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N0
38. Pararssanl le 15 de chaque mois. 16 Juillet 1927_Abonnements. .
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.f:TRANGER. FRANCE... 50 fl'. 35 fr. Le Numéro. FRANCE. •• 3 f 50ÉTRANGER. 5 f « Adresser le montant des AbonMments à. J'Institut
du Pin. - C. C. BOl'deaux 9237 .
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• 1
BULLETIN
DE ,
TITUT . DU PIN
Sous le contrôle de l'Institut des -Recherches ag, ronomiques
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et rattaché à la Facu.Jté des Sciences 'de Bordeaux
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SOMMAIRE
J', Pages d\Io Pages
I. Articles originaux E II 51 Contribution à l'étude de la lignine, par C 1 35 ,Le 'Terpinéol A. Robert .. ' ... à partir de la terpine, par ' ... " 153 1\1. Sourn ...•... '
.
167 D 1 26 Contribution à l'étude de l'acide abiétiquepar G. D~pont,G. Ro~in etJ. Dubourg. U7
l.i
II. Docume,ntationE 1158 La fabrication de l'Alcool éthylique à
~artir des déchets de bois, par \V.
Kressmann. traduit par Richard et
~ ,
~ D 114859 Documentation .... ' ... ' ... ~ .... . 163 Faucounau ... .
171dJ
"\
)VIODS' DE CuA.sSIFICATION. DE NOS OOCO]VIENTS
• 1
A. Généralités.
C.
Essences de térébenthine, E. Dérivés chimiques du bois.teq~ènes et dérivés.
F. Cellulose de bois.
Ir·
Récolte et traitement des'D. Constituants solides des
ré~ines. résin'es et leurs dériyés. G. Documents divers.
r _____________ .~-- __ --~~---~--~--~~--~----~~~~--~---
Adresser la Correspondance INSTiTUT DU rlN, faculté ôes Sciences, 20, Cours Pasteur, BORDEliUX
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N° 38. Parcusscnd le 15 de chaque mois. 15 Juillet 1927i
BULLETIN
DE
L'INSTITUT DU PIN
Sous le contrôle de l'Institut des Recherches
agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
G. 9. 35
LE TERPI^EOL
A PARTIR DE LA
TE R PI NE
par M. André Robert - (Laboratoire de l'Institut du Pin)
Le
terpinéol
est unalcool tertiaire de la série terpénique. Sa formule globale
estC16H180. Sa for¬
mule
développée
comporte un noyauà six
atomesde carbone, avec deux chaînes latérales,
possédant
une double liaison pouvant se
placer
en*3 positions
différentes,chaque position correspondant à
uneespèce
différente deterpinéol. Nous
auronsdonc 3 terpinéols.
U>H
t
De ces trois
terpinéols,
seul l'tt aété
trouvédans
la nature, les autres ont été obtenus
synthétique-
ment.
L'a-terpinéol
se rencontre dansles huiles
essen¬tielles à l'état d'éthers ou même à l'état de
terpi¬
néol, aussi bien suivant ses modifications droite et
gauche
queracémique.
'Terpinéol gauche.
—Essence de pin (pine oil).
Le
pine oil contient 2/3 d'un produit très voisin de
l'essence de térébenthine, 1/3 d'un
produit appelé pine-oil qui contient jusqu'à 80 %
deterpinéol.
Terpinéol inactif.
—Essence
demuscade.
Ces trois
terpinéols,
a,(§*
y,coexistent dans le terpinéol industriel obtenu synthétiquement à
par¬tir de la
terpine. La réaction est
:-
H 0
=Cette
déshydratation
se fait au moyend'acides
étendus.
Acide
phosphorique.
—Wallach
: Annalen der Chemie, 230, p.247;
247, p.271.
Acide
sulfurique.
—Bouchardat
etVoiry
:Bul¬
letin II, 47, p.
870; Central
Blatt 1887, p.793; Comp¬
tes rendus 104, p.
996.
Bisulfate
de potasse. — Wallach : Annalen der Chemie, 230 p.257.
Acides
sulfuriques
azotés. -—Marchand
(B. E.527.077)
préconise leur emploi.
L'acide
quinoléine sulfurique à la
teneur de6 %
donnerait un rendement presque
.quantitatif.
TERPINEOL INDUSTRIEL
Dans la
déshydratation
dela terpine.
au moyen154 BULLETIN LE L'INSTITUTLU PIN— N° 38 - Juillet 192?
d'acides étendus, on obtient tes trois
terpinéols,
du moinsthéoriquement,
mais ceux-ci se trouvant enprésence
d'agents déshydratants,
sedéshydratent
eux-mêmes partiellement pour donner des carbures appelés terpinènes,
terpinolène, dipentène.
