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Bulletin de l'Institut du Pin [1935, n°10] · BabordNum

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(1)

7670

N° 10 (3e Série) Paraissant le 15 de chaque mois. 15 Oetobfc 1935

Abonnement auBulletin (unan;

France... 35 fr.

Etranger. 50 fr.

Adresser lemontantdes Abonnementsk l'Institut duPin. G. C.Bordeaux 9237

Le Numéro

Le Numéro decollection....

France... 3 50

Étranger. 5 <*

France

etEtranger 7 » (portensupplément)

BULLETIN

DE

L'INSTITUT du PIN

Sous le contrôle du Ministère de l'Agriculture

et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux

VtVv

r

SOMMAIRE

1. Articles originaux

A I 86 L'Utilisation des produits résineux, par

M. G. Brus 198

C I 185 Dispersion rotatoiredes a halogénuresdes camphres,parMM. J. P. Mathieu et J. Perrichet 201

C I 136 Pyrolysedu pinène, sur un nouveau type de terpènes monocycliques, les pyronènes, par

MM. G. Dupont et R. Dulou 203

F I 33 Pour une industrie nationale du papier,

par B. Navarre. 205

F I 34 Nos besoins et nos ressources en matières

premières de papeterie 209

11. Petite Documentation

F II 92-94 Petite documentation 215

F II 95 La France doit fournir son papier, par

M. P. Buffault 213

J

JVIODE DE CLASSIFICATION NOS DOCUMENTS

A. Généralités.

B. Récolte et traitement des résines.

C. Essences de térébenthine, terpènes etdérivés.

D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.

I Articles originaux. IlDocumentation.

E. Dérivés chimiquesdubois.

F. Cellulose de bois.

G. Documentsdivers.

Adresser la Correspondance :

INSTITUT

DU PIN, Faculté ÔCS Sciences,

20, CûUr$ PastCUf, BORDEAUX

Le Directeur technique reçoitle lundi, de 9 à 12 heures, de 14h. 30 à 18 heures, et les autres jours sur rendez-vous»

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(3)

(3e Série1! chaquemois.

BULLETIN

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L'INSTITUT DU PIN

Sous le contrôle du Ministère de l'Agriculture

et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux

A i 86

LlHlon des Produits Rdsi»

par M. Georges BRUS, (*)

Directeur de l'Institut du Pin.

1. LA CUISE DES PR0DUST3 RESINEUX

La forêt landaise et 'girondine produit annuelle¬

ment environ 20.000..tonnes d'essence de térébenthine et 70.000 tonnes de colophane, chiffres qui représen¬

tent environ 20 % du total sur Ile marché mondial des produits résineux. (1)

Il y a quelques années, les cours de ces produits

étaient élevés, leur commerce prospère : ainsi, en

.1926, le cours moyen de l'essence fut de 812 francs les .100 kilos; celui des brais clairs, de 359 francs; la gemme valait 1.460 francs la barrique de 340 li¬

tres. Un fort tonnage, environ les 2/3 de la produo- lion, était exporté; le reste était facilementconsommé

en France.

L'écoulement des produits résineux étant aisé, on ne se préoccupait guère de les transformersur place; si la-fabrication de la terpine et du terpinéol existe depuis longtemps dans les Landes, il n'en est pas de même des industries du camphre synthétique et

(*) Conférence faite le 24juin 1933 à l'occasion du centenaire de la Société d'Agriculture de la Gironde. (Le textea été mis à jour jusqu'au 1er octobre 1933.)

(1) Ces chiffres n'ont qu'une valeur moyenne; la production aété évaluée approximativement à :

23.000 tonnes d'essence et 83.000tonnes deproduits secs en 1913

30.000 103.000 1920

28.000 90.000 1926

18.000 63.000 1933

des esters résiniques par exemple, industries qui sont pourtant prospères à l'étranger.

