Quinzième Année. — N° 80 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

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Quinzième Année. — N° 80 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes

Dimanche 7 Octobre 1900.

Bureaux: R u e d e l a S e r r e , 5 8 .

P A

u U lu S L

ABONNEMENTS

lîn an : Six mois:

Suisse . . . . Fr.6»— Fr. 3»—

Union postale » 12»— » 6»—

On s'abonne a tous les bureaux de poste.

Paraissant le Jeudi et le Dimanche a la Ghaox-ile Fonda

A N N O N 6 E S

suisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne OllVes et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses â l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

Nouvelle tentative d'introduction de l'horlogerie à l'étranger

Nous avons tenu nos lecteurs au courant, par le menu, des tentatives laites pour in- troduire la fabrication des m o n t r e s en Autriche-Hongrie. Déjà, en 1895, nous si- gnalions la maison Bettera & Flaig, de Vienne, empêchant ainsi un grand n o m b r e d'ouvriers de s'expatrier. De même p o u r la fameuse fabrique hongroise Zsent-Gotthard;

puis, en 1898, nous mettions en garde contre une nouvelle tentative, faite par un n o m m é Philippe Colin, ex-commanditaire de B e l t e r a & Flaig.

On connaît l'insuccès de toutes ces ten- tatives. Leurs auteurs y ont mangé de l'ar- gent, et un certain n o m b r e de fournisseurs suisses, des deux premières entreprises — fabricants d'ébauches, de cadrans, de ba- lanciers, d'aiguilles, etc. —, que la perspec- tive de bénéfices un peu supérieurs à ceux qu'ils réalisent en fabrique avaient lancés dans l'aventure, en ont p e r d u aussi.

Peu intéressante est, selon nous, celte catégorie de victimes des essais de dépla- cement de notre horlogerie. Mais d'autres de nos concitoyens ont cruellement pâli de leur excès de confiance. P o u r n'avoir pas tenu compte d'informations données à temps, de n o m b r e u x ouvriers suisses, les u n s même accompagnés de leur famille, sont allés prêter leur concours aux capita- listes et industriels qui s'étaient d o n n é p o u r tâche de se passer de notre horlo- gerie.

On connaît, la lamentable odyssée de ces travailleurs, attirés par la perspective de gains faciles, par des promesses de gros salaires non tenues, et auxquels manquait

— comme elle manquait aux fournisseurs de parties détachées — la notion du tort qu'ils risquaient, de gaité de cœur, de faire à notre industrie nationale.

Le plus grand nombre a dû être rapa- trié par les soins de nos représentants con- sulaires, après avoir épuisé les caisses de bienfaisance de la colonie suisse.

Il est bon de rappeler ces circonstances, au m o m e n t où une nouvelle tentative de

transplantation de notre horlogerie se poursuit.

* *

C'est en Pologne, à Varsovie, que l'idée de se passer de nous est venue à quelques capitalistes. Ils y sont aidés par un déplo- rable mode d'introduction des montres bon marché, malheureusement inauguré, il y a quelques années, par une ou deux de nos grandes maisons d'exportation, et qui s'est peu à peu r é p a n d u , comme une lache de mauvaise h u i l e , dans le plus grand nombre de nos comptoirs où l'on fabrique la montre à destination du marché russe.

Au lieu d'envoyer les montres complètes en Russie, on expédie les mouvements dé- montés, d'un côté, et les boites de l'autre.

Point n'est besoin d'insister sur le but mercantile de l'opération.

Les maisons qui l'on! inaugurée, ont naturellement réalisé de gros bénéfices du- rant la première période. Les m o u v e m e n t s entrent en Russie comme fournitures d'hor- logerie et sont remontés et mis en boites dans des ateliers plus que primitivement installés au début, mais qui, peu à peu, sont devenus de véritables ateliers de re- montage.

Q u a n t à la douane russe, elle ne dit mot, quoique frustrée de la difi'érence des d r o i t s ; il faut croire qu'à défaut de la douane les douaniers y trouvent leur compte.

A la longue, tous les exportateurs d'hor- logerie bon marché, se sont mis au même système, obligés qu'ils y étaient par la con- currence. Seules quelques maisons, qui ont le souci de leur réputation industrielle, s'y sont énergiquement refusées.

