Dix-huitième Année. — N° 68 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes
Jeudi 27 Août 1903.
Bureaux: R u e de la S e r r e , 58
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laisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place
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Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.
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Bureau des Annonces: H AASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.
Le programme de M. Chamberlain M. Yves Guyot, un des plus persévé- rants défenseurs de la liberté sous toutes ses formes, a publié dernièrement dans le
Journal des économistes et ensuite enbrochure une étude remarquable sur le programme actuel de M. Chamberlain et sur les conséquences économiques et poli- tiques que peuvent avoir les idées protec- tionnistes que le terrible ministre des co- lonies vient de lancer en Angleterre et qui vont devenir la plateforme électorale des prochaines élections parlementaires anglai- sés.
S'appuyant sur une documentation statis- tique que nul économiste ne saurait manier avec plus d'expérience, de compétence, M.
Yves Guyot montre le caractère spécieux des arguments par lesquels M. Chamber- lain cherche à entraîner ses compatriotes dans la voie du protectionnisme sous cou- leur de cimenter l'union des colonies con- tre certains tarifs européens.
Un travail aussi minutieux ne s'analyse pas et ceux qui s'intéressent aux grandes questions économiques liront la brochure de M. Guyot, dont la conclusion est que, conformément à toutes les œuvres passées du protectionnisme de M. Chamberlain sa- crifie la majorité à la minorité et demande aux 41 millions d'habitants de l'Angleterre de payer un impôt sur les objets de leur alimentation au profit des douze millions d'Anglais qui habitent les colonies britan- niques.
Il résulte de l'étude de M. Yves Guyot que le projet Chamberlain fera peser les trois quarts du nouvel impôt douanier sur les classes pauvres auxquelles il ofTre seu- lement comme compensation une pension d e retraite pour les ouvriers dépassant l'âge de 65 ans. Comme il est humain de penser aux besoins du présent avant ceux de l'avenir, il parait certain que les ou- vriers demanderont une augmentation de salaire pour faire face au renchérissement certain de la vie, et ils auront raison. L'aug- mentation du salaire se repercute naturel- lement sur tous les prix de revient de l'in- dustrie et il semble, par conséquent, que
M. Chamberlain ne tend à rien moins qu'à tarir en une sérieuse mesure la plus grande source de richesse de l'Angleterre.
En présence des aberrations que la con- tagion protectionniste a fait commettre maintenant dans tous les grands pays, on se demande si notre petite Suisse n'aurait pas bien fait de se constituer en oasis de libre échange et de vie à bon marché, cer- tain de pouvoir par les bas prix de revient qui en seraient la conséquence profiter de tous les débouchés que les grands pays tendent à se fermer. Son industrie sous toutes les formes en aurait reçu une grande impulsion, sa population indigène autant qu'étrangère se serait développée dans une mesure largement profitable à son agricul- ture et sa prospérité aurait atteint un degré qu'on ne peut espérer sous le régime des nouveaux tarifs douaniers. E.-A. N.
(Journal de Genève).
Le canal de Panama
Le Sénat colombien a rejeté, le 12 août, à l'u- nanimité de 25 voix le traité Hay Herran.
On ne sait pas encore exactement dans quelles conditions le traité a été rejeté: le conseil légal de la Compagnie du canal de Panama à New- York est d'avis qu'il s'agit du traité original, mais qu'il sera adopté dans sa forme amendée.
Qu'il s'agisse du traité original ou du traité amendé, le correspondant du Herald à Bogota dit que le rejet est motivé par l'incompatibilité de ce traité avec la Constitution colombienne, la- quelle n'admet pas la cession de souveraineté qu'il comporte. C'est du moins sur ce terrain que s'est placé l'ancien président Caro, chef de l'op- position dans le Sénat.
Peut-être ce vote précipité doit-il être aussi in- terprété comme une riposte à la note de M. Beau- pré, ministre des Elnls-Unis à Bogota, dont M.
