Dimanche 8 Mars 1903 Bureaux: R u e de la S e r r e , 58

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Dix-huitième Année. — N° 19 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes

Dimanche 8 Mars 1903 Bureaux: R u e de la S e r r e , 58

MtEDEEïnONHOBMEEE

S U I S S E

ABONNEMENTS

Un an Sil mois:

S u i s s e . . . . F r . 6»— F r . 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

Ou s'abonne a tous les bureaux de poste.

Paraissant le Jeudi et le Dtacne i la Ciau-de-Fonai

ANNONSES

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Le technicum du Locle

Mercredi après midi, un' chapitre important à été ajouté à l'histoire' de notre localité. Sans bruit, sans cortège et sans drapeaux, la nouvelle Ecele d'Horlogerie et de Mécanique, ou plutôt le Technicum a été ouvert officiellement. A 4 heures, le Bureau et les Commissions de l'Ecole se réunissaient avec le personnel enseignant et les élèves, et dans une cérémonie toute simple, tout intime, prenaient possession du nouvel immeuble, consacraient l'installation des classes, com- mencée depuis quelques mois, poursuivie peu à peu, et accomplie aujourd'hui.

M. William Rosal, président de la Commis- sion, exprime au nom de celle-ci sa vive gratitude aux autorités et à la population locloise, pour l'appui bienveillant prêté à l'éreclion du bâti- ment. Il engage les élèves à remplir leurs devoirs envers l'Ecole, stimule les professeurs dans la recherche de créer de bons ouvriers et rend un hommage reconnaissant à M. C. Perregaux, dont le dévouement pour l'institution date de loin, et qui a bien voulu continuer son concours en acceptant la mission d'administrer l'Ecole, dont nul autre que lui ne saurait mieux com- prendre les besoins.

M. Perregaux, administrateur, assure la Com- mission de son zèle: toute son énergie sera mise au service de l'accomplissement de sa lâche. Il remercie les maîtres de l'avoir secondé dans la période pénible d'installation et les élèves de s'être docilement soumis aux nouvelles régies adoptées.

Puis, M. Perregaux donne connaissance d'une élude sur le développement progressif de l'Ecole, depuis sa fondation en 1868. Cet exposé, d'un intérêt puissant, trouvera prochainement place dans nos colonnes: nous ne faisons que le men- tionner aujourd'hui.

Quelques paroles bienveillantes sont encore prononcées par M. C.-E. Tissol, un des meilleurs amis de l'institution et l'un de ses fondateurs. Il rappelle quelques souvenirs relatifs à cette créa- tion, puis montre ensuite les sacrifices énormes consentis par l'Etat et la Commune pour notre Ecole professionnelle et lu protection bienveil- lante dont elle est l'objet. Aussi engage-t-il les élèves à témoigner de leur reconnaissance en travaillant courageusement; puis, il forme des vœux chaleureux pour la prospérité de l'établis- sement.

Et c'est ainsi que sans aulre discours, sans autre solennité, s'opérait l'inauguration du Tech- nicum.

•

Une visite du bâtiment s'imposait: nous l'a- vons faite sous la conduite aimnble de M. l'administrateur.

Chacun connaît l'extérieur du vaste édifice, d'une architecture sobre, qui s'élève sur un ter- rain encore fruste et dans un isolement qui le

rend majestueux. L'intérieur n'a rien de luxueux, tout y a été simplement conçu et exécuté; la richesse d'ornementation a cédé démocratique- ment le pas à une distribution pratique, à un aménagement confortable et utilitaire. L'entrée seule est décorative, sans excès. Derrière la porte massive, d'un goùl parfait, quelques mar- ches de granit conduisent à une élégante grille de fer forgé, d'un travail artistique remarquable qui fait honneur à l'atelier loclois qui l'a établie.

Le plafond du vestibule, très joliment mouluré, quoique un peu lourd, complète l'ensemble gra- cieux qui s'offre aux regards des visiteurs fran- chissant le seuil.

Au rez-de-chaussée, comme aux étages, ce qui frappe d'abord, ce sont les longs corridors tra- versant le b à t i m e n l e t s u r lesquels s'ouvrent toutes les portes des différentes salles. Les boiseries y courent en bordure, simple sapin brut sous une couche copalée, rompant en note claire la mono- tonie du plâtre. L'escalier est large, comme il sied aux dégagements d'une école; le sol planellé.