Autrefois,
alors que lesterpinéols a-(j-y n'étaient
pas encore connus, on considérait le
mélange
: ter¬pinéols
et carbures, comme constitué par un seul corps qu'on appelaitterpinol
et auquelWiggers
et List donnaient la formuleC2SH340,
combinaison bouillant à 168°.'C'est Wallach qui, en 1885 (Annalen der Chemie 230), élucida complètement la question. Avant lui Tilden et
Flavitzky
avaient montré que le terpinol n'était pas une combinaison, mais unmélange
con¬tenant 2 corps différents.
Wallach après eux reprit la question et montra que ce n'était pas l'existence de deux corps
qu'il
fallait
envisager,
mais celle de 4 corps, à savoir : 3hydrocarbures (terpinène, terpinolène, dipen¬
tène),
1 combinaison
oxygénée
C16H180 (leterpinéol).
Dans ces mêmes annales, Wallach étudia la dé¬
shydratation
de la terpine au moyen de 3 agents : 1° Acidephosphorique;
2° Acide
acétique;
3° Bisulfate de potasse.
Dans le 1er cas, il
obtient,
à côté duterpinéol,
duterpinolène
avec peut-être un peu deterpinène.
Dans le 2e cas, il obtient, à côté du
terpinéol,
duterpinène
avec peut-être un peu deterpinolène.
Dans le 3° cas, il obtient, à côté du
terpinéol,
dudipentène
avec des traces deterpinolène.
Wallach note que
l'agent déshydratant
leplus rapide
est l'acidesulfurique
et que le plus lent est l'acideacétique.
Pour l'acideacétique,
il faut faire bouillir durant 3 heures avantqu'il
yait
un chan¬gementnet.
De ces constatations là, Wallach conclut que : Le
terpinéol
obtenu dans ladéshydratation
de laterpine
peutperdre
lui-même une molécule d'eau pour donner naissance à des carburesqui
sont enproportions variables suivant :
1°
L'agent employé
pour amener laréaction;
2° Les conditions de la réaction
(concentration,
•durée de l'action et
température).
Avec le bisulfate de potasse on a du
dipentène.
Avec les acides minéraux on a du
terpinène
ou duterpinolène
ou les deux en mêmetemps.
Nous avons
opéré
ladéshydratation
de laterpine
au moyen de différents
-déshydratants.
Déshydratation de la terpine au moyen de l'acide
phosphorique.
Dans un pyrex de 2 1. 500 environ, nous avons
introduit 250 grammes
d'hydrate
deterpine
C10H20 O2, H2Q, 1.250 ec.d'eau et 2 cc. 5 d'acidephospho¬
rique,
ce qui correspond à une solution d'acidephosphorique
au 1/500. Nous avons relié ce ballon à unréfrigérant
descendant.,Les conditions de réussite de
l'opération
sont : 1° Entrainementrapide
duterpinéol
formé;2° Maintien de la concentration constante en
acide
phosphorique.
Pour réaliser la lre condition, il suffit de chauffer fort et
d'opérer
sur de petites quantités deterpine
(c'est pour cela que nous n'en avons misque 250 grammes).
Pour réaliser la 2e condition, il suffît
d'adapter
un tube à entonnoir et de recueillir le
terpinéol
et l'eau entraînés dans un vase « Florentin », de ma¬nière à remettre à
chaque
instant dans le ballon par le tube spécial une quantité d'eauéquivalente
à celle recueillie dans le Florentin. L'entraîne¬
ment
rapide
est nécessité par le fait que leterpi¬
néol formé dans le ballon
risque
de sedéshydrater
en
hydrocarbures
en présence de la solutionphos¬
phorique.
Lorsque
la presque totalité de laterpine
mise dans le ballon a été utilisée,on met une secondecharge
de 250' grammes.Après
4charges
sembla¬bles, on
change
l'acidephosphorique.
En
opérant
de la sorte, on seplace
dans les meil¬leures conditions de rendement en terpinéol.
On a obtenu 2.020 grammes de
terpinéol
brut.On a
employé
2.733 grammesd'hydrate
deterpine.
On aurait dû obtenir 2.214 grammes de
terpinéol
brut,théoriquement.
On a donc eu perte de 194 grammes, ce
qui
cor¬respond àun rendement R —90,4
Le
terpinéol
brut obtenu a une couleurjaunâtre
et une forte odeur de
terpinolène.
Nous avons sou¬mis ce
terpinéol
à la distillation fractionnée en uti¬lisant la colonne de un mètre de M.
Dupont.