Mais les hauts cours de 1926 n'ont pas duré; ac¬

tuellement, on cote l'essence à 285 francs les 100 ki- logs, les brais clairs à 75 francs; les produits rési¬

neux subissent une crise sans précédent.

Cette crise est due à la surproduction provoquée principalement par les prix élevés atteints il y a

quelques années par les produits résineux, et à la

diminution de leur consommation ; deux facteurs l'aggravent énormément :

a) D'abord la perte de nombreux débouchés due

à la concurrence des produits dérivés du pétrole,

d'une part, des résines synthétiques, d'autre part;

b) Ensuite et surtout, la perte des marchés exté¬

rieurs par suite de la concurrence des produits rési¬

neux étrangers; ainsi, nos exportations d'essence sont passées de 8.210 tonnes en .1929 à 1.086 tonnes en

1933; nos exportations de colophane de 52.882 tonnes

en 1929 à 28.500 tonnes en 1933 (2); elles ont dimi¬

nué encore depuis. Cet arrêt 'des exportations a pro¬

voqué l'effondrement des cours.

La concurrence des produits résineux étrangers provient principalement des Etats-Unis qui, avec une

production égale à 70 % du total, jouent un rôle prépondérant sur le marché mondial, mais aussi de l'Espagne et du Portugal, qui, ces dernières années,

ont intensifié leur production résinière.

D'autre part, de nombreux pays se sont mis à ex¬

ploiter leurs forêts de résineux, et ce fait doit rete¬

nir notre attention.

(2) Pour la période 1923-1930, la moyenne des exportations a été évaluée à 12.000 tonnes d'essence et à 38.000 tonnes de produits secs. G.-P. Matdieu, Récolte et industrie de la résineenFrance;Le Sud-Ouest Economique, 194, janvier 1930, p. 33.

1

(4)

194 jLETIN DE L'INSTITUT •V 10 - Octobre 19S5

La Russie et lies pays de l'Europe centrale : Alle¬

magne, Pologne, Autriche, Tchécoslovaquie, possè¬

dent d'immenses forêtsde conifères, principalement

de pin sylvestre; jusqu'à ces dernières années, ces

pins étaient très peu géminés, et le traitement des arbres abattus était relativement peu important.

Cette situation a complètement changé; devant les

cours élevés des produits résineux qu'ils importaient

de l'étranger, ces pays oint entrepris de gros efforts

afin de produire l'essence de térébenthine et la colo¬

phane nécessaires leurs industries. Voici quelques précisions récentes.

Le pin sylvestre est exploité en Russie (3) depuis

192G et, d'après larevue américaine« Naval Stores », la production de gemme estpassée d'environ413 ton¬

nes en 1927 à 56.653 tonnes en 1932, cette production

devant atteindre 260.000 tonnes au cours des cinq

années suivantes.

Obligée d'importer il y a trois ans, la Russie ex¬

porte actuellement des quantités considérables d'es¬

sence et même de colophane (12.000 tonnes en 1933), malgr(;le tonnage important utilisé par ses fabriques

de savon.

L'industrie résinière russe est concentrée entre les mains du « Trust Chimique Forestier »; son déve¬

loppement extrêmement rapide est accompagné d'ef¬

forts considérables en vue de l'utilisation industrielle del'essence etrie la colophane, effectués parla « Sec¬

tion de Recherches scientifiques de l'Institut chi¬

mique forestier de Léningrad ».

Le gemmage du pin sylvestre a été entrepris éga¬

lement en Pologne (4); 1.000 tonnes de gemme ont été récoltées en 1934; 2.500 tonnes le seront en .1935; cetteproductionpourra atteindre 20.000 tonnes. Très sagement, le Gouvernement polonais songe, dès main¬

tenant, à entreprendre les fabrications de la terpine

et du terpinéol, du camphre, des résines durcies.

