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Vingtième Année. — N° 26 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes
Dimanche 2 Avril 1905.
Bureaux: R u e d e l a S e r r e , 5 8
EßfflOMOELOGEBE
S U I S S E
ABONNEMENTS
Un an Six mois:
Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—
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Ou s'abonne a tons les bureaux de posle. Paraissant le Jamil et le Dimanche a 11 Cbaax-de Fonds
A N N O N 6 E S
suisses 20 tt., offres et demandes de place 10 et. la ligne, étrangères 25 centimes la ligne
Les annonces se paient d'avance.
Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.
Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .
Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.
Chez les fabricants d'horlogerie Grande allluençe, vendredi soir, à l'as- semblée générale de la Société des fabri- cants d'horlogerie de la Cliaux-de-Fonds.
Plus de cent cinquante fabricants avaient répondu à l'appel du comité.
Il faut dire que les circonstances sont bien faites pour engager les fabricants à sortir de leur indifférence habituelle et que l'ordre du jour comprenait trois points d!une importance extrême : Hausse des verres de montres. Question des boîtes de montres or. Relèvement des prix de vente des montres.
Les d é b a t s , dirigés par M. A. Braun- schweig, président de la société, ont com- mencé à8
3/4 h., pour finir après minuit.
M. F . Hugueuin, secrétaire général, avait été convié à celte assemblée. Invité par le Président à rapporter sur le premier point à l'ordre du jour, il l'a fait en communi- quant l'état actuel de l'enquête approfon- die à laquelle se livre une commission de la Chambre suisse de l'Horlogerie, et il a mentionné les solutions qui sont en pers- pective.
En l'état des choses, il n'y a pas lieu d'en écrire plus.
La question des boites de montres or, a donné lieu à un débat très nourri, vif à de certains moment, qui a fourni, à plu- sieurs orateurs, l'occasion d'exprimer leur opinion sur la situation créée aux fabri- cants d'horlogerie par les circonstances gé- nérales du moment et plus particulièrement
par les hausses successives subies par di- verses parties de la montre.
En principe, l'assemblée s'est montrée très sympathique a l'initiative des patrons monteurs de boites et l'on voit avec salis- faction cette importante branche de notre horlogerie, enlin assise sur des bases so- lides que l'on désire durables.
Mais on a fait des réserves quant à la méthode employée par les patrons boiliers pour appliquer l e u r nouveau programme et l'on envisage que le tarif des façons est à revoir et à modifier d'un commun accord sur certains points.
On a signalé l'inconvénient grave et le
danger des livraisons faites aux grossistes étrangers ou à leurs hommes de paille, en fabrique, de boites de montres ou d'autres parties de la montre. Cette question, qui a déjà provoqué une enquête de la Chambre suisse de l'Horlogerie , il y a quelques années, fera l'objet d'une entente avec la Société des patrons monteurs de boites.
Peut-être aurait-on raison d'y comprendre les livraisons faites à de soi-disant fabri- cants non inscrits sur le registre du com- merce.
L e relèvement des prix de vente des montres était le point important de Tordre du jour. Il a donné lieu à une intéres- sante discussion, dans les détails de la- quelle il n o u s parait inutile d'entrer. Nos amis les grossistes seront avisés, en temps voulu, des mesures d'ensemble qui seront sans doute décrétées dans un avenir rap- proché.
D'autres questions ont été soulevées quand l'ordre du jour était épuisé, on est arrivé aux « D i v e r s » . L'une particulière- ment importante soulevée par M. Maurice Rueff et qui vise la centralisation, entre les mains du titulaire d'un office à créer par les fabricants, de données permettant de totaliser, à chaque moment, le crédit que les fabricants consentent à tout acheteur étranger. L'autre, de M. David Kenel, pour- suivant le même but, moins complet peut- être, mais avec le concours des maisons de banque.
M. L.-H. B r a n d l - J u v e l , président de l'Administration du contrôle de notre ville, a profilé de la circonstance pour communi- quer d'intéressants renseignements sur cer- tains points de la Loi fédérale sur le contrôle des matières d'or et d'argent, actuellement à l'ordre du jour chez les patrons monteurs de boiles et la question de l'impôt du timbre dont on veut nous doter, soulevée par M. E d m o n d Dreyfuss, a donné lieu h un vif débat.