Il est évident que des mouvements, qui le plus souvent, sont remontés pour la première fois là-bas, le sont dans des con- ditions déplorables et que les montres ainsi terminées ne contribuent guère à faire h o n n e u r à notre réputation horlogère.

Mais q u ' i m p o r t e : Ça revient meilleur marché que d'introduire nos montres re- montées. Telle est la réponse victorieuse faite, par nos exportateurs, à ceux qui leur signalaient les conséquences fatales de ce mode de faire.

On expédie donc, en Russie, grâce à ce système, de grandes quantités de montres mal remontées, et, par conséquent, desti- nées à grossir le n o m b r e des patraques.

Quant au bénéfice réalisé dans la première période par les initiateurs du « t r u c » , il n'existe plus, puisque lout le m o n d e , ou à peu près, fait de même.

Mais là n'est pas seulement le côté fâ- cheux, prévu du reste comme ce qui va suivre — mais dont on n'a pas voulu tenir compte — de ce mode de faire.

Ces ateliers de remontage, créés à la frontière russe, devaient tout naturellement donner l'idée, à des hommes entreprenants, d'en faire le point de départ d'une fabri- cation complète.

Cette idée est venue à des capitalistes russes qui ont facilement trouvé chez nous, parait-il, des fabricants d'outils et de ma- chines, pour monter une fabrique de boites de montres, dont on annonce l'ouverture prochaine.

Quelle sera la portée de celle tentative ? Quel avenir lui est r é s e r v é ? Quel dom- mage en résultera-t-il, pour noire industrie de la boite et de la d é c o r a t i o n ? Voilà ail- lant de questions auxquelles il scrail témé- raire de répondre aujourd'hui.

Si l'on procède par analogie, on peut supposer que les pionniers russes y per- dront de l'argent; mais la tentative n'en aura pas moins eu lieu. Si elle ne réussit pas du premier coup, il restera un germe qu'on voudra faire lever un jour ou l'autre.

El puis, il faudra des ouvriers, artisans sacrifiés de la première heure. On les cher- chera en Suisse, naturellement. D'après des renseignements certains, des agents parcourent le Jura, cherchant à embaucher des m o n t e u r s de boites et des graveurs.

On leur fait de belles promesses : c'est le premier acte en cas semblable. Ces pro- messes ne seront pas tenues : c'est le se- cond et dernier acte !

Dans les milieux ouvriers, on s'est ému

de ces embauchages et le Comité central

de la Fédérations des ouvriers graveurs et

guillocheurs, comprenant son devoir, va

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504 L A F E D E R A T I O N H ü R L O G E R E S U I S S E p r e n d r e d ' é n e r g i q u e s m e s u r e s e n v e r s l e s

o u v r i e r s q u i r e s s o r t e n t d e la F é d é r a t i o n . L e m o m e n t e s t d o n c v e n u d ' a d r e s s e r a u x o u v r i e r s h o r l o g e r s s u i s s e s u n s é r i e u x a v e r t i s s e m e n t s e t d e l e u r d i r e :

Souvenez-vous des douloureuses expériences faites par vos camarades, à Vienne et à St-Gotthard !

Société suisse des exportateurs d'horlogerie

A f f a i r e S c h a k o w , Varsovie. — Les créanciers peuvent toucher le divi- dende en l'Etude E u g \ W i l l e et D' Léon R o b e r t , 58, rue Leopold Robert.

L'Horlogerie suisse

à l'Exposition de Paris, 1900

NOTICES

I. Canton de Neuchâtel.

M M . L . A. & J . D i t i s h e i m , C h a u x - d e - F o n d s . Récompense à l'Exposition de Paris, igoo

M é d a i l l e d ' a r g e n t .

Celte exposition, autant p a r s o n originalité que par sa disposition attire le regard et fixe l'alten- lion du visiteur.