En Allemagne, le gemmage des pins sylvestres,

commencé pendant la guerre, n'a cessé d'être inten¬

sifié. Du rapport présenté, le 26 mai 19,34, à la So¬

ciété des Chimistes allemands, par le docteur Erich Asser (5), il résulte que la consommation allemande annuelle de colophane, qui se chiffre 50.000/60.000 tonnes, et la consommation annuelle d'essence de

(3) Récentdéveloppementde l'industriedesproduits TésineuxenU. R. S. S.

Naval Stores, vol. 44, 28 (13 octobre 1934).

(4) L'industrie de la résine en Pologne. L'Industrie chimique, novembre 1934, p. 833.

(fi) Farinai Zcitung, t. 39, 27,p. 701 (juillet 1934). Voiraussi :La Revue des Produits chimiques, 13, p. 437 (1934).

térébentine: environ 15.000 tonnes, seront couvertes prochainement par l'industrie résinière allemande,

dont le Conseil économique forestier du Reich sou¬

ligne l'importance.

La même tendance s'observe également en Autri¬

che, en Tchécoslovaquie., en Yougoslavie.

Les pays ci-dessus et aussi l'Estonie, Iles Pays Scandinaves, produisent, en outre, par traitement,

du bois mort, de l'essence de bois (wood turpentine, îdenôl) et de la colophane; la Suècle exporte encore la « résine liquide » (ta'llol), sous-produitde la fabri¬

cation de la cellulose à partir des bois résineux.

Ce qui précède suffit à prouver l'intérêt que les

pays étrangers attachent à l'industrie des produits

résineux.

La création et le développement rie ces industries résinières nationales constitue un très grand danger

pour le rétablissement de nos exportations d'essence

et de produits secs; constatation affligeante certes, mais qu'il serait dangereux d'ignorer.

Nousne devons cependantpas abandonner lalutte; le rendement en gemme du pin sylvestre est inférieur

à celui du pin maritime; de plus, l'essence du pin

maritime a, sur celle du pin sylvestre, la supériorité

de sa composition: formée de 90 % de pinène et de nopinène, c'est la matière première de choix pour les industries du camphre et du terpinéol; l'essence du pin sylvestre ne contient au contraire que 40 %

environ d'à et de § pinènes et renferme par contre environ 30 % de carène, dont les dérivés sont, jus¬

qu'à ce jour du moins, sans intérêt.

De plus, un système de primes à l'exportation

vient d'être institué. (6).

Toutefois, ces arguments ne permettent qu'un es¬

poir assez faible de voir reprendre nos exportations

au rythme des années précédentes.

Une conclusion s'impose donc: comme il ne sau¬

rait être question de restreindre notre production,

car 30.000 travailleurs vivent de l'exploitation de la forêt, nous devons nous organiser pour consommer en France les 8.000 tonnes d'essence de térébenthine

et les oO.OOO tonnes de produits secs que nous expor¬

tions annuellement les années précédentes.

Pour cela il faut, d'une part, maintenir à nos pro¬

duits resmeux leurs débouchés actuels et augmen¬

ter autant que possible leur consommation; d'autre part, leur créer des débouchés nouveaux.

(6) Loi rlu 2 juillet 1933 tendant à l'organisation et à l'assainissement du marché des produits résineux.

(5)

isS

On pourra provoquer ainsi pour ces produits une demande croissante qui entraînera une hausse nor¬

male des cours.

Examinons donc l'état actuel de la question des

débouchés qui s'offrent à l'essence de térébenthine

et à la colopliane. (7)

2. LES UTILISATIONS DE L'ESSENCE DE TEREBENTHINE

Emploi comme solvant

Le principal débouché de l'essence de térébenthine

est son emploi comme solvant dans les industries des peintures, vernis, encaustiques, cirages et autres pro¬

duits d'entretien.

Dans ces usages, elle se trouve fortement concur¬

rencée par lespétroles, le white spirit en particulier.

Sa supériorité est cependant reconnue (8); elle pro¬

vient du fait que l'essence ne joue pas simplement

le rôle de solvant, mais facilite le séchage des pein¬

tures et des vernis gras et augmente leurs qualités.

