du prix des déchets d'or L'éluboralion d'un tarif uniforme du prix des déchets d'or dans les différents titres, n fuit l'objet de nombreux pourparlers entre intéressés.
Dans une réunion qui a eu lieu lundi dans les bureaux de la Chambre cantonale du commerce, à la Gliaux-de-Fonds, on a décidé de remettre l'élaboration du tarif à une commission inter- entilonale composée comme suit: 5 fabricants d'horlogerie; 1 de Bienne, 1 du Locle. 1 de St- Imier et 2 de la Chaux-de-Konds ; 4 patrons gra- veurs; 1 de Bienne, 1 du Locle, 1 de In Ghaux- de-Fonds et 1 patron finisseur de boîtes de la Ghaux-de-Fonds.
Gelle commission se complétera elle-même par la désignation, à tilre d'experts, de fondeurs essayeurs-jurés.
Exposition universelle de 1900
M. Alfred Picard vient de publier le septième
et dernier volume de son rapport général. Le
commissaire général donne les comptes de liqui-
dation et le bilan de la grande entreprise, qui se
résument ainsi :
Recettes 126.318.168.50 Dépenses 1-18.225.707.13 Excédent des recettes . 7.092.461.37
Sur cet excédent, une somme de 1.500.000 francs a été réservée, afin de parer aux derniers règlements en cours. Cette réserve fùl-elle épui- sée, le boni dépasserait encore 5 millions et demi de francs;
M. Alfred Picard a groupé, d'autre part, en un chapitre intitulé « Résultats financiers divers de l'Exposition», quelques chiffres intéressants.
Ainsi, il est venu, en chiffres ronds, 3 millions de visiteurs, ayant dépensé en moyenne 500 francs chacun : soit ensemble 1 milliard et demi.
Le rendement des impôts, en 1900, augmenta de 45 millions de francs.
Les recettes des chemins de fer ont été de 80 millions de francs supérieures à celles de 1899.
Celles de l'octroi de Paris s'accrurent de 11 mil- lions 631.000 francs.
Quant aux théâtres, situés tant dans l'enceinte de l'Exposition que dans Paris, leurs recettes ont été supérieures de 25.109.000 francs à celles de 1899, et le «droit des pauvres», en 1900, a perçu 2.380.000 fr. de plus que l'année précé- dente.
Enfin, les opérations productives de la Banque de France ont présenté une plus-value de 837 millions 017.100 fr. L'accroissement de l'en- caisse or fut de 467.900.000 fr.
Au Mont-de-piété de Paris
Curieux incidentM. Desmaisons, négociant rue Vieille-du- Temple fit dernièrement l'acquisition d'une re- connaissance pour 100 francs d'une chaîne en- gagée au Mont-de-Piélé pour 250 francs.
Quand M. Desmaisons eut dégagé l'objet il s'aperçut qu'il était fourré. Il se dit que puisque le Mont-de-Piété l'avait pris déjà pour 250 francs, il le reprendrait bien pour la même somme. Il se rendit dans le bureau où la chaîne avait déjà été estimée. Mais il est probable que ce jour-là ce n'était pas le même expert qui opérait, car on reconnut que la chaîne était truquée. On traita M. Desmaisons d'escroc et on le conduisit chez le commissaire de police du quartier Sainl- Gervais. Le parquet ouvrit une enquête qui éta- blit l'honorabilité du commerçant. La chaîne lui fut rendue.
M. Desmaisons la vendit alors pour 50 francs à un fondeur, auquel il raconta son histoire.
Celui-ci voulut tenter la chance et essayer de re- placer la chaîne dans le bureau où deux fois déjà on l'avait présentée. Le bon expert devait être de service ce jour-là, car on prit la chaîne pour 250 francs.
Quelques jours après, M. Desmaisons ayant toujours besoin d'une chaîne, entra chez son marchand de reconnaissances. Pour 100 francs il acquit la reconnaissance d'une chaîne engagée pour 250, il relira le bijou. C'était sa chaîne fourrée, à cause de laquelle il avait failli aller en prison !
