L3 Math´ematiques 7 Mai 2019
Examen de Calcul diff´erentiel et Analyse num´erique
Dur´ee: 3h. Documents, calculatrices, t´el´ephones portables interdits.
Total des points sur 30 (le barˆeme de chaque exercice est donn´e `a titre indicatif).
Note finale: les 10 premiers points comptent en totalit´e, les suivants pour moiti´e.
Par exemple, pour un total de 16 sur 30, la note sera10 + 6/2 = 13sur 20.
Exercice 1. [12pts]Les parties I et II sont totalement ind´ependantes.
Partie I.Soitf : [0,1]→Rde classeC4.
a)Montrer qu’il existe un unique polynˆomePf de degr´e inf´erieur ou ´egal `a3tel que Pf(0) =f(0), Pf0(0) =f0(0), Pf(1) =f(1) et Pf0(1) =f0(1).
On consid`ereΦ :R3[X]→R4 d´efinie parΦ(P) = (P(0), P0(0), P(1), P0(1)). La question pos´ee revient `a montrer queΦest bijective.
On remarque facilement queΦest lin´eaire, et commedimR3[X] = dimR4 = 4, pour montrer que Φest bijective il suffit de montrer qu’elle est injective (cons´equence du th´eor`eme du rang).
Soit donc P ∈ R3[X]tel que Φ(P) = 0. On en d´eduit que 0et 1sont tous les deux racines au moins double deP. Comme ce dernier est de degr´e au plus3on en d´eduit queP est nul (cf cours de L1 sur les polynˆomes). FinalementKer Φ ={0}etΦest injective et donc bijective.
b)Soitx∈]0,1[fix´e. On d´efinit les fonctionsR,ΠetF sur[0,1]par
R(t) =f(t)−Pf(t), Π(t) = t2(t−1)2 et F(t) = R(t)Π(x)−R(x)Π(t).
i)Que valentF0(0)etF0(1)?
On aF0(t) = R0(t)Π(x)−R(x)Π0(t)avecR(t) = f(t)−Pf(t). Par d´efinition dePf on a R0(0) =R0(1) = 0. Par ailleurs0et1sont racines doubles deΠdoncΠ0(0) = Π0(1) = 0.
On en d´eduit queF0(0) =F0(1) = 0.
ii)Montrer queF s’annule en3points distincts que l’on pr´ecisera.
Le mˆeme argument que ci-dessus permet de v´erifier queF(0) =F(1) = 0. Par ailleurs on a de fac¸on ´evidenteF(x) = 0. Commex∈]0,1[la fonctionF a bien trois racines distinctes.
iii)En d´eduire queF0s’annule en4points distincts puis qu’il existeξ ∈]0,1[tel queF(4)(ξ) = 0.
La fonctionF est de classeC4 (carf l’est et queRetΠsont des polynˆomes doncC∞).
On pourra donc essayer d’appliquer le th´eor`eme de Rolle `a la fonctionF ainsi qu’`a ses d´eriv´ees successivesF0,F00 etF000.
On aF(0) =F(x) =F(1) = 0. On applique le th´eor`eme de Rolle `aF sur chacun des intervalles[0, x]et[x,1]. Il existe donc0< x1 < x < x2 <1tels queF0(x1) =F0(x2) = 0.
Par ailleursF0(0) =F0(1) = 0, et doncF0 a4racines distinctes:0< x1 < x2 <1. On peut ensuite appliquer Rolle `aF0sur chacun des intervalles[0, x1],[x1, x2]et[x2,1]. Il existe donc y1, y2, y3 v´erifiant
0< y1 < x1 < y2 < x2 < y3 <1 et F00(y1) =F00(y2) = F00(y3) = 0.
En particulier lesyisont distincts. On continue de mˆeme en appliquant Rolle `aF00sur[y1, y2] et[y2, y3]: il existey1 < z1 < y2 < z2 < y3tels queF000(z1) =F000(z2) = 0. Et une derni`ere
application de Rolle `aF000sur[z1, z2]donne le r´esultat.
iv)Montrer queR(x) = 4!1f(4)(ξ)Π(x).