En effet, pendant l'évaporation de l'essence de téré¬

benthine une petite partie fixe l'oxygène de l'air et

se transforme en essence grasse, très visqueuse, qui

reste dans le film, lui 'donne plus de souplesse et augmente sa résistance et sa durée. De plus, ses pro¬

duits d'oxydation jouent le rôle de catalyseurs d'au- to-oxydationet activent la siccativation de l'huile de lin.

Puisqu'il est démontré que, dans les produits ci- dessus, l'essence de térébenthine est supérieure au white spirit, il est naturel que ce dernier, produit d'importation (.16.000 tonnes en 193.1), soit contin¬

genté comme il l'est actuellement, malgré de nom¬

breuses protestations. D'ailleurs, si la différence de prix entre l'essence et le white fut importante au- (7) La question (les débouchés des produits résineux a été souvent traitée;

voir en particulier :

G. Dupont. Le Pin Maritimeetles Industries dérivées. Bulletin cle l'Ins- titu duPin, 2 et n° 3(1.924).

(1. Dupont. Ce que l'industrie tire du pin. Bulletin de l'Institut du Pin(1.928), p. ISS.

M. Barraûd. L'utilisation des produits résineux. Bulletin de l'Institut du Pin(1932);, pp. ISS et 169.

Bois et Résineux. Numéro spécial (n° 749), du 15 juin 1932.

0. A. Pickett and J. M. Schantz (Hercules Powder Company, Wil- mington, Del.). Nouveaux usages des.produits résineux. Industrial and Engineering Chemistry, vol. 26, 8, p. 767 (1934).

Anonyme. Points de vue nouveaux dans la production et l'application des résineux. La Revue des Produits Chimiques, 15, p. 457 (1934).

G. Vié. Le problème de l'utilisation des résineux. L'Industrie chimique, janvier 1935, p. 10; septembre193S, p.'645.

(8) G. Dupont. La crise des Résineux etlaconcurrencefaite par lepétrole à l'essence de térébenthine. Bulletin del'Institut duPin, 16, p. 73(1931), et : L'utilisation de l'essence do térébenthine dans les peintures, ïbicl., 4S p. 176 (1933).

irefois, elle est aujourd'hui très faible (9) et se trouve largement compensée par la supériorité des produits fabriqués à l'essence de térébenthine.

Mais, malgré la protection dn contingentement, la

lutte doit être poursuivie avec vigilance, par la

recherche et la répression 'des fraudes, l'obligation

pour les administrations d'imposer des produits à l'essence de térébenthine dans leurs cahiers des char¬

ges, enfin par une judicieuse propagande destinée à éduquer fabricants et consommateurs.

Emplois chimiques de l'essence de térébenthine

Lesemplois chimiques de l'essence de térébenthine

sont actuellement limités en France la fabrication de la terpine et du terpinéol. La terpine est utilisée

en thérapeutique, mais sert principalement à la pré¬

paration du terpinéol. Le terpinéol est utilisé en

parfumerie; ses esters: forniiate, acétate de terpé- nyle, etc.., sont également appréciés pour leur odeur

douce rappelant celle du lilas ou du muguet. Il sert

encore comme solvant dans certains vernis. Mais

son plus gros 'débouché consiste actuellement dans la préparation de l'huile de pinartificielle, analogue

à la pine oil américaine qui provient de la distil¬

lation à la vapeur des vieilles souches de pins, très résineuses. L'utilisation de l'huile de pin comme huile de flottatioii pour le triage 'de certains mine¬

rais, dans l'industrie du textile pour le débouillis-

sage du coton, le routage de la soie artificielle et surtout dans la préparation des produits mouillants utilisés en agriculture, s'étend, en effet, de plus en

plus.

La fabrication duterpinéol donne un sous-produit:

le terpinolène dont l'emploi comme insecticide doit

se développer.