Dans la plupart des locaux, les planchers sont recouverts de linoléums dont le dessin pointillé traverse la couche, défiant ainsi les fâcheux effets de l'usure. Sur ce tapis, le bruit des pas s'amortit et contribue à favoriser le silence qui règne dans la maison.

Car ici, ni cris, ni tapage, les élèves ne sont plus des écoliers et la discipline régne. On est du reste saisi par l'ordre répandu partout, par la belle ordonnance qui a présidé à l'organisation intérieure. Tout est réglé, réglementé, disposé de façon è faciliter la surveillance et à coordon- ner les éléments d'une sage administration. Dans les corridors, des écriteaux rappellent les prescriptions d'hygiène et de propreté; nulle part, on ne fume.

Les élèves entrent à la cloche; trois minutes après l'heure, la grille se ferme et le retardataire doit sonner le concierge. D'heure en heure, des timbres électriques, à chaque étage, annoncent les changements de leçons. L'élève a 5 minutes pour passer au vestiaire et se transporter dans le local de son cours. Le règlement de maison est sans doute sévère, mais il est conçu en vue d'une discipline raisonnée et raisonnable, nécessaire à la bonne tenue de l'établissement et fort bien adapté aux conditions d'un système d'éducation qui ne peut être que favorable à une jeunesse pleine de vie et même de turbulence. Ou ne saurait trop louer celle organisation intérieure, qui révèle un don de méthode et un sens vraiment pratique.

Dans les salles, la lumière pénètre à profusion el quelles que soient les critiques dont les fe- nêtres ont été l'objet, il faut convenir qu'on ne pourrait désirer plus de clarté; il est vrai que les ouvertures sont très nombreuses. La lumière électrique, distribuée p a r t o u t , comprend 400 lampes à incandescence et quelques lampes à arc. L'électricité entre encore dans l'établisse-

ment sous forme d'énergie actionnant huit mo- teurs de grandes et petites tailles.

Ouvrons maintenant quelques portes et péné- trons duns les cellules de celle ruche laborieuse où, sous d'habillés direclions, se façonnent des intelligences, s'initient des cerveaux a u x mys- tères de la mécanique el où ôclosenl des talents.

Au rez-de-chaussée, voici une salle de mo- delage et de dessin artistique à l'usage des graveurs, puis un local de dégrossissage pour monteurs de boiles. Tout près, la chaufferie, avec deux c h a u d i è r e s , qui distribue en hiver une douce tempéralura du bas en haul de l'immeuble.

Voici la chambre de combustible et à coté la gla- cière, dans laquelle s'observeront les montres.

Au rez-de-chaussée également, l'atelier de montage de boites, vaste, clair, approprié de fa- çon toute moderne. Un peu plus loin, nous en- trons dans le cabinet du direeleur de l'école de mécanique, avec ses vitrines remplies de travaux terminés. Par une large baie, le regard embrasse l'atelier des mécaniciens, tous à leur posle devant leurs élaux et leurs tours. Les transmis- sions, les renvois, les courroies actionnent tout un outillage perfectionné, curieux dans sa va- riélé. Un profane admire, sent d'instinct la supé- riorité du matériel et des agencements, meis il faudrait être technicien pour en saisir toute la portée. Les élèves sont rôparlis en deux groupes, chacun sous lu tutelle d'un contremaître. Alié- nants à l'atelier sont des magasins d'outillage el de matière, une menuiserie pour la confection des modèles en bois, une forge d'un système merveilleux et un four à trempe. Trois foyers à arc assurent l'éclairage de la grande pièce, in- dépendamment des lampes individuelles.

Au premier étage s'ouvre l'installation des graveurs avec son laboratoire el le bureau du maître. A côlé, le Musée d'art décoratif dont l'a- gencement se termine. Puis, c'est l'Ecole d'horlogerie, communiquant au cabinet du directeur et d'observation des montres, qui est lui-môme relié par un fil spécial à l'Observatoire de Neu- cliàtel. Une immense salle renferme deux subdi- visions pour les échappements et une pour le repassage, séparée par une cloison basse consti- tuée de petits buffets destinés aux élèves. Ici, aussi, la clarté s'épand généreusement sur les établis. En sortant on passe devant le Musée horloger qui ouvrira bienlôl ses porles.