Les résultats dufractionnement
sont résumés dans le tableau suivant :BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN —N° 38 - Juillet 1927 155 TABLEAU I
No des Température de l'ébullition
Densité Indice
Poids
fractions Rendements
d»0 n° (14°,5)
SOUS 11 13mm
1 67 8 7 o/0 0 880 1,4593 176
2 68 5,9 0,879 1,4631 119
3 71 7,38 0,875 1,4790 149
4 76 1,48 0,8805 1, 4950 30
5 84 1,88 0,886 1,4910 38
6 95 3,02 0,9205 1,4870 61
7 97—98 3.76 0,923 1,4877 76
8 100 8,47 0,929 1,4894 171
9 100—103 3,76 0,930 1,4894 76
10 103-104 5 0,931 1,4905 101
11 104 4,16 0,931 1,4907 84
12 108 6,09
7 18
0,931 1,4914 123
13 108—110 0,932 1,4930 145
14 110 5 0,933 1,4932 101
15 111 9 95 0,933 1,4942 201
16 115 5,46 0.9335 1,4942 110
17 115—118 7 18 0,9335 1 4953 145
18 118 1,59 0.934 1,4960 32
19 79
Par l'examen des indices et des densités nous
voyons que les 5
premières fractions contiennent
en presque
totalité des carbures (d'ailleurs elles ont
une forte odeur de
terpinolène). A partir
dela
sixième fraction nous avons des
terpinéols souillés
de traces de carbures. iCes fractions devienent de plus en
plus visqueuses
etsentent fortement le ter¬
pinéol. Nous
pouvonsdonc dire dès à présent
quenous avons :
176 + 119 + 149 + ftO+ 38 — 512 gr. de
carbure.
2.017—512 —4.505 de
terpinéols.
Nous avons doncen gros
75 % de terpinéols dans
le
terpinéol industriel obtenu
pardéshydratation
de la
terpine
au moyend'acide phosphorique
au 1/500.Dans les 13 dernières fractions nous avons des
terpinéols
:Le terpinéoL"^ bout à 209-210° à la pression ordinaire, l'a à 217°. Donc le terpinéol-^
est dans les
premières fractions ('6, 7, 8...) d
,2o pour Q est aux environs de €>,920, c'est bien ce que nousavons ici. Ensuite vient l'a dont la d2o est
égale
à0,933. Le
terpinéol-y, s'il
y en a,est dans les tou¬
tes dernières fractions (17 et 18) à indices forts.
Nous n'avonspas
essayé d'isoler les trois terpinéols
de ces fractions, ce que nous
voulions simplement
établir c'étaient les
proportions
encarbures et ter¬
pinéol
dansla déshydratation de la terpine
au moyend'acide phosphorique
au1/500. Le rende¬
ment en
terpinéol
afinalement été (par rapport
ail rendementthéorique) de 68 c/c.
R= 68 %.
Déshydratation de la terpine au moyen de l'acide sulfurique.
A. — Nous avons, en
opérant
dans lesmêmes
conditions que
précédemment, effectué la déshy¬
dratation au moyen
de l'acide sulfurique
au1/250.
Nous n'avons obtenu que
des carbures. Donc la
con¬centration en acide
sulfurique
est tropforte, le terpinéol qui
adû
seformer dans le ballon s'est
aussitôt transformé en carbures par perte
d'une
molécule d'eau. ;
B. — En
opérant toujours
dans les mêmes con¬ditions, nous avons fait la
déshydratation
avec S04H2 au 1/500. Nous avons effectué une distilla¬tion fractionnée dont les résultats sont mentionnés dans le tableau suivant.
Nous voyons que
les 13
premières fractions cor¬respondent
à descarbures,
les 8 autres à desterpi¬
néols. Donc nous avons :
2.627 gr.
terpinéol
\986
gr.de terpinéol
pur.industriel.
) 4691
gr.de carbures.
Le rendement estdonc ici : R= 31.
Avec la concentration au 1/5 0€ en acide sulfuri¬
que, nous voyons
apparaître des terpinéols, mais
en faible
quantité. Par
contre, nous avons des car¬bures dont les constantes
physiques varient
entred'assez
larges limites.