Rico, ministre des affaires étrangères, a donné lecture au Sénat. Dans celle note, le représentant des Etats-Unis déclarait repousser in limine les amendements au traité proposés par la commis- sion sénatoriale.
Le Sénat aurait vu dans cette déclaration, comme aussi dans les échos de Washington, où l'on dit que si la Colombie ne veut pas traiter, les P]tals-Unis s'entendront éventuellement avec le département de Panama proclamé indépendant, des moyens de pression contre lesquels le rejet en bloc du traité comme inconstitutionnel pour- rait passer pour une protestation.
Du reste, le dernier mot n'est pas dit. Il reste-
rait encore à la Chambre des représentants à se prononcer. Si elle se montre plus favorable au traité, une conférence interparlamentaire pourra peut-être faire revenir le Sénat sur son premier vote, au cas où celui-ci n'aurait que le caractère d'une protestation.
D'autre part, les partisans du traité proposent la revision de lu Constitution afin de la rendre compatible avec cet instrument diplomatique.
En tout cas la situation est sinon compromise, du moins sérieusement retardée par le vote du Sénat colombien, et M. Herran, chargé d'affaires de Colombie à Washington, a déclaré dans une interview qu'il allait demander au département d'Etat de prolonger les délais pour l'échange des ratifications qui expirent le 22 septembre.
Le 12 de ce mois, le Sénat colombien rejetait à l'unanimité do 25 voix le traité Hay-Horran relatif au canal de Panama. Mais, comme si à Bogota on avait eu honte de ce bel exploit, on arrêta la transmission de la nouvelle, qui ne fut connue à Washington que le 17, pour être télé- graphiée de là dans le monde entier. El pourtant c'est sous le couvert du patriotisme et sous le prétexte de sauvegarder l'intégrité du territoire que le Parlement colombien a refusé la ratifica- tion du truite.
Avant de préciser la situation, rappelons quel- ques dates et quelques données nécessaires.
Le 19 juin 1902, le Sénat de Washington vo- tait le bill Spooner, autorisant le président Roo- sevelt à acheter, au prix de quarante millions de dollars, la concession dont la Compagnie du ca- nal de Panama était détentrice et à ouvrir des négociations avec le gouvernement colombien en vue de régler les conditions dans lesquelles les Etats-Unis pourraient utiliser le litre de propriété.
Comme peu après, le 26 exactement, la Chambre des représentants de Washington adoptait le bill à son tour, il ne restait plus qu'à s'entendre avec le gouvernement de Bogota.
Là encore, l'accord se fit en principe el les ter- mes en furent consignés en janvier 1903 dans un trailé en bonne et due forme, revêtu des signatu- res de M. Iferran, représentant de la Colombie, et de M. Hay, secrétaire au département d'Etat de Washington. Aux termes de cette convention, les Etals-Unis obtenaient la cession à bail pour une période de cent ans, indéfiniment renouve- lable au gré des deux parties, d'une bande de territoire de dix kilomètres de large, en bordure des deux rives du futur canal ; de plus l'Union se réservait la protection du canal construit et exploité par elle; autrement dit, les Etals-Unis s'assuraient le contrôle souverain sur le canal.
En échange, la Colombie recueillait 10 millions de dollars une fois pour toutes et une annuité perpétuelle de 250,000 dollars.
Il ne manquait plus, pour que le contrat bila-
téral devint valable et que commençassent aussi-
438 LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE
tôt les travaux de construction du canal, que la sanction du Parlement colombien. Or, malgré l'insistance du gouvernement, malgré les efforts du président Marroquin, les deux Chambres de Bogota viennent, comme nous l'avons annoncé plus haut, de refuser la ratification demandée.
