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Google. We also ask that you: About Google Book Search. Usage guidelines

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qooqle

.corn/

(2)

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.

qooqle

.corn

(3)

NOUVELLE HISTOIRE

DE

PIERRE DE PROVENCE

ET DE

LA BELLE MAGUELONNE.

(4)
(5)

346611

NOUVELLE HISTOIRE

DE

PIERRE DE PROVENCE

E T D E

LA BELLE MAGUELONNE.

WELLE ÉDITION.

A PARIS,

Chez Costard,

Libraire» rue Saint-Jean-

de-Beauvais.

M. D C

C.

L X X.

Avec

Approbationj

&

Privilège du Roi.

(6)
(7)

=

NOUVELLE HISTOIRE

-, ;

D

El

h-

r •• . \

PIERRE DE PROVENCE

'

ET D^E

LA BELLE MAGUELONNE.

CHAPITRE I^kÈMlER.

Éducationde

PlERRE

;fis exercices; pri*

fomption punie; combat

du

père

&

dufils.

JLjÀ

tyrannie dfe. quelques; feigneursvqui opprimèrent le peuple fous le

nom de Ro- dolphe

III , avoit occafionné la difïblutioh

du royaume

d'Arles.

Ce

Prince, foible 8c parefïèux, s'étoit démis d'une fouveraineté>

dont

il jiavoitconfervé qu'un titre vagua»

Alors ces feigneursfe réunirentpourfe par- tager fes dépouilles*, chacun fousle

nom dé duc,

comte* marquis, fe,fit

un

petit état*

A

(8)

t

s *ûais bien-tôt, fc trouvant fruftrés dans tctot

partage,ils

commencèrent

entreuxdesguér- ies auffi faïiglantes que celles qui défolèrent la Provence>lorfquie iesWifigots

&

lesBour-1

:^$wgroi^«wfc-par

la beauté

de

fonclimat ;

&

par lafertilitédefes campagnes, fe ladit

putc$£àt parTe^fer

&

parla

rame*

Enfiri* lorf-

que

lesplusfortseurentfaittaire lesréclama- tions

de

ceux qui

nWoient

pour eux que la juftice,lapaixramenadanscesbellescontrées

jamais qu'à regret.

Jean

de

Provence* ita des deftendansdes Seigneurs vaincus, avoirrecueilli

de

fespères grand

nombre

d'amis pour dilputer lafouve-

gamc

té

au^Comte

régnant 3 inaîs il eût faîfci faire qoujer encore,le fang sProvençaux-,

il préféraune bbfcurité tranquilleà

bne

gloire

•àacurtriere; ilcoâfcrvaie titre

4e

comte, fe rectta.àCavaityo»,

& y

jouitpaifiblementdef fa vertu. Ilavoir époufé la fillede

Don

Alv*-

*è$9,

comte

de Barceloneyle plwfird'être al- J&fa

dune femme

aufli belle&auffivertaeufe

fa*,tenait lieu

de.Kempke du monde.

Ilsn'a*

voient

que

les

mêmes

defirs

&

fes

même»

goûts. Si eUe l'eûtexigé, Jean eûtpeut-être

«m

la foibleffe

de

conquérirfesétats ;

&

s'il

eo

avoir

eu

l'ambition,elleauroiteuaflèrdfe

pouvoir pour enchaîner fon courage. Pierre

{km

ljuoiqucfruit

de

leuramour.

Leur

ten*

(9)

de Pierrede

Provenu

* &c.

%

tÉriàfïè mutuelle

k

chargea feule

de

Tonédu- cation. Leur pretnier foiri fut dè rinftruire dans religion de fes pères ; il fu£a dvec le lait les premiers élemens d'une ftibralé

d

autantplus douce;

que

les plàifirSl'hy-

men

leplusFortunéentempéroientlarigueur-, ilapprit, parleutexemple;

que de

quelquei couleursodietrfesquele libertiriige nouspei-

gne

la régularité des

mœurs,

elle a plus

de

thartties pour qui fait en jouir, que le fyf- têrae

de

volupté le miefcx èÇi&biné petiteti

prdcuret,

PtoVerict

femUe

avoirété

de

touttems le féjout de Poëfie , &it qu'un fdleîl phjs pur

&

plus vif'

y

tende l'Imagination plus*

9 Féconde

£

z&ivb;Toit<fife, Ces èomrécé

bfltarir line nature toujoursvivante,<jden'at- irifté prefquejamais lefroid des hivefs;!ef- f>rit n'ait befoin dalicun effort pour

en

fâifir estâbleduxlesplusriants;Les Druides,chefs,

^retires

&

légiflateutsla nation ,

l

tfvoieat faitèonnoînpecetart fublime auxdUtrès

peu-

plesde la terre. L'Hercule des Gaulois; qui chez eux n'étoït quelel^mbole deréiôqùen- ,

ce; devança l'Hercule des Gréésf lesBardés fuccédèreritaux Druides}

&

lorfque les Bar- s bares

du Nord,

âptès aivoïrdéfôlé l'Italie

&

les Gaules pour

y

fotmer des étàbliflèmens

*

èutent irnpofé filence aux chânfons dès Bar- des, les Mules de Provence inspirèrent lei TtoubâdoiïtS.