Un deuxième débouché chimique important pour l'essence de térébenthine consiste dans la fabrica¬

tion du camphre synthétique. J'ai exposé, l'année dernière, à la Journée des Résineux de la Foire de Bordeaux (10), l'intérêt qu'il y aurait à créer en France cette industrie qui existe en Allemagne et en Italie. J'ai montré que son développement n'était possible que si elle était protégée par les Pouvoirs publics contre un dumping allemand ou japonais.

(9) En 1926, le prix de l'essence atteignit 1.000 fr. les 100 kilos, tandis quecelui du white ne dépassait pas 200 i'r.

Aujourd'hui on cote : l'essence à 285 fr. les 100 kilos, le white spirit à 190-205 fr.

(10) G. Brus. Sur l'industrie du camphre synthétique en. France. Bulletin de l'Institut duPin, 54-55, p. 105 (1934).

(6)

196 BULLETIN DE L'INSTITUI BU PIN 10 - Octobre 1935

Un décretdu 11 mai 1935, élevant à 350 francs aux

100 kilos, le tarif minimum des droits de douane sur le camphre étrangler, permet d'espérer que la Société

« Le 'Camphre français et ses dérivés » pourra réa¬

liser ses projets et remettre en marche l'usine de camphre de la Société alsacienne des Produits chi¬

miques de La ïtocbelIe-Vaugoin, ce qui assurerait

un'débouché immédiatà750 tonnes d'essence de téré¬

benthine par an, débouché qui pourrait être porté ultérieurement à 1.500' ou 2.000 tonnes.

En plus des fabrications du terpinéo'l et du cam¬

phre, de nombreuses synthèses sont théoriquement possibles à partir de l'essence de térébenthine ou

des sous-produits des deux industries ci-dessus: la

préparation du cymène et de ses dérivés: thymol, menthol, nlcoylcymyleétone-esters utilisés en parfu¬

merie ou en thérapeutique, aminoeymène préconisé

récemment comme antidétomant, la préparation

du dipentène, cellede l'isoprène, point de départ

de la fabrication du caoutchouc synthétique. Tou¬

tefois leur réalisation ne saurait être immédiate.

Emplois médicaux de Vessence de térébenthine L'essence de térébenthine a aussi quelques em¬

ploismédicaux qui n'en utilisent évidemmentqu'une faible quantité. Mais les propriétés thérapeutiques

bienfaisantes de l'essence de térébenthine doivent constituer un argument pour la propagande en fa¬

veur de son utilisation dans les produits d'entretien,

ne serait-ce que pour répondre à l'affirmation sur¬

prenante répandue récemmentpar une société pétro- 1 ifère, que le wlite spirit est moins nuisible que

l'essence de térébentinei au point de vue hygiène et toxicologie.

3. LES UTILISATIONS DE LA COLOPHANE

La colophane est utilisée dans de nombreuses in¬

dustries, soit cause de ses propriétés physiques : industrie des vernis, fabrication des isolants élec¬

triques, des. poix, etc.., soit à cause de sa nature

chimique: utilisation du résinate de soude en savon¬

nerie et en papeterie, fabrication des résinâtes de métaux lourds et des esters résiniques, décomposi¬

tion pyrogénée en huiles de résine, etc...

Emplois de la colophane dans Vindustrie

des peintures et des vernis (11)

L'industrie des vernis est grosse consommatrice de colophane et de résinâtes métalliques: résinâtes de chaux, de zinc, de magnésium, peu colorés, utilisés

comme résines durcie®, résinâtes colorés comme le résinate de cuivre, employés pour la préparation de peintures laquées, résinate de plomb, de manganèse, de cobalt, qui constituent d'excellents siccatifs.

Les résinâtes de glycérine, appelés aussi esters- résiniques ou gommes-esters, dont l'acidité est très faible, sont particulièrement appréciés.

Combinée à des résines formaphénoliques, la colo¬

phane est utilisée, en outre, dans la fabrication de résines très dures donnant de très beaux vernis (Al- bertols, Beekacites, etc...), en Allemagne, en An¬

gleterre, en Autriche.