Tel est le résumé de cette séance, qui comptera dans les annales de la Société.
On y a constaté qu'elle renferme loute une pléiade de jeunes fabricants remplis de zèle et d'ardeur, qui veulent que la Société prenne, dans chaque question, une
altitude nette et énergique et qui apportent, à l'expression de leurs vues, une ardeur que l'expérience modérera.
Des commissions ont été n o m m é e s avec mandat d'étudier les solutions que com- portent les importantes questions discu- tées. Composées de m e m b r e s du comité et de sociétaires pris en dehors, les travaux auxquels elles vont se livrer donneront, aux jeunes éléments qui y ont été intro- duits, l'occasion de d o n n e r leur mesure, tout en assumant une part des responsabi- lités jusqu'ici supportées p a r le comité et son distingué président.
Il y aura encore de beaux j o u r s pour la Société des fabricants d'horlogerie de la Chaux-de-Fonds
Les écoles de commerce.
L'enseignement supérieur commercial est à l'ordre du jour dans tous les pays. Voici la situation actuelle des écoles dé commerce en Allemagne :
Il y a en ce moment, pour toute l'Allemagne, quatre écoles supérieures de commerce : Leipzig, Aix-la-Chapelle, Cologne, Fràncfort-s-M. : une cinquième est en voie d'organisation à Berlin.
Celle de Cologne est la plus fréquentée : elle compte 150h inscriptions; Aix-la-Chapelle en compte à peine 29. A Francfort il y a 440 ins- criptions; à Leipzig 565.
Mais il faut se garder de croire que tous ces auditeurs sont de « vrais étudiants » ; ainsi à Cologne, sur 1505 inscrits en 1004, il n'y avait que 252 étudiants « immatriculés », c'est-à-dire admissibles à l'examen de sortie.
La moitié des étudiants de l'école supérieure de commerce de Leipzig sont des Russes et des Autrichiens. Ces différentes institutions consti- tuent des œuvres privées; elles sont dues à des dons généreux de commerçants enrichis, à l'ex- ception de l'école de Leipzig, qui est une des facultés de la célèbre Université de celte ville.
Ces écoles sont de véritables universités où l'on enseigne toutes les sciences, y compris le droit comparé, qui joue, d'ailleurs, un grand rôle dans les affaires et qu'il importe de con- naître si l'on veut être un commerçant dans l'acception moderne du mot, c'est-à-dire un homme répandu sur tousles marchés mondiaux.
(Le Monde économique).
La Russie est-elle solvable?
Le Times fait celte question et la résout à l'aide de statistiques discutables. Il est facile de voir que le correspondant du grand journal con-
.
±10 LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE servaleur est enclin, dès les premières lignes de
son argumentation, à un pessimisme peu favo- rable à la Russie. Il prend certains faits récents comme base de ses statistiques sans tenir compte suffisamment des immenses richesses agricoles et minérales du sol russe. La population de la Russie, quoique considérable comparée à celle des autres pays, est encore insuffisante pour exploiter les vastes territoires qui constituent toutes les Hussies. La vie nationale du pays est encore dans sa genèse et quelles que soient les difficultés présentes, la vitalité de la Russie est telle qu'elle ne saurait s'arrêter dans son déve- loppement, encore moins reculer dans ses pro- grès économiques.
. La dette publique du pays n'est pas hors de proportion de ses moyens. La Russie a toujours t'ait honneur, à ses emprunts et ses ressources sont loin d'être taxées à leurs dernières limites.
La Russie est le rempart de la civilisation euro- péenne ; en Asie, son rôle ne fait que commencer.
Pour la juger, il faut la sagesse d'un Solon.
L'évolution nationale russe se fera probablement sans révolution. Le crédit du pays n'est pas épuisé; le temps guérira les blessures des temps présents et, dans un avenir rapproché, le com- merce, l'industrie, l'agriculture, prendront un nouvel essor.
Emigration.
En 1904, le nombre des emigrants suisses s'est élevé à 4818, en diminution de 999 sur celui de 1903, mais encore en augmentation de 111 sur celui de '1902. C'est toujours l'Amérique du Nord qui reçoit l'immense majorité de nos emigrants : 4279 en 1904.
Le canton qui a fourni à l'émigration le plus gros contingent est le canton de Berne : 969.