C. — En
opérant toujours
dans lesmêmes condi¬
tions que
précédemment,
nous avonsfait la déshy-
TABLEAU II
Température de l'ébullition
sous10mm N° des
frâetions
Densité do„
Indice
nj(16J Poids
1 68 0,8798 1,4570 96
2 70 0.8774 1,4578 131
3 71 0,8756 1,4630 126
4 72 0.8753 1,4632 118
5 73 0,8727 1,4666 155
6 73 0,8727 1,4666 125
7 74 0,8706 1,4688 153
8 74 0,8705 1,4709 143
9 75 0.8692 1,4730 148
10 76—77 0,8674 1,4793 143
11 78 0,8661 1,4845 133
12 80 0,8669 1,4907 144
13 86 0,8669 1,4943 86
14 103—104 0,9042 1.4908 105
15 105 0,9265 1,4867 112
16 107 0,9297 1,4880 121
17 107 0,9334 1,4892 121
18 109 0,9356 1,4909 121
19 109-110 0,9360 1,4926 112 20 110-111 0,9360 1,4936 146
21 111 0,9363 1.4976 98
156 BULLETIN LE L'INSTITUTDU PIN— N° 38 - Juillet 192?
dratation avec iS04H2 au 1/1000. Afin
d'opérer
la distillation leplus, rapidement
possible, nous avons scindé notreterpinéol
brut en deuxportions
d'en¬viron 1.400 grammes chacune, et nous avons effec¬
tué la distillation fractionnée sur chacune des deux fractions en
employant
une pompe à huile commegénérateur
de vide, afin d'obtenir destempératures
d'ébullition les
plus
basses possibles. Nous avons obtenu les résultats suivants :TABLEAUX III lre Distillation sous 6mm
N°des Température Densité Indice fractions
l'ébullition dao nj (16)
1 63 0,8831 1,4580 119
2 67 0,8800 1,4576 73
3 60 0,8764 1,4694 134
4 69 0,8715 1,4785 55
5 71 0,8686 1.4927 80
6 86 0,9134 1,4891 63
7 87 0,928! 1,4874 87
8 88 0,9291 1.4875 85
9 89-90 0.9308 1.4884 108
10 90 0,9325 1,4906 124
11 91 0 9332 1,4923 115
12 92 0,9343 1,4930 116
13 92 0,9350 1,4934 199
14 92—93 0,9359 1,4937 111
15 93 0,9340 1,4984 50
1429 2me Distillation sous 7 et 8mm
N°des Température
Densité Indice fractions de
l'ébulliton d,o nj (16) Poids
1 71 0,8804 1,4622 120
2 73 0 8768 L 4658 128
3 74 0 8729 1,4749 109
4 78 0,8749 1,4875 55
5 93 0,9168 1,4875 97
6 94 0,9300 1,4873 96
7 94 - 95 0,9310 1,4890 106
8 95 0.9320 1,4905 111
9 95 0,9333 1,4920 115
10 95 0,9340 1,4926 111
11 96 0 9346 1.4934 99
12 96 0,9362 1.4936 112
13 97 0,9320 1,4989 74
1333 A
première
vue, nous voyons que les fractions contenant les carbures sont respectivement :Pourla lre distillation, les 5
premières
fractions : 119 + 73 + 134 + 55 + 80= 461 grammes.Pour la 2e distillation, les 4
premières
fractions : 120 + 128 + 109 + 55 — 413 grammes.Comme
terpinéols,
nous aurons : 1.333—413= 920 grammes.1.429—461 — 968 grammes.
1.888 grammes.
Nous avons
employé 3.700
grammes deterpine.
Donc nous avons comme rendement final :
R — 63.
Nous croyons
qu'en opérant
avec une concentra¬tion en acide
sulfurique
de 1/1500 ou du 1/2000on aurait de meilleurs rendements. Nous propo¬
sons cette dernière concentration comme étant celle
qui
convient le mieux pour obtenir les meilleurs rendements enterpinéols.
Etude des fractions de tête ou carbures.
Les fractions de tête sont constituées par des carbures C10H16.
il+ p i \ <
Tiil1Pin• oit,P■ m\ e. m'- ix y
1..-- 0.JO
n r
Bouchardat et
Voiry (Bulletin
II, 47, p.870;
Centr. Blatt 1887, p.
793;
comptes rendus 104, p.996) ont trouvé
également
dans cesfractionsde tête du cinéoltLhlçrf i. iu*
dlf._
0LU. 0,%t>'A*16 (A suivre)
BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN — N°38 - Juillet 1927 157 D. I. 26
CONTRIBUTION
A L'ÉTUDE DE L'ADIDE
Influence de l'eau des solvants
sur le
pouvoir rotatoire
del'aeide abiétique;
Etude
pbysico-chimique de la question.
par MM. G. Dupont, G. Rouin et J. Dubourg.
Dans la note
précédente,
nous avons montré que l'acideabiétique
ordinaire n'est pasl'acide anhy¬
dre C20H30O2, mais un
hydrate
deformule proba¬
ble 4'C20H30O2, H20, et
qu'il existe
des sels acides del'acide
abiétique
tels quel'abiétate
acide desoude
3C20H30O2, C20H29O2Na. L'existence de ces corps met en relief unegrande disposition
del'acide abié¬
tique
à donner des associations moléculaires soitavec l'eau, soit avec lui-même. Il est
logique d'ad¬
mettre que cette association moléculaire se retrou¬
vera avec la
plupart
des solvants.La
cryoscopie dans
le benzène nous adéjà
mon¬tré que
la molécule
d'acideabiétique
était doubléedans ce solvant.
