N° 13 (3e Série) Pciraisscuii le 15 de chaque mois. 15 Janvier 1936
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Le Numéro.
Le Numéro de collection.,
France... 3 50 Etranger. 5 »
France
etEtranger 7 »
(portensupplément)
BULLETIN
DE
L'INSTITUT du PIN
Sous le contrôle du Ministère de l'Agriculture
--;c \ et rattaché à la Faculté des Sciences de
Bordeau^
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I. Articles originaux
SOMMAIRE
Pages
C I 139 Recherches sur l'Industrie du camphre synthétique, par MM. G. Brus et J. Vébra (à suivre).
E I 38 Sur la carbonisation des bois et de leurs
principaux constituants immédiats, par
M. P. Lebeau avec la collaboration de M. Pierre Marmasse, M1Ie Renée Michel et
M. Guy Viel (à suivre) 1
II. Petite Documentation
D II 330-337 Petite documentation 22
F II 101-104 Petite documentation 23
MODE DE ClifiSSipiCHTION DE NOS DOCUMENTS
A. Généralités.
B. Récolte et traitement des résines.
C. Essences de térébenthine, terpènes etdérivés.
D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.
/ Articles originaux.— II Documentation.
E. Dérivés chimiquesdubois.
F. Cellulose de bois.
G. Documentsdivers.
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:INSTITUT DU PIN, Faculté ÔCS Sciences, 20, Cours Pasteur, BORDEAUX
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BULLETIN
DE
L'INSTITUT DU PIN
Sous le contrôle du Ministère de l'Agriculture
et rattaché à îa Faculté des Sciences de Bordeaux
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E i 38
SUR LA
CARBONISATION des BOIS
ET DE LEURS
Principaux constituants immédiats ( )
PAR M. P. LEBEAU,
ProfesseuràHa Faculté de Pharmacie de Paris,
avec la collaboration
de M. Pierre MARMÀSSE, MUe Renée MICHEL
et M. Guy YIEL.
L'étude des produits gazeux résultant de lia pyro-
génation des combustibles fossiles, dont les résultats
■ont fait l'objet de plusieurs mémoires dans ce re¬
cueil (1), entraînait 'logiquement celle des gaz four¬
nis, dans les mêmes conditions, parla matière végé¬
tale actuelle. Il devenait en effet indispensable
d'étendre à des matériaux puisés dans le règne vé¬
gétal les comparaisons qui s'étaientmontrées particu¬
lièrement fécondespour suivre les variations de com¬
position et, par suite, de propriétés de divers char¬
bons naturels.
(*) Cet article est extrait des Ann. de l'Off. Nat. des Comb. liq. (N" 6, Novembre-Décembre 1938, p. 1027) et publié avec l'autorisation des auteurs
•et du Directeur de l'Off, Nat. des Comb. liq.
(1) Recherches sur les combustibles pour gazogènes à moteur: Ann. de l'Off. Nat. des Comb. liq., tome IV, pages 19 et 931, 1929.
Contributionà l'étude de la constitution des charbons: Ann. de l'Off. Nat.
des Comb. liq., tome V, pages 443.et 879. 1930.
Sur les anthracites: peranthracites et anthracites vrais: Ann. de l'Off.
Nat. des Comb. liq., tome VIII, pages 7 et 963, 1933; tome IX, page 77, 1934.
Sur la structure des peranthracites et des anthracites vrais: Ann. de l'Off. Nat. des Comb. liq., tome IX, page 603, 1934.
Dès 1925, nous avons examiné à ce point de vue
quelques types de bois- indigènes et coloniaux et quelques échantillons de lignines etde celluloses. Ces
recherches furent depuis reprises et étendues à un
plus grand nombre d'espèces. Elles furent complé¬
téespar des déterminations tellesque : densité, humi¬
dité, teneur en cendres, teneur en principes extrac- tifs solubles dans l'eau et dans l'acétone, dosages
des pentosanes, des'Celluloses et des lignines, ensem¬
ble constituant une documentation intéressante.
D'autre part, les celluloses, lignines et pentosa¬
nes de ces mêmes bois ont été préparés en quantité
suffisante pour qu'il soit possible d'en préciser la
nature et certaines de leurs propriétés.
Les celluloses obtenues ont fait l'objet d'examens microscopiques., au cours desquels on a utilisé les
réactions de coloration permettant de constater leur pureté relative, et notamment l'absence d'éléments ligneux. Leurs compositions centésimales ont été dé¬
terminées.