Reçue de VHorlogerie-Bijouterie.
La mouvement syndical en Danemark Le mouvement syndical du royaume de Dane- mark date de 1866. On commença par la créa- tion de Sociétés de consommation ; il y en a au- jourd'hui 900 avec 140,000 membres :
La-première laiterie coopérative fut fondée en 1882 et à l'heure qu'il est. il y en a 1,057 ; les constructions et inslallalionsont coulé la somme de 28 millions de couronnes (une couronne vaut 1 fr. 38). La grande importance de celte organi- sation réside dans le fait que la qualité et la quantité de la production laitière a augmenté.
En effet, à l'importation, pour le Royaume- Uni, le beurre danois participe avec42,2°/<> el avec 46,4 % de la valeur de la marchandise. Le beurre d'origine danoise est payé 97,9 ocres (un ocre vaut 0 fr. 0138), tandis que le prix moyen du beurre d'autres pnys est de 87,2 ocres ; le beurre allemand alleinl cependant un prix supé- rieur, 99,5 la livre, mais l'imporlalion danoise dépasse celle de l'Allemagne de 49,5 millions de kilogrammes.
Les boucheries coopératives du Danemark datent seulement de l'année 1897. A l'heure qu'il est, il en existe 26 avec un capital engagé el d'exploitation de 6,5 millions de couronnes.
Il est remarquable que cette institution réus-
sisse parfaitement bien,, malgré la profonde dé- fiance et les grandes difficultés qu'elle rencontra à son début.
L'exportation coopérative des œufs a égale- ment eu un succès éclatant.
De tout cela il résulte que l'associalion en Da- nemark est merveilleusement bien développée.
Aussi a-t-elle eu les conséquences économiques les plus heureuses. Le mouvement progressif dans toutes les classes de la population danoise est remarquable. Partout et toujours, jusque dans les coins el recoins les plus reculés de ce petit et prospère royaume, on est activement oc- cupé à l'exploitalion la plus lucrative du sol.
La situation économique exceptionnellement prospère du Danemark, notamment quant à son élevage et à son agriculture, l'a posé, depuis un quart de siècle, en modèle à toutes les nations de l'Europe. Et c'est aujourd'hui un véritable pèlerinage qui s'effectue périodiquement vers ce pays par les savants et les praticiens de la plu- part des Etals de l'Europe, afin d'en éludier sur place la merveilleuse organisation syndicale, en tète de laquelle se trouvent placées les laiteries coopératives.
Nouvelles diverses
Le chemin de f e r Panaméricain. — Le
chemin de fer panaméricain, qui doit relier les trois Amériques et dont la construction fut déci- dée dans le Congrès panaméricain de Mexico, va entrer dans la phase d'exécution.
Le 24 août, s'est constituée à Guthrie (Okla- homa), la Compagnie du chemin de fer panamé- ricain, au capital de 1.258.000.000 de francs.
La ligne projetée partira de Porl-Nelson sur la baie d'Hudson, se dirigera sur Winnipeg, tra- versera le_ Dakota, le Nebraska, le Kansas, l'Oklahoma, le Texas, le Mexique, l'Amérique centrale, l'isthme de Panama, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et la République Argentine, pour aboutir à Buenos-Ayres.
Celte ligne centrale projettera des embranche- ments sur Rio-Janiero et Valparaiso.
Elle aura une longueur de 17.000 kilomètres, mais tout n'est pas à construire, le chemin de fer panaméricain devant emprunter les tronçons de voie déjà existants sur son tracé, el qui repré- sentent prés de la moitié de ce parcours.
La construction des parties de la voie man- quant pour compléter la ligne coûtera environ un milliard. On croit qu'elle pourra être achevée en huit ans.
Un agent de la gigantesque entreprise, M.
Peffer, parcourt actuellement le Brésil et la Plata.