Viennent ensuite Zurich. 090; Tessin, 558: Bàle- Ville,302;St-Gall,30l:Neuchàlel,242;Sch\vylz, 204 ; Valais, 202.
Dans le nombre total dos emigrants (4818), il est à noter que les étrangers résidant en Suisse figurent pour 1901.
Les vapeurs-passeurs de la Manche.
Aujourd'hui que la question d'un tunnel, entre l'Angleterre et la France semble reléguée aux calendes grecques, l'idée de vapeurs-passeurs pour le transport des trains entre les deux pays est de nouveau à l'ordre du jour et semble devoir être, couronnée de succès. La largeur de la Manche entre Douvres et Calais n'est pas consi- dérable et les ingénieurs modernes peuvent faci- lement résoudre la question de construction de bateaux capables de porler un train complet d'un rivage à l'autre, évitant ainsi le transbordement qui occasionne des relards considérables, aug- mente les frais et les possibilités d'avaries.
Quoi de plus agréable que de quitter Londres par l'express de dix heures du matin et d'arriver à Paris à 0 heures du soir dans le même train sans l'avoir une seule fois quitté.
En Amérique, il y a des bateaux-passeurs sur les Grands Lacs, où les tempêtes sont fréquentes et violentes, qui transportent d'une rive à l'autre, des trains de '10 à 21 wagons et le transborde- ment n'occupe que cinq minutes. Dans certains cas, comme sur le lac Michigan, entre Milwaukee et Ludinglon, la distance est de 97 milles anglais, tandis que la largeur du détroit du Pas-de-Calais n'est que de 31 kilomètres. Le projet de loi pré- senté au Parlement anglais pour obtenir l'auto- risation nécessaire pour la construction des bateaux-passeurs et l'organisation du nouveau service semble avoir quelque chance de passer.
A Douvres, on construira des ascenseurs puis- sants et d'une longueur extraordinaire capables dé recevoir les trains et de les descendre ou monter, selon l'état de la marée, à la hauteur nécessaire pour pouvoir les glisser à bord des bateaux, sur les rails établis à cet effet, et cou- verts de tous les cotés de façon à les protéger contre le mauvais temps. Les bateaux seront à lurhirïes cl fileront à une vitesse estimée à 23 nœuds à l'heure; ce seront de vraies slalions mouvantes avec salons et bullets à l'usage des voyageurs.
La compagnie provisoire est fondée à un capital de 25,000,000 de francs. Les trains de luxe pèseront 380 'onnes
-on peut juger par là de la puissance des bateaux.
A pari les voyageurs qui n'auront plus à craindre les longs délais et les rhumes, le com- merce y gagnera certainement, car beaucoup d'objets qui ne sont pas exportes en raison de
leur nature délicate et du danger causé par le transbordement, pourront être exportés.
Il esl à espérer que les sages législateurs qui siègent à Westminster cimenteront l'entente cor- diale en sanctionnant un projet dont le seul but esl de bénéficier deux nations amies.
Le Monde économique.
Les pièces de 50 centimes.
La Caisse d'Etat fédérale a donné aux caisses publiques de la Confédération (postes, télégra- phes, etc.), l'instruction suivante sur le rejel et l'acceptation des pièces de 50 centimes étran- gères :
Rejet :
1. Toutes les pièces hors de cours, soit celles antérieures à 1804 pour les françaises, à 1800 pour les belges el les suisses, et à 1808 pour les grecques.
2. Parmi celles dont le millésime est effacé, toutes les pièces à l'effigie de Napoléon III sans couronne.
3. Toutes les pièces françaises avec la lète de la République dont les quatre chiffres du millé- sime ne sonl plus lisibles, ou le sont seulement en partie.
4. Les pièces de loute provenance détériorées, même légèrement, que ce soit par ablation du métal (perçage, limage ou emploi d'acides), par déformation, par des coups de marques quel- conques, ou de toute autre manière.
Acceptation :
1. Les pièces françaises à l'effigie de Napoléon III avec couronne et celles à la lète de la Répu- blique, lorsque sur les unes ou sur les autres, le millésime est bien visible; ces pièces peuvent non seulement être acceptées, mais aussi remises en circulation.
2. Les pièces belges et les pièces françaises à l'effigie de Napoléon III avec couronne, usées au-dessous de la tolérance, doivent, jusqu'à nouvel ordre, être acceptées. Toutefois ces pièces ne sont plus à remettre en circulation.