On a0 = F(4)(ξ) =R(4)(ξ)Π(x)−Π(4)(ξ)R(x). OrΠ(t) =t2(t−1)2est un polynˆome de degr´e4donc sa d´eriv´ee quatri`eme est constante. Le coefficient dominant deΠ ´etant1on obtientΠ(4)(ξ) = 4!. Par ailleursR(4) =f(4)−Pf(4) etPf est de degr´e au plus3donc sa d´eriv´ee quatri`eme est nulle et ainsiR(4) =f(4). Finalement on a
0 =F(4)(ξ) = f(4)(ξ)Π(x)−4!×R(x) ⇐⇒ R(x) = f(4)(ξ)Π(x) 4! . c)CalculerR1
0 |Π(x)|dx. En d´eduire la majoration
R1
0 f(x) dx−R1
0 Pf(x) dx
≤ M7204 o`uM4 = max
t∈[0,1]|f(4)(t)|.
On aΠ(t) = t2(t−1)2 ≥0donc Z 1
0
|Π(t)|dt = Z 1
0
t2(t−1)2dt = Z 1
0
t4−2t3+t2dt= 1 30. On a alors, d’apr`es b)iv),
Z 1 0
f(x) dx− Z 1
0
Pf(x) dx
≤ Z 1
0
|f(x)−Pf(x)|dx= Z 1
0
|R(x)|dx≤ 1 4!
Z 1 0
|Π(x)f(4)(ξ)|dx.
Attention!!! Le ξ d´epend dex et on ne peut donc pas sortirf(4)(ξ) de l’int´egrale. On com- mence par le majorer parM4et on a alors
Z 1 0
f(x) dx− Z 1
0
Pf(x) dx
≤ 1 24
Z 1 0
M4|Π(x)|dx= M4 24
Z 1 0
|Π(x)|dx= M4 720.
Partie II.On souhaite calculer une valeur approch´ee deln(2). On consid`ere pour cela l’int´egrale I = R1
0 1
1+xdx que l’on va approcher `a l’aide de la m´ethode des trap`ezes. On rappelle que si f ∈ C2([a, b])l’erreur commise par la m´ethode des trap`ezes avecn sous-intervalles est major´ee par M212n(b−a)2 3 o`uM2 = max
x∈[a,b]|f00(x)|.
a) Donner la valeur approch´ee de I obtenue par la m´ethode des trap`ezes lorsque n = 3, ainsi qu’une majoration de l’erreur commise.
La m´ethode des trap`ezes consiste `a d´ecouper l’intervalle initial, ici [0,1], en n sous-intervalles de mˆeme longeur, donc ici[0,13],[13,23]et[23,1], et sur chacun de ces sous-intervalles `a approcher l’int´egrale defpar l’int´egrale de la fonction affine qui interpolefaux extrˆemit´es du sous-intervalle correspondant. Ici cela donne comme valeur approch´eeI˜deI
I˜ = 1 6
f(0) +f 1
3
+1 6
f
1 3
+f
2 3
+1
6
f 2
3
+f(1)
= 7
10 = 0,7.
La fonction f est bien de classe C2 sur [0,1] et on a f00(x) = 2
(1 +x)3 qui est positive et d´ecroissante. DoncM2 = max
x∈[0,1]|f00(x)|= max
x∈[0,1]f00(x) = f00(0) = 2, et l’erreur commise|I˜−I|
est ainsi inf´erieure `a M2(1−0)3 12×32 = 1
54.
b)V´erifier que la fonctionf(x) = 1+x1 est convexe sur[0,1]. En d´eduire que pour tout entiernla valeur approch´ee obtenue par la m´ethode des trap`ezes est sup´erieure ou ´egale `aln(2)(on pourra commencer par faire un dessin), puis que0,68≤ln(2)≤0,7.
La fonction f est deux fois d´erivable avecf00(x) = 2
(1 +x)3 ≥ 0sur [0,1]donc f est convexe.
Si on coupe [0,1] en n sous-intervalles et qu’on d´esigne par fk, k = 0, . . . , n−1, la fonction affine qui interpolef aux points d’absisseak= kn etak+1 = k+1n , la m´ethode des trap`ezes consiste
`a approcher Z 1
0
f(x) dx par
n−1
X
k=0
Z ak+1 ak
fk(x) dx. Comme la fonction f est convexe, sur chaque [ak, ak+1] son graphe est en dessous de la corde passant par les extrˆemit´es de l’intervalle, i.e.
f(x)≤fk(x)pour toutx∈[ak, ak+1]. On a donc Z 1
0
f(x) dx =
n−1
X
k=0
Z ak+1
ak
f(x) dx ≤
n−1
X
k=0
Z ak+1
ak
fk(x) dx.