À i

(10)

4

r Nouvelle Hïfioite

-

Le Comte

Jean

&

Ifabelle en avoient tou- jours auprès d'eux : cesépoux, amans, leur doanoient le fujet

de

leurs vers ,

&

difpu-

toient auxplus,habiles le prix .duchant

& de

la poëfie : quoiqu'ilsfuflentjuges

&

parties,

ik avoient U.

bonne

-foi

de

s'avouer vaincus lorfquelesTroubadoursavoient

mieux

réuflï

aqueux. Lorlquils craignoient quelque fur- prife de leur

amour

propre,Jeanraflemblolt jfesvaîfïàux>lesçoncurrens chantoient,

&

l'oii

jugeoit

du

dégté.du mérite deleursairs,

^ar

Timpreffion qu'ils faifoient fur les auditeurs.

Lesrnaxiniestesplus figes mifes

en

aftioh

;pàr de$ fixionsingénieufes,exprimées par les limages lesplus vraies,

les fentimens les

^plusfublimes faifoient toute leur poëfie. Ils

n

avoient pas encore imaginé la diftindion bizarre

de

cetart>enpqëfie d'images> poëfie

j(Jeintiment

&

poëfie

du

Philofophe * ; ils

Jjecpnnoiiïpientqu'un feulgenre, celui d'ex- primer le fentiment par des'images,au pro- mptdelavertu. Lei,irschanfonsinfpiroientl'en-

thoufiafme de lajàgeflè , làns ayoir tien

de

trifte ou d'auftère. C'étoit parcette

méthode

-agréable qu'Ifabelle

&

fon

Epoux

faifoient .goûter leursleçons à Pierre,

&

qu'ilslèsgra- v

y

oient dans fon

âme

> ce qui n'étoit qu'un

amufement

pour eux,devenoit pouç lui utie

* Voyct unEjfaifurlaPeffii,luàfte*ttm\t fnnfotfè tn 1760.

(11)

dePierre de"Provence>&c. ç inftru&ion folide ; fori

cœur &

fon efprit fe rempliflbient

d

excellens principes, d'autant jplus ineffaçables, qu'ils

y

étoient introduits par le plaifir.

Ces

jeux

de

l'elpritétoient toujoursaccom- pagnésdesexercices

du

corps quelque pé- nibles qu'ils fulTent,

on

favoit les adoucir en

lesrendant amufans. Pierre

nav

oitjamaisen- tendu prononcer le

mot

rebutànt de devoir.

Des^

Jongleurs, aux ordres

du

Comte., ve- noient tantôt le matin,tantôtl'après-midi

,

jkefque jamais à la

même

heure, formerdes danfesdans les cours

ou

dans les jardins

du

Château; lacuriofité,ouquelqu'autreprétex- te, engageoitIfabelle à lesvoirv fon marila fliivoit,

&

Pierre étoit toujours

de

lapartie.

Ifabelle fe mêloit à leurs danfes, elle prenoit

Jean*

&

Pierreetfe été bien fâché

de

ne pas

dan/êr avec eux.

On

donnoit des récompen^

fes à celui quiavoit

mieux

danfé Pierre par*

vintàen obtenir,

&

bientôtà le$mériter.*

*Noteûvante del'Editeur.

Oeft à cette occafion

&

à cette ancienneté qu'ilfaut rapporterlachanfon fuivante,faiteparun Troubadour^ gui avoit beaucoup de gaieté*

Jean danfemieux que Pierre, ./ Pierredanfe mieux que Jean;

Ils danfent bien tousdeux

,

Mais Pierredanfe mieux.

Jean danfe mieux quePierre, Pierredanfe mieux/&c, "r

EUefi danfiit en rend. ;

'

-^ ^ ;

A

(12)

ta

cpurfe,la

pamne

tous lesautres excç«*

fices,fe faifoierçt àpeu prçsde la.

même ma-

nière*, les arts, lesfeiences, lliiftoire» PierjrQ apprepoittout,fansqu'on eûtl'airde luirien Ênfeîgner,

Des

faplustendre enfance»ilétoit accoutumé aux exercices militaires.