Ici, la montre or pour hommes domine et elle a même donné lieu à une installation originale, je veux parler de l'exposition des différents genres du chronomètre « s û r e t é » représentés ici par une série de dix-huit pièces décorées symbolisant les pays d'exportalion de celte fabrique. Chacune de ces montres est munie du bulletin d'observa- toire. Les unes sont ornées d'êcussons, les autres de portraits de souverains, en émail, peintures exécutées très consciencieusement. Sans vouloir

les énumérer toules, je citerai parmi celles-ci la montre française, au boîtier tricolore agrémenté d'un chiffre d'or ciselé; le lion de Belgique, re- lief or sur un fond d'émail n c i r ; parmi celles-là je remarque surtout, au centre du fer-à-cheval princier qui forme cel étalage, un repoussage d'or relraçanl vigoureusement les traits énergi- ques de Humbert Ier, ce, pendant que Victoria d'Angleterre et la gracieuse Wilhelmine de Hol- lande m'apparaissent, délicatement fixées par le pinceau d'un miniaturiste de talent.

Du même format que ce groupe, je note encore une pièce or, au pourtour cadré de perles, dont le boîtier représente un sujet Watteau, berger et bergère finement Iraités ; cependant, celle déco- ration, en tant que montre d'homme, me parait bien un peu fragile; mais elle est, parait-il, très demandée en Chine et donne une idée du goût particulier de ce pays.

L'exposition des calibres spéciaux « S û r e t é » et

«Apogée» adjointe ici, donne une bonne idée de la fabrication de celte maison.

Les monlres de dûmes, moins nombreuses qu'ailleurs (esl-ce un tort? j'en doute) sont intéres- santes, bien que les pièces décorées se complenl ici; je noierai cependant parmi ces dernières de jolies expressions d'art, qui sans aller chercher innovations ou excentricités, témoignent beaucoup de goût de la part de ces fabricants. C'est ainsi que je noierai des fleuretles en brillants et en roses embellissant savonneltes mignonnes, d'or mat ou d'or poli ; la plus finement travaillée des pièces de ce genre consiste en une b r a n d i e d'orchidées en brillants. Emaux bleus et rouges scintillent encore dans cette vitrine, leur éclat repoussé par un solitaire ou quelques brillants, ceux-ci formant fleurette ici, formant un cœur précieux là. Le pourtour de celle dernière montre martelé en écaille, est d'un joli aspect. L'ap- position raisonnée du cloisonné avec l'or el la joaillerie se présente encore ici sous forme originale : Quelques fleurs en roses, a u x feuilles d'émail vert changeant, nervé avec finesse, ro- posent sur or pâli arlistement.

Tous les décors des montres de celle vilrine ont élé exécutés à la Chaux-de-Fonds, tanl dans les ateliers de la place qu'à la classe de gravure de l'Ecole d'art et témoignent des progrés énor- mes que la mélropole de l'horlogerie a réalisés dans le domaine de l'art appliqué à la décoration des boites de montres.

M M . R i c h a r d e t f r è r e s , L a C h a u x - d e - F ' o n d s . Récompense à VExposition de Paris, igoo

MM. Richardet frères peuvent dire qu'ils domi- nent toute la section suisse d'horlogerie, p a r l e u r tableau d'aiguilles haut placé clans l'un des angles de la salle. Ce sont les bannereis de la Chaux-de-Fonds! En effet, ils ont groupé leurs produits sur des découpages de velours de cou- leur représentant les armoiries du grand village.

C'est la ruche aux paillettes chamarrées, liées de petites aiguilles de secondes, le damier bleu el blanc aux signes héraldiques patiemment ob- tenus par des dessins figurés ici à l'aide d'aiguilles de montre en or, là en cuivre, plus loin en acier bleui ; ce sont les branches de chêne et de laurier aux nervures faites de jeux d'aiguilles pour toules les montres, depuis la plus simple jusqu'à la plus compliquée, tel que le chronographe, avec dédoublante et rattrappante, avec indicateur de remontage, etc. Et au haut du tableau la croix fédérale, miroir scintillant, est flambée de rayons de velours, sur lesquels se détachent des aiguilles de plus grandes dimensions pour grosses montres, castels, pendulettes et pendules, ces dernières en acier bleui surtout.

— C'est joli comme idée, mais cela présente un grand inconvénient au point de vue pratique: On ne se résout pas facilement à rester... le nez en l'air longtemps, de façon à pouvoir étudier, avec toute l'attention qu'elle mérite la collection riche- ment diversifiée de la fabrication de MM. Ri- chardet ! Et c'est dommage, car si chacun était muni d'une dose de curiosité égale à la mienne, il découvrirait là, à part les modèles simples et courants, de jolies fantaisies sculptant arlistement les mignons «doigts de métal» sans lesquels toute montre ne serait qu'un mécanisme inutile : c'est ainsi que je vois des volutes Louis XIV, des coquilles Louis XV, des aiguilles serpentines et conlorsionnées habilement, affir- mant ici que le « m o d e m slyle» existe, jusque dans les aiguilles de montres.