Des travaux du même ordre ont étépoursuivis pa¬
rallèlement pour les lignines et les pentosanes.
Enfin, l'application du procédé de fractionnement thermique des produits gazeux de la pyrogénation a été faite pour un certain nombre d'échantillons de bois, de celluloses, de lignines et de pentosanes.
Les résultats de ces recherches seront exposés dans
l'ordre suivant :
ï-f&'fpX'.
'Chapitre ï. L V\
Etude de quelques types de bois.
Densité. Humidité. Evaluation des principes so¬
lubles dans l'eau etdans l'acétone. Teneurs en pen¬
tosanes, celluloses et lignines.
2 BULLETIN DE L'INSTITUI BU PIN — N°13 - Janvier 1936
Fractionnement thermique des produits gazeux de
leur pyrogénation.
A. Bois indigènes.
B. Bois coloniaux.
Chapitre II.
Etude des principaux constituants immédiats des
Lois. Celluloses. Pentosanes. Lignines.
Composition et propriétés.
Fractionnement thermique des produits gazeux de
leur pyrogénation.
A. Celluloses.
B. Pentosanes.
0. Lignines.
dans un même local, sensiblement 'à l'abri de l'hu¬
midité. Des fragments ont été taillés de manière à former, soit deseuibes, soit des parallélépipèdes aussi parfaits que possible, dont les volumes étaient par- suite facilement évalués. Les Quantités en poids
étaient rarement inférieures à 1 kilogramme, et la
mesure des dimensions des divers morceaux réalisée à 1 millimètre près.
Les densités ainsi trouvées peuvent être considé¬
réescomme pratiquement exactes pourdes conditions
semblables de température et d'état hygrométrique.
Pour donner le maximum de valeur à la 'Compa¬
raison des résultats ainsi acquis, on a procédé à l'en¬
semble îles opérations le même jour, exception faite, toutefois, pour celles concernant le bois d'ajonc et le
sureau.
Dansle tableau I, les bois sont classés parordre de
densité décroissante :
CHAPITRE PREMIER TABLE AU I.
A. — ETUDE DE QUELQUES TYPES
DE BOIS INDIGENES
Les bois indigènes étudiés appartiennent aux espè¬
ces les plus communes.
Parmi les bois relativement durs et denses ont été retenus, en particulier, le chêne (Quercus robur), le châtaignier {Castanea vesca) et Ile hêtre (Fagus syl- vatica).
L'orme (Ulmus campestris) et le peuplier (Populus fastigiata) ont été choisis comme type de bois plus
tendreset moins lourds, et le pin des Landes (Pinus maritimo) comme exemple de bois résineux.
Nous avons en outre examiné le bois d'un arbuste très répandu: l'ajonc (Ulex europeus).
Enfin, pour apprécier les changements suscepti¬
bles de se produire dans la composition du bois au cours dela vie d'unvégétal, nous nous sommes adres¬
sés au sureau (Sambucus nigrâ), en raison de la sépa¬
ration aisée de ses pousses annuelles et aussi de ses
parties médullaires.
Densité apparente des bois examinés.
La densité apparente des bois a été déterminée
pour des1 échantillons présentant déjà, au moment où ils noussont parvenus, l'aspect des bois .dits « secs ».
Ces bois ont ensuite séjourné pendant plusieurs mois
DÉSIGNATION des échantillons.
DENSITÉ apparente.
DESIGNATION DENSITE des'échantillons. apparente.
Ajonc (1) 0,870 Pin sylvestre 0,490
Châtaignier 0,565 Orme 0,485
Hêtre 0,560 Pin maritime 0,480
Chêne ... , 0,550 Peuplier commun.. 0,460
Sureau..I( Bois
t;ousse ™uelle
ancien£.830
0,750On admet généralement pour les boisdurs, tels que le chêne, le hêtre et le châtaignier, une densité à l'état sec voisine de 0,55, alors que pour les bois
verts cette densité peut atteindre 0,9. Pour les bois tendre, les densités sont généralement plus faibles
que 0,5, ce qui est en accord avec les résultats nu¬
mériques ci-dessus.
Humidité.
Ilest difficile de définir ce qu'on entend par « Hu¬
midité dés bois ». Le bois est considéré comme pra¬
tiquement sec lorsque, provenant d'une exploitation forestière, il a vieilli à l'air, en perdant une partie
de son humidité, et a étéensuiteabrité dans des han¬
gars ou des locaux couverts. Il en résulte que les bois peuvent, selon les conditions de leur conservation,,
retenir des quantités d'eau plus ou moins grandes.