L'arrangement conclu n'a-l-il pas paru suffisam- ment avantageux à la représentation colom- bienne? Ce n'est toujours pas l'argument derrière lequel elle se retranche pour justifier son opposi- tion au traité. A l'en croire, la Constitution ac- tuelle interdit au pouvoir exécutif comme au pou- voir parlementaire de conclure une transaction internationale qui n'est proprement qu'une alié- nation déguisée d'une partie du territoire natio- nal. Mais ce que la Constitution présente ne to- lère pas, un amendement bien compris à cette Constitution permettrait de la réaliser. Le Parle- ment colombien n'est pas, après tout, irréducti- ble dans son opposition et il ne demande pas mieux que de conférer des pouvoirs nouveaux au président, lui permettant de rouvrir les négocia- tions... et l'ère des marchandages. C'est sur cette excellente plate-forme d'union patriotique, que se sont parait-il, rencontrés les vingt-cinq membres du Sénat de Bogota, y compris ceux qui, repré- sentant le département de P a n a m a , s'étaient en- gagés à fond en faveur du traité Hay-Herran.
Pour être juste, il faut bien reconnaître que les intérêts des diverses parties composantes de la République de Colombie ne peuvent pas être les mêmes. L'ancienne république federative des Etats-Unis de Colombie a eu beau prendre les apparences d'un Etat centraliste depuis la Cons- titution du 5 août 1886, les divers Etats — met- tons départements, puisque départements il y a,
— n'en conservent pas moins une autonomie re- lative. Et le déparlement de P a n a m a , qui d'ail- leurs n'a cessé d'être à la fois le champ-clos et l'enjeu des guerres civiles en Colombie, sait trop bien ce qu'il y a à gagner à l'ouverture du grand canal interocéanique, dont il peut pressentir les bienfaits et les bénéfices éventuels par le chemin de fer qui parcourt déjà l'isthme, pour ne pas te- nir à la solution qu'apportait le traité Hay-Her- r a n . Ce traité, ses représentants l'ont défendu énergiquement au sein du Parlement de Rogota.
Mais si la persuasion et la raison devaient rester inefficaces, la population de l'isthme n'hésiterait pas à recourir à un autre moyen pour désarmer ies jalousies et les convoitives confuses des autres départements de la République. Les sécessions ne sont pas sans exemple dans l'histoire de la Colombie, et c'est précisément d'une de ces sépa- rations que l'Etat de P a n a m a menace le gouver- nement central. Certes, livré à ses propres forces, l'Etal de P a n a m a pourrait difficilement donner suite à ce dessein ; mais on sait trop bien à Bogota comment se fomentent les révo- lutions sud-américaines, on se rend trop bien compte que l'appui, même indirect et occulte, des Etats-Unis suffirait pour donner à cette entre- prise des chances de succès, pour que l'on ne fasse pas état de l'avertissement.
Que l'on se rassure d'ailleurs: les choses n'en viendront pas là. Déjà, parait-il, le Congrès co- lombien a autorisé le président Marroquin à ou- vrir de nouvelles négociations avec les Etats- Unis. Nous n'en sommes plus à un relard près, et des deux côlés on a trop avantage à aboutir pour qu'une solution n'intervienne pas sous peu.
Contrôle électrique
pour la levée des boîtes aux lettres
V Elektrotechnischer Anzeiger annonce la construction, aux Etals-Unis, d'un nouvel appa- reil qui permet de contrôler la levée des boites a u x lellres cl qui, s'il est pratique, est appelé à jouer un rôle important dans le service des pos- tes. Cet appareil permet de constater si les agents envoyés pour lever les boites aux lettres exécu- tent exactement les opérations nécessaires. A cet effet les boites aux lellres, d'une construction spéciale, sont pourvues d'un dispositif enregis- treur aussitôt que le facteur ouvre une des boites, le fait est enregistré au bureau de poste d'attache et l'agent contrôleur sait toujours où se trouve le facteur. De plus, les boites sont reliées entre elles par un appareil électrique qui empêche toute omis- sion dansla tournée. Elles sont en outre pourvues de numéros et doivent être levées suivant leur or- dre numérique. La boite n° 2 ne peut livrer son contenu qu'après le n" 1. Il faut noter encore que chaque boite est pourvue d'un téléphone, en sorte que le facteur et le bureau de poste peuvent com- muniquer ensemble, lorsque le signal électrique
a fait connaître que là levée de la boite a com- mencé.