M . J . W y s s fils, L a C h a u x - d e - F ' o n d s . Récompense à l'Exposition de Paris, igoo

L'exposition de M. W y s s est divisée en deux vilrines, dont l'une, située dans le pavillon ber- nois, détonne, brillant arc-en-ciel d'émaillage et paillonnage, parmi les collections de montres voisines, qui par un curieux contraste, sont de facture simple et d'un modèle courant.

J e ne m'occuce'ai que de cette dernière vitrine, l'autre ne renfermant qu'un certain nombre de cadres, d'un gentil décor, trop uniformément Louis XVI à mon gré, el une série de bonbon- nières de même slyle.

J e remarque dès l'abord, nous intéressant plus particulièrement, une suile de cadrans el de fonds de boîles d'une facture excellente, d'un décors tellement diversifié, soit comme teintes, soit comme molifs, que je ne saurais en décrire ici les détails bien exécutés, j'en citerai seulement un fond blcu-de-roi, émail mut, semé de Heurs de lys d'or, qui trône ici parmi ses congénères comme un élendard bourbonnien. Les cadrans de lous genres, de toutes nuances et de tous for- mats, aux scintillances charmeuses, a u x beaux reflets, sont ici couverts de fleurettes menues, là de volutes et d'entrelacs, plus loin de feuillures fort diversifiées, toutes d'une facture excessive- ment délicate ; et flambant les heures, d'autres entourent l'horaire de motifs et de cartouches bien dessinés, où tous les styles se succèdent, laissant le premier r a n g au Louis XVI, pour lequel M. W y s s semble vraiment avoir une pré- dilection marquée ! Quelques-uns de ces émaux imitent les dumasquinades à la perfection, s'ara- besquant en filets d'or et d'argent sur des fonds mats, généralement s o m b r e s : le noir y domine.

C'esl là, à mon avis, l'une des meilleurs produc- tions exposées de cette maison.

Pour ne pas être incomplet, je signalerai encore, dans cette même vitrine, une riche collection de pommeaux de cannes et d'ombrelles, des bonbonnières, dont l'une de dimensions lilipu- tiennes, est un petit bijou de grâce et de légèreté, tandis que sur mainte table, dont la mienne, fi- gurerait avec honneur de jolis ronds de ser- viette !

Enfin, placées là comme si l'on devait s'en servir pour examiner tous les détails de la vitrine, je remarque des jumelles de théâtre aux manchettes agrémentées d'émaux aux cha- tovanles couleurs. Cns M I N C I E U X .

L'exposition et les décorations

Le bruit a couru ces derniers temps, avec per- sistance, qu'il allait y avoir une nouvelle fournée de décorations. Or, après les déclarations même du ministre du commerce, c'est là une erreur.

Les nominations qui vont être publiées ne sont que le reliquat de la première liste dont la grande chancellerie n'avait pas eu le temps d'examiner toutes les propositions avant de s'en aller en vacances.

S'il y a un supplément de croix, ce ne pourra être que plus tard, après la rentrée des Chambres, et pour le cas où les députés consentiraient à accorder au ministre du commerce un nouveau stock de décorations à distribuer.

(Le Petit Comtois).

Conflits collectifs

V o i c i , d ' a p r è s la Gazette de Lausanne, u n r é s u m é d e s m o t i f s q u i o n t e n g a g é le T r i b u n a l f é d é r a l à é c a r t e r le r e c o u r s d e la F é d é r a t i o n o u v r i è r e g e n e v o i s e c o n t r e la loi s u r l e s conflits collectifs v o t é e le p r i n t e m p s d e r n i e r p a r le G r a n d C o n s e i l g e n e v o i s .

Les recourants, dit la Gazette, disaient en substance :

La loi viole la liberté de la presse et la liberté de réunion, garanties par les art. 55 et 56 de la constitution fédérale. En effet, l'art. 3 de la loi impose aux syndicats ouvriers l'obligation de recevoir des membres ; de plus, l'art. 18 prévoit une peine pour les invitations à la grève publiées par les journaux ; cette disposition de se borne pas à punir l'auteur de l'appel à la g r è v e , mais elle prévoit également une peine pour l'éditeur et l'imprimeur du j o u r n a l .