Les classes d'ébauche el cours partiels de repassage el remontage sont réunies au deuxième étage, dans la même disposition que les précé- dentes. A coté, c'est le bureau de l'administrateur, relié aux locaux principaux par un télé- phone de maison. Que de temps gagné, lorsqu'il s'agit d'ordres ou de renseignements à donner.

Du bureau on pénètre dans la salle de la commission, très spacieuse, qui renferme la biblio- thèque.

Enfin, au 3rae étage, nous trouvons une grande

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LA F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E salle réservée au dessin technique et une autre,

plus petite, pour le dessin décoratif des graveurs.

A chaque étage sont aménagés des locaux pour les cours théoriques et des vestiaires avec lavabos.

Plusieurs salles de réserve attendent encore leur destination. La division d'électrotechnie, en formation, en occupera quelques-unes, d'autres sont prêtes à loger des élèves nouveaux lorsque le développement de l'école l'exigera, et cela ne tardera pas, sans doute.

Actuellement les élèves sont au nombre de 83, mais à la fin de l'année, si les prévisions se réa- lisent, il sera de cent.

On ne saurait nier l'importance d'une telle institution. Aujourd'hui, grâce à sa nouvelle installation, l'Ecole s'apprête à prendre un nou- vel essor. Elle possède de l'espace, un outillage perfectionné, des moyens d'enseignement com- plets, une direction ferme à la poursuite d'un but bien déterminé. Avec les sympathies vives qui lui sont acquises et l'appui des autorités fédérale, cantonale et communale, s'ouvre pour elle une ère de prospérité.

Feuille d'Avis des Montagnes.

Une loi sur les apprentissages.

Le Conseil d'Etat du canton du Valais soumet au Grand Conseil un projet de loi sur les appren- tissages. Ce projet, qui met sur le même pied les apprentis de commerce et les apprentis de l'in- dustrie, renferme les dispositions suivantes:

Le chapitre premier de la loi a trait aux dis- positions générales.

Le législateur y statue, à l'article premier, que les nouvelles prescriptions légales étant d'ordre public, il est interdit d'y déroger par convention.

Toutefois, en ce qui concerne le travail de nuit, du dimanche et des jours fériés, des dérogations pourront être apportées aux règles qui l'interdi- sent totalement, en faveur des professions dont les conditions particulières l'exigent, mais sous réserve de l'autorisation particulière du déparle- ment de l'intérieur. Afin de sauvegarder aussi bien les intérêts moraux que matériels des jeu- nes apprentis, l'article5 statue que les personnes qui ont subi une condamnation pour crime ou délit de mœurs ou entraînant une peine infa- mante, celles privées de l'autorité paternelle, ainsi que les personnes ne possédant pas une connaissance suffisante de leur profession sont déchues du droit d'en recevoir. Cette dernière disposition est un corollaire de l'obligation de l'examen, que l'Etat doit rendre accessible à tous les jeunes gens capables et de bonne volonté.

Le contrat d'apprentissage traité par le chapi- tre II prévoit la durée et les conditions à rem- plir. Le contrat sera semblable à celui qui est admis dans le reste de la Suisse et en particulier dans la Suisse romande. Il en est la reproduc- tion fidèle. C'est ce contrat-type, au surplus, qui est à peu près seul utilisé actuellement lorsque l'engagement de jeunes ouvriers chez des gens de métier se fait par écrit. Le chapitre III précise les devoirs des patrons et apprentis : surveillance, bon exemple, instruction complète et sérieuse d'une part; obéissance, respect et travail d'autre part.

Dans les articles '14 et suivants le législateur oblige le patron à s'occuper de l'éducation mo- rale de l'apprenti et à respecter ses convictions religieuses.

L'application de la loi sera confiée, sous la haute surveillance du déparlement de l'intérieur, à une commission cantonale d'apprentissage, nommée par le Conseil d'Etat. Parmi les attribu- tions de celle commission, not*e relevons tout particulièrement celle qui lui confère le droit de trancher, par arbitrage, les différends qui sur- gissent au sujet du contrat d'apprentissage. De plus, elle aura à s'occuper du placement des ap- prentis. Dans chaque localité, ces derniers se- ront sous la surveillance de l'autorité commu- nale qui nommera, à cet effet, une commission de trois à cinq membres.

Enfin le projet prévoit à son chapitre V l'inter- diction, pour l'apprenti qui n'aura pas subi avec succès son examen, de s'établir comme ouvrier

ou comme patron. L'Artisan.