Son

pèro donnoit des epurfes

de

bague,

4

entrqiter^

|ice. Les enfanspimenta imiter. Pierreexa- minoit tput> raflenabloit quelques enfans

de

{on âge, les dreflbitaux combats

de

la lancq

&

de i'épée,

&

epuroit avec eux i fpn pèr$

le défloit, ils eoujroieqt eqfemble,

& Jean

étpit fouv'erit vaineq. "

' Lorlque l'âge

&

Fe&périenpeeurptrç miir|

ces principes, Pierrefut

un

desplusredouta- pies Paladins. Il ofà défier les Chevaliers les plus

renommés;

aucun ne put le vaincre, ni àlalqte, nià la cqurfe, niàl'épée, niàlq[

|ançe. LesTrôuba4ours les plus célèbres, les Jongleurslesplusagiles

&

Içs plus ^droitslui cédaient la viâoire. Pierre, parvenu à H|

vingtième année, faiibit les délices

4e

fes 1>arens,

&

danstoutelaProvence

on

ne par- oitque delui. Saréputation parvintau

Côm-

te régnant-, il fut aflarmé de t^ntde rnérite: flcraignitqu'unjour cejeune

bpmme

fît.

yaloir les prétentions de fpn père.

H com-

muniqua fesaliatmçs au jeuneRobert,cpufîn germain dePierre,

&

filsde Jacquesde Pro- vence, frère -de Jean,'Robert étoit beau, maisrem'pli

de

préfqmptipp

j

il.fg\

*Wa

(13)

de Phefrë de

Provmcàj

&c<

f ou

tu*

homme

qui

n

avQiu jamais para

à U

Çour

, eu*

mte

réputation ptlus brillante

quô

lui;

U

piofmt.au-GoiQtç que,quels,

que

fuiTcao le» triomphes

de

Pierre, il trouverait h*

ipoyeii

de

Vhumtfier.

En

effet» au premiest tournoisque Jean fiepublie*>

Robert

> cou*

vert

de

toutes pièces, ferendit à CavaiUoni

fen

p&e,

qui iaimoit beaucoup

&

qui né-»

toitpas moins préfomptueux

que

lui,voulue ftre témoin

de

fa victoirej ils'armaauffi cta foutes pièces,

&

partit le lendemain, (ans que Robert pûts'en douter,ileuegrand(okn

de

ne fe

nommer

à performe,

&

iarmure

dont il s'étoit couvert étok inconnue

à

Jean

&

à fon fils.

Chacun

rendit de foncoté fur le

champ de

bataille. Robert fit

un

défi à fon coufin, qui acceptafansle connaître-,ilsfontle touij

du

champ.

La

taille ma)eftueufe de

Robert,

fon air fier

&

intrépideétonnèrentlesJuges

&

lesSpectateurs. Enfin,le fignal eft

donné,

chacun courtde (on coté>Pierre patt

commq un

éclair,baiffe la tête fur lecol

du

cheval,

&

la lance de Robert

ne

frappe que l'air»

Pierrelui

donne

letemps deferemettre-,Ror»

bert revient

une

féconde fois,Pierre lévite, fait unevoltfe,

&

lejette fur lapouflïcre.

lh

en viennent à Tépée,le

combat

futopiniâtre*

mais Pierreleterrafle,

&

lefarce

de

s'avauec yaincu : il le prie de lever la vifière

de

foa çafque

Robert

fumeux, y.confient, CiPtetrQ

(14)

5 Nouvelle Hifioire

veut

commencer

an

combat

à outrance. Ils

demandent

des armes offenfives; Ifabelle

&

fbn mari s'y oppofent,

&

les Juges refufent le combat. Alors lepère de Robert fepré- fente,

&

fait

un

défià Pierre5il veut que fi

le

nouveau

combattant eftdéclarévainqueur, Pierre

&

le Chevalier vaincu reftent en fon pouvoir*,

&

quefi , au contraire* laviétoire

demeure

àPierre,il foit lemaître

de

difpo-

fer de l'un

&

de l'autre. Pierre accepta les

conditions.

Robert

ne peut fouffrir qu'unin-

connu

, qui n'étoit pour rien dans leur

que-

relle, viennelui impoferdesloix.S'il

m

avoit vainçu,difoit-il,ceferoitxout.eequ'iloferoic propofer-, qu'il fedécouvre, qu'ilcombatte*

6

u la fortune lui eft Favorable,ce que j'ai

bien de la-peine à croire, je verrai ce

que

je dois faire.