(1) La densité de l'ajonc a été en outre déterminée en évaluant le vo¬
lume par immersion dans l'alcool pendant un temps très court. Les don¬
nées extrêmes ainsi acquises vont de 0,850 à 0,890.
Nous avonspris, pour ces essais, Iles bois dont nous
mous sommes servis pour la détermination de la den¬
sité et qui avaient été amenés dans un état de des-
sication préliminaire se rapprochant le plus possible
de celui des bois dits « secs ». Pour évaluer la quan¬
tité d'eau qu'ils peuvent encore retenir, il était né¬
cessaire de les dessécher de façon uniforme et aussi parfaite que possible.
A cet effet, les boisont été divisés en fines lamelles
parcépage, ou en menus fragmentspar broyage dans
un moulin. On a pris des quantités de 3 à 5 gram¬
mes d'un bois ainsi divisé, et on les a placées dans
des récipients, type cristalliser, en verre mince à
couvercle rodé, préalablement tarés. Tous ces réci¬
pients ont été disposés dans une grande cloche à robinet en présence d'anhydride phosphorique. Le vide étant réalisé dans la cloche, on faisait ren¬
trer de l'air sec après huit jours, et on procédait
■à la pesée des divers cristaliisoirs. Le vide fait de
nouveau, on effectuait des pesées à plusieurs jours d'intervalle, toujours après rentrée d'air sec, ce qui permettait d'arrêter l'opération lorsque le poids des
échantillons demeurait sensiblement constant.
Les pertes de poids pour cent réalisées sont don¬
nées ci-après :
TABLEAU II.
DESIGNATION des échantillons.
HUMIDITE ouperte depoids.
DESIGNATION des échantillons.
HUMIDITE ouperte depoids.
Pin sylvestre .. ...
Orme Pin maritime
Peuplier commun
Ajonc 9,10
Châtaignier 8,75
Hêtre 7,85
Chêne ■ 7,55
Bois ancien ....r....•
(Extrémité des pousses annuel.
Boisjeune.\Parties voisines du hois de f l'année précédente ...
BaH&s:... (««pales
ISecondaires Sureau.
8,95 7,89 8,65 7,83 8,64 7,16
8,26 8,02
- Ces bois, très différenciés, ont des teneurs en eau
comprises entre 7,16 et 9,10 p. 100. On peut en dé¬
duire que, malgré les quantités d'eau très variables
•qu'ils renferment, au moment de leur récolte (quan¬
tités pouvant dans certains cas dépasser.50 p. 100),
les proportions retenues par les bois dits « secs » sontrelativement assezvoisines. Pour les échantillons que nous avons examinés, qui avaient été préalable¬
ment broyésou finement fragmentés, ces teneurs sont inférieures à celles que l'on rencontre généralement
dans les bois dits « secs » sous les formes courantes
d'utilisation (madriers, planches, etc.). Dans ce cas, la teneur en eau, même après plusieurs années, peut atteindre .15 et même 20 p. 100.
Détermination des cendres.
Pour la détermination des cendres, on a disposé
dans un creuset de porcelaine taré 5 à 10 grammes de bois dit « sec », ou de bois préalablement séché
dans le vide phosphorique. Dans tous les cas, Iles ré¬
sultats ont été rapportés à ce dernier type. On a en¬
suite chauffé progressivement et très lentement, en évitant l'inflammation des gaz et autres produits vo¬
latils. 'Cette première phase de l'opération doit être
effectuée à une température relativement basse, et
on doit aboutir à un résidu calciné, ne donnant plus
defuméeavant d'élever latempérature vers 600°. La combustion se produit alors de façon régulière, et on la considère comme achevée lorsque les cendres sont entièrement blanches. On procède à une première pesée, puis à- une ou deux pesées successives jusqu'à
ce que le poids devienne sensiblementconstant.
En opérant ainsi qu'il vient d'être dit, on réduit
au minimum les entraînements par lesgaz, ainsi que lia dissociation du carbonate de calcium.
Pourassurer la transformation totale en carbonate des oxydes alcalino-terreux qui auraient pu prendre naissance, on mouille les cendres, après complet re¬
froidissement, avec une solution saturée récente de sesquicarbonate d'ammonium pur. On dessèche au
bain-marie, puis on porte le creuset là la température de 200-2500, et on pèse à nouveau là poids constant.