Villes e n d e t t é e s . —• Les grandes villes alle- mandes se sont, ces dernières années, imposé de gros sacrifices d'argent pour leur esthétique el leur hygiène. Une statistique officielle constate que les 52 villes les plus importantes ont actuel- lement pour 2.331.200.000 francs de dettes. Ne sont pas compris dans ce chiffre 216 millions de marks pour emprunts projetés et 228 millions de marks en expectative pour Berlin seul.
Rôle des t r a m w a y s électriques comme a g e n t s d e désinfection. — L'Elektrotech-
nische Rundschau emprunte les lignes sui-vantes à une étude qui a paru dans une publica- tion médicale italienne et qui fait ressortir l'im- portance du rôle des tramways électriques comme agents de désinfection de l'atmosphère :
« En énumérant les avantages offerts par les tramways électriques, il n'est pas superflu de signaler une de leurs propriétés les plus remar- quables qui, bien connue des personnes ayant reçu une éducation scientifique, a peut-être jus- qu'ici échappé à l'attention de la majorité du pu- blic. Chacun sait que, sur les tramways électri- ques à canalisation aérienne, toute légère inter- ruption de'conlact entre le fil conducteur el le trolley provoque de fortes étincelles. En outre, surtout par les temps secs, d'énergiques étin- celles naissent entre les roues de la voiture en marche el les rails de roulement. Ces décharges électriques transforment l'oxygène de l'air en ozone. Or, ce dernier corps constitue un puissant agent de désinfection et d'oxydation. C'est en effet l'ozone qui purifie l'atmosphère. Dans ces conditions, si l'on songe aux micro-organismes sans nombre qui s'amassent dans une grande ville et y influencent la mortalité, on reconnaît sans peine que les tramways électriques, envisa- gés au point de vue de l'hygiène, rendent de pré- cieux services sous deux rapports différents.
D'abord, ils remplacent un bon nombre de che-
vaux et conséquemmènt ils éliminent les germes morbides véhiculés par ces animaux ; en second lieu, ils donnent, aux villes, un agent éminem- ment antiseptique. Comme on le sait, l'ozone n'exerce des effets bienfaisants que quand il se répand dans l'air par peliles quantilés : là où il existe en de fortes quantilés, il irrite les organes respiratoires. Dans le cas des tramways, la pro- duction de l'ozone est chaque fois peu considé- rable, mais celle production se renouvellant continuellement, ne laisse pas d'atteindre une proportion raisonnable. Plus les voitures se suc- cèdent fréquemment et plus sont nombreuses les lignes ouvertes au service, plus l'atmosphère des grands centres s'améliore. Par suite, le tramway électrique, malgré les nombreux accidents qu'il provoque, est pourtant le dispensateur de la vie
et de la santé. » G.
C o n g r è s i n t e r n a t i o n a l d e l ' e n s e i g n e - m e n t du d e s s i n , B e r n e 1 9 0 4 . —La date du Congrès est définitivement fixée. Il aura lieu du
mercredi 3 au samedi 5 août igo4, selon leprogramme établi, que l'on peut obtenir auprès du Comité d'organisation du Congrès. La finance de participation est de 10 francs donnant droit aux publications et à tous les avantages matériels offerts aux congressistes. Les inscriptions des congressistes sont reçues jusqu'au 31 janvier 1904. Les rapports doivent parvenir au Comité d'organisation pour le 15 janvier 1904 au plus tard.
D é l i v r a n c e g r a t u i t e de r a p p o r t s d'ex- p o s i t i o n s . — Le Département fédéral du com- merce dispose encore d'un certain nombre d'exemplaires de rapports relatifs à des exposi- tions internationales auxquelles la Suisse a participé officiellement (Paris 1889 et 1900, Chi- cago 1893). Tant que la provision suffira, les rapports ci-dessus mentionnés seront délivrés gratuitement. Adresser les demandes à la chan- cellerie du Département fédéral du commerce, à Berne.
Le t r a m w a y électrique du Mont Blanc.