Il y a également une violation de l'art. 5 de la conslitution fédérale et 3 de la conslitution can- tonale qui proclamenl la liberté individuelle et garantissent ainsi le droit des citoyens de suspendre le travail.

Enfin, et surtout, la loi tout entière est en opposition avec les dispositions de la constitution fédérale (art. 2 des dispositions transitoires)» puisque les contrats de louage d'ouvrage et de services sont réglés uniquement par le Code des obligations et que le législateur cantonal n'est pas au- torisé à introduire à côté de ce code des dispositions spéciales réglant ces contrats.

A l'unanimité, le Tribunal fédéral a écarté le recours.

Les molifs de son arrêt peuvent se résumer comme suit :

La liberté de la presse n'est nullement mena- cée par la loi critiquée. Cette loi n'est dirigéî que contre l'abus qui est fait de ladite liberté. Au- cune atteinte n'est portée à la liberté de réunion, puisque les citoyens conservent la faculté de for- mer des associations et de n'y admettre que les gens qu'il leur convient de recevoir.

D'autre pari, lorsque l'Etat veut altribuer à certaines corporations des compétences spéciales, il a le droit de faire dépendre l'exercice de ces compétences de certaines conditions. Aucune disposition de la loi ne contraint personne à exercer ces compétences et dans tous les cas où des associations renonceront à les exercer, elles resteront parfaitement libres de .se constituer et de se re- cruter comme elles l'entendent. L'obligation pour les associations de patrons ou d'ouvriers de recevoir toutes les personnes exerçant la même pro- fession constitue un équivalent du droit accordé par l'Etat aux dites associations de déterminer les tarifs d'usage et les conditions générales du travail.

Aucune atteinte n'est portée à la liberté individuelle puisque, après comme avant, chaque indi- vidu restera libre de suspendre le travail q u a n d cela lui conviendra. La seule chose qui ne sera plus tolérée, sera la suspension du travail opérée en masse et en vue d'obtenir unilatéralement des modifications aux tarifs existants.

On ne voit enfin, en l'état actuel, pas en quoi

!a compétence donl a fait usage le canton de Genève pour légiférer sur une matière régie par le droit fédéral, provoque un conflit entre les dispositions de la nouvelle loi et celles du Code des obligations.

D'après le Tribunal fédéral, la nouvelle loi respecte absolument la liberté des contrats régis par le droit fédéral. Ce n'est que dans les cas où un accord fera défaut totalement ou partiellement, qu'il y aura lieu d'appliquer des usages locaux.

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L A F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E

SOB

C'est pour fixer ces usages et pour déterminer la

procédure à suivre, que la loi a été instituée. Il est évident qu'il faut admettre que les autorités genevoise appliqueront la loi de façon à ne vio- ler aucune disposition de la Constitution fédérale, pas plus que celles du Code des obligations. Si toutefois une violation telle venait à se produire, les personnes dont les droit [seraient lésés, pour- raient naturellement exercer un recours de droit public au Tribunal fédéral.

Tout en ne traitant pas ce recours à fond, ainsi que l'aurait mérité la question importante qui lui était posée, le Tribunal fédéral a agit sagement et prudemment en se réservant d'examiner dans chaque cas particulier comment nos libertés constitutionnelles peuvent s'alliera la contrainte établie par le législateur genevois, en vue de maintenir la paix sociale.

L'avenir, ajoute la Gazette, montrera la va- leur des mesures de politique sociales prises par le Grand Conseil de Genève.

L'application de la loi ne manquera pas de présenter de grosses difficultés; mais l'enseignement qui en ressortira sera utile à Genève et ailleurs.