Concours d'appareils de chronométrage

relève comme il peut — se disputent le record du mille arrêté et du kilomètre lancé. Ce record, abaissé aujourd'hui à 29 secondes environ pour le kilomètre lancé, est établi par un procédé que nous nous permettons de qualifier de barbare, pour ne pas dire absurde. Les temps sont pris aux points 609 et 1609 par deux chronométreurs, sur deux chronomètres différents, mis plus ou moins d'accord au début de la course, et qui, sous l'inHuence des nombreux enclenchements et déclenchements successifs auxquels ils sont soumis pendant les épreuves, se trouvent plus ou moins d'accord — plutôt moins que plus — à la fin de ces épreuves.

Or, ces chronomètres indiquent seulement le cinquième de seconde, et il n'est pas difficile de voir que, dans ces conditions, «l'écart» entre les temps constatés pour deux voilures différen- tes, l'une favorisée par les hasards de la dédou- blante, l'autre, au contraire, pénalisée par ^les mêmes hasards, peut atteindre «quatre cinquiè- mes» de seconde, à raison de un cinquième de seconde par opération chronométrique. Si l'on ajoute à cet écart possible, et qui se produit

«forcément» avec un lot important de coureurs, les différences de marche des chronomètres, leur manque d'accord initial et l'erreur personnelle des chronométreurs, la différence peut atteindre sept ou même huit cinquièmes de seconde, enle- vant ainsi à l'épreuve toute garantie de certitude et partant toute valeur.

(Les inventions illustrées)

L'émigration Suisse en 1902.

Le nombre des Suisses qui ont émigré pour les pays d'où Ire-mer, en 1902, s'élève è 4707.

C'est une légère augmentation sur 1901, le chif- fre des emigrants ayant été cette année-là de 3 mille 921. Depuis l'année 1898, pendant laquelle il n'y a eu que 2288 emigrants, l'émigration a repris une marche ascendante, mais nous ne sommes pas encore revenus aux 6177 emigrants de l'année 1893.

Comme toujours, c'est vers les Etats-Unis que se dirigent la plupart de nos emigrants. La grande république a ouvert ses portes, l'an der- nier à 4190 Suisses, soit le 89 °/o de notre émi- gration totale. Nos compatriotes ont de moins en moins la tendance à se porter vers les Etats de l'Amérique du Sud qui leur offrent un asile moins sur, à cause, sans doute, de leurs agita- tions politiques. On ne compte, en 1902, pour toute celte vaste moitié du continent américain, que 325 emigrants suisses, dont 231 en Argen- tine, 45 au Brésil, 32 au Chili, 12 en Uruguay, 3 au Pérou. 2 en Colombie.

Cependant, la législation actuelle des Etats- Unis est loin de faciliter l'entrée de nouveaux colons, Elle est même appliquée avec une ex- trême rigueur, Le rapport du Conseil fédéral cite nombre de cas où nos nationaux ont été im- pitoyablement refoulés lors de leur débarque- ment à New-York.

Colis postaux

La Chambre des députés de l'empire allemand discute le budget des postes. Lundi, au cours de la discussion, le député Blell a demandé que l'Allemagne conclue avec la Suisse une conven- tion postale pour le transport des paquets, sem- blable à celle qui existe entre l'Allemagne et l'Autriche et à l'entente établie entre la Suisse et la France.

Le gouvernement a répondu que cette entente serait possible et désirable pour les paquets de moins de 5 kilos, mais que pour les paquets plus lourds l'uniformité de traitement n'existant pas même à l'intérieur de l'Allemagne, il est dif- ficile d'établir une convention internationale à ce sujet.

En Amérique

Un député américain a déposé un projet de loi tendant à modifier le code pénal dans ses rapports avec la fabrication et la vente de la bijouterie. Voici ce projet de loi :

Les goûts sportifs des automobilistes ont mis è la mode les courses sur courte distance, et les rois de In route — l'instinct monarchiste se

Article premier. — Le code pénal est modifié par l'adjonction d'un nouvel article qui sera l'article 364. En voici le texte :

Article 364. — Restriction sur la vente de la

joaillerie. — Toute personne qui fabrique ou

vend, ou offre de vendre, ou place : w^

1° N'importe quel article de bijouterie plaquée d'or ou d'argent, à moins que cela soit indiqué clairement par un poinçon ; ou

2° N'importe quel article de bijouterie compo- sé de métal ou de substance ressemblant assez à l'or et à l'argent pour qu'on s'y trompe, à moins que cet article ne soit clairement marqué ou poinçonné avec le nom dont le métal ou la substance dont il est composé, est communément connu ; ou

N'importe quel article de bijouterie non com- posé d'or ou d'argent, mais marqué ou poinçonné de mots, lettres, chiffres, ou caractères de façon à donner l'impression que cet article est composé d'or ou d'argent ;

Est coupable de délit.