— Le Conseil général de la Haule-Savoie avait accordé à l'unanimité la concession d'une sec- lion du tramway électrique destiné à relier le Fayet-Saint-Gervais à l'Aiguille du Gouler, à M.
H. Duportal, inspecteur général des .Ponts et Chaussées. Nous apprenons que ce projet, tant devant la Commission d'enquête que devant le Conseil général, a élé définitivement préféré au projet Vallot. La Compagnie P.-L.-M. s'est no- tamment déclarée en faveur du projet Duportal à l'enquête, au Conseil général et à la Chambre de Commerce d'Annecy.
Les partisans du projet Vallot ont alors soulevé des questions de délimitations entre les com- munes des Houches et de Saint-Gervais. Le Con- seil de préfecture d'Annecy à donné gain de cause à la thèse de M. Duportal, c'est-à-dire à Saint-Gervais, et a condamné la commune des Houches à payer les frais.
Enfin le Conseil général des Ponts et Chaus- sées, dans sa séance du 28 octobre dernier, vient de renvoyer le projet Vallot à un nouvel examen en constatant que l'enquête sur la décla- ration d'utilité publique était nulle puisque celle- ci, faite en 1899, n'avait pu porter sur les tarifs qui ne figurent pas dans une convention ulté- rieure passée en 1900.
On ne saurait dire si le projet Vallot sera re- pris, mais nous savons dit le Monde économi-
que, que celui de M. Duporlal marche rapide-ment et qu'on compte bien commencer les tra- vaux dès le printemps prochain et peut-être bien atteindre Saint-Gervais durant la prochaine sai- son.
Variété
Leçon de journalisme.
Le Rappel vient de publier un document qui jette un jour agréable sur les relations de la presse avec le gouvernement... en Turquie. Il e?t impossible, après l'avoir lu, de ne pas com- prendre pourquoi l'Europe ignore le plus souvent ce qui se passe dans l'immense empire du Com- mandeur des croyants et comment il se fait qu'à l'heure actuelle encore nous ignorons une bonne moitié des faits qui se produisent en Macédonie, en Arménie et en Arabie.
Voici les instructions imperatives données par la Sublime Porle à nos infortunés ou trop for- lunés confrères des rives du Bosphore :
1. — Donner de préférence des nouvelles de
LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 615
la santé précieuse du souverain, de l'état des ré- coltes, des progrès du commerce et de l'industrie en Turquie.
2. — Ne publier aucun feuilleton qui n'ait été approuvé, au point de vue de la moralité, par son Excellence le ministre de l'instruction publi- que et gardien des bonnes m œ u r s .
3. — Ne pas produire des articles littéraires ou scientifiques trop longs pour ne pouvoir pas- ser dans un seul numéro. Eviter ces |mols «A suivre» ou « L a suite à demain».
4. — Eviter soigneusement les blancs et les lignes de points dans un article, parce que ces procédés autorisent -des suppositions fâcheuses et troublent la tranquillité des esprits.
5. — Eviter avec le plus grand soin toutes personnalités, et si l'on vient vous dire que tel gouverneur ou sous-gouverneur a été convaincu de vol, concussion, assassinat ou autre acte blâ- mable, tenir le fait pour non prouvé et le taire soigneusement.
6. — Défense absolue de reproduire des péti- tions des particuliers et des communautés de province, se plaignant des abus deTaulorité et les signalant au souverain.
7. — Toute mention de noms historiques et géo- graphiques, y compris la dénomination «Armé- nie» est défendue.
8. — Il vous est interdit de signaler les tenta- tives d'assassinat contre les souverains étran- gers, sous quelque forme qu'elles soient produi- tes ou les manifestations séditieuses qui ont pu avoir lieu dans les pays étrangers, car il n'est pas bon que ces choses-là soient connues de nos loyales et paisibles populations.
9. — Il vous est défendu de mentionner ce nouveau règlement dans les colonnes de votre journal, parce qu'il pourrait provoquer des criti- ques ou des observations déplacées de la part de quelques esprits mal faits.