La tonométrie de l'acide
abiétique fondu
dansdi¬
vers solvants nous a donné les résultats suivants :
Alcool 0,87 364 à 361
Solvants Concentrations M
d,34 350—349 2,4 363 —372
Benzine 1,25 480=
— 7,5 700
8 7=63
Acétone l,5i 380
Ether 1,15 40i5
Tétrachlorure de carbone. 1,26 35iO Sulfure de carbone . :. .. 0,6 332
1,2 420
Ni
JOO
-90
-So
-70
-60
■50
-kO
50*
- 20'
,10
Tbuvoirs
rotatoires dessolutions d'âCLde dbièitque.
«3s~ "
_
, ——QfiêPdT.ciVi* " ÔV»3.9°
(ïf.rr,ot. absolu. cccicLe. cristoL Ctu>J
occicLe TorvdjsC
CXcélont
NÂLz&.dffpx'drjp.....de. .
'cdtztxcf'Noru.ra. de. Carbone-
Chzr depêtr.
JLhcr de. pété.
ChSornforme-
Pxts»gre/' e-
11 12s iT Concentraison s
158 BULLETIN LE L'INSTITUT LUPIN— N° SS - Juillet 192?
Solvant Con¬
centration
Acidehydraté Acide anhydre
aj OCy aj av
Acideacétique 7.5
5.6 3.7 1,9
—73,2
—77,3
—83,9
—90,2
— 84 0
— 83,2
— 94,8
—103,8
— 71,2
—70,0
- 72,2
- 72.5
— 81,8
— 81 2
—81,6
— 83.2
Benzine 30
20 15 10
'
7,5
5
3,75 2,5
—15,8
- 7,8
- 3,1
— 0,0
—17,3
— 8,3
— 3,46
— 0,0
- 12,0
- 9,1
- 5,3
- 2,2
- 0,7
- 0.4
- 0,0
- 0,0
—14,0
— 10,6
— 6,1
— 42
— 1 6
— 06
— 00
— 0,0
Xylène 30
15 7,5 3,75 1,9
—11,6
— 6,5
— 4,5
— 0,0
—12,9
- 7,2
- 58
— 0.0
— 10,6
— 2,9
— 0,0
— 0,0
— 0,0
— 11.4
— 3,2
— 0,0
— 0,0
— 9,0
Alcool à95° 8
6 4 2 1
—90,6
—91,7
—93 9
—95 0
—950
—104,1
— 105.0
—103.7
—105,5
—106,0
- 87,5 -89,0
- 91,2
- 93,5
- 95 0
— 101 25
—100,0
— 101,0
—104,0
—105,0
Alcool absolu 8
6 4 2 1
—90,3 - 102,5 85,8
- 86,3
- 86,25
- 85 5
—.84,5
— 97,7
— 99,1
— 99,0
—99 0
—99 5
Acétone 15
7,5 3,75 1,9 0,9
—81,3
—82,4
—80,0
—82.6
— 92,9
—83,3
—91,2
-93 3
-63,6 -64,6
—65,3
—65,0
—65,1
— 73,1
—74,3
—74,5
—74 6
—73 6
Ether sulfurique 10
5
2,5 1,25 0,62
— 896
— 95,0
—100,0
—104.0
—108,8
—103,7
—109,3
—114,0
—118,0
—122,4
- 69,5
- 75,0
- 78,0 -84,0 -86,4
— 79 9
— 86,8
— 88 8
— 93,2
—100,0
Sulfure de carbone 10
5
2,5 1,25
+20 0 +24 5 +244 +24,4
+24,6 +30,0 +30,0 +31,2
+31,25 +35,0 +35,0 +35,2
+37 5 +42 5 +42 4 +43.5 Tétrachlorure de carbone 10
5
2,5 1,25
—52,8
—54,0
—54.0
—54,8
—60,5 -60,2
—61 8
—61,6
—47,2
—47,5
—48,0
—47,8
-53,7
—54 4
—55,0
—54 6
Pentane 2,5
1,25
—55,2
—53,6
—64,0
-62 4
—45,6
- 47,2
-52,0
—54,0
Etherdepétrole 6
3
1,5 0,75
—46,6
—46,0
—46,6
—52,5
—55,0
—56,0
— 45,8
—47,3
—47,0
—46,6
-50,5 -50,0
— 50,6
- -
50,0
6hloroforme 30
15
7,5 3,75 0,9
-55,1
—55,5
—57,7
—60,8
—73,6
—63,2
—94,0
—65,7
—70,0
—84 8
-42,5
—42,5
— 44,0
—47,4
—51,7
48,7 -49,0 -52,0 -54,6 -57,1
BULLETIN-DE L'INSTITUT BU PIN —N° 38 - Juillet 192? 159
Nous voyons
ainsi
desassociations
très nettes en¬tre les molécules d'acide dans la benzine, mais les associations avec le solvant ne peuvent
être
misesici en évidence par cette
méthode.