Les cendres ainsi obtenues sont désignéessont le nom de « cendres directes » dans le tableau ci-après.
Enfin, une deuxième série de pesées aété faite sur l'ensemble des cendres, après action de l'acide sul- furique étendu. A chacun des creusets, après addi¬
tion de quelques gouttes d'eau, on a ajouté une pe¬
tite quantité d'acide sulfurique 1/10 jusqu'à cessa¬
tion d'effervescence. Après séjour au bain-marie,
pourenleverlaplus grande partie de l'eauon chauffe
lentementafin d'éliminer l'acide sulfurique en excès, puis on élève progressivement la température à 800-
900°. Ce traitement est répété une seconde fois, et
on procède à de nouvellespesées à poidsconstant. Les
données numériques concernant ce deuxième groupe de déterminations sont désignées dans le tableau III
sous le nom de « cendres sulfuriques ». Comme les
4 BULLElIN DE L'INSTITUTDU PIN — N° 13 - Janvier 1936
cendres directes, elles sont rapportées ans; bois pri¬
vés d'humidité dans le videpliospborique.
Le rapport entre la teneur en cendres sulfuriques
etencendres directespermet de se rendre compte, de façon approximative, des proportions plus ou moins
élevées de carbonatesalcalins oualcalino-terreux des cendres. Il est en effet bien évident que ce rapport
sera moins élevé pour les cendres très siliceuses, les
variations de poids sont alors beaucoup plus faibles,
que pour les cendres riches en carbonates alcalins ou alcalino-terreux.
TABLEAU III.
DÉSIGNATION deséchantillons.
CENDIIES CENDRES directes, sulfuriq.
CENDRES
sulfuriq.
CENDRES directes.
p. 100. p. 100 —
Ajonc (Ulex europeus) 0,25 Châtaignier (Castanea vesca) ... 0,30
Hêtre (Fagus sylvatica) ... 1,33
Chêne (Quercus robur) ... 0,20
Pin sylvestre (Pinus sylvestres) .... 0,23
Orme (Uhnus campestris) ... 0,30
Pin maritime (Pinus maritima) .... 0,61 Peuplier commun (Populus fastigiata) 1,37
Bois ancien 1,21
Extrémité des pousses an¬
nuelles ... 1,49
Sureau. .1
Boisjeune.<Parties voisi- (oambu- ) ! nes ,(]u p0is. cus j
[
de l'année nigra.) f ^ précédente. 1,20Moelle 2,09
Racines (Principales . 1,29
Kacmes...
Secondaires . 2,33 Extraits aqueux.
0,28 0,36 1,62 0,23 0,30 0,70 0,73 1,82 1,47
1.12 1,20 1,20 1.13 1.20 1,40 1,23 1,33 1.21
1,90 1,27
1,42 2,83 1,71 3,09
1,18 1,33 1,32 1,22
La préparation des pentosanes, celluloses et ligni-
nes exige que les bois soient préalablement épuisés
par l'eau, et ensuite par un liquide, convenablement choisi, tel que l'acétone.
'Sice traitement préliminaire est fait quantitative¬
ment, il permet d'évaluer les teneurs en extraits acétoniques du bois examiné.
Les extraits aqueux fournissent d'utiles indica¬
tions sur les proportions relatives des tannins, des
gommes et des sels solubles contenus dans ces végé¬
taux.
En opérant pour les différents échantillons dans
des conditions rigoureusement identiques, les don¬
nées numériques ont un intérêt comparatif indiscu¬
table.
Lalixiviationpar l'eaudans des échantillonsaété
conduite de la façon suivante :
On a prélevé .100 grammes de bois'sec que
l'on
a broyéau moyen d'un moulin, ettamisé sur destoiles,
métalliques de 9 à 22 mailles aucentimètre
linéaire.
Le tamis le plus fin était réservé aux bois les plus
faciles à diviser, c'est-à-dire, en général, aux bois-
durs.
La prise d'essai étant humectéed'eau et abandon¬
née à l'air pendant douze heures, on 1a place dans-
une allonge à robinet où, après l'avoir suffisamment
tassée, on la recouvre d'un tampon de coton hydro¬
phile légèrement comprimé par un disque de papier
à filtrer. L'écoulement de l'eau est réglé à la vi¬
tesse de cinq gouttes par minute. Lorsque le liquide d'épuisement 'est devenu tout à fait incolore, ou l'abandonne pendant vingt-quatre heures pour un égouttage complet. Le bois restant est desséché à
l'étuve à 60°, puis à 100°, et conservé pour l'essai
d'extraction à l'acétone.