Les firmes Kiirt Albert, de Wiesbaden; Boehm,

de Londres; Beck Koller, de Vienne, sont bien con¬

nues en France; nos colophanes étaient utilisées au¬

trefois pour leurs fabrications; elles sont actuelle¬

ment de plus en plus remplacées par des colophanes étrangères. Il est paradoxal que des fabrications si¬

milaires n'existent pas encore chez nous. Les abié- tiates de méthyle et d'éthyle, utilisés comme sol¬

vants et plastifiants, fabriqués, principalement, en

Amérique, ne le sontpas non plus en France. Toutes

ces fabrications doivent être entreprises le plus tôt possible.

Emplois de la. colophane en savonnerie et en papeterie

Formée d'environ 90 % d'acides résiniques, prin¬

cipalement d'acide abiétique, la colophane donne,

avec lia soude, le résinate 'de soude ou savon de ré¬

sine, gelée brune, soluble dans l'eau, qui est un excellent détersif.

Aussi la résine accroît-elle le pouvoir détersif des

savons gras et est-elle employée dans leur fabrica¬

tion. Toutefois, son utilisation en savonnerie est due à une autre raison.

La résine, qui donne des savons de soude très

mous fut d'abord employée en Angleterre et en Al¬

lemagne pour adoucir les savons durs et cassants

fabriqués à partir des suifs. En France, son utilisa-

(11) Voir a ce sujet : John Mc E. Sanderson, Les dérivés de la colophane' dans les peintures. Industrial and Engineering Chemistry, vol 26 8 p. 711 (1934).

(7)

197

tion en savonnerie s'est 'développée surtout à par¬

tir de 1890, Hors de l'utilisation des liuiles de co¬

prah et autres graisses oléagineuses 'donnant 'des sa¬

vons durs, à la place des Imites d'arachides, plus

•chères et donnant des savons plus mous. Ainsi, d'après Mercklen (12), président du Syndicat pro¬

fessionnel des fabricants de savon, la résine ne fut

pas employée en savonnerie pour les qualités qu'elle

donne au savon, mais pour permettre l'utilisation au maximum d'une huile bon marché donnant un sa¬

von dur, au détriment d'une huile plus chère.

Malgré diverses controverses soulevées à plusieurs reprises au sujet du pourcentage incorporé dans les

savons, la consommation de la résine en savonnerie, favorisée par la hausse des matières grasses, est al¬

lée en augmentant; elle a constitué le grand débou¬

ché des colophanes et l'on peut dire que la prospé¬

rité de leur 'commerce a été liée à leur incorporation

dans les savons. Les ventes sur Marseille, très im¬

portantes, atteignirent environ 15.000 tonnes jus¬

qu'en 1931.

En ce moment, lesprix des corps gras baissent for¬

tement et tendent à s'égaliser; la situation devient d'autant plus défavorable à la résine que son- prix

est à peu près le même que celui des corps gras, tandis qu'avant la guerre, il n'était que le tiers en¬

viron. Aussi, malgré lesavantagesreconnus que com¬

porte l'incorporation de la résine dans les savons, les ventes sur Marseille diminuent de façon catas¬

trophique.

Les Syndicats de produits résineux se sont, à juste titre, émus decettesituation. Lue Commission, char¬

gée de développer les emplois industriels de la ré¬

sine, notamment en vue de la fabrications des sa¬

vons, s'est réunie à diverses reprises au Ministère del'Agriculture et, lors dela séancedu 12mars 1935,

en accord avec le Syndicat des fabricants de savons

de Marseille, les conclusions suivantes ont été adop¬

tées :

« La Commission:

« Prend acte que le Ministre de l'Agriculture ad¬

met en savonnerie l'emploi des acides résiniques,

au même titre que les acides gras ;

« Emet le vœu, d'accord avec le Service des Frau¬

des, que, dans la composition des savons dits :

« 72 % extra purs », la limite de tolérance soit por-

(12) Mercklen. Les raisons del'emploi des résines dans les savons. Bulletin de l'Institut duPin, n" 59-60, p. 221 (1934).