Les fortunes en France
Les tableaux de statistique donnant les résul- tats pour 1902 du nouveau régime fiscal sur les successions indiquent que pendant l'année der- nière le chiffre des masses successorales s'est élevé à 5,200 millions ou plus exaclemen à 4,772 millions, déduction fuite du passif, pour un total de 3.63,612 successions déclarées. Et voici com- ment, d'après le Moniteur des intérêts maté- riels, se répartissent ces chiffres:
Nombres Sommes De 1 à fr. 2,000 . 213,378 241,495,379
» 2,001 » » 10,000 . 97,257 554,175,032
» 10,001 » » 50,000 . 39,198 903,986,972
» 50,001 » » 100,000 . 6,964 477,418,303
» 100,001 » » 250,000 . 4,250 662,785,668
» 250,001 » » 500,000 . 1,473 513,491,845
» 500,001 » 1 million. . 684 453,692,706
» 1 million à 5 millions . 381 514,187,548 Au dessus de 5 millions . 27 250,892,552 Peul-on encore soutenir, après avoir jeté un coup d'œil sur ce petit tableau que les grosses fortunes, les gros héritages sont très nombreux en France? Sans doute, si l'on ne considère que les deux ou trois dernières lignes de ce tableau on pourra se lancer dans des variations multiples sur un thème connu, et c'est ce que font ceux qui, de parti pris, ne veulent voir que gros pro- priétaires et grands capitalistes. En envisageant i'ensemble des successions on s'aperçoit que les petites et moyennes fortunes sont proportionnel- lement de beuucoup les plus importantes.
Si on s'arrête aux héritages ne dépassant pas 100,000 francs, on voit qu'ils.forment un ensem- ble de 2,177 millions représentant près de la moi- tié de la masse successorale totale de 4,772 mil- lions. Et si l'on va jusqu'à 250,000 fr., on cons- tate que les successions ne dépassant pas ce chif- fre forment 60°/» du total. Quant aux fortunes d'un million et au-dessus, elles ne représentent que 2 0 % de la masse successorale.
Une autre constatation est intéressante égale- ment. Sur 376,819 successions, 363,612 ont pré- senté un excédent d'actif. Or, comme le nombre de décès est d'environ 800,000, il s'ensuit que près de la moitié des décédés laissent un actif.
Celte proportion peut même être portée aux trois quarts si l'on défalque les enfants et les jeunes gens qui, ne possédant rien en général, ne lais- sent rien après leur mort.
Ces quelques chiffres sont la meilleure démons- tration que l'on puisse donner de l'importance des petites et moyennes fortunes en France.
L'épargne est considérablement développée et a produit cet éparpillement de la richesse qui cons- titue une des grandes forces de la France.
L'Exposition internationale des industries artistiques à St-Pétersbourg
(ouvrages en métaux et en pierres, orfèvrerie, joaillerie, mosaïques, ouvrages en émail, etc.) de novembre 1903 à février 1904.
Les personnes qui auraient l'intention de par- ticiper ou qui s'intéresseraient à celle exposition, dont nous avons déjà fait mention dans notre n° 291, du 22 juillet dernier, peuvent se procurer le Règlement général, la classification et les formulaires de demandes d'admission, auprès de la chancellerie du Département fédéral du Commerce, à Berne.
(Feuille officielle suisse du commerce).
Expériences aérostatiques
De la France au XXe siècle (extrait d'un ar- licle de M. E. D e b u r a u x ) :
Les expériences de Gabès constituaient la pre- mière étape d'un programme général dont le but esl double et purement scientifique.