Les liquides aqueux provenant de l'opération dé¬
crite ci-dessus sont distillés dans le vide, à consis¬
tance de sirop, puis transvasés dans unecapsule. On
y ajoute les eaux de lavage de l'appareil à distiller,,
et la dessiccation est achevée par séjour dans le vide:
sous une cloche à acide sulfurique. On pèse ensuite à:
plusieurs reprises jusqu'à poids constant.
TABLEAU IV.
EXTRAITS BOIS ÉTUDIÉS AQUEUX.
p. 100.
Ajonc ... 4.19 Châtaignier ... 14,60
Hêtre 1,25
Chêne
Sureau.
4.52 Bois ancien Boisjeune.
Moelle ...
Racines...
BOISÉTUDIÉS
Pin sylvestre Orme
Pin maritime ...
Peuplier commun Extrém. des pousses annuel.
Parties voisines du bois de l'année précédente Principales
Secondaires
EXTRAITS AQUEUX.
p. 100.
3,12 2,08 3,02 1.38 3,65 5,33 4,85 1,36 11,77 14,15
Extraits acétoniques.
Après un certain nombre d'essais, nous avons re¬
connu que l'acétone était leliquide le plus propice à
l'extraction des cires, graisses, résines et oléo-rési-
nes contenues dans les bois. Il s'est en effet montré le meilleur dissolvant de ce groupe de substances
d'autre part, il donne un épuisement assez rapide et plus complet que celui obtenu habituellement par l'emploi del'alcool et de la benzine.
L'épuisement est fait sur la poudre de bois ayant déjà servi à la détermination de l'extrait aqueux, et
séchée à 100°.
L'appareil utilisé comprend un ballon de 500 cen¬
timètres cubes surmonté d'un soxhlet dans lequel on
place la poudre. On commence par verser à froid
l'acétone, parpetites fractions, sur lapoudre de bois,
c'est-à-dire que l'on procède, tout d'abord, comme pour une ilixiviation : ceci est indispensable pour éviter la production sous l'action de la chaleur, et
dès le début, d'un gonflement de la matière, nuisant
ensuite considérablement àla bonnemarche de l'opé¬
ration. Le soxhlet étant muni d'un réfrigérant à re¬
flux, on continue l'extraction à chaud ; après une dizaine d'heures, on peut la considérer comme ter¬
minée. L'acétone est éliminée en grande partie par
distillation, puis la concentration est achevée dans
le vide sulfurique jusqu'à ce que le résidu sec ait un
poids sensiblement constant. On recueille, pour en extraire ultérieurement les celluloses et les lignines,
les poudres de bois ainsi traitées.
Le tabeau Y comprend les extraits acétoniques des
différents bois examinés.
TABLEAXJ Y.
DESIGNATION des échantillons.
EXTRAITS
acétoniques.
p.100.
DÉSIGNATION EXTRAITS des échantillons. acétoniques.
Ajonc .;.... • 3,24 Châtaignier 3,79
Hêtre 1,00
Chêne 3,30
Bois ancien
Pin sylvestre Orme Pin maritime Peuplier commun
Sureau.
Boisjeune.
Moelle Racines...
Extrém. des pousses annuel.
Parties voisines du bois de l'annéeprécédente
Principales Secondaires
p. 100.
2,11 2,96 2,22 1,30 0,83 1,40 0,83 1,38 0,73 0,93 Les proportions relatives des extraits acétoniques
pour les espèces végétales examinées varient donc
dans d'assez larges limites.
Dosage des pentosanes.
Les pentosanes fournissent par hydrolyse des su¬
cres réducteurs du groupe des pentoses. Ces matières
comprennent les arabanes, qui sont les moins abon¬
dants dans lesbois, et les xylanes, qui, très répandus
dans ces végétaux, forment lapartie principale de la
gomme debois. En réalité, les produits désignés sous
le nom de pentosanes sont des substances dont la sé¬
paration est basée sur des propriétés communes, à
savoir: solubilité dansune solution de soude étendue,
et insolubilité dans l'alcool, à 95°. Il ne s'agit donc
pas de composés bien définis, mais de mélanges par¬
fois assez complexes.