Il doit en êtretout autrement dans l'étude
polarimétrique
des so¬lutions et il est
probable
queles grandes
anoma¬lies rencontrées dans cette étude doivent
s'expli¬
quer par
de telles associations.
Etude des pouvoirs rotatoires des solutions, — Afin d'étudier l'influence des solvants sur les pou¬
voirs rotatoires et l'action propre de
l'eau d'hydra¬
tation dans cette influence, nous avons
pris paral¬
lèlement les pouvoirs
rotatoires
des acideshydra¬
tés et des acides
anhydres dans les différents sol¬
vants; les résultats sont
consignés dans le tableau
de la page
précédente.
Les courbes de la
fig. I
donnent une vued'en¬
semble de ces résultats.
Le tableau suivant montre
qu'aux mêmes
con¬centrations, et pour tous les
solvants, l'acide abié- tique anhydre
a unpouvoir rotatoire inférieur à
celui de l'acide
hydraté. Ce fait tient à
deux cau¬ses :
1° A une
légère isomérisation
del'acide abiéti-
que par
chauffage
etformation corrélative
de laforme
pyroabiétique
dextrogyre;2° A l'absence d'eau
qui semble exalter le
pou¬voir rotatoire dans le sens
lévogyre.
La
première
causedoit avoir
uneinfluence fai¬
ble, car la
comparaison
desrésultats obtenus
dansl'alcool à 95° (solvant aqueux) montre
qu'au fur
et à mesure que
la concentration diminue, la for¬
me
anhydre tend à avoir le même
pouvoir rota¬toire que
la forme hydratée; ceci paraît logique.
Aux faibles concentrations, l'eau
apportée
parl'a¬
cide
hydraté
dans lesolvant,
estnégligeable à côté
de celle contenue dans le solvant lui-même. Deux solutions d'acide
anhydre
etd'acide hydraté de¬
viennent donc
identiques.
Remarque. —
Les résultats trouvés indiquent
d'autre part
qu'il
y alieu de préciser la concentra¬
tion toutes les fois
qu'on donne le pouvoir rotatoire
dans un solvant. Si ce
pouvoir paraît,
eneffet, indépendant de la concentration dans le tétrachlo¬
rure de carbone, le pentane
et l'éther de pétrole, il
n'en est
plus de même dans les autres solvants.
Ceci dit, nous ne considérerons dans ce
qui
va suivre quele
casde l'acide abiétique anhydre.
1°
Influence de la concentration
surle pouvoir
rotatoire :
Le pouvoir rotatoire varie
généralement
peuavec la concentration; il y a
toutefois
des varia¬tions assez considérables avec
quelques solvants
: a) Avecles solvants aqueux, commel'alcool, nous comprenons, nous l'avons dit, cette influence de la dilution par unehydratation
croissante avec la dilution :lepouvoir
rotatoire de l'acideanhydre
vient se confondre avec celui de l'acide
hydraté
pour les
grandes dilutions
dans l'alcool.b) Avec
quelques solvants
comme l'éther sulfu-rique
etle chloroforme,
la variation dupouvoir
ro¬tatoire est assez
grande
avecla
concentration; on doit admettre que cefait
est lié à une association moléculaire de l'acide avec le solvant, association qui, pour les fortesdilutions,
doit tendre à devenircomplète.
2° Variation du
pouvoir rotatoire
avecle
solvant.Le tableau
précédent
montre queles variations
son! considérables,
puisque le pouvoir rotatoire, qui
estégal à +35° dans
lesulfure
decarbone, de¬
vient
égal à
—90i° dans l'alcool.