Conférer au navire aérien les mêmes propriétés long-courrières que possède le navire maritime acluel.
Rechercher un point de nos possessions nord- africanes, d'où il soit possible de gagner en bal- lon la région du Sahara au-dessus de laquelle soufflent régulièrement en hiver les alizés, vents du nord-est.
En résumé ces expériences ont prouvé q u e :
1° Un aérostat peut être doué, par la simple utilisation d'une voilure convenable, des précieu- ses propriétés du cerf-volant;
2° Un guide-rope judicieusement choisi ne s'ac- croche pas dans les obstacles du sol ;
3" Un ballon, même trop petit pour pouvoir fournir normalement un parcours notable, est susceptible, moyennant un dispositif spécial, d'ê- tre transformé en long-courrier;
4° Une tentative de traversée du Sahara en bal- lon peut être effectuée sans absurdité, mais sa réussite est des plus douteuses si on part de Ga- bés.
Nouvelles diverses
C h e m i n s d e f e r C h i n o i s . — La direction du chemin de fer de la Chine orientale va très pro- chainement inaugurer la circulation régulière des trains entre Moscou et Port-Arthur. En procédant à l'organisation de ce service, elle a fait le néces- saire pour que les horaires de la ligne de l'Ous- souri, qui se relie au susdit chemin de fer, soient mis en parfaite correspondance avec le service des bateaux à vapeur naviguant entre les ports russes de l'océan Pacifique, d'une part, et les ports de la Chine et du J a p o n , d'autre part.
La plus importante société industrielle
d e l ' A l l e m a g n e . — La Société par actions des Etablissements Krupp, d'Essen, qui s'est récem- ment constituée au capital de 160 millions de m a r k s , dépasse, par l'importance de ce chiffre, toutes les entreprises industrielles existant en Allemagne. En échange de ses apports (aciérie d'Essen, mines de charbon et de fer, hauts four- neaux, navires, etc., etc.), Mlle Krupp, seule hé- ritière de son père, a reçu 159.996 actions de 1.000 m a r k s , entièrement libérées, de sorte que la somme versée en espèces ne s'est élevée qu'à 4.000 m a r k s . Ce versement effectif avait pour but de permettre de respecter la disposition légale qui exige qu'une société par actions soit constituée par cinq fondateurs au moins.
Le passif de la Société non compris le capital s'élève à 113,049.420 m a r k s , dont 40 millions de m a r k s provenant d'emprunts. Dans le but d'éco- nomiser le timbre, il ne sera pas émis de titres d'actions. Cette lacune de la loi sur le timbre coule au Trésor de l'Empire plus de 3 millions de m a r k s .
La r é c o l t e e n R u s s i e . — On télégraphie de Saint-Pétersbourg que la récolle de celte aunée continue à s'annoncer comme bonne dans la majeure partie de la Russie, mais elle y sera pourtant moins brillante que ne le faisait prévoir l'aspect des blés il y a quelques semaines, depuis lesquelles les conditions climatériques ont exercé sur leur croissance et leur développement une in- fluence généralement assez défavorable.
Récolte de froment dans le Bengale en
1 9 0 2 - 1 9 0 3 . — Le Consul de Belgique à Cal- cutta donne les renseignements ci-après au sujet du résultai de la récolte du froment dans le Ben- gale pour l'année 1902-1903.
La pluie a été mal distribuée pendant toute la saison, et celle-ci a été défavorable pour la cul- ture du froment.
Il a été ensemencé 1.455.900 acres, tandis que la superficie normale est de 1.507.400 a c r e s ; cette diminution est due à la sécheresse qui a ré- gné en octobre et novembre.
P a r toute la province, la récolte est évaluée à 90 p. 100 d'une récolle normale. Le rendement est estimé à 501.000 tonnes, contre 391,500 ton- nes l'année dernière.