Pourn = 3on a ainsiln(2) = Z 1
0
f(x) dx≤I = 0,7. Par ailleurs comme|I−ln(2)| ≤ 541 ≤0,02 on en d´eduit queln(2)≥I−0,02 = 0,68.
c) Quelle valeur minimum de n faut-il prendre pour que l’estimation de l’erreur commise soit inf´erieure `a10−4. Indication:0,408 ≤ 1
√6 ≤0,409.
Il suffit que 10−4 ≥ M2(1−0)3
12n2 = 1
6n2, autrement dit que n2 ≥ 104
6 ⇐⇒ n ≥ 102
√6. L’encadrement de √1
6 donn´e dans l’´enonc´e entraine que la valeur minimum denest41.
Partie III.On souhaite maintenant calculer une valeur approch´ee deln(2)en utilisant le r´esultat de la partie I.
a)D´eterminer le polynˆomePf associ´e `a la fonctionf(x) = 1 1 +x.
Le polynˆomePf est de degr´e au plus3donc de la formePf(X) = aX3+bX2+cX+det on doit avoir
Pf(0) = f(0) Pf0(0) = f0(0) Pf(1) = f(1) Pf0(1) = f0(1)
⇔
d = 1
c = −1 a+b+c+d = 12 3a+ 2b+c = −14
⇔
d = 1
c = −1 a+b = 12 3a+ 2b = 34
⇔
d = 1
c = −1 a = −14 b = 34 AinsiPf(X) =−1
4X3+ 3
4X2 −X+ 1.
b)CalculerJ =R1
0 Pf(x) dx. En d´eduire un nouvel encadrement deln(2).
On calcule facilementJ = 1116 = 0,6875. La fonctionf est de classeC4 avecf(4)(x) = 24 (1 +x)5 et doncM4 = max
x∈[0,1]|f(4)(x)|= 24. La question c) de la Partie I assure que
|ln(2)−J| ≤ 1
720×max
t∈[0,1]|f(4)(t)|= 1
30 ⇔ J− 1
30 ≤ln(2)≤J+ 1
30 ⇔ 157
240 ≤ln(2)≤ 173 240.
Exercice 2. [4pts]On consid`ereE =R[X]l’espace des polynˆomes `a coefficients r´eels. SiP ∈E, P(X) =
n
X
k=0
akXk, on pose kPk = max
k=0,...,n|ak| et ϕ(P) =
n
X
k=0
ak
3k, i.e. ϕ(P) = P 13 . On admettra quek · kd´efinit une norme surE.
Montrer queϕ:E →Rest une application lin´eaire continue et calculer|||ϕ|||.
On v´erifie facilement queϕest lin´eaire. En effet pour tousλ ∈RetP, Q∈Eon a ϕ(P +λQ) = (P +λQ)
1 3
=P 1
3
+λQ 1
3
=ϕ(P) +λϕ(Q).
Commeϕest lin´eaire, elle est continue si et seulement s’il existeC ≥ 0tel que|ϕ(P)| ≤CkPk pour toutP ∈E. SiP(X) =
n
X
k=0
akXkon a
|ϕ(P)| =
n
X
k=0
ak 3k
≤
n
X
k=0
|ak|
3k ≤ kPk
n
X
k=0
1
3k =kPk ×
∞
X
k=0
1 3k = 3
2kPk.
Cela prouve queϕest bien continue. Par ailleurs, par d´efinition,|||ϕ||| = sup
P∈E,kPk=1
|ϕ(P)|donc
le calcul ci-dessus montre que |||ϕ||| ≤ 3
2. Enfin, pour tout n ∈ N si Pn(X) =
n
X
k=0
Xk on a
kPnk = 1et|ϕ(Pn)| = 1− 13n+1
1− 13 . On en d´eduit que|||ϕ||| ≥ 1− 13n+1
1−13 . En faisant tendren vers l’infini on obtient|||ϕ||| ≥ 1
1− 13 = 3
2, et donc finalement|||ϕ|||= 3 2.