Le
pouvoir rotatoire
proprede l'acide abiétique
fondu a été déterminé par nous sur un
bloc de
cetacide. 11 a été trouvé
égal à
:— 49°,7 pour la
raie
jaune du mercure— 54°,fi pour
la raie
verte du mercure Aquoi tiennent les anomalies considérables ob¬
servées ici ? On sait que,
quand deux
corpsopti¬
ques
actifs
sont sansaction l'un
surl'autre (c'est le
cas des
terpènes), la règle de Biot s'applique. Cette règle
nousapprend
quele pouvoir rotatoire d'un mélange de
n corpsAi, A2, A3, "...An
estdonné
parla
relation
(i) M =
Pl [ai] + P2Laa] 4~•■ ••4~ Pn [an]
Pl + +•••■+ Pn
Si donc on dissout Ptgr.
d'un
corpsde pouvoir
rotatoire at dans P2 grammes
de solvant (le volume
de la solution étant v), si la rotation donnée sur 10 cms. par ce
mélange
est sonpouvoir rotatoire
(*) sera
égal à
:. , a (Xy la| = —
a
et
d'après 1)
d'où :
l«iI =
Pl + P2 P («l)
Pl 4" P2
aX v
C'est là la formule
classique utilisée
pourcalcu¬
ler le
pouvoir rotatoire du
corpsdissous.
160 BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN— N° 38 - Juillet 192?
D'après
cequi précède,
cepouvoir rotatoire
sera lepouvoir rotatoire vrai (a ) si la formule de Biot s'applique, c'est-à-dire,
pensons-nous,si les deux
corps sont sans
action réciproque.
Inversement, nous croyons que,
lorsque,
com¬me c'est le cas pour
l'acide abiétique, les nombres
trouvés pour
loql sont très éloignés du pouvoir
ro¬tatoire du corps pur,, on peut en
conclure qu'il
y a, soit association moléculaire au solvant, soit disso¬ciation de molécules
complexes
du corps pardilu¬
tion.
Appliquons
cesidées
auxrésultats précédents.
1° Toute une série de solvants donnent un pou¬
voir rotatoire peu
variable
avecla concentration et
que
l'on peut considérer
commeidentique
au pou¬voir rotatoire de l'acide
abiétique
pur(—48° envi¬
ron). Ces solvants sont : ,
—-Le pentane,
— L'éther de
pétrole,
-—Le tétrachlorure de carbone.
Avec le chloroforme, pour
des concentrations
su¬périeures à 5- %, les résultats obtenus sont très
sen¬siblement les mêmes
qu'avec les solvants précé¬
dents; mais pour
les faibles concentrations, le
pou¬voir rotatoire
présente
unemontée
assezforte qui peut être attribuable, soit à
unecombinaison
par¬tielle au solvant, soit
plus probablement à la pré¬
sence d'une
petite quantité d'eau dans le solvant.
Or,
d'après
ce que nous savons surles associations
moléculaires, celles-ci se font, ordinairement, par l'intermédiaire de valences
complémentaires
com¬me
l'oxygène, le soufre,
ou encore(plus rarement)
par
les
noyauxbenzéniques (picrates d'anthracène,
etc., etc.).
Les solvants que nous
rencontrons dans
ce pre¬mier groupe sont ceux
qui présentent
aumoindre degré la faculté de donner de telles associations;
il est donc tout naturel d'attendre (et nous l'avons vérifié) que
le pouvoir rotatoire obtenu dans
ces solvants est lepouvoir rotatoire vrai de l'acide abié¬
tique.
2° Pour les autres solvants, on trouve des pou¬
voirs rotatoires très divers et souventvariables avec la concentration. Nous devons penser que ces va¬
riations sont dues à des associations moléculaires.
Prenons par
exemple le
casde l'éther, qui donne
une assez forte remontée de la courbe du
pouvoir
rotatoire pour
les faibles concentrations. L'étude ébullioscopique donne
unpoids moléculaire de 405.
II y a
donc partiellement association des molécules
dissoutes. Nous pouvons penser que nous avons en
présence
desmolécules doubles d'acide abiétique
en
équilibre
avecdes complexes d'acide abiétique
et du solvant S :
A2 + S2
^ 2AS
La loi d'action de masse nous
indique
quel'on
doit avoir :
Si nous nous limitons aux fortes dilutions, on
peut considérer Os2 comme constante.
Si, dans ces conditions, nous
désignons
par :x le nombre de molécules de A2 par
l'OO
cc.de solu¬
tion etco son
pouvoir rotatoire,
y
le nombre
demolécules
deAS
et a2le pouvoir
ro¬tatoire de cette combinaison calculée par
rapport
au A contenu :
On a :
v2
1) = Ki
x
d'après la règle de Biot (M étant le poids molécu¬
laire
théorique de A).