tée de 5 à 8 '% pour la proportion d'acides gras qui peut être remplacée par des acides résiniques. »

Ce résultat est fort appréciable. Toutefois, il n'est

pas inutile de rappeler que les qualités du savon à la résine sont reconnues et que la plupart des pays

étrangers utilisent très largement la colophane en

savonnerie. Ainsi que M. Rosières (13) l'a souligné,

on peut.s'étonner qu'en Erance, principal produc¬

teur européen de résine, celle-ci puisse être classée parmi les produits dont la présence dans les savons constitue une fraude, tandis que, en Angleterre et

en Allemagne, pour ne citer que deux pays dont la

fabrication des savons est renommée, cette industrie emploie également, sans aucune condition restric¬

tive, la résine qui est importée de l'étranger.

Nous devons insister sur ce fait que la résine est

une production nationale, tandis que les graisses, donnant les huileis concrètes employées en savonne¬

rie, proviennent principalement des colonies étran¬

gères; ainsi, pour l'année 1930, 8.249 tonnes seu¬

lement provenaient des colonies françaises, tandis

que 226.085 tonnes étaient importées des colonies étrangères.

La question de l'incorporation de la résine dans

les savons montre bien comment les circonstances

économiques peuvent modifier l'importance d'un dé¬

bouché industriel et souligne la nécessité, pour les

fabricants d'un produit, de suivre de très près l'évo¬

lution des industries consommatrices.

A côté des savons dits de Marseille, qui ne peu¬

vent contenir qu'un pourcentage de résine assez fai¬

ble, l'industrie fabrique des savons, dits savons de ré¬

sine, à plus forte teneur en résinate de soudé, ana¬

logues aux savons demi-palme anglais. Ces savons, d'un prix de revient inférieur aux savons de Mar¬

seille, sont d'excellents 'détersifs et ont, en parti¬

culier, la propriété de mousser d-anis les eaux dures.

Le résinate de soude est utilisé, en outre, en gran¬

des quantités, en papeterie, sous le nom de colle de papeterie; il sert à coller les fibres du papier brut;

ce débouché, très important pour les colophanes,

s'accroîtenmême tempsquelafabrication dupapier.

Signalons, enfin, l'emploi du résinate de soude,

comme émuJlsifiant dans des produits divers (14).

(13) Rosières. Savon de résine et Poix de brasserie. Bulletin de l'Institut duPin, n"32, p.183 (1932).

.(14) Voir en particulier G. Dupont et ,T. Dubacquié. Les résinâtes et leur emploi comme mouillants et fixatifs en agriculture. Bulletin de l'Institut du Pin,n" 44, p. 146 (1933),

Et M. Barraud, Utilisation des pro'duits du pin en agriculture et particu¬

lièrement enviticulture. Bulletin de l'Institut duPin, 54-55, p. 113 (1934).

(8)

198 BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN 10 - Octobre 1935

Emplois de la colophane dans la fabrication

des huiles de résine

D'origine landaise, l'industrie des huiles de ré¬

sine a pris en Allemagne une extension beaucoup plus considérable qu'en France. Les huiles de rési¬

nes sont utilisées comme lubrifiants et pour la fabri¬

cation de graisses à voiture, d'huiles solubles pour Ile façonnage ides métaux, d'huiles d'ensimage, d'iso¬

lants pour câbles électriques, d'encres d'imprimerie,

de noir de résine, etc...

Leurs débouchés ont considérablement diminué ces

dernières années par suite de la concurrence des hui¬

les minérales, meilleur marché, et de l'huile de lin.

Il est d'ailleurs malheureux de constater que cer¬

tains débouchés importants ont été perdus par la

faute même des producteurs; ainsi, une importante

câblerie électrique française, qui, en 1930, utilisait

environ 200 tonnes d'huiles de résine par an pour la confection de ses isolants pour câbles, are¬

noncer à son emploi, et la remplacer par une huile minérale, dans l'impossibilité elle se trouvait d'obtenir des livraisons toujours conformes au même type, condition indispensable pour l'obtention d'iso¬

lants présentant' le même pouvoir diélectrique.