Exercice 3. [7pts] On munit Mn(R) d’une norme matricielle, i.e. telle que pour tous A, B ∈ Mn(R)on akABk ≤ kAk × kBk. On fixeA ∈Mn(R)une matrice inversible et on consid`ere la fonctionf :Mn(R)→Mn(R)d´efinie parf(M) = 2M −M AM.
a)Montrer quef est diff´erentiable et calculer sa diff´erentielle.
Etant donn´eM ∈Mn(R), pour toutH ∈Mn(R)on a
f(M +H) = 2(M +H)−(M +H)A(M +H) =f(M) + 2H−M AH−HAM −HAH.
L’application L : Mn(R) → Mn(R)d´efinie par L(H) = 2H−M AH −HAM est lin´eaire, et comme Mn(R) est de dimension finie elle est continue. Enfin pour toutH on a k −HAHk ≤ kAk × kHk2 donc lim
H→0
k −HAHk
kHk = 0, i.e. −HAH = o(H). On a ainsi trouv´e L lin´eaire continue telle quef(M +H) = f(M) +L(H) +o(H)ce qui prouve quef est diff´erentiable en M et queDf(M) :Mn(R)→Mn(R)est donn´ee par
Df(M) :H 7→2H−M AH−HAM.
b)Montrer quef est de classeC1.
Par d´efinitionf est de classeC1 siDf est continue. Pour tousM, N ∈Mn(R)on a
|||Df(M)−Df(N)||| = sup
H∈Mn(R),kHk=1
kDf(M)(H)−Df(N)(H)k
= sup
H∈Mn(R),kHk=1
k −M AH−HAM +N AH+HANk
≤ sup
H∈Mn(R),kHk=1
(k(N −M)AHk+kHA(N −M)k)
≤ sup
H∈Mn(R),kHk=1
2kN −Mk × kAk × kHk
= 2kN −Mk × kAk.
Cela prouve queDf est2kAk-Lipschitzienne et donc en particulier continue. La fonction f est donc bienC1.
c)CalculerDf(A−1). En d´eduire qu’il existeδ > 0tel que pour tout M ∈ B(A−1, δ), la boule ferm´ee de centreA−1 et de rayonδ, on a|||Df(M)||| ≤ 12.
D’apr`es a) on aDf(A−1) : H 7→2H −A−1AH−HAA−1 = 0, i.e. Df(A−1) = 0. Autrement ditA−1est point critique def. Commef estC1,Df est continue. En particulierDf est continue enA−1 donc il existeδ > 0tel que sikM −A−1k ≤ δ on a |||Df(M)−Df(A−1)||| ≤ 1
2, i.e.
M ∈B(A−1, δ) ⇒ |||Df(M)||| ≤ 12.
d)Calculerf(A−1). Montrer que pour toutM ∈B(A−1, δ)on af(M)∈B(A−1, δ). Indication:
accroissements finis.
On af(A−1) = A−1. L’in´egalit´e des accroissements finis assure que, pour toutM ∈B(A−1, δ), kf(M)−A−1k = kf(M)−f(A−1)k ≤ sup
N∈[A−1,M]
|||Df(N)|||×kM−A−1k ≤ sup
N∈[A−1,M]
|||Df(N)|||×δ, o`u[A−1, M] ={(1−t)A−1+tM, t∈[0,1]}. Or, siN = (1−t)A−1+tM ∈[A−1, M]on a
kN −A−1k = kt(M −A−1)k ≤ kM −A−1k ≤ δ,
i.e.[A−1, M]⊂B(A−1, δ)et donc|||Df(N)||| ≤ 12. Finalement siM ∈B(A−1, δ)on akf(M)− A−1k ≤ δ
2 ≤δet doncf(M)∈B(A−1, δ).
e)La question pr´ec´edente assure quef :B(A−1, δ)→B(A−1, δ). Montrer quef est contractante surB(A−1, δ).
Toujours `a l’aide de l’in´egalit´e des accroissements finis, pour tousM, M0 ∈B(A−1, δ)on a kf(M)−f(M0)k ≤ sup
N∈[M,M0]
|||Df(N)||| × kM −M0k.