3. Il va sans dire que les nouvelles pièces françaises à « la Semeuse » doivent circuler aussi bien que les pièces suisses.
A propos de l'Exposition de 1920 Le Moniteur de la bijouterie et de l'hor- logerie publie l'article intéressant suivant, aux conclusions duquel nous souscrivons pleinement : Vous allez peut-être trouver que je suis légère- ment en avance, en vous parlant de l'exposition de 1920, alors que celle légendaire de 1900 n'est pas encore liquidée et que son administration ne songe même pas encore à fermer ses portes!
Cependant, puisque tout le monde en parle, nous pouvons bien nous en occuper aussi, et dire ce que nous en pensons.
La question a d'ailleurs été mise à l'ordre du jour par notre confrère bisontin, la France
Ilorlogère, qui recueille les opinions émises sur ce sujet.
Je ne veux du reste envisager la future Foire du monde que sous deux aspects : celui de l'uti- lité commerciale générale el celui des récom- penses.
Au point de vue commercial, je crois que les faits condamnent les grandes Expositions. On dépense beaucoup trop pour les installations.
Les horlogers en ont su quelque chose, il y a cinq ans. Le mètre carré était hors de prix, et hors de proportion avec la valeur do l'emplace- ment, une fournaise où pendant les chaleurs de l'été les cadrans de montres et de pendules se seraient émaillés tout seuls.
En échange des sacrifices faits, les exposants avaient ils la perspective de réaliser des béné- fices compensateurs? Non, car c'est un phéno- mène économique que, au moment des grandes expositions le commerce général du pays aug- mente d'une façon quelque peu anormale, pour retomber ensuite à un niveau tel que, en défini- tive, la moyenne n'est pas altérée sensiblement.
Si l'on me permettait d'emprunter une compa- raison à la cosmographie, je dirai volontiers qu'une Exposition agit sur le commerce à la façon de l'attraction lunaire sur la surface des mer
;. Elle produit une rupture d'équilibre créant une marée montante suivie d'une marée descen- dante. Et de même que les marées successives tout en haussant le niveau des mers sur nos côtes n'ajoutent pas une molécule d'eau à l'Océan, de même on peut dire que les Expositions enflent
seulement les chiffres des années voisines de la foire au détriment des autres.
Cela ressortait avec une évidence absolue de l'élude sur le commerce publiée par M. Jules Roche dans le Bollin de 1898. Les chiffres fournis par l'éminent économiste transformés en gra- phiques donnaient des pointes de maxima vers 1889 avec chute rapide dans les années suivantes.
Je ne crois pas que les stalisliques prochaines donnent une autre représentation de ce qui s'est passé au voisinage de 1900, à en juger du moins par les plaintes universelles que nous entendons sur le piteux état de l'industrie et la précarité des affaires.
Mais, dira-t-on, si les Expositions universelles ne développent pas le commerce, du moins mettent-elles en relief les bonnes maisons, et les.
classent-elles hors de pair en les signalant aux acheteurs par la supériorité des récompenses qui leur sont attribuées.
Ici encore on me permettra de garder un cer- tain scepticisme. J'ai entre les mains un volume fort bien fait et richement documenté dans lequel M. Georges Sire, docteur ès-science el alors directeur de l'Ecole d'horlogerie de Besançon, a magistralement exposé l'état de l'horlogerie à l'Exposilion de 18(57. Il nous renseigne sur la façon dont furent menées les opérations du Jury.
Ce jury se composait de six personnes dont deux Français et quatre étrangers. Il consacra deux heures à l'examen de la vitrine de la Collectivité du Doubs qui ne comptait cependant pas moins de 80 exposants! Une minute et demie par fabri- cant! Une petite médaille d'argent fut la récom- pense de l'effort considérable fait par les fabri- cants de la région bisontine! Cette médaille fut d'ailleurs refusée et je ne crois pas que la Collec- tivité du Doubs ait eu tort de ne la point accepter.
Les exposants du Doubs ne furent pas d'ail- leurs seuls à avoir à se plaindre de la partialité du Jury. Dans la grosse horlogerie, Collin qui avait obtenu en 1855 une médaille de première classe n'eût même pas une mention honorable!