Coupons système boule de neige

Afin d e s e r e n d r e c o m p t e d e l ' i m p o r t a n c e q u ' a v a i t p r i s e e n t r è s p e u d e t e m p s d a n s n o t r e p a y s l a v a s t e e s c r o q u e r i e c o n n u e s o u s l e n o m d e v e n t e p a r c o u p o n s gella o u hydra, d e s e faire u n e i d é e d e s s o m m e s q u i o n t é t é p e r d u e s p a r d e s p e r s o n n e s gé- n é r a l e m e n t p e u a i s é e s , e t d e s e p e r s u a d e r d e la n é c e s s i t é q u ' i l y a v a i t d e la p a r t d e n o s g o u v e r n e m e n t s c a n t o n a u x à m e t t r e fin à c e g e n r e d e c o m m e r c e , il suffit d ' a p p r e n - d r e q u ' i l a é t é c o n s t a t é , j u s q u ' à (in s e p - t e m b r e , e n s u i t e d e l ' a p p e l p u b l i é p a r l ' U - n i o n s u i s s e d e s a r t s e t m é t i e r s , q u e 16 m a i - s o n s o n t r é u s s i à p l a c e r p o u r F r . 6 9 8 7 , 5 0 d e c o u p o n s . . O n p e u t e n o u t r e a d m e t t r e a v e c c e r t i t u d e q u e c e t t e s o m m e n e l'orme q u ' u n e m i n i m e p a r t i e d e la v a l e u r d e s c o u -

p o n s n o n r é a l i s a b l e s v e n d u s , a t t e n d u q u ' u n g r a n d n o m b r e d e p e r s o n n e s c o n s i d é r a n t l e u r s c o u p o n s c o m m e n ' a y a n t a b s o l u m e n t a u c u n e v a l e u r l e s o n t d é t r u i t s o u n ' o n t p r ê t é a u c u n e a t t e n t i o n à l ' a p p e l d e l ' U n i o n s u i s s e d e s a r t s e t m é t i e r s .

Ce n ' e s t q u ' a p r è s l i q u i d a t i o n d u p r o c è s relatif à c e l t e affaire q u ' o n p o u r r a faire r a p p o r t d a n s l e s d i f f é r e n t s c a n t o n s s u r l e s u c c è s d e l ' i n i t i a t i v e p r i s e p a r l ' U n i o n s u i s s e d e s a r t s e t m é t i e r s .

(Communiqué.)

Avertissement à tous les industriels

N o u s d e v o n s p o r t e r à la c o n n a i s s a n c e d e t o u s l e s i n d u s t r i e l s q u ' u n e e n t r e p r i s e d e P a r i s , s e d o n n a n t l e t i t r e p o m p e u x d ' O l l i c e g é n é r a l d e s e x p o s i t i o n s , c h e r c h e d e n o u - v e a u , p a r l e s m o y e n s l e s p l u s h a r d i s , à e n g a g e r l e s i n d u s t r i e l s s u i s s e s à p a r t i c i p e r à u n e e x p o s i t i o n i n t e r n a t i o n a l e , d e l ' i n d u s - trie e t d u c o m m e r c e à P a r i s , q u i d o i t , s o i - d i s a n t , a v o i r l i e u e n o c t o b r e 1 9 0 0 , l e u r p r o m e t t a n t u n e m é d a i l l e d ' o r c o n t r e p a i e - m e n t d e fr. 1 2 5 à l ' a v a n c e et d e fr. 100 a u r e ç u d u d i p l ô m e .

Il v a s a n s d i r e q u e d e s d i s t i n c t i o n s d e ce g e n r e n ' o n t a b s o l u m e n t a u c u n e v a l e u r et q u e t o u t e p e r s o n n e r a i s o n n a b l e n e p e u t l e s c o n s i d é r e r c o m m e t e l l e s . I l n e v i e n d r a p a s n o n p l u s à l ' i d é e d ' a u c u n i n d u s t r i e l l o y a l e t h o n n ê t e d e s e p r o c u r e r u n e r é c o m - p e n s e p a r c e m o y e n afin d ' e x e r c e r a i n s i u n e c o n c u r r e n c e d é l o y a l e . Il e s t d o n c r e - c o m m a n d é à c h a c u n n o n s e u l e m e n t d e n e p a s s i g n e r d ' e n g a g e m e n t d e c e l t e e s p è c e , m a i s e n c o r e d e s e m e l i e r d e s i n d u s t r i e l s e t d e s c o m m e r ç a n t s q u i s'affublent d e d i s t i n c - t i o n s a c h e t é e s , c o m m e celle d o n t il e s t

q u e s t i o n p l u s h a u t . Communiqué.

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