Or, siN = (1−t)M +tM0 ∈[M, M0],t ∈[0,1], on a
kN−A−1k = k(1−t)(M−A−1)+t(M0−A−1)k ≤ (1−t)kM−A−1k+tkM0−A−1k ≤(1−t)δ+tδ =δ, c’est-`a-direN ∈ B(A−1, δ)et donc|||Df(N)||| ≤ 12. Ainsi, pour tous M, M0 ∈ B(A−1, δ)on a kf(M)−f(M0)k ≤ 1
2kM −M0k, i.e. f est contractante de rapport 12.
Remarque: lorsqu’on montre que siN ∈[M, M0]on aN ∈B(A−1, δ)on red´emontre en fait que B(A−1, δ)est convexe.
f) En d´eduire que siM0 ∈ B(A−1, δ) et(Mk)k est la suite d´efinie par r´ecurrence par Mk+1 = f(Mk)alors la suite(Mk)kconverge versA−1.
Comme f : B(A−1, δ) → B(A−1, δ) on a Mk ∈ B(A−1, δ) pour tout k, et comme f est 12- contractante on a
kMk+1−A−1k = kf(Mk)−f(A−1)k ≤ 1
2kMk−A−1k, ∀k ∈N,
et on montre facilement par r´ecurrence quekMk−A−1k ≤2−kkM0−A−1kpour toutk ∈N. On en d´eduit donc quekMk−A−1k →0, i.e.(Mk)kconverge versA−1.
Exercice 4. [7pts]Soitf :R3 →Rla fonction d´efinie par f(x, y, z) = (x+ 2y+ 2z) exp
−x2+y2+z2 2
. Le but de l’exercice est d’´etudier les extrema def.
a)Justifier rapidement quef est de classeC2 surR3.
La fonctionf est produit et compos´ee de fonctions polynˆomes et de la fonction exponentielle qui sont toutes de classeC2 (et mˆemeC∞) doncf est de classeC2.
Attention Les fonctions polynˆomes sont d´efinies et C∞ sur R3 mais la fonction exponentielle est d´efinie et C∞ sur R. On compose ici g(x, y, z) = −x2+y2 +z2
2 qui va de R3 dans R et exp :R→R.
b)Montrer quefadmet exactement deux points critiques:
1 3,2
3,2 3
et
−1 3,−2
3,−2 3
. Indica- tion: on pourra commencer par remarquer, en le justifiant correctement, que si(x, y, z)est point critique alorsz =y= 2x.
Le point(x, y, z)est point critique si et seulement si∂f
∂x(x, y, z) = ∂f
∂y(x, y, z) = ∂f
∂z(x, y, z) = 0.
En notantg(x, y, z) = −x2+y2+z2
2 on obtient
∂f
∂x(x, y, z) = (1−x(x+ 2y+ 2z)) exp(g(x, y, z)),
∂f
∂y(x, y, z) = (2−y(x+ 2y+ 2z)) exp(g(x, y, z)),
∂f
∂z(x, y, z) = (2−z(x+ 2y+ 2z)) exp(g(x, y, z)).
Puisqueexp(g(x, y, z))6= 0on en d´eduit que(x, y, z)est point critique si et seulement si
x(x+ 2y+ 2z) = 1, y(x+ 2y+ 2z) = 2, z(x+ 2y+ 2z) = 2.
On remarque alors quex+ 2y+ 2zne peut pas s’annuler et donc quey=z = 2x= 2 x+ 2y+ 2z. En remplac¸antyetzpar2xdans la premire ´equation on obtient9x2 = 1et doncx=±13,y=z = 2x. On obtient ainsi que les seules points critiques possibles sont
1 3,2
3,2 3
et
−1 3,−2
3,−2 3
, et on v´erifie qu’ils le sont bien.
c)Etudier la nature de chacun des deux points critiques.
Pour ´etudier la nature des points critiques on commence par d´eterminer la diff´erentielle seconde de f en chacun de ces points. On calcule pour cela les d´eriv´ees partielles d’ordre2def. On obtient
∂2f
∂x2(x, y, z) = −3x−2y−2z+x2(x+ 2y+ 2z)
exp(g(x, y, z)),
∂2f
∂y2(x, y, z) = −x−6y−2z+y2(x+ 2y+ 2z)
exp(g(x, y, z)),
∂2f
∂z2(x, y, z) = −x−2y−6z+z2(x+ 2y+ 2z)
exp(g(x, y, z)),
∂2f
∂x∂y(x, y, z) = (−2x−y+xy(x+ 2y+ 2z)) exp(g(x, y, z)),
∂2f
∂x∂z(x, y, z) = (−2x−z+xz(x+ 2y+ 2z)) exp(g(x, y, z)),
∂2f
∂y∂z(x, y, z) = (−2y−2z+yz(x+ 2y+ 2z)) exp(g(x, y, z)).