Ce projet semble faire peu de plaisir aux bijoutiers américains. Dans beaucoup de villes des réunions ont eu lieu et on a décidé de le combattre vivement.

(Moniteur de la bijouterie et de l'horlogerie.)

Douanes

Les recettes des douanes se sont élevées, en février 1903, à 3,704,111 fr. 50 contre 3,415,279 fr. 30 en février 1902, soit une augmentation de 348,832 fr. Du I

^e

» janvier au 1=' février, elles ont été de 6,954,232 fr.

59 contre 6,459,967 fr. 17 en 1902, soit une augmentation en 1903 de 494,265 fr. 42

Tarif douanier

Le comité cantonal de la Ligue contre le renchérissement de la vie, assemblé hier à Auvernier, a arrêté le texte d'un appel au peuple neuehatelois.

Il a été saisi par son président, M. Albert Colomb de la décision des membres de la deputation neuchàteloise aux Chambres fé- dérales de publier un manifeste contre le tarif douanier et de leur intention d'expli- quer les raisons de leur vote négatif dans les divers districts. C'est ainsi que M. Mar- tin parlera le 8 mars à Fleurier, MM. Ber- thoud et Calame-Colin le 9 mars à Saint- Aubin, que MM. Calame-Colin, Mosimann et Robert s'adresseront aux citoyens de la Chaux-de-Fonds, que d'autres localités en- core entendront l'un ou l'autre de nos re- présentants.

Nouvelles diverses

La conservation des journaux. — Les employés de la Bibliothèque du Congrès, à Was- hington, signalent ce fait que les journaux im- primés sur du papier renfermant de fortes pro- portions de pute de bois commencent à tomber en débris et que, dans un temps relativement court, il sera impossible de les consulter.

Pour éviter cet inconvénient, on a proposé aux éditeurs des principaux journaux de l'Union de faire imprimer, chaque jour, sur papier de chif- fons, les exemplaires destinés aux bibliothèques publiques.

On remarque, en effet, que les feuilles parues avant la guerre de Sécession, alors que l'emploi de la pâte de bois était peu connu, sont dans un excellent étal de conservation, tandis que les journaux imprimés plus récemment se sont al-

térés, à la fois, par l'action de l'air et de la lu- mière.

Variété

La formation des perles.

La genèse de la perle est chose encore peu claire. Cependant, les travaux scientifiques des dernières années tendent tous è reconnaître défi- nitivement la présence d'un corps étranger dans l'huître perlière comme eause originelle de la formation des perles.

Nous ne rappelons que pour mémoire les an-

ciennes opinions accréditées durant de longs siè-

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LA FÉDÉRATION HORLOGÊRE SUISSE 123

clés, qui faisaient de la perle un objet d'origine surnaturelle et lui attribuaient des propriétés médicales et miraculeuses.

On est arrivé ensuite à une vue plus normale, c'est-à-dire à admettre que la perle est un produit de sécrétion de l'huître.

La première théorie émise en ce sens, consi- dère la perle comme un calcul rénal, un genre de gravelle d'une nature particulière. D'autres disent: une sorte de g a l e , ou bien le résultat d'une maladie quelconque ou du grand âge.

D'après Réaumur, la nature de la coquille et celle de la perle ne doivent pas être différenciées.

L'introduction d'un petit corps étranger, dans l'organisme du mollusque, détermine une inflam- mation des tissus environnants qui l'enveloppent d'une sécrétion se durcissant peu à peu et for- mant une substance presque analogue à la substance de la coquille même. Si l'objet étranger est collé à la coquille, il se forme une boursou- flure adhérente qui est de la coque de perle ou de la nacre. Si l'objet est libre, il se forme une perle libre, qui peut être ronde et régulière ; ou si l'objet vient à reposer contré la coquille, les nouvelles couches ne l'entourant plus en entier, il se forme une perle plus ou moins imparfaite ou ba- roque.