_
_ 2Mxai + Mya2 _ 2xat -(-ya2 2 Mx + My 2x -j- y
et enfin la concentration moléculaire
théorique
par 100 cc. de solution, etc :3) c = = 2x + y
M
En éliminant x et y
entre
ces3 équations,
on a ;c =
<«,-*,) (»-»,)
K_=Kj(«,-«)'
2(oci—a)2 a—a2
Cette formule
représente les variations de
a en fonction de la concentration. Onpourrait,
pardes
mesures
précises, déterminer
cesvaleurs de K,
a, et a2 partrois points de la courbe. Qu'il
noussuffi¬
se de dire que
la courbe
abien l'allure de celle
donnée par
la pratique; la valeur de
aobtenue
pourdes dilutions infinies
correspond à (a20 (voisin de
—>90>°) et la valeur limite pour
des concentrations plus fortes correspond à (a2). Le calcul montre
quecette dernière valeur est voisine de —50° et s'ac¬
corde, par
suite,
avecla valeur trouvée
pourl'acide abiétique
pur.3° Pour la
plupart des autres solvants anhydres,
alcool absolu, acétone, acide
acétique, la cryoscopie
et la tonométrie nous donnent des
poids molécu¬
laires
simples; le pouvoir rotatoire reste sensible¬
ment
indépendant de la concentration;
nousdevons
en conclure que,
dans
cessolutions, tout l'acide
abiétique
setrouve associé
ausolvant et
queles
BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN —N° 38 - Juillet 192? 161
divers
pouvoirs rotatoires trouvés
sont ceuxde
ces associations moléculaires A. S.4° Pour la benzine et le
xylène,
lacourbe des poids présente des particularités remarquables.
Quand la concentration décroît à
partir de 30 %
et tend vers O, le
pouvoir rotatoire baisse et tend
vers O suivant une courbe
présentant
unpoint d'in¬
flexion.
A2 et A4 et, comme ces molécules n'existent pas dans les solvants sans action, on doit admettre
qu'elles
sontdues à
descombinaisons
avec lesol¬
vant, combinaisons telles que : AS, A2S, A4S
Aux fortes concentrations, c'est AS
qui
estla for¬
me stable, aux fortes concentrations A4S.
Les
équations d'équilibre
seront :"Pouvoir rotatoire. de lâcicie
dsliétirjuC^
dans La- benzine- ■
La
cryoscopie dans la benzine
auxtrès faibles
concentrations montre que,
même
pourcelle-ci, le poids moléculaire trouvé est voisin du dou¬
ble du
poids moléculaire théorique. La tonométrie
nous donne un
poids moléculaire qui, supérieur
1) 2 AS
2A2S
A2S+S A;"S+S
En supposant
la concentration Cs constante, la
loi d'action de masse nous donne :
4
i+i
X
corse i^ /
:<
/ *
' \
! x
!
)
3
au double pour
les faibles concentrations, tend vers
la valeur théoriquepour
des faibles. Il semble donc
que
l'on doive
supposerl'existence de molécules A,
cas
Ca2s K,
r
?
e<A2s CA*S
k2
162 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN— N° 38 - Juillet 192?
Si nous considérons d'abord les fortes concen¬
trations, nous n'aurons à condidérer que
la 2e réac¬
tion; si l'on
désigne
par 04 et 04les pouvoirs rota-
toires de A2iS et AÏS et par
C la concentration, la
courbe de variation des a avec C est de même allure que
celle trouvée
pourl'éther.
La courbe a=>f (c) affecte une forme
hyperbo¬
lique (2). En utilisant les 3 concentrations 0,3, 0,2,
0,15 on a trouvé :a4 = -34°2 a2 = +19°7
Cette courbe passe encore par
le point trouvé expérimentalement
pour c—0,1.
Aux concentrations
plus faibles, la courbe précé¬
dente ne
présente plus le phénomène.
Comme nous l'avons dit plus
haut,
nous pensonsqu'il
y alieu d'attribuer
cefait à
ce que, pourles
plusgrandes dilutions, la réaction 1) vient
se su¬perposer
à la première
etdevient prédominante à
la limite.
La courbe représentative de cet
équilibre
enfonc¬
tion des concentrations, est
analogue
à celle de lafigure (4), mais
avec saconcavité tournée
versles
a
négatifs (courbe II
dela fig. 4).
La courbe
théorique résultant
dela combinaison
de ces deux courbes, doit avoir la forme de la fi¬
gure
4. Mais la précision
deslectures
estinsuffi¬
sante pour retrouver
expérimentalement
lapartie
de la courbe
théorique relative
auxfaibles
concen¬trations.
Conclusions.
Dans ce
qui précède,
nous avonscherché à indi¬
quer les
relations
que nous pensonsdevoir exister
entre les associations moléculaires qui
prennent
très aisément naissance à
partir
del'acide abiétique
et les anomalies considérables rencontrées dans l'étude des
pouvoirs rotatoires de
cetacide.
Il estpossible
quel'existence de
cesassociations
permetted'expliquer
la nature de certainssoi-disant
acidesrésiniques
et, parsuite,
desimplifier
un peula
nomenclature encore compliquée de
ceux-ci.
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