Dans mon rapport annuel sur le fonctionnement de l'Institut du Pin, en .1934, j'écrivais : « L'éta¬

blissement d'une sériede types standards,définis par leurs constantes, augmenterait certainement les dé¬

bouchés des huiles de résine. » J'ai reçu, depuis, lia

lettre suivante d'une Société spécialisée dans la fa¬

brication des, encres d'imprimeries.

« Votre point de vue est absolument exact, et cet établissement de types standards est tellement essen¬

tiel, que s'il ne se fait pas, l'industrie des huiles de résine arrivera à bref délai a disparaître; nous avons

eu trop souventà nous plaindre du manque d'homo¬

généité des livraisons; les huiles minérales et les huiles de lin, au contraire, sont livrées sous cons¬

tantes invariables. »

'Si les fabricants reconnaissent également l'impor¬

tance de cette question, l'Institut du Pin est à leur

disposition pour les aider à la résoudre.

Utilisation de la résine clans les revêtements pour routes

Dette question d'actualité a été exposée l'année

dernièrepar M1Ie Barraud (15) à la Journée des Rési¬

neux, et nous avons présenté ensemble une commu¬

nication au ,14e Congrès de chimie industrielle en octobre 1934 sur le même sujet. (16)

Divers essais d'utilisation de la résine 'dans les revêtements pour routes ont été effectués sur route

en 1933 et .1934 et sont poursuivis en 1935 dans les départements de la Gironde, ides Landes, du Lot- et-Garonne, du Gers, sous le contrôle des Services des Ponts et Chaussées et des Services vicinaux.

Plusieurs formules ont été utilisées, provenant de

la Société Routière Colas, de la Société Chimique de

la Gironde, des Etablissements Sansoube, de M. La- bourse; ce sont: des mélanges bitume-résine à 20 %

de résine, par exemple; des mélanges goudron-ré¬

sine contenant de 20 à 40 % de résine; ces produits

étant appliqués à chaud; des émulsions de bitume additionnées par exemple de 10 % de résine, et des.

émulsions de goudrons à diverses teneurs en résine.

MM. Ortal, Lafoiit et Guirauton ont préconisé l'addition aux goudrons et bitumes, de résinâtes mé¬

talliques, et M. Lajoanio, l'utilisation d'un com-

pound de sable et de brai.

Grâce à un appareillage spécial permettant d'ob¬

tenir des mélanges très homogènes, on peut incorpo¬

rer facilement de .10 à 20 % de résine clans les revê¬

tements pour routes, ce qui permettrait d'écouler ai¬

sément de 10.000 à 20.000 tonnes de brais par an,, étant donné que l'entretien des routés consomme en¬

viron 1.000.000 de tonnes de goudrons et de bitumes.

Mais il faut remarquer que, au point de vue éco¬

nomique, l'introduction de brais dans Ile goudron,

par exemple, revient à introduire dans un produit qui vaut environ 400/420 francs la tonne, un cer¬

tain pourcentage d'une matière qui vaut 850 francs

et que, de plus, on désirerait valoriser vers;

1.200 francs. L'opération ne sera donc intéressante

que si les revêtements contenant de la résine pré¬

sentent des avantages :

a) Meilleure adhérence à la chaussée;

b) Plus grande absorption et meilleur enrobage

du gravillon;

c) Plus grand pouvoir antidérapant.

Les essais effectués sont trop récents pour per¬

mettre une conclusion; il faut observer les revête¬

ments pendant quelques années. Ils permettent sim-

(15) M. Barraud. Bulletin de l'Institut du Pin, 54-55, p. 122 (1934).

(16) fi. Brus et M. Barraud. Comptesrendus du XIV Congrès de Chimie Industrielle (1934).

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