Gomment, à la suite de ce décret, les feuilles constantinopolitaines s'y sont-elles prises pour raconter congrùment l'assassinat récent d'Ale- xandre de Serbie et de sa femme Draga ? L'ar- ticle 8 ci-dessus a dû les obliger à inventer quel- que maladie extraordinaire pour expliquer la fin soudaine du roi, de la reine, de leurs beaux-
frères et frères, et d'un certain nombre de mi- nistres. A moins d'inventer un empoisonnement général par les champignons, le problème était insoluble.
P l u s facile a été la solution de la difficulté posée par l'assassinat du shah de Perse Nassr ed Dine, il y a trois ou quatre a n s . Les jour- naux turcs imprimèrent ceci:
« L e chah se sentit indisposé au cours de l'après-midi. Il mourut et son corps fut trans- porté à T é h é r a n . »
Bibliographie
Le Monde S o c i a l i s t e , par M. Léon deSeilhac.
I vol. in-12. P r i x : 3 fr. 50. Librairie Victor Lecoffre, 90, rue Bonaparte, P a r i s .
II nous suffira pour indiquer l'intérêt du Monde Socialiste d'en indiquer les principales divisions. Ce livre se compose de trois parties :
I. Les partis socialistes politiques en F r a n c e , leur histoire, l'indication des éléments qui les composent: indépendants, allemanistes, brous- sistes, guesdites, blanquisles, etc.
IL Les congrès socialistes politiques de 1899 à 1903. Ces congrès, assemblés pour faire l'unité ou l'union entre les forces socialistes, aboutissent aux divisions les plus accentuées depuis le con- grès de la salle J a p y en 1899 jusqu'au congrès de Bordeaux en 1903. Enfin la création de deux grands partis politiques : le parti réformiste et le parti révolutionnaire.
III. La troisième partie passe en revue les di- verses formules que l'on donne d e l à théorie col- lectiviste. — Nous voyons étudiés le collecti- visme industriel, le collectivisme agraire, le col- lectivisme de réunion publique, le collectivisme de M. J a u r è s , le collectivisme des radicaux, la théorie des services publics et la doctrine collec- tiviste actuelle qui se contente de fort peu de chose et ressemble étonnament à la doctrine ra- dicale.
Ce livre n'est qu'un simple exposé de faits et de doctrines. Il est précieux comme documenta- tion et utile à tous ceux qu'intéressent la ou les questions sociales.
La publicité conduit à la richesse
« Le chemin de la richesse conduit à travers l'encre d'imprimerie», d i s a i t B a r - n u m q u e l e s A m é r i c a i n s n o m m e n t l e p è r e d e la r é c l a m e . « Mon fils jais des affaires avec les gens qui font de la publicité, car ce sont des personnes intelligentes, tu n'y perdras jamais rien, d i s a i t B e n j a m i n F r a n k l i n .
C ' e s t p a r l e r d ' o r q u e d e s ' e x p r i m e r a i n s i , c e s p a r o l e s s o n t tout-à-fait j u s t e s . « G o m - m e n t l e m o n d e p e n t - i l s a v o i r q u e q u e l q u ' u n a u n e b o n n e m a r c h a n d i s e si le p r o p r i é t a i r e n e la fait p a s c o n n a î t r e p a r d e s a n n o n c e s ? d e m a n d e l e m i l l i o n n a i r e V a n d e r b i l t . U n c o m m e r ç a n t p e u t a v o i r u n e e x c e l l e n t e m a r - c h a n d i s e à u n p r i x a v a n t a g e u x , m a i s l e p u b l i c n e c o m m e n c e r a à s e s e r v i r c h e z lui q u e l o r s q u e c e t t e b o n n e s o u r c e l u i a u r a é t é s i g n a l é e p a r u n e a n n o n c e , c i r c u l a i r e e t c . E t l e p u b l i c a c h è t e e n p r e m i è r e l i g n e c h e z l e s c o m m e r ç a n t s q u i s e f o n t c o n n a î t r e e n faisant d e la r é c l a m e !
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