Lepaute et Garnier médaillés de même en 1855 reçurent de modestes médailles de bronze et la médaille d'or fut réservée à une autre maison dont l'exposition était fort inférieure et « réduite à une seule pièce pas même neuve! »
Ces dénis de justice firent écrire à F. Dent, de Londres, victime lui aussi de la partialité de.son concurrent Frodsham, vice-président du Jury, cette phrase très judicieuse qu'il est dangereux d'accepter des juges pris dans les « rangs des
» exposants rivaux ou des concurrents en affaires
» attendu qu'ils ne sont pas exempts des préven-
» lions inséparables de la rivalité et de la jalousie
» commerciale ».
En 1807, on avait donné seulement 12 mé- dailles d'or dont 7 aux étrangers. On ne pourrait certes pas reprocher la même parcimonie au Jury de 1900. Mais l'avalanche de diplômes et de médailles de toute sorte n'enlève pas sa valeur à l'objection de Dent.
332 exposants prirent part à l'Exposition et reçurent exactement 331 récompenses, dont 47 diplômes de grands prix ou de hors concours!!
134 collaborateurs eurent à se partager 130 mé- dailles ou mentions honorables. Il semblerait que les Jurés n'aient voulu décourager personne.
C'est au point qu'on aurait pu appliquer à cette distribution de prix le vers de Boileau, légère- ment modifié :
Aimez-vous la médaille'? On en a mis partout.
. Et le public était bien d'avis qu'on en avait trop mis. Et celte profusion n'a pas empêché les réclamations, ni les récriminations.
Il ne faut pas oublier d'ailleurs que l'horlogerie française était loin d'être représentée complète- ment. Le rapporteur, M. Borrel, ne conslale-t-il pas mélancoliquement au début de.son rapport que la « France a dû supporter l'abstention par-
» lielle des industriels horlogers du Doubs et
» celle totale des fabricants du Jura? » Et parmi ces abstentionnistes ne peut-on pas relever le nom précisément du plus important des fabri- cants d'horlogerie française dont les usines n'oc- cupent pas moins de 1700 ouvriers?
Il est probable que si ces fabricants ont obsti- nément refusé de participer à l'Exposition de 1900, c'est qu'ils manquaient de confiance. Et pourquoi en manquaient-ils, c'est vraisemblable- ment que la composition des Comités ne leur eil avait pas inspiré.
Mais, me direz-'vous, si vous ne faites pas juger les horlogers par leurs pairs, à qui vous adresserez-vous pour faire apprécier avec com- pétence leurs produits? U U'^ tC
Je vous répondrai tout simplement Jque je^ne
L A F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E
'M
sais pas; mais que, si j'èlois exposant, j'aimerais encore mieux ne pas être j j g é du tout que d'être j u g é par un concurrent.
Les Expositions universelles, telles que nous les avons vues jusqu'à présent, ressemblent à des facultés dans lesquelles on aurait choisi arbitrairement un certain nombre de candidats nommés hors concours pour recevoir licenciés ou docteurs à leur gré les autres candidats!
Si l'on ne peut pas supprimer ce grave défaut, eh bien qu'on n'organise pas d'Exposition avec récompenses!
Autrement il serait plus simple de faire comme il y a quelques années à Guatemala, où l'on jugeait les exposants simplement d'après leurs catalogues!
Leopold REVERCHON.
Nouvelles diverses
Le canal de Panama sera fait à niveau.
La Commission technique, nommée par le gou- vernement des Etats-Unis pour étudier la ques- tion de l'achèvement du canal de P a n a m a , vient de présenter son rapport.
La Commission se prononce pour un canal à niveau qui aurait au minimum 45 m. 72 de large et 10 m. 613 de profondeur. La dépense est éva- luée à 1,175,000,000 de francs, "et In durée des travaux à dix ou douze ans.
Ces travaux auront en vue d'adapter le canal aux améliorations prévues dans la construction des navires. Dévastes bassins compenseront aux marées basses les différences de niveau entre les deux océans.
Il est incontestable que la solution du canal à niveau est très supérieure à celle du canal à écluses, à tous égards..., même comme prix.