Le Comte

Jacques fut picqué

de

l'orgueilde fon fils \ il faifït l'occafîon

de

l'humilier. Jacquesavoitbrillé dans touteef- pèce d'exercices,

&

depuispeu il àvoit rem-

portéle prix lur

un

grand

nombre de Che-

valiers,dans

un

caroufel célèbre cjue le

Roi

d'£fpagneavoit

donné

pour les noces de fa fille. Il ne douta point qu'il ne vînt à bout

de Robert &

dans cecas,fans fe découvrir,

il felèroit contentéd'exiger

du

vaincu , que devant tout le

monde

il fe fît reconnoître.

Puifque cejeunetéméraire, dit-il en dégui- iânt toujours favoix, refufe

mes

conditions

,

Je le forcerai d'en recevoir

de

plus dures.

(15)

de PierredeProvencej&c.

Je demande

aux Juges qu'on lui permette, quoique vaincu,

de rompre

une lance avec moi. Pierreauffi-tôt remet la fienne à

Ro-

bert, qui s'élance fur fon cheval. Malgré la fureur qui l'anime, Robert fènt palpiter fon cœur-, Jacques,de Ton côté,

dompte

fa ten- dreflè. Les Spe&ateurs prennent ces divers fentimenspour une crainte mutuelle. Robert s'approche de fon rival,

& demande

à lui parler.

Chevalier, luid^t-A, je fuis fâché d'avoir à combattre contré vous je fuis réfolu

me

venger fur vous ;

de

la hontede

ma

dé-

faite-, ainii vous devez vous attendre que je

ne

vousménagerai pohit. Je ne fài pourtant quel penchant fecret rnintéreffe a vous: croyez-moi, il en eft temps encore, décou- vrez-vous à

moi

y

&

fi

mes

preflêntimensné

me

trompentpoint,je nepuis vousépargner

,

non

la honte d'être vaincu, mais des coups

que

je ferois au défefpoir d'avoir portes.

Infenfé, lui répondit le Chevalier inconnju,

dre que, fans la modeftic, la valeur neft qu'un

don

funefte:Situ avois moins

tpmpté

fui*

toi-même

,Pierre ne t'eût point rerraffé:

défends-toi. Auffi-tôt les

deux

combattonsfe féparent,

&

reviennent l'un contre l'autre,

comme

desflots

pou

(lés par des vents con-

traires*

Au

premierchoc, leurs armesfebrî- fent

en

éclats, leurschevaux reculent,

&

les

ce combat

(16)

fo

Nouvelle M/faire

Çhçvtketsfont déforçonn^s ; ilsjie fe

don*

oentpasle tempsde fe remettre-, ils

mmmti

pied kterre, prenantleurs épées*

&

por«»

tent lesplus rudés çoqp&; leur adrefleà tes aarer eftégale, leur*bra^font plti$icftigig^

blesque leur fer, <wi s'émoufle

&

fe btifo dans leçrs mains. Alors ilss'accolent,

Rebert

ler^affefonrival, q«i. enfin,fansqueperfpn*

lie l'entende» a le temps de fe faire cen*

noîtreàfonfils, Auflî-tôt Robert fe dégage,

|e relevé,

& tombe

kfespieds:ciel! s'écrie- ç-il,qui? moi! j'aurois

pu

}ah! jelui cède la vidoite!le$fpe&ateqte

dépurent

confondus,

te Comte

Jean

&

fon fils s'approchentv

Rot

J>ert les priede faire retirertout le

mwde

;

|l prendfon père par la main%

& k

prçéféme

au Comte

Jean,

comme

le Chevalierle plus généreux

&

le,plusbrave

^e Comte

Jacques préfenteà fon tour Robert à Ifabelle \ mai*

|ls neveulentfe faireconnokee que torfqu

3

il%

feront arrivésau Château,

On

les

y

conduit

,

àpeine peuvent-ilsfe foucenir oâr lescoups

qu'ils fe font portés. Quelle foi la furprife

du Comte

Jean,lorfqu'ilreconnut fon frère',

Robert

nofoitfedécouvrir-, Ifabelle

&

Pierre

paroiffoientindignés contre

un

inc©nn*i,qui pour s'être battu avec courage

&

loyauté x n'enavoit pas moins mal

mené

leur,parent, Jacques luiordonne

de

leverlavificre

de

foi|

çafque»

â

obéit, 8ç fe yue produit furteut*

la

ÊMk>

leffçt

de

1* ifeç $c

MédMfçt

(17)

de Pierre de Provence^&c, %*

Robert

ne conçoit pas par cjuel événement

il a combattu contre Ton père. Jacques leur explique une énigme auin furprenante,

&

ajoute qu'il n'a eu d'autre motifque de con-r

fondrel'orgueildefonfils. Ilfaitleplusgrand éloge de Ion neveu,

&

lui perfuade devoya- ger.

Ce

n'efl: pasque Jacques nevît avec des

yeux

auffijalouxqueceux de Robert,le

mé-

rite de Pierre-, maisilcrutquedanscetteoc- cafionil nepouvoit,lans injuftice, luirefufeç ton approbation foitafin de mortifier encore plus ion fils, fo;t pour l'écarterdu

Comte de

Provence régnant. Ifabelle

&

Jeanvouloient retenir Robert

&

fonpère^ ilsrefusèrent, de crainte que le lecret de leur combat ne fût connu. Ilspartirent dans la nuit, lar.s Page

&

fans Ecuyer,

comme

ilsétoient venus.

On

futdans la

Cour

du

Comte

de Provence, que Robert avoit été vaincu par Pierre,

&

l'on

ignoratoujours lecombatdu Père

& du

Fils.

CHAPITRE

I J.

premières avantures de Pierre à la

Cour

du.

Roi

deNaples;

fon

entrevue avec

Mague»

lonne ; premiers effets de Uurs amoursi mpdejlie de Pierre de Provtnçe.

J^lçrrçsetoitfajjt une figrande%épuration

^

quç

lç$Sejgneycslesplus

renommés

venoiçnj:

^

tputçs

pa«v

féliciter £bp père

& pççndçÂ

(18)

il

Nouvelle Riftolre

part àfè joie. Jean réfolut

de

l'armer

Cheva-

lier. Il fît publier dans toute laProvence

un

tournois général, pour que cette cérémonie fe fit avec plus de folemnité.

Le

jour fixé

,

ilarrivades Chevaliersdetouslespais. Jean

les reçutavec une magnificence digne d'un Souverain. Robert l'envieux ni Ion père

ne

s'ytrouvèrentpoint-,ilsenvoyèrent

un

Ecuyer pour s'excufer. Pierre gagna bien fes épe- rons:ilremporta leprixà tous lesexercices,

&

furtouslesChevaliers. Ilfut

armé &

décla-

réundesplusvaillansqûieût encoreparu.

Un

feftin fplendide~fuivit la cérémonie-, chacun buvoit à fa

dame

\

&

Pierre, qui n'en ^voic

pas encore, buvoit triftement à celle qu'il auroit. Il étoitdansl'âgeheureux,

le be- ibind'aimer

donne

àl'âmeunenouvelleexif- tence,faitd'uncaractèreheureux uncara&ère excellent, ou d'un naturel vicieuxun naturel attroce.Ilfentoitfedévelopper dans fon

cœur

des

mouvemens

inconnus, quileplongeoient dans une ivreflè délicieufe -, quelquefois ces

mouvemens

devenoient impétueux-,

&

dans

ces inftans, fa tendreflè pour fes parens, 'ùt

complaifance pour fes anlis, fadouceur en- vers tout le

monde,

fembloientaugmenter;

la nature lui pàroiflbit plus riante

&

plus

belle, toutce qu'elle lui offroitlattçrïdriflQ|i|'

Généreux &

compâtifïànt, il étôit alorsunlle#

foisplusfenfibleauxplaintesdés mâïheiit^âï^

&

plusardent à les ^oulager.^I^nt1lîian^îoî{

(19)

JePierre JeProvence*&c. ri

1

Pierre, pour devenir plus parfait, qu'un

objet qui pût fixer fesdéfirs.

Pierre croit dansces dîfpofitions, lorfqu'à la fin

du

repas on vint à parler de

Mague-

lonne, fille

du Roi

deNaples,dontlabeauté attiroît à la

Cour

de ion père tous lesCheva-

liers, quipour la mériter., tentoienc les :taits

d'armes les plus inouïs.

On

parla beaiicoup de les charmes

&

de labonté defon caractè- re.

On

traça fon portrait, que Pierre fe fie

repéter vingt fois.

Un

desChevalierslui de-

manda

s'il necomptoitpasallercourir un peu

le

monde

,

&

toutes les aventures. Pierre ne répondit rien,

&

demeuraconfus

&

penfif.

La beautéde

Maguelonne

étoit empreinte dans fon

cœur

: il brûloit

d

ailleurs de voir les CoursdesPrinces

&

d'acquétirde la gloi- re.

Ce

qui l'inquiétoit le plus étoit

comment

en obtenir

k

permilTïon de fes parens. Il craignoit

non

feulement de lesaffliger, mais

il fentoitcombien cette féparation lui coûte- roità lui-même', fon cœur étoit déchiré par mille pallions diriérentes.

La

confiance qu'il a voit dans la mère , le portoit à s'adretfer

d

abord à elle-,

& quand

ilétoit fur le point de lui ouvrir fon cœur, il étoitarrêté parla crainte de lui déplaire. Enfin, sarmant

un

jour de courage, il va fe jetter aux

genoux

de fonpère, illui témoigne la plus vive re- connoiuance de tous les foins qu'il a pris

de

fon éducation-, il lui rappelle avec modeftie les avantagesqu'il en a recueillis, larépuu-

(20)

i4

Nouvelle Hiftoiré

tiôn qu'il seft faite maisà quoi,ajouta-t-iï>

aboutiront,

&

les principes que vous

m

avez donnés,

&

le peu de talensque jepuis avoir

acquis, Ci je parte

ma

vie dansl'inaâion? ce n'eft pas pour foi, c'eft pour être l'exemple

du monde,

ledéfenfeur desopprimés,leven- geur des injures, le prote&eur des malheu- reux* qu'un Chevalier doit vivre. J'ai formé

le defleîn de remplir les devoirs quece titre

nYnnpofe: daignez confentir que j'aille pu-

blier vos bontés,

&

mettre en pratique vos fages préceptes. Jean neput entendrecepro- jet fansfrémir, quoiqu'il en lentît la nécefli- té", ilfitvenirIfabelle,

&

le lui

communiqua.

Cette tendre

mère

refta

comme

frappée

de

la foudre.

Ah! mon

fils, dit-elle,

mon

cher

fils, nous n'avons que vous feul, vous faites toute notre confolation,

&

vous auriez la

cruauté de nous quitter!

&

pourquoi iriez-

vous chercher de contrée en contrée, à tra- vers mille travaux

&

mille périls,une gloire

qui vient au-devant de vous? vousjouifl'ez dela réputation la

mieux

établie*, fi ceft aux dons de la fortune que vous afpirez,à moins d'unecouronne, que pouvez-vous defirer de plus?

Nous fommes

bien éloignés de vous fuppofer cette efpèce d'ambition : fi vous voulez remplir les devoirs de la Chevalerie

,

lepouvez*vous

mieux

quedans votrepais?

Croyez-vousqu'ilne vous offre pasallez d'in- juftices à réparer, affezde malheureux à fe- courir, 8cde bienfaitsàrépandre.

Non

,mon'

(21)

àt

PiméSt

Provtncé>&c. Tt%

Ayante

neronfpntonsfpoint àmotrë départ*

la feule idéem'en fait horreur: vouiez*rouf appefantir les

maux

quela vieillerie

commen-

ce de ralfembler fur nos têtes, lorfquau mi-

lieu

de

vos triomphes , vousvousrappellerez le chagrin

vous nous plongez?

Comment

votre

âme

pourra-t-elles'ouvrir àlajoie?

Oh

!

ma mère,

s'écria Pierre, ce n'étoitque pour combler vos jours

de

gloire

&

de félicité,

que

j'avois deiîré de

me

faire connaître:

l'honneur que les pères acquièrent ne pro- duit aux enfans que de l'honneur\ les pères recueillentdesaftions glotieufesde leurs en- fans, l'honneur

&

la volupté la plus pure. Si

ma

vie offre quelque traitdigned'être imité, pourquilajouiilanœ de l'éclatqu'il feradans le

monde

fera-t-elleplusdouce? Sera-cepour

moi

>qui aurai iatisfait

mon

ambition,

&

peut-

êtrele penchantde

mon cœur

?ou pourvous

,

qui verrez le fruit des bons principes

que

vous m'avez donnés ? Balancez le plaifir

que

vous trouverez à

me

voir languir auprès de vous, dans une obfcure oifivetéj

&

lafa-

tisfaécion que pourravous procurer la répu- tationà laquelle j'afpire-,

&

lorfque vous au-

rez bien pefé l'un

&

l'autre,fi vous trouvez plus avantageuxde

me

retenir,je renonce à

mon

projet -, mais, fur-tout, compenfez la

peineque vousfera

mon

départ, aveclecha- grin que j'auraia

me

féparer de vous,

&

qui

m'a

empeché

jufqu ace

moment de

vous de-

(22)

j6 . ?> ,Nouvelià Jtijloite

mander

Ja?|>ermiffioji que je vous

demande

encore malgré moi. i , r

Le Comte

Jean

&

IfabeHe fondoieht

en

larmesj

& ne

pouvoient blâmer Pierre, qui Earoiffqir aufllaffligé

qu

eux. Enfin, ils l'etn- ralsèrenr, Seluiaccordèrentcequ'il

deman-

doir.:Ikepcigirentfeulementde.luiqu'en^juel*

que^lietjvde laterrequ'ilallât, illeurdonnât

de

£esNouvellesautantqu'il lepourrait,i

Dès

ce moaacnc

k Comte

nesoccupaplus

que du

foin»des équipages

de

Ton fils,

&

luirappeila

amis^esobQnsprincipesqu'illuiavoitdonnés:

il kiixhèifitdes domeftiqueSfidèles

&

âges»

&.

taii-fitij^réfint'

de

fes meilleurs chevaux.

Jfabeflei'âccabla

de

;dons

& de

careflès,

&

luirecorbéaandafur-tout troisrichesanneaux»

qu'elfe luicfemin '. .t. z

*. Pjetr erpanit enfin,

&

dirigea ia

marche

vers ritafiejjil^trivsLàNaples,

règnoitle père

de

la belle- tyagudoîute. Quoiqu'il eût

une

fuite^brillante.,ilnevoulut pointêtre

connu

$ - il défendis à fesgens;

de

prononcer fon

nom

dans.rhôpeUerie; Il prîtdes informations fur léptra&ère

du

Rot,;furlescoutumes

&

les ufa^efrdupais,i&ïtt^lesiGhffvaîiers<piétoient alors dansjMaplçs.»,Son hôtej, jquilinftruifoit deitoucj/itîi* apprit que depuis peu, il étdiç arrivé

unCbe

v<aiier,d'amievaleur

&

d'uncou*

rageà

toute iprefivejàquiifî

Roi

rémoignoit beabCQqpt;d'dftimc:,

& eo

faveur duquel il

«voit orckÉQnc des

jô&e$\pourle Dimanche

fuivanti

(23)

de Pierre de Provente, $tc.

iy

ïùivant,

&

que laPrinceflèdevoitleshônorct

de

fa préfence.

Pierreattenditce jouravecla plusVîvèim-

}>atience-,ilprit

deux

clefe pour fadevife, rl esfit broder fur fes habits

&

fut lesharmois

de

lès chevaux.

Dès

le point

du

jour paré

tout cequ'ilavoitdeplusprécieux, ilferçndifc

au

camp

\ il attendit l'heure

marquéë

£otfr les joutes.

Le Roi &

la Reine, accompagnés

de Maguelonne &

detoutela

Cour

,arrivèrent enfin. Pierre reconnut aifémentlaPrinceflèatl portraitqu'onluienavoitfait,

&

trouvaqu^éllè étoit au-dêflùsde tout ce qu'on luien avoit dit.Suivid'unEcuyer

&

d'unPage, ilfeplaça

modeftement

dans l'endroit le plus éloigne,

&

néanmoinsà portée

de

confidérer

Mague*

Ione.

Le

Herâùt cria

que

les Chevaliers qui vôu- droient combattre en l'honneur des Dames;, pouvoient fepréfenter. Henri de Caprafâpa*-

Tut auffi-tôt,

& un

des Chevaliers

du Roi marcha

contre lui mais Caprara d'un cou£

de

falance qui fe rompit, le renverfa lui

&

fon chevals celle

du

Chevalier lui échappa desmains,

& tomba

entrelesjambes

du

che- val

de

Caprara qui fut renverfé à fon tour.

Quelques amis

du

Chevalier publièrent que Capraraavoiteu

du

dé/avantage-, cefoupçon l'indigna,ilnevoulut point combattre. Pierre fe difoit tout bas 5 l'orgueil eft une paffiori bien inconféquente }

un

fécond

combat

eâc

B

(24)

ïSr Nouvelle Hilloire

bien

mieux

juftifié Caprara, que fa retraite'.

Le

Chevalier qui avoit renverfé Caprara,

étoic letenant : leHéraut criaques'ily avoit quelque Chevalier qui voulût combattre, il

pouvoit fepréfenter. Pierre s'avance avec

une

modefte fermeté, défie le Chevalier,

&

lui

porte un fi rude coup qu'il le jette à dixf>as

de fon cheval. Les ipedhateurs fontétonnés; le

Roi

veutlavoir queleft cebrave étranger\

un

Héros vient le lui

demander

de fa part- Dites au Roi, répondit Pierre, queje fuis

un

pauvreChevalier François,qui ne cherche

que

rhonneur,qui afait

vœu

de ne dire fon

nom

à perfonne,

&

qu'illefupplie de nepasexige*

qu'il le lui dife.

Le Roi

loin de lui favoir mauvais gré decette réponfe, louafa modef-

tie-, iladmira bien plus (oncourage, lorfquil lui vit abattre tous les Chevaliers qui fepré- fenterent , pouffant vigoureufement les uns de fa lance, frappant les autres de fon épée

,

évitantavec une légèreté furprenantetous les coups qu'on lui adreiToit, foit en voltigeant, foiten lesparant\fonagilité n'étoitpasmoins redoutable que fa force.

Le Roi

ne put s'em- pêcher de convenir que jamais il n'avoir

vu

'

un

Chevalier auffi vaillant,

&

qui eut autant degrâces.

Maguelone

encherilfoitfurleséloges.

LesChevaliers

même

qu'ilavoit vaincus, pre- noient part à fa gloire ; Caprara fur -tout devint dès ce

moment

fon meilleur ami.

Ma-

gueloneétoitficharmée dele voircombatre,

(25)

àé Pierre àe Provence> &c.

«|

tju'àfaprière,le

Roi

ordonna plusieurs autres tournois -,il en fdrtittoujours avecle

menié

éclat,

&

la rinceflè

ne

leyoyoit jamaisqu'elfe

ne

fentîtaugmenterfon eftime. Elle avoit

vu

bien des chevaliers, aucun

n

avoit fait fur elle la

même

impreffion. Elle juftifia fe xlefir

de

lavoir fon

nom,

parl'envie que fon père

en

avoir témoignée premier -,il avoir jrépéré plufieurs foisque l'inconnu avoit des manières tropnobles>

un

courage tropfiifié-

rieur, pour

n

être pas

dune

ilîuftre origine§

&

elle en conduoit qu'il"falloir le traitereli

conféquence>

&

prendre tous les

moyens de

découvrir fon

nom. Maguelone

réunifToit la douceur

&

la vivacité-, elle avoit toutes les vertus

d

une

ame

tendre,

&

toutes les

qualités

d un

efprit aâif

&

pénétranr ymais dans ce

moment,

le fentiment qui

domi-

noitiétoit la crainte que fon pere ne

man-

quât aux bienféances. Elle eût defiré

de

pouvoir dire à fon pere d'attirer l'étranger à

Couf

$elle n'ofoit luitracerles

moyens

lurs qu'ellecroyoitavoirpourfatisfairelacuriofîré

de

fon pere,carellemettoittout furle

compté du

Roi.

Tandis qu'elle rouloir dans tête mille defleins, qu'elle voyoit partout des obftacles

,

qu'elle aceufoiten fecret lepeud'égârdsqu'on avoit pourl'inconnu,qu'elles'enprenoitàfon J>ere, fi l'on ne favoit pasencorequi ilétoit*

e

Roi

, faqs recouriràaucundesprojetsinu-

(26)

âfc" Nouvelle Hiftoïre

tiles que fille formoit, envoya retenir le Chevalier avec plufieurs de ceuxqui avoienc combattucontrelui,à dînerpourlelendemain dans fon palais.

Si

Maguelone

futcharmée

de

cette invita- tion,quelplaifirenrefïentitPierre,quibrûloir

de

lavoirdeplus près! le

Roi

le plaça à côté

de

fafille pour lui témoignerplus particuliè- rementlecasqu'ilfaifoit

de

lui. Lesrepasdes Roisnefontpastoujourslesfeftinsdes

Dieux;

le cérémonial

incommode,

lacontrainte

&

le

refpedfc en banniflènt fouvent le plaifir

&

la

gaieté. Pierre, fans oublier qu'il étoit affis à côté

du Roi

, ne fitattention qu'àlabeauté

de

fa fille il dévoroit fes foupirs,

&

fon

cœur

étoit déchiré par la paillon la plus vive.

Ma-

gueloneéprouvoitles

mêmes

fentimens

& n en

vouloit rien croire >elleprenoitfes tranfports {>our de fimples

mouvemens

d'une admiration égitime,

&

fa tendreflèpour

un

eftimequ'on

ne

pouvoir refuferà tant de vertus. Lorfque ledînerfutfini, la

convention

devenantplus générale,

Maguelone,

après avoir dit quel- quesmots qu'elle crut tres-flateurs auxautres Chevaliers,s'adreflaà Pierre d'un tonqu'elle croyoit marquer beaucoup d'indifférence, L'impreffionquevotre valeur

&

votrefageflè*

lui dit-elle, ont faites fur le

Roi &

lur la

Reine, eft fi forte, que fi elle a échappé

à

^votre

amour

propre, il faut que vous foyez

l'homme

le plus modefte qu'il

y

ait fur

k

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