D'une façon générale, on peut dire que les pro¬
duits que l'onobtient de cette façon sont des poudres d'aspect amorphe sansodeur, ni saveur, à peine colo¬
rées en jaune pour les bois indigènes. Ils sont inso¬
lubles dans l'eau froide, mais l'eau chaude les dis¬
sout en donnant un liquide qui est aussi faiblement
teinté de jaune. Us sonttrès facilement solubles dans
les lessives alcalines diluées. Ils peuvent être consi¬
dérés comme privés de lignine à l'état libre, en rai¬
son de leur solubilité dans l'acide chlorhydrique fu¬
mant, et aussi de dérivés cellulosiques du fait que les solutions de sulfite de sodium peu alcalines les
dissolvent après traitement au chlore, selon la tech¬
nique de Cross et Bevan.
Le mode de dosage des pentosanes quia été adopté
est un procédé d'extraction directe de ces substances préconisé en particulier par G. Bertrand et par Brown.
On pèse 20 grammes du bois sec divisé et déjà épuisé par l'eau etpar l'acétone. La prise d'essai est
introduite dans un ballon de Pyrex avec 300 centi¬
mètres cubes d'une solution à 5p. 100de soude pure,
noncarbonatée. Le tout est chauffé à reflux au bain- marie bouillant pendant huit heures, en agitant de
temps à autre. Après refroidissement à l'abri de l'air, pour éviter toute carbonatation, la liqueur al¬
caline depentosanate est jetée sur un filtre de Gooch garni d'un disque de toile très fine, puis taré. Le ré¬
sidu est lavé par décantation à l'eau chaude: l'eau
de lavage finale doit être neutre et incolore. La solu¬
tionalcaline et l'ensemble des filtrats de lavage con¬
tenant la totalité des pentosanes sont réunis et con¬
centrés par distillation sous pression réduite jusqu'à
un volume voisin de 100 centimètrescubes. Après re¬
froidissement, la liqueur restant est additionnée de
deux fois son volume d'alcool à 96°. Il se forme un
précipité floconneux, constitué par la combinaison
eoclique des pentosanes qui se dépose, puis se prend
en une masse gommeuse, adhérant aux parois du
6 BULLEl IN DE L'INSTIIUT DU PIN — N°13 - Janvier 1936
récipient. On abandonne an repos pendant quarante- lio.it heures, et on procède à Ha séparation de la li¬
queur surnageante. Lerésidu, d'aspect gommeux, est llavé à plusieurs reprises par centrifugation et dé¬
cantation avec de l'alcool là 80°; ce dernier doit être
neutre au tournesol en fin de lavage. On est ainsi en
possession de la combinaison sodique des pentosanes.
On la délaye au mortier avec 20 centimètres cubes
d'un mélange à parties égales d'acide acétique et d'alcool à 96°, et on laisse en contact pendant deux
heures. Ilreste une poudre d'un jaune plus ou moins
clair dont le lavage à l'alcool est effectué comme pré¬
cédemment. Cette opération, qui libère les pentosa¬
nes, est répétéedeux fois, afin queces derniers soient
sensiblement exempts de soude et d'acétate de so¬
dium. Finalement, on jette le tout dans un creuset de Gfooch taré, on lave ià l'alcool à 96°, on essore et
on dessèche dans le vide phosphorique jusqu'à poids
constant. Les résultats sont rapportés à 100 gram¬
mes de bois sec.
TABLEAU VI
DESIGNATION des échantillons.
PENTOSANES p. 100 de boissec.
DESIGNATION des échantillons.
PENTOSANES p. 100 de bois sec.
Pin sylvestre ...
Orme
Pin maritime
Peuplier commun
Ajonc ...• 17,40 Châtaignier 13,15 Hêtre ... 17,70
Chêne 17,60
Bois ancien ....
I Extrém. des pousses annuel.
Boisjeune.I Parties voisines du bois de I l'année précédente Moelle
Principales
Secondaires Sureau.
Racines..
11,10 8,50 10,20 12,30 10,40 9,95 10,00 13,60 7,40 14,25
Dosage des celluloses.
Parmi les polyosides, formant la partie essen¬
tielle des bois du groupe des angiospermes, figurent
à côté des pentosanes les diverses variétés des cel¬
luloses (série des hexosanes). Ces substances sont caractérisées par le fait qu'elles fournissent surtout du d-glucose par hydrolyse. Elles sont insolubles
dans l'eau, et peu attaquables par les solutions alca¬
lines diluées.