Economie politique de l'industrie de la boîte de montre argent
VI
L'article 1e r de la Loi fédérale concernant le contrôle et la garantie du titre des ouvrages d'oi et d'argent (du 23 décembre 1880) dit :
La fabrication el la vente des ouvrages d'or et d'argent à tous les titres sont soumises a u x dispositions suivantes:
Un recueil, de 145 pages, des dispositions en vigueur s u r le contrôle et le commerce des ma- tières d'or et d'argent en Suisse donne toutes les instructions nécessaires avec quelques tableaux affiches pour livrer a u x bureaux de contrôle les boites d'or et d'argent susceptibles d'être poin- çonnées suivant tarif, comme de juste, ou d'être coupées si par suite d'accident de fonte le litre exact n'est pas atteint. C'est alors la double taxe d'amende. Tout cela est très bien, livrons l'or et l'argent au litre, faisons mieux, abolissons les litres de tolérances 0,795, 0,870, 0,895, 0,930 pour l'argent. Le même titre plein pour tous les p a y s : « u n pour tous, tous pour u n » .
A la cote des banques suisses du 17 mars le 0,795 est à fr. 84,20. Le 25 mars, le 0,800 est à fr. 83,90. Le monteur de boiles argent balotlé comme une épave sur une mer agitée n'a plus de prix, beaucoup se perdent.
La loi fédérale a des dispositions pour le com- merce des déchets d'or et d'argent.
Aucune disposition n'a été élaborée pour la vente de l'or et de l'argent en boiles de montres et en bijouterie et pourtant la loi prévoit des dis- positions pour la vente de ces ouvrages.
Si l'inslitulion du poinçonnement du titre des ouvrages d'or et d'argent n'existait pas il fau- drait la créer. Celle institution ne s est arrogé que des droits et pas de devoirs, contribuant ainsi à l'appauvrissement de l'industrie de la boîte argent. Dans ces conditions on serait en droit de dire supprimons-la. Non, réformons-la.
Depuis la convention monétaire latine du 23 décembre 1805 les pièces de 5 fr. n'ont pas changé de poids ni de valeur. Un nous les donne toujours dé 25 g r a m m e s à 0,900. Aujourd'hui les banquiers vendent le 0,900 d'argent à fr. 93,70 le k., 25 g r . = fr. 2,34'/i. P a s un fabricant n'a encore eu l'idée de payer son monteur de boites argent avec des pièces de 5 fr. à raison de fr. 2,34'/4- C'est que sur cette masse de 25 g r . la Confédération a frappé son effigie qui vaut par le fail fr. 2,0574.
L'ours comme poinçon fédéral qu'on insculpe
dans les lépines 0,895 ou 0,900 suivant 1ns pays se fail payer cinq centimes par boite el la boîle ne se fait payer aujourd'hui pas un sou de plus.
Le 0,900 pour les boîtes à coulé plus cher au monteur de boiles que le 0,900 pour les pièces de 5 fr. à la Confédération.
Notre gouvernement fédéral est libre de battre monnaie à 1 0 0 % de bénéfice mais ne peut rien faire, dit-on, pour le prix de l'argent ouvré frappé de son poinçon.
C'est celte anomalie qu'il faul élucider. La fédération des ouvriers monteurs de boîles fait l'enquête que je réclamais pour connaître le gain qu'on obtient dans nos industries.
L'enquèle administrative que je sollicitais chez les patrons donnerait un résultat plus que pi- toyable. Puisqu'on en est réduit à se cacher la tête dans le sable usons d'un autre slralagène.
Faisons comme les monteurs de boîtes d'or de la Chaux-de-Fonds et du Locle, invitons à une assemblée de tous les patrons monteurs de boites argent de la Suisse, à Bienne, Monsieur le con- seiller fédéral Comtesse et nous verrons bien alors s'il est temps de se sauver encore ou s'il faut mourir.
ADAM ROSSKL.
Bibliographie
Répertoire alphabétique des noms des marques de fabrique de l'horlogerie.
L'office général des marques de fabrique, A. Waller, à la Chaux-de-Fonds, vient d'éditer un répertoire alphabétique, dont le premier vo- lume conlienl les noms des marques de 1880 à 1904. Un supplément donnant les marques dé- posées en 1905 paraîtra dans le courant de mars 1900. • "
C o t a d e î'apflont
du 1er Avril igo5
Argent fin en grenailles . . fr. 100.— le kil< . A r g e n t fin l a m i n é , devant servir de base pour le calcul des titres de l'argent des boites de montres . . . fr. 102.— le kilo.
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