En général, les récoltes de graines alimentai- res ont été, cette année, dans le Bengale, infé- rieures à la normale, tandis qu'elles ont été plus abondantes dans les autres provinces, ce qui a pour résultat une hausse légère des prix durant le cours de l'année.
Les importations de froment à Calcutta ont di- minué beaucoup depuis plusieurs années, elles ont été de 2.911.842 maunds en 1891; de 1.632.898 maunds en 1901, et de 818.018 maunds en 1902.
Les bonnes récoltes faites celte année dans les autres parties de l'Inde ont stimulé les exporta- tions vers l'étranger.
Les instruments de précision
A la mesure des grandeurs géométriques se rattache immédiatement celle du temps.
LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE 439
Le temps prend, en effet, pour les astronomes et les géographes, la forme strictement géométri- que d'un angle. L'heure moyenne n'est autre, en effet, que l'angle compris entre le méridien et le plan de déclinaison du soleil fictif dont l'ascen- sion droite est constamment égale à la partie non périodique de l'ascension droite du soleil vrai, angle évalué avec une unité spéciale comprenant 15 degrés de la division sexagésimale du cercle.
L'objet des chronomètres est de faire connaî- tre à chaque instant la valeur de cet angle, au moyen d'aiguilles mues par un mécanisme ad hoc sur des cadrans convenablement gradués.
Il est donc tout naturel de rattacher la Chrono- metrie a u x mesures d'ordre géométrique.
Mais la Chronometrie constitue à la vérité un art très vaste, soulevant des questions très com- plexes qui exigeraient des développements consi- dérables.
Nous ne pouvons ici qu'en effleurer les points tout à fait principaux.
P o u r nous en tenir au chronomètre considéré comme instrument de précision, rappelons que c'est l'horloger Pierre Leroy qui, par l'invention de Yéchappemeut libre, a, le premier, rendu cet instrument propre à la détermination des longi- tudes en mer.
C'est également Pierre Leroy qui, le premier, a trouvé le moyen (par le choix d'une longueur convenable) de rendre isochrone le spiral régu- lateur imaginé par Huyghens. Mais un progrès capital a été acquis dans cette voie par la décou- verte, due à Phillips, professeur à l'Ecole poly- technique, des courbes terminales grâce aux- quelles l'isochronisme peut être obtenu avec un spiral de longueur quelconque.
La détermination de ces courbes terminales repose sur une analyse mathématique délicate.
MM. Guillaume et Peltavel l'ont rendue mécani- que grâce à un ingénieux appareil qui permet, à l'aide de quelques retouches successives, de don- ner à un fil métallique la forme requise.
Mais l'isochronisme, rigoureusement obtenu par le spiral réglant de Phillips pour deux tem- pératures extrêmes, est modifié dans l'intervalle par la température, ennemi toujours aux aguets de toute détermination précise. La partie princi- pale de l'erreur ainsi provoquée peut être com- pensée par une diminution automatique du mo- ment d'inertie du balancier, constitué à cet effet de deux métaux, acier et laiton, inégalement dilatables ; mais ce procédé laissait encore subsis- ter une erreur secondaire qui n'était pas infé- rieure à 2 degrés, et qu'on a longtemps cherché à faire disparaître. L'emploi des spiraux de pal- ladium a procuré des résullats assez satisfai- s a n t s ; mais ces spiraux conservent moins bien leur marche que ceux d'acier. C'est donc du coté du balancier qu'on a du rechercher les moyens de réduire, sinon d'annuler, l'erreur secondaire.
M. Guillaume, dont j ' a i déjà eu l'occasion de vous citer les belles recherches sur les aciers au nickel, a obtenu une remarquable solution du problème par la substitution à l'acier simple, dans la lame bimétallique du balancier, d'un acier au nickel judicieusement choisi. Il résulte des épreuves très sévères auxquels ont été soumis, à l'Observatoire de Neuchâtel, des chronomètres ainsi construits que, dans les conditions les plus défavorables, l'erreur secondaire se trouve réduite à l'ordre du dixième de seconde.