La forme quadratique Q associ´ee `a la diff´erentielle seconde de f en 1
3,2 3,2
3
est donc, si (h, k, `)∈R3,
Q(h, k, `) = e−1/2
−10
3 h2 −4
3hk−4
3h`− 13
3 k2− 4
3k`−13 3 `2
= −e−1/2
3 9(h2+k2+`2) + (h+ 2k+ 2`)2 .
On voit ainsi queQ(h, k, `)≤0et queQ(h, k, `) = 0si et seulement sih =k =`=h+2k+2`= 0, i.e. (h, k, `) = (0,0,0). Ainsi la diff´erentielle seconde def en
1 3,2
3,2 3
est d´efinie n´egative et on a donc un maximum local en ce point.
Un raisonnement similaire montre qu’en
−1 3,−2
3,−2 3
la diff´erentielle seconde de f est d´efinie positive et donc qu’on a un minimum local en ce point.
On munitR3de la normek(x, y, z)k= max(|x|,|y|,|z|).
d)Montrer que pour tout(x, y, z)∈R3on a|f(x, y, z)| ≤5k(x, y, z)ke−k(x,y,z)k
2
2 .
Pour tout(x, y, z)on a d’une part|x+ 2y+ 2z| ≤ |x|+ 2|y|+ 2|z| ≤5k(x, y, z)ket d’autre part x2+y2+z2 ≥ max(x2, y2, z2) = k(x, y, z)k2. Comme la fonction exponentielle est strictement croissante on en d´eduit le r´esultat.
e) En d´eduire qu’il existe R > 0 tel que pour tout (x, y, z) v´erifiant k(x, y, z)k > R on a
|f(x, y, z)|<e−12.
La fonction positive ϕ(t) = 5te−t2/2 d´efinie sur [0,+∞[ v´erifie lim
t→+∞ϕ(t) = 0. Comme ε = e−1/2 >0il existeR >0tel que pour toutt > Ron ait0≤ϕ(t)<e−1/2. Pour tout(x, y, z)∈R3, sik(x, y, z)k> Ron a donc d’apr`es la question d)
|f(x, y, z)| ≤ϕ(k(x, y, z)k)<e−1/2.
f)Montrer quef admet un minimum global et un maximum global et les d´eterminer.
SoitK = B(0, R)la boule ferm´ee deR3 de centre0et de rayonR. C’est un ensemble ferm´e et born´e, et puisqueR3 est de dimension finie c’est donc un compact. La fonctionf est continue sur R3, donc en particulier sur le compactK. Ainsi f admet un minimum et un maximum sur K: il existe(xm, ym, zm)et(xM, yM, zM)dansKtels que pour tous(x, y, z)∈K on ait
(1) f(xm, ym, zm)≤f(x, y, z)≤f(xM, yM, zM).
Puisque f 13,23,23
= 3 e−1/2 et f −13,−23,−23
= −3 e−1/2 , d’apr`es la question e) les points
1 3,23,23
et −13,−23,−23
sont dansK et on a donc f(xm, ym, zm)≤f
−1 3,−2
3,−2 3
=−3 e−1/2 et 3 e−1/2 =f 1
3,2 3,2
3
≤f(xM, yM, zM).
Ainsi si(x, y, z)∈/ K on a d’apr`es la question e)
f(xm, ym, zm)≤ −3 e−1/2 <−e−1/2 < f(x, y, z)<e−1/2 <3 e−1/2 ≤f(xM, yM, zM).
Autrement dit l’encadrement (1) reste vrai si(x, y, z) ∈/ K et est donc vrai pour tout (x, y, z) ∈ R3. La fonction f poss`ede donc un minimum global en (xm, ym, zm) et un maximum global en (xM, yM, zM).
Finalement un minimum, resp. maximum, global est n´ecessairement un minimum, resp. maxi- mum, local. D’apr`es les questions b) et c) le minimum global def est atteint en −13,−23,−23
et vaut−3e−1/2 et qon maximum global est atteint en 13,23,23
et vaut3 e−1/2.