Leur dosage peut être effectué par des procédés
formant deux groupes distincts:
1° 'Ceux où la cellulose est dissoute à la faveur
d'un réactif approprié (liqueur cuproammoniacale
par exemple), puis isolée de cette solution par pré¬
cipitation.
2° Ceux conduisant à une séparation de la cellu¬
lose dans un état aussi voisin que possible de celui qu'elle présente initialement après mis en œuvre de
traitements convenables, permettant l'élimination
des constituants ligneux du bois, au cours desquels
on utilise :
a) L'action des acides;
b) L'action des hydrates ou des sulfites alcalins;
c) L'action des halogènes associée àcelle des alca¬
lis ou des sulfites alcalins.
Les procédés de dosage des celluloses généralement employés sont deCross et Bevan, et de Hugo Muller;
ils appartiennent à la deuxième catégorie.
Nous avons utilisé, à quelques variantes près, ce¬
lui préconisé par Cross et Bevan, que nous rappelons ci-après :
Dans un ballon de Pyrex à large col d'une capa¬
cité d'un litre, on introduit 10 grammes de bois di¬
visé épuisé à l'eau et à l'acétone, et on y verse 150 centimètres cubes d'une solution de soude caus¬
tique à 1 p. 100. On porte le tout à l'ébùllition à reflux pendant une 'demi-heure. Après refroidisse¬
ment, on jette sur creuset de Gfooch taré. On traite
par l'eau distillée jusqu'à ce que le filtrat soit neutre.
Après essorage, on place dans le ballon de Pyrex
la masse humide ; on la soumet à un traitement au
chlore pendant une heure, en évitant un échauffe-
rnent trop considérable. Lamatière, qui était de cou¬
leur brune, prend, au cours de cette opération, une teinte jaune orange intense. Après addition de 500 centimètres cubes d'eau, 1a masse est filtrée à
nouveau sur creuset de Gooch, etilavée pour éliminer
toute acidité. Le produit est soumis dans un bal¬
lon de Pyrex à l'action de 30'0 centimètres cubes d'une solution à 2 p. 100 de sulfite neutre de sodium cristallisé. On porte à l'ébùllition, et on ajoute alors
6 centimètres cubes d'une liqueur de soude à 1/10;
onagite rapidement eton maintient à la même tem¬
pérature pendant cinq minutes. On constate que le liquide prend une coloration rouge-violet, puis brune après addition de la soude, tandis que la fibre se décolore. Après refroidissement, on jette sur creuset de Gfooch, et on lave à l'eau chaude pour éliminer le sulfite de sodium. Le plus souvent, la cellulose ainsi isolée est jaune pâle. Pour l'obtenir complètement
blanche, il est nécessaire 'de répéter le traitement an chloré et an sulfite nne on deux fois selon le degré
de dureté des bois.
Après un lavage final à l'ean bouillante, la cellu¬
loseest traitée à l'alcool, puis à l'éther, et desséchée
•dans le vide phosphorique à poids constant. On ex¬
primela teneur en cellulose par rapport à 100 gram¬
mes de bois sec.
Les celluloses sont des masses blanches, de texture fibreuse, rappelant celle des cellules des bois dont
elles dérivent. Elles sont constituées par un mélange
•de plusieurs variétés de celluloses, mais ne renfer¬
ment aucun élément ligneux, ainsi qu'ont permis de
le vérifier des examens microscopiques après action
des réactifs appropriés. Leur composition centési¬
male, après déduction des cendres qu'elles renfer¬
ment, est toujours voisine de celle imposée par la
formule type (C6H10Os)ir''.
TABLEAU VII.
DESIGNATION des échantillons.
CELLULOSES p. 100 de bois sec.
DÉSIGNATION des échantiUons.
CELLULOSES p.100 de boissec.
Pin sylvestre ....
Orme
Pin maritime
Peuplier commun
Ajonc 49,10
Châtaignier ... 46,10
Hêtre ... 54,10
Chêine 49,50
Bois ancien ..
( Extrém. des pousses annuel.
Boisjeune.
]
Parties voisines du bois deSureau l
'
l'année précédenteMoelle •>•••
Principales ...
Secondaires V
Racines.
51,50 56,00 51,80 57,80 49,00 49,80 50,90 49,10 41,90 29,34
(à suivre)