Pour l'évaluation des très petites fractions de temps, on a du recourir à d'autres phénomènes doués d'isochronisme, mais de période très ré- duite. Le physicien anglais Thomas Young a songé à utiliser à cet effet les vibrations d'une verge élastique à laquelle le mathématicien fran- çais Duhamel substitua le diapason dont, soit par la méthode optique de Lissajous, soit par la mé- thode acoustique de Kœnig, on peut connaître avec une très grande exactitude le nombre des vi- brations par seconde.
L'emploi du diapason qui permet d'atteindre couramment le '/îooo de seconde s'est considéra- blement généralisé dans les appareils connus sous le nom de chrono graphes. Ses vibrations se trouvent donc jouer, pour la mesure du temps, le même rôle que les franges d'interférence pour la mesure des longueurs.
( E x l r a i t d e la conférence faite au Con- servatoire des Arts-el-Métiers, par M.
d'Ocagnp, ingénieur des Punis et Chaussées, chef du service des instru- ments de précision des Travaux pu- blics),
Variété
La Ligue Sociale d'Acheteurs
«Chaque fois que nous dépensons un ècu de cinq francs, disait une Américaine, nous faisions du bien ou du mal. Quiconque achète un mauvais livre contribue au succès de la littérature la plus vile. Les femmes qui refusent de porter certaines plumes sur leurs chapeaux, mettent fin à un mas- sacre odieux de petits oiseaux : celles qui achè- tent du linge ou des vêtements à trop bon mar- ché sont responsables du sang et des fibres hu- mains lissés pour ainsi dire dans ces étoffes... » Ces idées, ainsi exprimées et ressenties par quelques femmes de cœur, ont fait naître la Li- gue Sociale d'Acheteurs, ') dont le but est ex- primé par la définition suivante:
« La Ligue Sociale d'Acheteurs est une asso- ciation de personnes qui, réfléchissant à la res- ponsabilité qu'elles ont vis-à-vis du monde du travail, en tant qu'acheteurs ou acheteuses, se préoccupent d'obtenir par leurs achats quotidiens, éclairés et organisés, des améliorations progres- sives des conditions du travail.
Et pour cela, chaque ligueur s'engage à :
» Ne jamais faire une commande sans deman- der si elle ne risque pas d'entraîner le travail de la veillée ou le travail du dimanche ;
«Toujours éviter de faire des commandes au dernier moment, surtout aux époques de presse:
»Refuser toute livraison après 7 heures du soir, ou le dimanche, afin de ne pas être indirec- tement responsable d'une prolongation des heu- res de travail pour les livreurs, employés ou em- ployées, apprentis ou apprenties;
» Payer ses notes régulièrement et sans re- tard. »
En oulre. le ligueur doit avoir la préoccupation constante de chercher à connaître dans quelles conditions travaillent ceux qu'il fait travailler par ses commandes ou par ses achats. — Souvent il lui sera impossible, à lui, individu isolé, de se renseigner avec certitude sur des faits qui lui échappent fatalement. Il voit le magasin et ne peut pénétrer dans l'arrière-magasin. Il voit le salon d'essayage et ne peut pénétrer dans l'atelier. Il voit la boutique luxueuse du pâtissier et ne peut visiter ni les salles élroites et sur- chauffées où travaillent les ouvriers, ni les «gar- n i s » où sont empilés, étouffés, les petits marmi- tons. — Une organisation comme ta Ligue So- ciale des Acheteurs peut seule faire des enquêtes générales et renseigner le public s u r d e s faits qui échappaient à ce public. E la Ligue marquera d'une croix blanche les établissements où les rè- gles d'hygiène, de décence et d'humanité seront respectées et conseillera à ses adhérents de don- ner leur clientèle à ces établissements, faisant ainsi de la réclame pour les patrons qui sont des agents effectifs du progrès social. Ce sera la liste blanche.
Les couturières recommandées par la Ligue doivent s'engager:
1° A ne pas faire travailler normalement au delà de 7 heures du soir et jamais au delà de 9 heures, même aux époques de presse;
2° A ne pas donner aux ouvrières du travail à terminer chez elles le soir (seconde veillée);
3° A ne pas faire travailler le dimanche.
Citons un exemple pour prouver combien il est nécessaire de réagir contres les abus provenant d'une clientèle exigeante et inconsciemmenlinhu- maine.
Une inspectrice du travail passant par hasard à minuit sur In place; Vendôme, voit les fenêtres d'un ali 1 er de couturière éclairées. Etonnée, elle munie à cet ntolier et elle voit deux ou trois ou- vrières assises, al tendant. Attendant, quoi? Deux clientes qui devaient venir essayer leurs robes en sortant de l'Opéra !
El si l'on doutnil de l'influence heureuse que peuvent exercer les acheteurs coalisés contre l'in- souciance des fournisseurs, il suffirait de citer les résultats obtenus dans les hôtels par le Touring- Club.
I.e nombre des adhérents au Touring-Club est de 77.0Ü0. Les recettes annuelles dépassent un million. Depuis son origine, il a contribué pour un million et demi à des travaux d'utilité publi-
') Siège social, 28, rue Serpente — Paris VI0
que. C'est 77.000 membres ne sont liés par aucun lien étroit, ils se contentent de verser au siège social une cotisation infime, une modeste pièce de cinq francs. Le succès d'une Ligue n'est donc assuré ni par la force des obligations qui unis- sent ses membres les uns a u x autres, ni par le taux plus au moins élevé des cotisations. Ce qui établit sa force, c'est l'importance du but pour- suivi ; c'est l'activité qu'elle déploie.
Le Touring-Club n'avait à faire qu'à une caté- gorie de fournisseurs : les hôteliers. — De bonne heure, il obtint, en échange d'une recommanda- tion gratuite, une remise en faveur des sociétai- res sur toutes les dépenses faites à l'hôtel. Mais bientôt il s'aperçut qu'il fallait aller plus loin et que, si l'on voulait développer le tourisme en France, il était indispensable d'avoir de bons hô- tels propres et installes suivant toutes les régies de l'hygiène. Et il se forma, à la suite de cette revendication légitime des hôtes qui ne veulent plus vivre dans des taudis, un Syndical général des hôteliers et une Ecole d'hôteliers.
Eli bien! ce qu'a pu faire le Touring-Club dans un but égoïste, la Ligue Sociale des Acheteurs peut le réaliser dans un but humanitaire — et cela gratuitement. Déjà des grands fournisseurs de Puris se sont inscrits sur la liste que M""'Jean Brunhes a dressée. — Le jour où la Ligue con- tiendra de nombreux adhérents, la liste blanche deviendra le Botlin. LÉON DE SEILHAC.
Procédés d'atelier
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Les objets doivent rester environ quinze minutes à bouillir dans ce bain. On peut aussi, et cela est même préférable, employer le sel de nickel à l'état de chlorure.
Dans le Scientific American, on trouve la description d'un autre procédé de nickelage dû au docteur Kaiser. On prépare un mélange d'é- tain, de tartre et d'eau, que l'on porte à l'ôbulli- tion ; on ajoute une petite quantité d'oxyde pur de nickel, porté au rouge. Une partie de nickel se dissout rapidement et colore le liquide en vert.
Les objets en cuivre, eu laiton, en fer-blanc sont recouverts en quelques minutes d'un brillant dé- pôt de nickel presque pur. Si l'on ajoute au bain une petite quantité de carbonate ou de tartrate de cobalt, la couche de nickel prend une coloration azurée plus ou moins intense.
{La Science Illustrée}.
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