Le corps étranger qui sert de noyau aux perles varie beaucoup. Un grain de sable, un débris de coquille, peuvent suffire. Les expériences de Filippi et Kuchenmeister ont démontré qu'il peut être un corps organique. M. Diguet affirme que seul le parasite organique détermine la production d'une perle fine, tandis que le noyau inor- ganique donne u n e perle sans valeur, à peu d'exceptions près.

Cette indication est la base actuelle de toutes les recherches ayant pour but la production for- cée des perles. On suppose que si l'on arrive à connaître le parasite spécifique de la perle, on le cultivera, on le multipliera dans le voisinage des bancs et on l'inoculera au besoin.

C'est cette étude qu'a entreprise le professeur Raphaël Dubois, de Lyon, s u r des moules per- lières du lac de Rocconigi, lequel est la propreté du roi d'Italie, qui a fait mettre à la disposition

du naturaliste tout le matériel d'étude néces- saire.

Jusqu'à présent, les essais artificiels n'ont donné que des perles très inférieures, ou des perles infiniment petites. Les résultats espérés ne sont pas près de se réaliser, et les belles perles sont encore rares pour longtemps.

On sait qu'il faut au moins six à huit ans à l'huître perlière pour fournir une perle satisfai- sante. Mais, outre qu'elle est rare, elle est [fré- quemment la proie des raiss qui sont très vora- ces et très friandes de ces mollusques. L'enseve- lissement sous les sables mouvants, et l'entraî- nement par de forts courants, sont aussi des causes de la rareté des huîtres perliéres. Leur prix est donc fort élevé et suit les irrégularités des périodes de pèche.

Voici quelques chiffrer pour l'île de Ceylan : En 1880, 25 millions d'huîtres se vendirent 50 mille francs, soit 20 fr. le mille ;

En 1888, il y eut u n e compétition plus vive ; les huîtres étant plus âgées, contenaient de plus grosses perles ; elles montèrent à l 3 6 f r . le mille.

La récolle de 1888 fut vendue 1,810,025 fr. et celle de 1891, 2,159,265 fr.

Le Diamant.

Procédés d'atelier

Réduction des vieux bains d'or.

Tous les liquides qui renferment de l'or, à l'exception des bains où il entre du cyanure, doivent être fortement acidulés p a r les acides sulfurique ou chlorhydrique, s'ils ne sont déjà acides par leur nature. Ils seront ensuite étendus d'une forte proportion d'eau ordinaire, et on y versera en excès une solution de sulfate de pro- toxyde de fer (vitriol vert, couperose verte.) On reconnaît que le liquide filtré ne contient plus d'or quand l'addition d'une nouvelle quantité de sulfate de fer n'y occasionne aucun trouble.

L'or, précipité sous forme de poudre rougeâtre ou noirâtre sera recueilli sur un filtre, desséché

dans une poule en fer. avec des poids égaux au sien de borax, de salpêtre eL de carbonate de po- tasse.

La masse ainsfgrilliée sera ensuite introduite peu à peu dans un creuset réfractaire porté a u rouge blanc dans un fourneau à vent. Lorsque toute la matière aura été introduite, on donnera un coup de feu plus violent en fermant le fourneau pour que tout le métal se rassemble bien au fond du creuset. On [obtiendra, après refroi- dissement, un lingot ou culot d'or chimiquement

pur. / .

Ce mode de réduction convient aussi au chlo- rure d'or impur, aux bains d'immersion par le bicarbonate ou le pyrophosphate et aussi au dé- d o r é ; mais il est imparfait pour les liqueurs qui renferment des cyanures, lesquelles n'abandon- nent jamais la totalité de l'or qu'elles contien- nent.

Le meilleur moyen de traiter ces dernières consiste à les évaporer à siccité dans une chau- dière de fonte, et à calciner au [rouge blanc le résidu dans un creuset en terre.

On peut ajouter une petite quantité de borax ou de salpêtre pour activer la fusion, mais cela est généralement inutile.

L'or qui le sépare, se rassemble en boules au fond du creuset. Il est rougejlorsqu'on a employé du salpêtre et vert si c'est du borax. Ces colora- tions n'influent pas s u r le degré de pureté du

nickel. B . (La science pratique.)

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Dix-huitième Année. — N° 19 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes